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Discussion: Gustav Holst

  1. #21
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    Quelle bonne idée d'avoir ouvert une discussion consacrée à Gustav Holst !

    Pour les Planètes je n'ai jamais ressenti le besoin d'aller plus loin après avoir écouté le disque de William Steinberg, cette version est sublime (et le Zarathoustra qui les précède est du même tonneau).
    J'ai acheté le disque Naxos des Planètes d'occasion uniquement pour les suppléments proposés : le Pluton de Colin Matthews - sans grand intérêt il faut bien dire, surtout après l'everestique Neptune ; Lloyd-Jones ne fait évidemment pas le poids avec Steinberg pour le reste du programme - et The Mystic Trumpeter Op.18, une oeuvre de 18 minutes où la chanteuse dévide son poème de manière très linéaire et qui m'a rapidement donné envie de dormir... Bref, s'il y avait un disque à ne pas acheter à mon avis ce serait bien lui. Je ne suis pas très attiré par sa musique chorale, un disque Chandos emprunté à la médiathèque des Halles il y a fort longtemps m'en a laissé un assez mauvais souvenir, mais comme ça fait une éternité je devrais peut-être retenter.

    Je suis surtout attiré par sa musique instrumentale : le disque avec Beni Mora dirigé par Lloyd-Jones mentionné plus haut est excellent, sinon j'ai écouté cet après-midi cet autre disque :




    Que du très bon !

  2. #22
    Membre Avatar de Jacques
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    Je pense me procurer bientôt, pour avoir de la St Paul's Suite une meilleure version que celle que j'ai montrée au post 19, l'excellent disque Naxos présenté par Erwan .

    Des oeuvres intitulées The Cloud Messenger, Hymns from the Rig Veda et The Hymn of Jesus, que Fred Audin a désignées comme étant d'un très grand intérêt (cf. post 8), je ne possède malheureusement aucun enregistrement. Je montre toutefois ci-dessous deux disques où elles sont enregistrées (les images proviennent de l'Internet) :




    Cela dit, tout en précisant que je les ai appréciées bien davantage en les réécoutant récemment que lors de ma première écoute (elles gagnent vraiment à ne pas être entendues qu'une seule fois et superficiellement), les compositions que je voulais encore évoquer figurent sur les albums suivants :




    Sur le CD Hyperion sont enregistrés :

    1/ King Estmere, an Old English Ballad for Chorus and Orchestra, Op. 17 (1905), une cantate sur les paroles d'une ballade tirée du recueil "Reliques of Ancient English Poetry" (publié en 1765), que Holst dédia à son maître Charles Villiers Stanford et qui eut un grand succès à sa création en 1908. D'une écriture plutôt fluide et aérée, avec aussi par moments des accents extrêmement vigoureux (soulignés par les cuivres et une percussion très présente), cette oeuvre est fortement influencée par Wagner, même si elle peut faire penser aussi, parfois, à Elgar.

    2/ The Golden Goose, A Choral Ballet, Op. 45, No. 1 (1925/26), un ballet avec choeur (mixte) fondé sur un conte de Grimm et destiné à l'origine aux élèves de la St Paul's Girls' School pour être exécuté en plein air. Marquée par une grande vigueur rythmique, une harmonie modale très particulière (avec quelques "pointes" de bitonalité) et un recours fréquent au folklore, c'est une oeuvre de structure relativement simple, dans l'ensemble débordante de vie et d'entrain. Certains procédés d'écriture, diverses "couleurs harmoniques" évoquant Vaughan Williams s'y rencontrent de temps à autre, mais le style très personnel que Holst s'était forgé depuis longtemps l'emporte sur tout le reste.

    3/ The Morning of the Year, A Choral Ballet, Op. 45, No. 2 (1926), un ballet de caractère analogue au précédent, sauf qu'il célèbre l'équinoxe de printemps, est destiné à des chanteurs et danseurs professionnels et fait appel, en plus du choeur, à trois voix solistes (soprano, alto et ténor). Sa création au Royal Albert Hall de Londres le 17 mars 1927, sous la direction de Holst lui-même, eut lieu lors d'un concert où furent exécutés aussi, en "première anglaise", Le Roi David et Pacific 231 d'Arthur Honegger. D'une écriture sensiblement plus audacieuse (moderne) que celle de The Golden Goose, cette oeuvre assez hétérogène, envoûtante, où Holst a parfois recours au mode myxolidien ou à des intervalles caractéristiques des gammes hindoues (en de très brefs instants, on dirait presque du Messiaen ... puis c'est le retour à la bonne vieille Angleterre ), fait un usage bien plus fréquent de la bitonalité. Elle fut abondamment commentée à l'époque de sa création.

     
    Le CD Chandos comporte quant à lui :

    1) A Dirge for Two veterans (1914), pour voix d'hommes, cuivres, percussion et orchestre, sur les paroles d'un poème de Walt Whitman tiré de son recueil "Leaves of Grass". En 1911, Vaughan Williams avait déjà mis ce poème en musique, une pièce plus tard incluse dans Dona nobis pacem. Mais l'oeuvre de Holst, solennelle et triste procession débutant par un crescendo conduisant à un moment de forte intensité puis s'apaisant decrescendo, est néanmoins très personnelle et produit un effet plutôt saisissant.

    2) Ode to Death Op. 38 (1919), pour orchestre et choeur, une oeuvre elle aussi composée sur les paroles d'un poème de Walt Whitman tiré de "Leaves of Grass", en l'occurrence "When lilacs last in the Dooryard Bloom'd" (à la mémoire du Président Lincoln). Ecrite à la pensée de "la futilité et l'effroyable gaspillage de vies" qui marqua la Première guerre mondiale, d'inspiration néanmoins assez sereine, avec un traitement harmonique très original et l'atmosphère mystérieuse, parfois éthérée, qui s'en dégage (ce qui n'exclut nullement certains moments très intenses et tragiques, marqués ff), cette composition offre beaucoup de séductions.

    3) Seven Part-Songs Op. 44 (1925), pour orchestre, choeur de femmes et soprano solo, composés sur des poèmes de Robert Bridges. Le climat général de ce cycle, avec ses belles couleurs modales, rappelle par moments celui de l'oeuvre précédente. Comme l'observe à juste titre Philip Reed, auteur du texte figurant dans la brochure jointe au disque, "la prédilection de Holst pour l'élaboration d'un matérieu musical à partir d'éléments de gammes est manifeste, tout comme son aptitude parfois déconcertante à agrémenter les lignes vocales d'un accompagnement extrêmement léger".

    4) A Choral Fantasia Op. 51 (1930), pour orchestre, choeur (mixte), soprano solo et orgue, qui est sans aucun doute l'oeuvre la plus audacieuse de l'album (les techniques modale et bitonale y sont poussées très loin, d'étonnantes dissonances y apparaissent souvent, et on se demande, en l'entendant, quelle eût été l'évolution du langage musical de Holst s'il avait vécu plus longtemps). Donnée en première audition le 8 septembre 1931 à la Cathédrale de Gloucester par Dorothy Silk - la soprano préférée de Holst - et les choeur et orchestre du Three Choirs Festival, dirigés par le compositeur, cette oeuvre ne fut reconnue à sa juste valeur qu'à partir des années 1960. A sa création, en revanche, les choses tournèrent plutôt mal... Philip Reed en décrit les circonstances en ces termes :

    « Le lendemain de la première, Holst écrivit à sa fille, Imogen : "J'étais trop absorbé pour me rendre compte de l'effet produit par la Fantaisie hier soir, mais RVW [Ralph Vaughan Williams] était de toute évidence ému et le reste importe peu." Holst cherchait indéniablement à trouver dans l'approbation de Vaughan Williams un certain réconfort, car les critiques avaient été unanimes à condamner l'oeuvre. L'un d'eux avait même fait remarquer, avec cet esprit de clocher caractéristique du journalisme musical anglais de l'époque : "Lorsque Holst commence sa nouvelle Fantaisie chorale sur un accord de quarte et sixte sur sol avec un do dièse à la basse, avec un air de «c'est à prendre ou à laisser», on a bien envie de choisir la seconde option". Devant pareille hostilité, Vaughan Williams prit la plume pour écrire à son ami et confrère : "J'ai à nouveau joué la Fantaisie hier, c'est une oeuvre particulièrement belle - je sais que cela t'importe peu, mais je veux tout simplement que les journalistes sachent... qu'ils sont de méprisables avortons." »
     

    Jacques
    Dernière modification par Jacques ; 06/10/2009 à 19h47.

  3. #23
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    Dans la série "British Composers" du label EMI, diverses rééditions viennent de paraître sous forme de doubles albums à prix modéré. Comme y figuraient quatre oeuvres de Holst (pour orchestre, choeur et voix solistes) encore inconnues de moi, en particulier The Hymn of Jesus Op. 37 (1919) signalé par Fred Audin au post 8, j'ai acheté hier celui-ci :




    Pour faire court, je me borne à relever :

    que les autres oeuvres enregistrées sont

    - l'immense Choral Symphony Op. 41 (1923) sur des poèmes de John Keats, qui dure plus de 50 minutes,

    - ainsi que deux "opéras de chambre" en un acte, soit At the Boar's Head Op. 42 (1924), sur un livret tiré de Henry IV de Shakespeare, et The Wandering Scholar Op. 50 (1929/30), sur un livret de l'écrivain et poète Clifford Bax (frère du compositeur Arnold Bax), un opéra dont Benjamin Britten et Imogen Holst complétèrent, en vue de sa création qui n'eut lieu qu'après la mort du compositeur, certains détails que ce dernier avait laissés indécis,

    et que toutes ces musiques, même si elles peuvent paraître un peu imperméables à des oreilles autres que britanniques, n'en sont pas moins d'un grand intérêt et, souvent, d'une indéniable beauté.


    Jacques
    Dernière modification par Jacques ; 08/10/2009 à 08h55.

  4. #24
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    Pour finir joyeusement (), voici deux brèves vidéos avec les premier et dernier mouvements de la St. Paul's Suite, interprétés par le St. Paul Chamber Orchestra dirigé par Christopher Hogwood (bien connu des "baroqueux" ) :


    [/URL]

    [/URL]


    Jacques

  5. #25
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    Citation Envoyé par Jacques Voir le message

    le St. Paul Chamber Orchestra dirigé par Christopher Hogwood (bien connu des "baroqueux" ) :

    L'oeuvre concertante pour violon de Martinu, de la musique Baroque ?!
    Je vais me renseigner...

    Sinon la St Paul's suite est très chouette !

  6. #26
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    Citation Envoyé par thierry h Voir le message
    L'oeuvre concertante pour violon de Martinu, de la musique Baroque ?!
    Je vais me renseigner...

    Sinon la St Paul's suite est très chouette !

    J'apprécie généralement beaucoup votre humour, cher Thierry .

    Mais là, ce n'était vraiment pas très élégant de votre part de donner à ma remarque un sens qu'elle n'avait manifestement pas et, partant, de me faire passer pour un parfait crétin.

    Car il tombait sous le sens que, lorsque je relevais que Christopher Hogwood était "bien connu des baroqueux", c'était à ce genre d'enregistrements (qui sont très nombreux et dont je ne montre que quatre exemples) que je me référais :


    etc., etc.


    Jacques

  7. #27
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    Allons Jacques ! Je ne m'adressais pas à vous mais au mélomane ignorant que ce chef avait une autre casquette lui permettant de diriger autre chose que des vieilleries... Je précise évidemment que l'ignorance n'est pas un crime... et surtout pas ici... je pense !

  8. #28
    - Avatar de mah70
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    Il existerait donc un chef qui s'appellerait Cochon des bois. Je le note

    Il y a une version un peu inhabituelle des "Planètes", et celà nous ramène à la musique de films: c'est celle dirigée par Bernard Herrmann. D'une part ce doit être la plus lente du marché (près de 57 minutes); et, par ailleurs, elle est fort soignée même si elle manque d'un point de vue fort sur l'œuvre - Herrmann, pour compétent qu'il était, n'était pas le chef du siècle.
    Mais notre chef-compositeur a une caractéristique intéressante: à chaque occasion, il souligne ce qui, chez Holst, annonce les tics d'écriture, les couleurs, les habitudes de composition, le style en un mot, que lui Herrmann va développer. Ça passe par un petit accent aux cordes, un motif souligné à la harpe, un équilibre qui favorise les bois graves, un phrasé inhabituel aux cuivres. Il y a pas mal de ces occurrences dans les premiers mouvements mais c'est particulièrement évident au début du dernier (Neptune), qui semble du coup tout droit sorti de Farenheit 451 ou équivalent.

    Malheureusement, le disque n'a jamais été repris en CD... Que fait Decca au lieu de reprendre des Hogwood partout?

    La seule certitude que j'ai, c'est d'être dans le doute. (Pierre Desproges)

  9. #29
    Membre Avatar de Jacques
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    Citation Envoyé par thierry h Voir le message
    Allons Jacques ! Je ne m'adressais pas à vous mais au mélomane ignorant que ce chef avait une autre casquette lui permettant de diriger autre chose que des vieilleries... Je précise évidemment que l'ignorance n'est pas un crime... et surtout pas ici... je pense !
    Oui .

    Mais les échanges figurant sur ce forum sont lus aussi par quantité de personnes qui n'en sont pas membres, ou par des membres qui s'expriment peu ou pratiquement jamais. Et beaucoup, probablement, n'ont pas un sens de l'ellipse aussi développé que le vôtre. Ce goût est d'ailleurs partagé par bon nombre d'autres participants comptant parmi les plus actifs, ce qui, je crois, ne va pas sans parfois poser quelques problèmes de compréhension [mais qu'a-t-il bien pu vouloir dire par là ?] et a peut-être un petit effet dissuasif sur les plus "timides".

    Cela dit, j'imagine que si, à la place de Hogwood, il s'était agi par exemple de Philippe Herreweghe, qui lui aussi fut très prisé des amateurs de musique ancienne (certains ne le connaissent d'ailleurs qu'à travers elle), vous auriez peut-être écrit quelque chose comme : "Le Pierrot Lunaire de Schoenberg, de la musique Baroque ?! Je vais me renseigner... ".



    Allez ! Sans rancune, et à bientôt .

    Et merci, Mah , d'avoir fourni cette très intéressante information concernant Bernard Herrmann. J'ignorais pour ma part totalement l'existence de cette version des Planètes dirigée par lui.

    Jacques
    Dernière modification par Jacques ; 08/10/2009 à 22h18.

  10. #30
    - Avatar de mah70
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    Bonjour.

    Je cherchais à savoir si le vieux 33 tours des Planètes par Boult que j'ai trouvé dans mes réserves était une réédition de l'enregistrement 1945 et mon enquête m'a mené à ce numéro du magazine Billboard du 16 août 1952 (providence des maniaques dans mon genre):
    http://books.google.fr/books?id=rh8E...002%22&f=false

    On y lit dans la critique du disque, une première en 33 tours: "The BBC Symphony Orchestra under the direction of sir Adrian Boult has turned out a superb reading of this little heard work..." C'est-à-dire: "L'Orchestre Symphonique de la BBC sous la direction de sir Adrian Boult nous donne une superbe lecture de cette œuvre peu fréquente..." Comme le temps passe...

    La seule certitude que j'ai, c'est d'être dans le doute. (Pierre Desproges)

  11. #31
    Membre Avatar de thierry h
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    Adrian Boult, un grand chef !

  12. #32
    - Avatar de mah70
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    P.S.: Cette version 33 tours de 1952 est un repiquage de la (belle) version 78 tours de 1945. On y entend le même gars qui siffle dans le fond au milieu de "Jupiter" .
    Vous retrouverez cette version, qui fut autrefois sur une playlist, dans notre grrrrrrande Bibliothèque musicale, si on arrive à mettre ce &!§@$%*=£? truc en place un jour...

    La seule certitude que j'ai, c'est d'être dans le doute. (Pierre Desproges)

  13. #33
    En attente de confirmation
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    Holst + un copain :


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