Je garde au fond de moi, très au fond, tellement au fond qu'il me faut une longue vue pour les discerner, ces compositeurs que l'on dit mineurs, mineurs de fond, donc.
Ketelbey, F. von Suppé, F. Lehar.
Je me dis que c'est un peu grâce à eux que je me suis ouvert à du plus sérieux, du lourd même.
Ayant été alerté tout gamin par "Piccolo, Saxo & Cie", "Pierre et le loup", "Le carnaval des animaux", qu'il existait autre chose qu'Adamo, Marcel Amont, Henri Salvador et Nicoletta.
Il me fallait passer par ces sas musicaux pour atteindre des hauteurs presque vertigineuses pour un jeune ado : Liszt, Smetana, Dukas, Saint-Saëns...
Donc, Ketelbey, par exemple, que je préfère à Holst ; von Suppé, à Auber ou Boieldieu ; F. Lehar, à J. Strauss...
Des compositeurs nécessaires sans lesquels je n'aurais pas franchi une nouvelle étape, puis d'autres encore, pendant que mon oreille évoluait, se modernisait... S'HABITUAIT !
Je me rappelle quand j'ai entendu un opéra de Wagner pour la première fois ; je me suis tout de suite dit "Mais comment peut-on aimer ça ?". Et pareil pour Mahler, Bruckner...
Ketelbey, R. von Suppé, F. Lehar, qui m'ont aidé à grandir, puis que j'ai délaissés définitivement parce qu'ils avaient fait leur boulot, qu'ils étaient des compositeurs de transition : comme des parents que l'on quitte à 18 ans pour faire sa vie ailleurs.
Aujourd'hui, je tends l'oreille parfois, je regarde au fond de moi-même, et j'ai beau voyager par la pensée dans le passé, je ne comprends toujours pas comment j'ai pu aimer ça tout en étant persuadé que c'était un passage obligé.
Bien l'bonjour chez vous