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Discussion: Vincent d'Indy

  1. #41
    Membre Avatar de Jacques
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    Citation Envoyé par thierry h Voir le message
    Je suis sûr que d'Indy aurait préférer s'exiler à Genève il aurait joué aux cartes avec Romain Rolland admirateur de la musique allemande... il aurait aussi rencontré Stefan Zweig ! Mais je ne sais pas si ces deux zigs auraient appréciés la compagnie de d'Indy... Ah ! C'est d'un compliqué la musique !
    Pour le moins ...

    Jacques

  2. #42
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    Citation Envoyé par nico Voir le message
    Je m'intéresse depuis peu à la musique de Vincent d'Indy, et je dois bien avouer que j'y prends un certain plaisir (à tel point que j'ai commencé à travailler sur certaines partitions...).

    "L'ultra-conservateur" était quand même capable de réserver quelques surprises (le magnifique début du Jour d'été à la montagne, les quasi-glissandos de timbales dans la même œuvre, les 4 saxophones dans le Poème des rivages).

    Un disque fort recommandable (le meilleur enregistrement du Jour d'été à la montagne):



    Excellente version, en effet.
    Elle est ici, mais il a fallu que je la mette dans le coffre car Irmah venait régulièrement me la chouraver pour la faire écouter à ses copines "Montbéliardes" de Lozère.
    Après sept écoutes, la symphonie n°2 me semble toujours aussi hermétique mais je me penche, Nico, je me penche, je me penche à en attraper le vertige. Enfin bon, je commence à être moins catégorique mais je le répète : y'a comme qui dirait, vingt dieux, un mouvement de trop et le final (le choral) est raté et un peu léger par rapport au reste.
    Ensuite, que d'Indy soit catholique, ultra-catholique, méga-catholique, juif, protestant ou athée, je n'en ai perso rien à cirer ; il aurait même pu être papou ascendant pygmée, que je me serais penché sur son cas de toute façon. On se doit quand on est mélomane de goûter à tous les genres de musique, sauf Clayderman et Rieu, comme disait Slava Sandyr

    Bien l'bonjour chez vous

    PS : "Jour d'été à la montagne" est décidément une oeuvre superbe

  3. #43
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    Essayez donc une fois d'écouter "Pacific 231" puis, dans la foulée, la Symphonie Cévenole.
    Vous allez voir l'effet que ça fait.
    En fermant les yeux, vous verrez un vieux château en ruines vieux de mille ans, un grand pré où paissent paisiblement un taureau beige clair et une vache rousse, un papet qui admoneste Toto, sa bête à cornes, quand il devient trop collant. Pas moi, hein ? J'suis jeune, moi, vingt dieux, et j'm'appelle pas Pinian. En contrebas, une petite gare avec un passage à niveau et un pont sur l'Allier. Et au-dessus donc, une grande maison de pierres grises avec un gars dedans qui écoute pour la septième fois la Symphonie n°2 de d'Indy en faisant la grimace.
    Honegger au pays des cèpes, des "fario" et des tripoux langonais.
    On a de ces visions parfois.
    Ah, oui, que je n'oublie pas : la grande, là, c'est ma fille Céline, le petit ici, c'est Tristan, l'encore plus petit, c'est Richard, et la jolie nana brune typée espagnole, c'est...
    Vous voyez, Jacques, vous avez raison, ce fil est très utile, haha


  4. #44
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    Dans le post précédent, y'a un "vieux" de trop, et ce n'est ni le père Pinian, ni votre serviteur, haha

  5. #45
    Citation Envoyé par JYDUC Voir le message
    Après sept écoutes, la symphonie n°2 me semble toujours aussi hermétique mais je me penche, Nico, je me penche, je me penche à en attraper le vertige. Enfin bon, je commence à être moins catégorique mais je le répète : y'a comme qui dirait, vingt dieux, un mouvement de trop et le final (le choral) est raté et un peu léger par rapport au reste.
    Je songe à réaliser, si j'ai le temps, une sorte de "guide d'écoute" du même acabit que celui sur le finale de la 9ème de Bruckner, afin de tenter de démêler l'écheveau... ça intéresse quelqu'un?

    Citation Envoyé par JYDUC Voir le message
    PS : "Jour d'été à la montagne" est décidément une oeuvre superbe
    Un petit programme de concert dont je rêve, et que j'espère pouvoir réaliser un jour:
    D'Indy: Jour d'été à la montagne
    Strauss: Eine Alpensinfonie
    Oh vous savez, moi, ce que j'en dis, hein...

  6. #46
    Membre Avatar de thierry h
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    Et en première partie faut inviter un quatuor pour jouer le deuxième de Pavel Haas, "des montagnes des singes", c'est une oeuvre sublime ! ( et puis on peut partir à l'entracte )

  7. #47
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    Moi, moi, moi, m'sieur.
    J'suis intéressé par la 'nalyse et par le concert :o)

  8. #48
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    Citation Envoyé par thierry h Voir le message
    Et en première partie faut inviter un quatuor pour jouer le deuxième de Pavel Haas, "des montagnes des singes", c'est une oeuvre sublime ! ( et puis on peut partir à l'entracte )
    Je te crois sur parole, l'ami, mais je ne pourrai pas venir avant l'entracte, j'aurai un coup de fil à donnerde fil de fer barbelé

  9. #49
    - Avatar de mah70
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    Un coup de fil à Phil Defer?

    La seule certitude que j'ai, c'est d'être dans le doute. (Pierre Desproges)

  10. #50
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    Non, à Gaston

    Je communique assez souvent avec l'au-delà

    Je parle aussi couramment l'Irmah... et le morse, surtout quand j'ai la tremblote :o)

  11. #51
    Membre Avatar de thierry h
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    Cette discussion se décentralise tout à coup...


  12. #52
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    Citation Envoyé par thierry h Voir le message
    Cette discussion se décentralise tout à coup...

    En effet, ça devient plus sympa sur les bords

  13. #53
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    Et Dieu dans tout ça ?

  14. #54
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    Plait-il ?

  15. #55
    Citation Envoyé par Jacques Voir le message



    Hmm... je vois que sur ces pochettes est indiquée la mention "L'Esprit Français"... en ces temps de questionnement sur "l'identité nationale", existerait-il réellement un "Esprit Français"???



    Oh vous savez, moi, ce que j'en dis, hein...

  16. #56
    - Avatar de mah70
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    La collection date du début des années '90 si je ne dis pas de bêtises. Sous Mitterrand, on avait le droit d'utiliser des termes de ce genre sans se faire dire des choses désobligeantes
    La seule certitude que j'ai, c'est d'être dans le doute. (Pierre Desproges)

  17. #57
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    On ne me le pardonnera pas et que je serai banni du forum ... Pour être allé à contre-courant de l'ambiance "rigolote" qui envahit ce fil () et avoir osé revenir d'un ton sérieux sur le sujet initial, de surcroît avec un nouveau "tunnel" ( ).

    Mais bon ! Dans la vie, il faut savoir prendre des risques ().

    Là, c'est le violoniste Alexis Galpérine qui s'exprime (dans le livret du CD des Sonates pour violon et piano de d'Indy et de Vierne), et comme c'est un peu "dans la foulée" des questions que Thierry a soulevées au post 39, j'ai pensé que ce n'était pas totalement hors de propos :

    "(...) Vincent d'Indy (1851-1931) fut une des figures les plus controversées de cette période de l'histoire de la musique qui voyait s'éteindre le 19e siècle et se préparer à Paris comme à Vienne les grandes révolutions qui devaient donner naissance à l'art musical du 20e siècle. Il est possible aujourd'hui de porter un regard plus serein sur un homme et un musicien dont la personnalité nous paraît plus complexe et plus riche que l'impression de sectarisme et de rigidité qu'il a parfois laissée comme théoricien.

    Militant infatigable en faveur d'un renouveau de la musique française, il se voulut le croisé d'une cause, celle d'un art national, vécu et enseigné selon les modes rigoureux d'une foi catholique inébranlable. Romain Rolland le compare à un personnage médiéval, autant par son engagement religieux en symbiose totale avec sa vie créatrice, que par une sorte d'esprit scolastique d'abstraction et de classification. Chez d'Indy, déclare Romain Rolland, «la foi est tout, le principe et la fin. Elle souffle le génie, elle féconde la pensée, elle dirige le travail, elle gouverne même le style et les modulations du musicien, comme le dit une page étrange et non sans grandeur de son traité de composition, qui semble du pur 18e siècle». Vincent d'Indy lui-même s'adresse à ses élèves en ces termes : «Prenons pour modèles les admirables ouvriers du moyen-âge». Cette profession de foi illustre-t-elle un goût romantique autant que wagnérien de l'imagerie médiévale? Celui du compositeur de Fervaal ou du Chant de la Cloche d'après Schiller ? Ou devons nous entendre là plutôt la parole du musicologue dont le rôle dans la résurrection du chant grégorien et de l'art de la Renaissance fut capital ? Il faut souligner la part immense qui lui revient dans ce domaine. Auteur de savantes éditions de Rameau, c'est à la Schola Cantorum, école qu'il fonda avec Charles Bordes et Alexandre Guilmant, qu'il révéla au public parisien un grand nombre d'œuvres de Palestrina, Monteverdi, Gluck, Jean-Sébastien Bach... Au milieu des répétitions de L'Etranger à Bruxelles, on l'a vu travailler à la reconstitution de l'Orfeo...

    Cette ouverture sur des pans entiers de l'histoire de la musique ne pouvait pas manquer de poser des questions essentielles. Selon Romain Rolland, «ce n'est pas un des phénomènes les moins intéressants de la musique d'aujourd'hui que l'apparition de ces compositeurs instruits et réfléchis, créateurs conscients de ce qu'ils créent et gardant dans l'inspiration un sens critique aiguisé, comme M. Saint-Saëns, M. Dukas ou M. d'Indy». On ne saurait mieux dire à quel point des compositeurs longtemps considérés comme conservateurs ont eu, au contraire, une démarche moderne. Plus tard Debussy et Ravel revendiqueront à leur tour, mais dans une perspective différente, la filiation avec les maîtres français du 18e siècle.

    Par ailleurs Vincent d'Indy fera, comme tous les Français, le pèlerinage de Bayreuth et ira se recueillir sur la tombe de Beethoven à Vienne. Dans un paysage musical parisien largement dominé par des opéras qu'il juge médiocres et faciles, il va dans un même mouvement découvrir la musique ancienne et tourner son regard vers l'Allemagne. C'est pour le moins paradoxal venant d'un musicien champion d'un art national et chrétien, nourri de la sève du terroir (car nous pouvons noter au passage qu'un autre aspect de sa personnalité fut le travail considérable qu'il fit dans la collecte de chants populaires français). Or, d'Indy va prendre ses doctrines à Bayreuth pour ce qui est du théâtre, ses sujets à Schiller, ses principes esthétiques à l'idéalisme allemand, son sens de la forme à Beethoven. Il fut en outre en relation directe avec les plus grandes personnalités musicales de son temps : Lizst, Wagner, Brahms... Cependant la rencontre déterminante sera celle de César Franck.

    Pour n'être pas submergé par cette richesse d'éléments et d'influences opposés, cet homme de volonté, épris de hauts systèmes, va tenter d'organiser les principes de la musique de l'avenir. Le besoin de clarté est la loi principale de sa nature artistique. L'élève de Franck eut en commun avec son maître le désir de chercher dans l'héritage des compositeurs allemands, chez Beethoven en particulier, le secret de l'unité formelle et de la structure, en même temps que l'ambition de restaurer en France le prestige de la musique instrumentale. Leurs tempéraments par contre furent très éloignés. Franck était tourmenté et sombre. Chez lui la lumière de la foi brille au loin dans un monde nocturne. Son disciple, par son goût des concepts clairs, va développer les principes et les procédés du franckisme, selon un d'Indyste fidèle, Gaston Carraud, «...dans un esprit plus mathématique, avec quelque chose de plus intellectuel et de plus compliqué. L'emploi du style contrapuntique par opposition au style harmonique devient de plus en plus méthodique et ce style prend parfois un accent abstrait, dur, tendu, parfois aussi une somptuosité pittoresque qu'on ne trouve pas à ce degré chez Franck». Comme le note Roland Manuel, Debussy un peu plus tard verra parfaitement qu'après un siècle d'hégémonie allemande la question pour les artistes français était de savoir s'il fallait composer de la musique après Beethoven ou d'après Beethoven, après Wagner ou d'après Wagner. «Autrement dit, se mettre à l'école des grands Allemands pour régénérer la musique française ou bien s'interroger soi-même en n'écoutant les conseils de personne sinon du vent qui passe et raconte l'histoire du monde, comme dit encore M. Croche». Sans nul doute Vincent d'Indy a tenté une synthèse des maîtres germaniques et des principes du franckisme, et en ce sens les réponses apportées aux problèmes musicaux du moment sont diamétralement opposées à celle qu'apportera Debussy. Pourtant nous nous heurtons là encore à un paradoxe.

    N'en déplaise aux tenants du d'Indysme et du Debussysme qui, au début du 20e siècle, ont souvent artificiellement et superficiellement attisé les oppositions entre les deux compositeurs, d'Indy a admiré Pelléas, et bien des pages chez lui préfigurent l'impressionnisme comme certaines toiles de Corot ou des peintres de l'école de Barbizon ont déjà donné à entrevoir ce que sera un peu plus tard le mouvement auquel se rattache ce terme. Par ailleurs, d'aucuns ont soutenu que Debussy lui-même se serait souvenu des scènes marines de L'Etranger quand il composait La Mer... Roland Manuel en conclut qu'en France, même en se voulant un défenseur de la musique pure, on finit toujours par céder aux tentations du pittoresque. Et de nous rappeler qu'alors même que d'Indy s'imprégnait de l'enseignement de Franck, il consultait avidement le traité d'orchestration de Berlioz, le maître incontesté du pittoresque instrumental. En vérité, un certain nombre d'aspects de son œuvre qui semblent échapper au cadre rigide de ses principes intransigeants, confirment chez Vincent d'Indy la victoire du musicien sur le doctrinaire (...)."


    Sur toutes ces questions (abordées ici dans le contexte particulier des diverses sociétés de musique qui fleurirent à Paris à partir du troisième tiers du XIXème siècle), je suggère aussi la lecture de l'ouvrage ci-dessous (d'un musicologue canadien francophone et publié en Belgique en 1997), qui est très savant mais d'un énorme intérêt :




    Jacques (cet horrible troll qui maintenant file se cacher pour longtemps dans son trou)

  18. #58
    Merci beaucoup Jacques pour cet extrait de ce livre que je vais tenter de me procurer!

    Oh vous savez, moi, ce que j'en dis, hein...

  19. #59
    Membre Avatar de Jacques
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    Je sors plus tôt que prévu de mon "trou" (où je m'isole non pas par timidité mais uniquement pour entendre de la musique, car tous ces fils de discussion me poussent à en [ré]écouter sans cesse ) en déplorant la présence, au début de mon précédent post, d'un "que" qui n'avait rien à y faire ...

    Cela dit, Nico , ce livre d'un peu plus de 350 pages est en effet très intéressant (on me l'a offert il y a quelques années pour mon anniversaire). Son sujet principal est l'histoire de la Société nationale de musique [SN -- cf. ici] et de la Société musicale indépendante [SMI -- cf. ici], et on y découvre sur Vincent d'Indy, notamment, des informations qu'on ne soupçonnerait pas. Il y a aussi d'étonnants tableaux montrant quelles oeuvres étaient données en concert, sous l'égide de ces sociétés, à la fin du XIXème siècle (SN) et au début du XXème (SN et SMI).

    Voici encore un petit passage tiré de ce bouquin passionnant, qui montre que d'Indy avait à cette époque une influence et un rôle de première importance :

    "(...) Lorsque d'Indy réussit à faire intégrer les compositeurs étrangers contemporains et du passé et qu'il devient secrétaire de la société [la SN] en 1886, la programmation laisse transparaître des objectifs plus précis. La direction de d'Indy à la SN impose peu à peu une conception de la création musicale qui prend officiellement forme avec la fondation de la Schola Cantorum. Pendant dix ans, de 1886 à 1896, d'Indy et ses amis assurent les fondements de l'institution en modelant progressivement une partie du milieu sur les bases de ce que devait être, d'après eux, l'«artiste moderne». Ironiquement, dans un discours prononcé à la Schola en 1901, d'Indy associera ce terme à la notion d'«artiste libre». Pour le compositeur, l'artiste moderne (ou libre) doit être un «créateur apportant au vieil édifice artistique, éternellement en construction, des matériaux nouveaux, solides, cohérents avec les anciens matériaux extraits de la carrière de son cœur et taillés par son intelligence dans le but de servir au bien et d'alimenter la vie progressive de l'humanité». La SN adopte au cours de ces années une programmation qui prendra ses racines dans les œuvres du maître moderne Franck et dans celles des maîtres du passé Palestrina, Bach, Beethoven. L'imposition de tels modèles conditionne un état d'esprit nouveau au sein de la SN qui, réunissant l'élite musicale parisienne d'alors, impose peu à peu la conception «d'Indyste» de la création à l'ensemble du milieu (public, critique, musiciens). Solidement ancrée, cette conception tint bon jusqu'au milieu des années trente. Bien que l'œuvre de Debussy puis celle de Ravel aient émergé au sein de la SN avant 1910, elles ne firent pas suffisamment trembler l'édifice scholiste pour en modifier les objectifs (...). Jusqu'à la création de la SMI, la programmation de la SN reflète l'avant-garde musicale française telle que définie par les «d'Indystes». Cette avant-garde est constituée de «vrais artistes, qui, appuyés solidement sur les vieilles bases ancestrales, savent trouver en eux-mêmes les matériaux propres à consolider, toujours plus haut, la ligne verticale des toujours [sic] mêmes sentiments humains». (...)"

    Je vais peut-être mettre sur mon compte SM une oeuvre de musique de chambre de Vincent d'Indy, mais je n'ai pas encore décidé laquelle ()...

    Jacques

  20. #60
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    Citation Envoyé par Jacques Voir le message
    Je vais peut-être mettre sur mon compte SM une oeuvre de musique de chambre de Vincent d'Indy, mais je n'ai pas encore décidé laquelle ()...
    J'en ai finalement mis deux, assez contrastées . Il s'agit (avec indication de ce qu'en dit Jean-Alexandre Ménétrier) de :

    1/ la Sonate pour violon et piano en ut majeur Op. 59, par Alexis Galpérine (violon) et François Kendoncuff (piano).

    "Composée en 1903-1904, immédiatement après la Deuxième Symphonie et Jour d'été à la montagne (sur des idées notées dès 1896), la Sonate en ut majeur fut créée par l'auteur et le dédicataire de l'oeuvre, le violoniste Armand Parent, le 3 février 1905, dans un concert où figuraient également le Deuxième Quatuor et le Poème des Montagnes. Depuis sept ans, d'Indy n'avait pas composé de musique de chambre; durant ces années, on l'avait dressé, artificiellement, contre Debussy, dont il admirait la musique. La Sonate, fort attendue, devait faire office de «manifeste» et réaliser les espoirs de la Schola Cantorum; on voulut y voir un digne écho de celle de Franck, dont elle ne connut cependant jamais la popularité. Elle vaut toutefois mieux que les analyses fumeuses des thuriféraires de la Schola, fanatiques du système cyclique intégral. On y trouve paradoxalement de curieuses réminiscences debussystes, accords chatoyants librement enchaînés (chez un maître du contrepoint pour qui l'harmonie était lettre morte !)."

    2/ le Trio No 2 en forme de suite pour violon, violoncelle et piano Op. 98, par Jacques Prat (violon), Emmanuel Gaugué (violoncelle) et Kun Woo Paik (piano).

    "Cette petite oeuvre, la dernière partition de musique de chambre de d'Indy, fut composée pendant l'été 1929 et créée le 11 janvier 1930 à la Société nationale. Elle clot le cycle «d'Agay» et se rattache nettement aux oeuvres précédentes par sa brièveté et sa simplicité. (...) L'auteur fait appel à l'ancienne suite française, de facture simple et légère. Entrée en sonate, Air, Courante et Gigue en rondeau sur une vieille chanson française ne portent «nulle trace de romantisme; nulle forme cyclique; nulle évocation psychologique, ni dramatique, nul heurt, nul brisement d'âme... mais de la musique toujours», disent les Tablettes de la Schola."

    Jacques

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