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Discussion: Quatuor Hagen à l'auditorium du Louvre

  1. #1
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    Quatuor Hagen à l'auditorium du Louvre

    Je souhaite juste signaler le concert du quatuor Hagen demain soir 20H à l'auditorium du Louvre. Pour les amateurs de musique de chambre non fatigués par la grève de la RATP

  2. #2
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    Re : Quatuor Hagen à l'auditorium du Louvre

    Citation Envoyé par sophie Voir le message
    Je souhaite juste signaler le concert du quatuor Hagen demain soir 20H à l'auditorium du Louvre. Pour les amateurs de musique de chambre non fatigués par la grève de la RATP

    Session de rattrapage fin janvier à la Cité de la musique pour clore la Biennale du quatuor à cordes.
    Puisqu'on en est aux petites annonces de concert, même si ce n'est pas la bonne rubrique, il faut signaler que, demain, à la même heure que les Hagen, Gustav Leonhardt dirige 2 cantates profanes de Bach (son dernier disque chez Alpha) avec Café Zimmermann et les choeurs du CMBV, le tout à la Cité.

  3. #3
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    Re : Quatuor Hagen à l'auditorium du Louvre

    Bonsoir Sophie, Bonsoir Philippe,

    Je crois que le concert du Louvre est complet comme ceratins concerts de la biennale.
    A noter que le programme du Louvre est axé autour du clarinetiste Jorg Widman avec une première partie consacrée à des pièces du même.
    Deuxième partie : quintette pour clarinette de Mozart.
    A noter que le tarif est inférieur au prix habituel pratiqué au Louvre . Ne compte-t-on que la seconde partie?

  4. #4
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    Re : Quatuor Hagen à l'auditorium du Louvre

    Le concert n'est pas complet d'après ce que je sais. Par contre, est on sur de la participation de J. Widmann? Le même programme en autriche vient d'être modifié

  5. #5
    Membre Avatar de Patricia
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    Re : Quatuor Hagen à l'auditorium du Louvre

    Citation Envoyé par sophie Voir le message
    Le concert n'est pas complet d'après ce que je sais. Par contre, est on sur de la participation de J. Widmann? Le même programme en autriche vient d'être modifié
    Il sera là (c'est du moins son agente qui vient de me le dire)

  6. #6
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    Thumbs up Re : Jörg Widmann à l'auditorium du Louvre

    Personne pour parler de ce concert?
    Bon, alors je vais quand même vous en dire deux mots. Ce que j'ai retenu de ce concert:

    La première chose est que Jörg Widmann est un clarinettiste exceptionnel, vraiment exceptionnel: maîtrise parfaite de l'instrument dans toutes ses techniques classiques et contemporaines, une sonorité à damner les anges, une palette expressive d'une richesse inouïe;

    La deuxième chose est que Jörg Widmann, 34 ans, est un compositeur absolument fascinant, inventif, virtuose dans sa capacité à intégrer l'héritage du passé dans un langage très personnel et à créer des surprises, et ce qui ne gâte rien, non dénué d'humour.

    Le programme: tout d'abord sa Fantaisie pour clarinette solo de 1993 (débutants s'abstenir !), à la fois éblouissante par la technique qu'elle déploie, transformant parfois la clarinette en un orchestre entier, et captivante dans son discours expressif plein d'expériences musicales qui témoignent d'une grande richesse et d'une grande curiosité du compositeur;

    vint ensuite son 3e Quatuor de 2003 (3e sur 5 écrits à ce jour et conçus comme un cycle, une oeuvre en 5 mouvements dont celui-ci serait le scherzo), bien défendu par le Quatuor Hagen (on imagine cependant qu'il pourrait pourtant l'être encore mieux avec un quatuor maniant peut-être mieux la dimension scénique de l'oeuvre). Intitulé "La Chasse" (cela ne vous rappelle rien?), ce quatuor roboratif, captivant, aux subtilités rythmiques notamment d'une grande efficacité pour la trame musicale, contient une dimension dramaturgique dont l'intention nous est donnée par le programme: "Le compositeur parle d'un 'scherzo courroucé'. Il fait ainsi allusion à l'idée dramaturgique de cette pièce qu'il a enrichie avec le matériau thématique des Papillons de Schumann et qu'il appelle Jagdquartett. Les chasseurs, qui partent avec un 'frais courage' (comme dirait Schumann) pour les aventures, se transforment au fil de l'oeuvre en créatures traquées. L'élan actif du commencement s'effondre, le rythme galopant se paralyse, les cris optimistes du départ laissent place à des cris d'angoisse. Une chevauchée qui a commencé sur la terre fertile de la tonalité s'achève dans la zone de crise de la production de bruits. On ne se trompe pas totalement en y voyant une critique métaphorique de la civilisation - dans la musique de Widmann, bonheur et catastrophe sont parfois plus proches l'un de l'autre qu'on ne le pense."

    Le problème de cette entrée en matière, c'est qu'apparemment, le public n'a pas ressenti cette progression de la musique comme tragique (un tragique dont a encore parlé le compositeur dans la "discussion" qui a suivi entre l'organisateur et le compositeur - malheureusement écourtée parce que ce dernier avait un train à prendre, de sorte que le public est resté sur ses propres questions), mais bien comme une farce. En témoignent les rires qui ont salué dans les dernières mesures la "mise à mort" virtuelle du violoncelliste, une mise à mort à la fois scénique (archet des autres pointés vers lui, "interprétation" corporelle de la mort) et musicale (désynchronisation de son rythme par rapport aux autres et essoufflement de sa partie musicale) où l'on s'aperçoit que le chassé n'était pas celui qu'on croyait...

    Je me suis demandé si le compositeur était vraiment sérieux dans son intention tragique et si c'est le cas, pourquoi le public n'a pas suivi son cheminement... Il paraît que c'est la raison pour laquelle John Cage s'est mis un jour à écrire de la musique aléatoire: lui aussi avait voulu écrire une oeuvre tragique, et à son grand étonnement, le public a ri. Il s'est donc dit que ce n'était pas la peine de vouloir à tout prix "orienter" le discours.

    Quoiqu'il en soit, j'ai personnellement beaucoup aimé cette pièce et j'aimerais beaucoup entendre les 4 autres, je trouve ce compositeur très doué.

    La fin du concert offrait le Quintette avec clarinette de Mozart, sur laquelle je passerai, si vous le permettez, non que cela ne m'ait pas plu d'ailleurs (ce n'était ni la meilleure ni la plus mauvaise interprétation que j'ai entendue au concert), mais disons que ce n'était pas pour moi l'essentiel du concert.

    Un compositeur à suivre, absolument.


  7. #7
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    Re : Quatuor Hagen à l'auditorium du Louvre

    Bonsoir Patricia,

    Merci pour votre compte-rendu du concert. Personnellement, je ne peux pas en parler puisque je n'ai jamais pu arriver (prise dans les embouteillages entre saclay et la capitale) Je le regrette.
    Votre compte-rendu est d'autant plus interessant qu'il me fournit un avis extérieur et argumenté sur Jörg Widmann. Ce dernier vient de Munich, ma ville natale et les institutions de musique contemporaine de la ville l'ont toujours poussé. Je me suis posé la question de savoir si c'était justifié ou pas. en tout cas, il joue souvent à Munich, la plupart du temps avec sa soeur caroline violoniste

  8. #8
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    Re : Quatuor Hagen à l'auditorium du Louvre

    Le public s'est marré parce qu'il a sans doute trouvé ce quatuor, avec ses cris, ses juctapositions, ses effets (comment faire sonner un violon comme un violon ne sonne pas) assez ridicule. Les cris finaux d'agonie du violoncelliste, sous la menace des archets des autres (On tremble pour lui. Veronika Moutarde dans la cuisine avec un archet d'alto) venaient comme un cheveu sur le soupe.
    Un peu moins de simagrées et un peu plus de musique n'aurait pas fait de mal. C'est un gâchi que de gaspiller un quatuor de la trempe des Hagen pour quelque chose d'aussi anecdotique.
    Je cherche encore la progression tragique voire la progression tout court. Sans le programme en main, elle est impercetible.

    A mes oreilles un quatuor gadget dans la veine du quatuor pour helicoptère de Stockausen avec peu plus de matière musicale (mais ce n'est pas bien difficile).
    Un concert qui ne valait que pour le quintette de Mozart (effectivement Widman est un clairnetiste de tout premier plan) et, dans une moindre mesure, pour la pièce de clarinette seule, "intéressante" (avec tout ce que cela sous-entend) sans plus car elle verse dans la juxtaposition virtuose et gratuite et apparaît en définitive comme du sous Berio.
    Sans doute plaisante à jouer, mais rasante à écouter.
    Dernière modification par Mzlo ; 25/11/2007 à 11h47.

  9. #9
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    Re : Quatuor Hagen à l'auditorium du Louvre

    Michel, je suis désolée pour toi que le concert ne t'ait pas apporté plus de plaisir. C'est dommage, car il y avait beaucoup plus à en retirer que de l'ennui et un regard désabusé sur le quatuor notamment.
    Je réponds à tes critiques en commençant par la fin.


    Un concert qui ne valait que pour le quintette de Mozart (effectivement Widman est un clairnetiste de tout premier plan) et, dans une moindre mesure, pour la pièce de clarinette seule, "intéressante" (avec tout ce que cela sous-entend) sans plus car elle verse dans la juxtaposition virtuose et gratuite et apparaît en définitive comme du sous Berio.
    Sans doute plaisante à jouer, mais rasante à écouter.
    Effectivement, le terme "d'intéressante" dans ton post pour qualifier cette pièce pour clarinette seule semble être un défaut plus qu'une qualité. Intéressante, elle l'était effectivement, par la multiplicité des possibilités sonores qu'elle exploitait et auxquelles la majorité du public du Louvre n'est peut-être pas habitué. Sons doubles ou triples, glissandos, trémolos, attaques diverses, mais aussi un éventail de nuances impressionnant et peu commun pour cet instrument.
    Dire ensuite qu'elle "verse dans la juxtaposition virtuose et gratuite" me semble un peu court. Je pense qu'à l'encontre de cette affirmation, la Fantaisie fait entendre une vraie histoire, et qu'elle ne se départ jamais d'un côté narratif envoûtant et d'un certain lyrisme. J'ai pour ma part été fascinée par la musicalité du discours, par la courbe narrative et par la richesse de l'univers expressif; à aucun moment je n'ai ressenti justement ce côté gratuit que tu dénonces, et qui m'énerve si souvent du reste dans d'autres oeuvres où je la dénonce également (peut-être à tort?), ni dans la virtuosité ponctuelle, ni dans la technique instrumentale. Cette Fantaisie ne me semble nullement être un recueil de techniques diverses à apprendre comme un cahier d'études. C'est bien une oeuvre à part entière, avec une forme et un discours cohérent, et capable de faire surgir des réminiscences et des affects chez l'auditeur, bref de communiquer avec lui.
    Dommage que tu te sois rasé, moi pas en tout cas.


    Citation Envoyé par Mzlo Voir le message
    Le public s'est marré parce qu'il a sans doute trouvé ce quatuor, avec ses cris, ses juctapositions, ses effets (comment faire sonner un violon comme un violon ne sonne pas) assez ridicule. Les cris finaux d'agonie du violoncelliste, sous la menace des archets des autres (On tremble pour lui. Veronika Moutarde dans la cuisine avec un archet d'alto) venaient comme un cheveu sur le soupe.
    Un peu moins de simagrées et un peu plus de musique n'aurait pas fait de mal. C'est un gâchi que de gaspiller un quatuor de la trempe des Hagen pour quelque chose d'aussi anecdotique.
    Je cherche encore la progression tragique voire la progression tout court. Sans le programme en main, elle est impercetible.

    A mes oreilles un quatuor gadget dans la veine du quatuor pour helicoptère de Stockausen avec peu plus de matière musicale (mais ce n'est pas bien difficile).
    En ce qui concerne le quatuor, si le Quatuor Hagen a choisi de jouer cette pièce qu'il n'a pas créée (c'est le Quatuor Arditti qui l'a fait), c'est que ses membres ont considéré qu'ils ne se "gâchaient" pas en le faisant. Personne ne leur a mis un revolver sur la tempe pour le travailler, je suppose...

    Ensuite je te trouve très dur dans les mots avec un quatuor qui ne t'a pas plu. ce n'est pas parce que les instruments jouent avec les bruits, avec la dimension scénique aussi, que ce quatuor est un quatuor "gadget". Au contraire. Ce quatuor appartient à la veine des quatuors qui entendent se démarquer de la musique pure et abstraite et ouvre les possibilités du genre à la dramaturgie musicale avec un apport vers le théâtre musical, bien timide il est vrai, d'autres vont bien plus loin dans cette idée. Il faut peut-être se défaire simplement de l'idée du modèle traditionnel du quatuor, certes non encore révolu puisqu'il existe parallèlement, mais qui n'est plus l'unique modèle pour la composition d'aujourd'hui.

    En ce qui concerne la progression, bien sûr qu'il y avait là une trajectoire bien perceptible! Par exemple dans l'abandon progressif du matériau lié au passé (il me semble qu'il n'y avait pas seulement les Papillons de Schumann, mais si je ne me suis pas trompée, bien d'autres références dont une qui m'a fait sourire, celle du passage sul ponticello de l'op. 131, justement à l'endroit où les sons sul ponticello chez Widmann apparaissent pour la première fois, comme un hommage à cet autre scherzo qui lui aussi donne l'impression d'une poursuite, d'une chasse... Trajectoire aussi dans les formules rythmiques, dans le dialogisme, dans le rapport d'ensemble entre les instruments, dans l'évolution de la sphère sonore...

    Si faire sonner un instrument parfois, au cours d'une oeuvre, un peu autrement que ce pour quoi il a été initialement conçu te dérange, c'est que tu stoppes l'histoire instrumentale au début du XXe siécle. Depuis, le quatuor s'est enrichi d'une multitude de possibilités qui étaient exploités ici avec une grande intelligence, au service d'une idée dramaturgique utilisant aussi (mais très peu ici) la voix des musiciens; je ne vois là aucune simagrée, mais bien de la musique.

    Enfin, je crois que le public a ri parce qu'il a apprécié ce qu'il a pris pour de l'humour, et non pour du ridicule...



    Dernière modification par Patricia ; 25/11/2007 à 17h18. Motif: précision et suppression d'une scorie

  10. #10
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    Re : Quatuor Hagen à l'auditorium du Louvre

    Où Michel rejoint Scrountsch !! Sa critique du quatuor de Widmann serait à mettre en parallèle avec que Scrountsch écrivait du 2è quatuor de Lachenmann.
    Bon, je ne connais pas ce quatuor (j'étais en train d'écouter Leonhardt et Café Zimmermann à la Cité) mais ce que j'ai déjà entendu de Widmann me donne vraiment envie d'écouter cette oeuvre. Je cite de mémoire mais il doit y a voir 3 ou 4 disques disponibles chez Berlin Classics et Wergo.

  11. #11
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    Re : Quatuor Hagen à l'auditorium du Louvre

    Discographie de J.Widmann trouvable sur son site http://www.joergwidmann.com/diskografie.htm

    J'ai juste le Cd des trios pour clarinette avec J. Vogler ancien violoncelle solo de la staatskapelle dresden

  12. #12
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    Re : Quatuor Hagen à l'auditorium du Louvre

    J'avais dit dans mon compte-rendu que je pouvais imaginer des interprètes encore meilleurs dans le 3e Quatuor de Widmann, et c'est vrai. J'ai pu entendre un enregistrement privé du quatuor Arditti (qui en a assuré la création) et c'est vraiment un cran au-dessus: beaucoup plus énergique, extériorisé, nuancé, affiné. Et plus je le réécoute, plus je trouve ce quatuor absolument génial dans sa construction et son écriture!

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