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Discussion: Liszt

  1. #1
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    Liszt

    C'est un compositeur que je connaissais mal et que je découvre avec un enthousiasme toujours croissant, tant son langage est à la fois extraordinairement visionnaire, très peu romantique en comparaison de celui de la plupart de ses contemporains, et éminemment personnel. Il a en outre le talent de ne pas s'enfermer dans un style : aux accents impressionnistes des Années de pèlerinage répondent les fantaisies hongroises d'inspiration traditionnelles et les poèmes symphoniques au style clairement expressionniste.

    J'avais déjà évoqué dans le fil Ravel la parenté entre les Jeux d'eau à la villa d'Este et le piano de Ravel, mais il y a aussi un lien évident entre les sirènes de Debussy et le Magnificat de la Dante Symphonie, sans parler des correspondances dans l'oeuvre pianistique (l'Angelus de la 3ème Année de pèlerinage c'est déjà quasiment du Debussy).

    Par ailleurs, les Historische ungarische Bildnisse me font furieusement penser à du Bartok, les symphonies (Dante et Faust) n'annoncent pas simplement Scriabine : les symphonies et poèmes symphoniques de Scriabine sont tout simplement du Liszt, quant au piano le plus halluciné des dernières sonates (les Insectes et la série des Messes) il n'a pas grand chose à envier à la dernière partie de la 3ème Année de Pèlerinage (Sursum corda. Erhebet eure Herzen), et j'exagère à peine.

    Les correspondances avec Wagner sont également légion, mais là je ne sais pas lequel des deux a influencé l'autre : le thème de la descente dans l'Inferno de la Dante Symphonie me rappelle la scène de la mine dans l'Or du Rhin, le traitement harmonique exacerbé et complètement expressioniste des deux oeuvres est très proche. Mais comme elles ont été composées à la même période (1854-55), difficile de dire qui s'est inspiré de qui.

    Enfin bref, je suis par le génie de ce type. Et je ne fais que commencer l'exploration de son oeuvre, aussi j'espère que des forumistes moins néophytes que moi pourront éclairer certains aspects de cette oeuvre (bons et mauvais).

  2. #2
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    Symphonie Dante par Lehel ou Sinopoli... mais que l'Enfer hein le reste est trop barbant ! Symphonie Faust par Bernstein chez DG et avec les ciseaux ! Les Préludes par Ancerl sont formidables ! Années de pèlerinages je dois avoir ça par Berman, ainsi que les Rhapsodies par Cziffra ( et Tom et Jerry dans la 2ème ) J'ai dû garder Argerich et Barrère dans la Sonate... j'aimais bien Karajan dans certains poèmes ça faisait beaucoup de bruit ( Mazeppa, Tasso ) je ne dois plus avoir ça...

    Bon je n'écoute plus trop... Mais en vérité je te le dis :

    Kussuth de Bela Bartok est le plus grand chef d'oeuvre de Liszt !

    Dernière modification par thierry h ; 30/11/2009 à 23h35.

  3. #3
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    Moi j'aime bien ça :


    oui je sais, je me répète, et oui, j'imagine, ce n'est pas, sur le plan musical, un chef d'oeuvre immarcescible (je ne sais pas ce que veut dire immarcescible, mais ça sonne bien, ici, je trouve), mais ça ne fait rien.

  4. #4
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    En hiver c'est plutôt le Trot !

  5. #5
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    Le galop à la télé et le trot attelé, exactement.

  6. #6
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    ça fout les chocottes :






  7. #7
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    Citation Envoyé par thierry h Voir le message
    ça fout les chocottes :
    Oui c'est exactement ça. Je l'avais écoutée une première fois il y a une vingtaine d'années dans la version Conlon chez Erato (rééditée depuis chez Apex) :



    Ca m'avait assez ennuyé, pas à cause de Conlon mais plutôt parce qu'à l'époque j'attendais autre chose d'une symphonie "romantique" : de l'épique, du grandiose, et du bouleversant. Du Bruckner ou du Brahms en somme, et il se trouve que Liszt est assez loin de ça.

    Cependant, j'ai quand même trouvé la version Barenboim exceptionnelle, et en plus c'est livré avec la Dante Sonata jouée par Danny himself.




    L'autre symphonie de Liszt, la Faust (c'était un gotique avant l'heure : l'enfer, le diable, les malédictions etc. ça l'intéresse plus que les papillons et les bluettes des autres), est une réussite dans un autre genre, plus jubilatoire et moins impressionnant sans doute; même si le climat reste inquiétant et sent fortement le souffre dans les deux cas. L'Inferno de la Dante Symphonie fait écho au Faust de l'autre, par son caractère brutal, enflammé et frénétique. Le mouvement central "Gretchen" (Marguerite) est aussi peu relevé que le Purgatorio de la Dante Symphonie, et le final "Mephistopheles" est une farandole qui nous emporte comme dans un tourbillon de masques ricanants, lequel achève de mettre mal à l'aise. Ca n'est pas une musique à proprement parler "agréable".

    Les deux oeuvres datent de la même époque (1856-57).

    En revanche, si j'avais été jusqu'alors frappé par l'influence que Liszt avait pu avoir sur les compositeurs du début du XXème siècle, la Faust Symphonie révèle également toute ce que Liszt doit à Berlioz. Car ici l'orchestre de Liszt c'est l'orchestre de Berlioz, avec des couleurs plus inquiétantes (très significatif d'ailleurs, l'usage intensif du trombone basse, pas très en cour à l'époque). C'est donc une influence nettement plus française que germanique, contrairement à ce que j'avais entendu dire - je crois d'ailleurs que Liszt était un admirateur de la musique de Berlioz.

    Curieusement, Berlioz s'intéresse aussi aux diableries : la Symphonie Fantastique et la Damnation de Faust (dédiée à Liszt d'ailleurs) usent de thématiques sembables. On mesure à quel point Liszt aura pu être influencé par Berlioz. A titre indicatif la chronologie qui suit est assez éloquente :

    1830 : Symphonie Fantastique
    1846 : La Damnation de Faust
    1856 : Dante Symphonie
    1857 : Faust Symphonie

  8. #8
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    Je crois qu'à cette époque tout le monde s'intéressait de fort près aux diableries... Au font il n'est pas surprenant que Berlioz se soit laisser séduire par la chose...
    Et puis des sorcières pour casser un peu plus la baraque quelques mois après la Révolution de Juillet...

  9. #9
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    Citation Envoyé par thierry h Voir le message
    Je crois qu'à cette époque tout le monde s'intéressait de fort près aux diableries... Au font il n'est pas surprenant que Berlioz se soit laisser séduire par la chose...
    Tu crois ? Pourtant chez les romantiques de l'époque (Schubert, Schumann, Chopin, Weber, Mendelssohn etc) je n'en vois pas; j'ai l'impression qu'on est davantage dans un romantisme nostalgique, bucolique ou emporté, pas dans des évocations de démons ricanants et de flammes infernales.

  10. #10
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    Il y a quand même la gorge aux loups (ça doit plaire à Irmah, ça) dans le Freischutz et une Nuit des Walpurgis chez Mendelssohn. Et n'y a-t-il pas des Scènes de Faust chez Schumann?
    La seule certitude que j'ai, c'est d'être dans le doute. (Pierre Desproges)

  11. #11
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    N'oublions pas le "Quasi-Faust" de la Grande Sonate d'Alkan et les Nachtstücke de Schumann, où Liszt disait voir "davantage d'yeux de chouettes que d'étoiles".

  12. #12
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    Et je ne suis pas tout à fait sûr que les Papillons du dernier nommé soient exactement de mignons lépidoptères...

    (enfin... dernier nommé avant le message de Gustave)

    Et Schubert a aussi emprunté à Faust ; et le Roi des aulnes?

  13. #13
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    entracte !

    Voici une image retrouvée il y a a peu de temps et qui nous montre enfin combien Liszt était resté toute sa vie un boute en train aimant se déguiser au grand dam de sa fille chérie, qui comme chacun le sait était une sacrée rigolote, et, de collègues es religion ! Le déguisement de diable n'est pas sans rappeler certain Wanderer !


  14. 03/12/2009 01h18
    Motif
    double

  15. #14
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    J'ai cru que c'était l'ancien ministre Louis Le Pensec retour de fest noz!

    (ou bouffé par l'ankou, ptet)

  16. #15
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    Je viens de jeter une oreille sur la version Conlon de Dante et effectivement je trouve celle de Barenboim plus intéressante... Mais Lehel est tout de même un bon cran au dessus...

  17. #16
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    Liszt me pose problème et je retiens un.
    J'ai sans cesse l'impression qu'il pompe chez son beau-fils.
    Mais, d'un autre côté, si l'on écoute bien la Tétralogie, Wagner a pompé partout et tout le monde. Il n'a qu'amélioré. Une vraie sang-sue qui filtre le jus, haha
    Alors, que faire ?
    Peut-on aimer les deux ?
    Personnellement, je n'ai jamais trop apprécié les similitudes entre la musique de Bruckner et celle de son maître ; là, pareil.
    Je crois que les compositeurs se pompent tous dessus : de vrais shadoks !
    Ah si, il y en a un qui ne suçait pas le jus des autres : Cherubini. Il jugeait ses confrères trop peu académiques, haha

  18. #17
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    il y avait eu sur france musique une écoute comparée de la Dante-Symphonie et ça avait donné ça :Franz Liszt : Dante Symphonie, d'après la
    Divine Comédie de Dante


    VERSION NO 1
    Choeur de Dames du Choeur de la Radio de Berlin
    Orchestre Philharmonique de Berlin
    Direction : Daniel Barenboim
    [Enregistré en public au Schauspielhaus de Berlin
    en février 1992]
    TELDEC 9031-77340

    VERSION NO 2
    Veronika Kincses, soprano
    Dames du Choeur de la Radiotélévision Hongroise
    Orchestre Symphonique de Budapest
    Direction : György Lehel
    [Enregistré à Budapest vers 1978]
    HUNGAROTON HCD 11918

    VERSION NO 3
    VERSION DE
    REFERENCE****

    Volker Arndt, soprano garçon
    Matthias Eisenberg, orgue
    Choeur de la la Thomaskirche de Leipzig
    Orchestre du Gewandhaus de Leipzig
    Direction : Kurt Masur
    [Enregistré à Leipzig, en janvier 1980]
    EMI CLASSICS 5 68598

    VERSION NO 4
    Gillian Keith, soprano garçon
    Voix de femmes du Chœur Symphonique de la Ville de
    Birmingham
    Orchestre Philharmonique de la BBC
    Direction : Gianandrea Noseda
    [Enregistré à Manchester les 30 septembre et 4
    octobre 2008]
    CHANDOS CHAN 10524

    VERSION NO 5
    VERSION DE
    REFERENCE****

    Chœur du Collège Voltaire et Atelier Choral de
    Genève
    Orchestre de la Suisse Romande
    Direction : Jesus Lopez-Cobos
    [Enregistré au Victoria Hall de Genève, en 1981]
    DECCA 433 419

    VERSION NO 6
    Membres du Chœur de l'Opéra de Dresde
    Staatskapelle de Dresde
    Direction : Giuseppe Sinopoli
    [Enregistré à l'Opéra Semper de Dresde en avril
    1998]
    DGG 457 614

    Sinopoli dégagé au premier tour, Noseda et Barenboïm au suivant, Lehel encore après. Barenboïm est vraiment à côté de la plaque dans la partie à 7/8 du premier mouvement (où Liszt évoque Francesca da Rimini).

  19. #18
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    Est-ce bien nécessaire d'écouter les versions que d'autres trouvent meilleures ?
    Chacun sa conception de l'écoute, de la façon de diriger l'ouvrage, d'apprécier un Chef d'orchestre ou non.
    Sinopoli, je l'écouterais sur le cul d'un galeux, expression maternelle corse.
    Prêtre, Mehta, Maazel, Plasson, Levine me font fuir.
    Une question de goût, je vous dis :o)

    PS : existe-t-il des transcriptions pour le piano des Symphonies "Faust" et "Dante" ?

  20. #19
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    Citation Envoyé par Irmah Vacharde Voir le message
    PS : existe-t-il des transcriptions pour le piano des Symphonies "Faust" et "Dante" ?
    Si j'en crois cette liste apparamment exhaustive, je crois que non...

  21. #20
    Citation Envoyé par Irmah Vacharde Voir le message
    PS : existe-t-il des transcriptions pour le piano des Symphonies "Faust" et "Dante" ?
    Il existe une transcription pour piano du mouvement "Gretchen" de la Symphonie Faust.

    Oh vous savez, moi, ce que j'en dis, hein...

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