J'ai aussi eu des débuts difficiles dans le quatuor : la révélation pour moi ça a été le quatuor américain de Dvorak. Dvorak, en voilà un qui est enthousiasmant pour les débutants, justement.
J'ai aussi eu des débuts difficiles dans le quatuor : la révélation pour moi ça a été le quatuor américain de Dvorak. Dvorak, en voilà un qui est enthousiasmant pour les débutants, justement.
Pour la musique antérieure à Mozart, je conseillerais Bach, mais plutôt les "grandes pièces" d'orgue (des guillemets parce qu'il n'y a rien de petit dans l'oeuvre de Bach, si?) : toccatas, passacaille, certains préludes et fugues, en plus en effet des concertos brandebourgeois ou des suites d'orchestre. Mais je recommanderais aussi avec enthousiasme les Vêpres de la Vierge de Monteverdi (par Savall, ou Garrido, par exemple) ; c'est une des plus belles musiques du monde et c'est enthousiasmant.
Et puis dans un tout autre genre, si l'on est plus intimiste, la musique pour luth de Dowland, ou ses chansons avec luth. Y compris chantées par Sting!
Pour débutant, rien de mieux que de commencer par de bonnes compils DG et EMI (etc.) pour découvrir un large éventails d'oeuvre, et ensuite parcourir l'oeuvre entière.
Quand je lis "Van Immersel", Katchen etc. Je bondis. Un débutant n'a que faire du nom de l'interprète, il a envie de parler compositeur, et si possible d'oeuvres qu'il a déjà entendues !!!
On commence light, et on approfondie de plus en plus.
Vous allez le noyer !
Oui, si Vivaldi, oui ; mais ça a déjà été cité, et puis il suffit de regarder les réclames à la télé. Et puis j'ai toujours du plaisir à en écouter mais je peux faire sans.
J'ai pas la télé!
Il faut les regarder à la radio, alors.
Cher Damien,
Je suis en total désaccord avec ton approche, pour deux raisons.
- Les extraits d'oeuvres, c'est comme les versions abrégées des romans: c'est probablement très tendance à une période ou l'approfondissement et l'usage du temps sont si peu populaires, mais c'est désastreux.
Si un compositeur ou un romancier s'est décarcassé, comme Ducros, à composer ou à écrire une oeuvre entière, qui a une structure, une démarche, une continuité, une histoire, il doit bien y avoir une raison.
Cette approche, à mon sens détestable, se retrouve partout, y compris dans les entreprises, dans les institutions, dans les manières de gouverner et d'aborder les problèmes.
Quand un patron te demande de travailler trois mois pour faire avancer un dossier, que tu prévois 4 heures dans un agenda pour préparer un rapport final d'une soixantaine de pages, et qu'on te demande d'en écrire un executive summary de deux pages, et qu'au début de la présentation, on te demande de résumer en 15 mots le "so what" du "so what", on est arrivé, à mon sens, à être bien pire que Brazil.
Il faut pas déconner: si c'est un sujet sérieux qui a demandé trois mois de boulot, et qui demande 4 heures de présentation, il ne faut pas espérer en faire le tour en 15 secondes.
Eh bien, les compils, les extraits, les synthèses, les versions abrégées, et toutes ces sortes de merdes plus débiles les unes que les autres, c'est du même tonneau.
Il y a des sujets, que ce soit au boulot, en art, ou dans n'importe quelle passion, qui demandent du temps....sinon Don't even bother
Et tant pis, si tu me réponds que c'est élitiste, censitaire et ségrégationniste: c'est faux, à mon avis, c'est même tout le contraire.
C'est c'est démarche de fournir du pré digéré, du en fines tranches, du reconstitué, qui est ségrégationniste.
Le deuxième point sur lequel je suis en désaccord dans ton message, c'est que cette approche a contribué à la déconnection totale du public de la musique contemporaine: il est de nombreuses oeuvres contemporaines très accessibles, tout aussi accessibles que les extraits des sonates de Mozart ou un mouvement de quatuor de Haydn ou le printemps de Vivaldi, et ce n'est pas dans les compils EMI ou DGG qu'on va les trouver.
Pas étonnant après cela qu'il faille 50 à 70 ans pour se familiariser avec les symphonies de Sibelius et en moyenne 80 ans pour les quatuors de Bartok.
A ce rythme là, les symphonies d'Arnold Bax (certaines très accessibles à des débutants) auront leur chance en 2040, et Irwin Bazelon verra son heure venir en 2118
Et, tu sais bien que c'est sans animosité personnelle à ton égard , mais cette approche me hérisse: elle me semble contribuer à faire des citoyens des robots démédulés.
N'oublions pas de passer aussi par la case radio. En particulier les émissions un peu pédagogiques sur France Musique. Grodéon est très bien pour placer une oeuvre dans son contexte, même si il y va parfois un peu fort dans l'anecdote truculente et qu'il fait bondir les puristes. Anne Charlotte Rémond (j'espère que je n'écorche pas son nom), bien que les noms de ses émissions changent est assez pédagogue; elle présente l'oeuvre, explique ce qu'on va entendre, le fait écouter, explique: question-réponse, etc... Zygel aussi c'était bien avant, je ne sais pas ce qu'il fait maintenant. Les émissions d'écoute comparée. Bref, l'élitisme au service de tous.
Il y a des oeuvres qui "parlent" d'emblée à tout béotien un peu curieux comme le splendide concerto de Dvorjak pour violoncelle...C'est un des trésors de la musique romantique.
Rostro le joue très bien...
La Symphonie du Nouveau Monde et le quatuor Américain déjà cité plus haut sont des pages dignes de débuter une discothèque.
Le concerto pour violon de Max Bruch est de la même eau...
Le concerto pour piano n°2 de Saint Saëns est très abordable aussi.
Le concerto inévitable de Mendelsohnn en mi mineur pour violon est peut-être rabaché mais c'est la base de toute discothèque en sa qualité de concerto le plus achevé...(Francescatti,CBS)
Bach peut prendre sa place chez tout mélomane débutant avec ses suites pour orchestre (n°3 et n°2),son Magnificat,ses cantates dont certaines débutent par des sinfonias très brillantes.
Le Stabat Mater de Pergolèse est à posséder en priorité !
Si vous aimez le quatuor:
"Rosamonde"et"La jeune Fille et la mort" de Schubert...
Dernière modification par Rolla ; 27/11/2007 à 17h14.
Achh j'entends très bien ce que vous dites mon ami
Je suis même totalement d'accord...
Mais ce que tu décris là cher Tahar, c'est ce qui pourrait se faire de mieux, et encore...
Tu sais parfaitement que notre société actuelle, tout doit aller très vite, s'apprendre et s'assimiler très vite. Le monde de la publicité et du marketing ne nous laisse aucun choix : je n'ai que quelques secondes pour être attirées une pub, une lessive, un saucission, une marque de congélateur etc. Idem pour la musique. C'est bien la raison pour laquelle je continue de penser qu'à notre époque, le seul moyen d'attirer des jeunes ou moins jeunes vers la musique c'est d'en montrer les plus beau chefs d'oeuvres (contemporain ou non), quitte à massacrer le travail intitial du compositeur. Le classique n'a que quelques secondes pour se vendre. Et même si c'est un produit qui requiert plus d'attention, elle n'en reste pas moins un produit à vendre comme un autre !
Exemple Tahar : j'ai découvert Dvorak par un extrait de la nouveau monde. Cela m'a plu, j'ai voulu aller plus loin, et aujourd'hui je possède des dizaines de disques du maitre tchèque.
Karajan l'avait très bien compris. Pour attirer le plus grand nombre au classique, il faut du clinquant, quitte à aller à l'encontre de sa propre personnalité (cf le même Karajan)et dénaturer la musique. Résultat : 120 millions de disques vendus . Imagine le nombre de mélomanes actuels qui ont découvert le classique par les compilations de Noel de l'ami Herbert, ou des couvertures super star de ses intégrales Beethoven !
Et pour finir, on pourrait parfaitement faire un sondage, mais entre une compil" façon EMI / DG d'extraits d'oeuvres massacrés et l'intégrale des sonates pour piano de Beethoven par Guilels parue chez Abeille, vers quels disques le néo-amateurs va-t-il se tourner ? Il restera dans sa zone de confort (malheureusement mais c'est ainsi !) et n'aura ni le temps ni l'envie d'explorer le monde du piano de Ludwig...
J'ai un peu de mal avec les diverses approches "pédagogiques" proposées. Quand j'ai commencé à m'intéresser à la musique classique (j'avais 16 où 17 ans), j'étais d'abord fasciné par le quatuor de Debussy, par le dernier quatuor de Schubert, l'op. 132 de LvB, le Liederkreis op 39 de Schumann, et quelques opéras (Figaro, Rigoletto). Notre ami Chris commence par op 131 de Beethoven, tant mieux. Je ne crois pas en une progression 'linéaire" du plus abordable au plus complexe, sauf pour les enfants.
Jürgen
Ah... les célèbres Plätzchen, Bredele et Weihnachtslieder...
Dernière modification par lebewohl ; 27/11/2007 à 17h32.
bonjour maestro,
Karajan éducateur des masses? C'est drole. A t on des chiffres précis pour savoir combien de gens ont été convertis au classique grâce à ses compilations? Cela m'interesserait de le savoir.
Sinon, chris, je vous propose les références suivantes pour une discothèque de l'honnête homme. j'ai choisi des enregistrements plutôt récents et une bonne prise de son
R. Schumann
Fantasiestücke, scènes d'enfants, humoresque
Philippe Cassard, Ambroisie
Magnifique récital pour faire connaissance avec le piano de schumann
Haydn - Quatuors à cordes op. 64 n° 5, op. 76 n° 2, op. 77 n° 1
Jerusalem quartet, Harmonia Mundi
Excellent disque bien enregistré pour une introduction aux quatuors de Haydn
JS Bach
Sonates & partitas pour violon seul
Hillary Hahn (violon) (sony)
Ce n'est pas une intégrale et c'est une série économique (9 euros) comme çà si vous n'aimez pas vous ne serez pas lésé
Trios nos 4, 5 "des Esprits" et 7 "L'Archiduc (coll. 50 ans Philips)
Beethoven, Beaux Arts trio
C'est l'enregistrement le moins récent de ma liste mais la prise de son est bonne et c'est une série économique.
Brahms
Sonates pour piano et clarinettes (SACD, Bis)
Les oeuvres sont très belles. Une belle prise de son et une belle interprétation
Mozart
Symphonies 35 et 36 (Belohlavek, Harmonia Mundi)
là encore pas d'intégrale mais un Cd qui permet de faire connaissance avec les symphonies de Mozart
C'est une sélection subjective mais qui peut être complétée par d'autres. si vous avez une médiathèque près de chez vous, essayez d'emprunter un maximum de Cds et notez vos impressions par écrit. cela vous aidera à avancer.
Cordialement,
Sophie
Heureux de le lire , mais je n'en doutais pas.
C'est réversible, cher Damien,
Même si je ne réfute, bien entendu, pas la suite de ton message, que je n'ai pas cité.
Certains sujets ne peuvent être traités correctement qu'avec du temps, de l'application, et de l'approfondissement.
Je ne veux surtout pas faire dévier ce sujet - et je vais essayer de proposer à Chris une liste d'oeuvres du XX ième siècle qui me semblent abordables dans un prochain message - mais ce que tu décris dans la partie que j'ai citée de ton message aura une fin, à mon avis beaucoup plus rapide que les contributions, car certains sujets de société - au sens large - que nous avons à traiter ne peuvent pas l'être par des slogans minutes.
Je crois que vous avez tous trop de musiques en tête. Imaginez un gamin qui joue avec des billes blanches, si vous en glissez une de couleur, c'est celle-là qu'il prendra. Vous citez des chefs d'oeuvre, mais l'oreille qui découvre ne le sait pas ; elle prend ce qui lui paraît accessible. Johan Strauss, au début, semble un grand compositeur, jusqu'à ce que l'on découvre Mozart, par exemple, et ainsi de suite. Evolution de l'oreille, sensibilité qui se développe, curiosité décuplée.
Le temps que dure l'oeuvre que l'on entend pour la première fois quand on en a écouté tant d'autres est toujours un moment inoubliable. Le novice ne raisonne pas de cette façon ; il prend ce qui est évident, dans la précipitation.
Bonjour Sophie,
Vous visez haut! Quatuors à cordes, violon seul...
Vous n'avez peut-être pas tort (j'ai vu des gens non prévenus accrocher aux musiques les plus inattendues), mais je suis tout de même un peu perplexe. Avez-vous déjà fait écouter ces oeuvres à des nouveaux, si vous me passez l'expression?
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