+ Répondre à la discussion
Page 6 sur 7 PremièrePremière ... 4 5 6 7 DernièreDernière
Affichage des résultats 101 à 120 sur 127

Discussion: Symphonies

  1. #101
    Membre
    Date d'inscription
    octobre 2007
    Messages
    1 054
    Lebewohl:
    "Je suis frappé en lisant des récits de voyage en Italie par des gens très cultivés aux XVIIIe et XIXe siècles de constater à quel point ils ne VOIENT PAS la même chose."


    Voilà qui me rappelle une étrangeté s'agissant d'un témoignage donnant à croire qu'il n'y avait rien à entendre en Bretagne bretonnante au... XIX° siècle! Un brestois du nom de JF Brousmiche avait fait le tour du Finistère en 1829-30-31, virée qu'il a fort pertinemment qualifiée de voyage, car à l'époque Brest faisait figure d'enclave coloniale chez les aborigènes. Peut-être devrait-je tout relire, mais il ne me semble pas qu'il fasse la moindre mention de la pratique du chant, qui pourtant habitait littéralement la campagne d'alors. N'étaient des témoignages du XX° siècle, on pourrait croire que les Bretons étaient de sinistres taiseux, alors que c'était très exactement le contraire, au point qu'un prêtre dont j'ai oublié le nom disait que la Bretagne était "une mer de chant" (en breton)!
    Alors, effectivement, les témoignages humains, s'pas..

  2. #102
    - Avatar de mah70
    Date d'inscription
    novembre 2007
    Localisation
    Saint-Julien-Molin-Molette
    Messages
    6 272
    Désolé, je remets la question pas futée sur le devant de la scène et après je laisse tomber.
    Citation Envoyé par InnocentParadis Voir le message
    J'ai eu la charité de vouloir vous permettre de faire oublier une question aussi peu futée. Le critique André Bazin a écrit : "le succès d'une pièce dépend de quelques milliers ou dizaines de milliers de spectateurs qui se décident souvent d'après la lecture de leur critique favori". N'en avez-vous vraiment jamais vu, de ces gens qui restent réservés quand on leur fait écouter une oeuvre récente dont ils n'ont pas entendu parler et qui, peu après, la portent aux nues parce qu'ils ont appris que leur critique favori (ou un membre influent de leur milieu) en disait du bien ?
    Je ne dois pas sortir assez mais non, je ne connais pas de gens comme ça, je n'en ai jamais vu, et personne ne m'a jamais dit en avoir rencontré. Je ne crois pas qu'il existe une personne incapable d'avoir une opinion par elle-même, ne faisant que recracher des idées prémâchées ou, s'il en existe une, ça doit se voir comme le nez au milieu de la figure.
    Par contre, l'idée d'André Bazin me parait être très exactement ce qu'elle réfute: un prêt-à-penser totalement déconnecté de la réalité, un de ces pont-aux-ânes que se refilent de génération en génération des gogos qui tentent désespérément d'expliquer par une manière de complot pourquoi leurs idées et leurs goûts ne sont pas partagés par tous, influencés par quelques auteurs secondaires tentant de trouver une raison précise à leurs fours. Surtout ne pas se remettre en cause, toujours trouver une raison extérieure, c'est tellement plus confortable.Sans doute à l'époque de Sophocle ou d'Euripide quelques vagues tâcherons voyaient-ils déjà une cabale dans le même genre pour justifier leurs échecs et expliquer la gloire d'auteurs plus talentueux. Et puis ça permet de se singulariser à bas prix, de s'extraire de cette fameuse "masse" dont personne ne veut être. Les gens "qui-ne-veulent-pas-s'en-laisser-conter" que je connais (ceux-là il y en a) sont les plus crédules des gogos, ils seraient prêt à croire n'importe quoi, du complot le plus stupide à l'avis le moins autorisé, pour peu que ça aille contre ce qu'ils croient être l'idée générale, laquelle ne me semble pas exister non plus.
    Bazin, que je connais comme critique de cinéma, s'est illustré dans le genre "on ne me la fait pas" en ayant des avis malheureux passés à la postérité pour leur manque de clairvoyance. Vous devriez vous méfier de vos références. Par parenthèse, je trouve que, pour quelqu'un qui se méfie des opinions prémâchés, vous citez beaucoup comme pour vous protéger derrière un avis "autorisé".
    La suite de votre message fait ma joie.
    Citation Envoyé par InnocentParadis Voir le message
    Pour ce qui est de la symphonie de Stenhammar, si j'ai demandé un avis dessus, ce n'est pas que tel ou tel membre de ce forum soit mon critique favori,
    (évidemment, ce serait déchoir, j'adore la précaution oratoire)
    Citation Envoyé par InnocentParadis Voir le message
    c'est parce que mon sentiment est un peu mélangé et que je le confronterais volontiers à celui de quelqu'un d'autre. La clarté de cette symphonie me la fait préférer à beaucoup d'oeuvres boursouflées, mais sa simplicité (je crois que c'est l'Encyclopedia universalis qui y voit "un dépouillement très protestant") me semble friser parfois le simplisme. De plus, la fin, que certains commentateurs de YouTube trouvent très belle, me semble un peu sentimentale et gandiloquente. Mais il y a quelques passages où le coloris est délicat et la tension bien ménagée.
    Et avec ces vagues qualités vous mettez cette symphonie dans votre Top 10? Vous n'êtes pas difficile. Indice: le final ne vous plait pas parce qu'il y a (horreur) des fugues dedans.
    Citation Envoyé par InnocentParadis Voir le message
    Maintenant, s'il vous en coûte de donner votre avis, ne faites pas tant de manières, on s'en passera très bien.
    IP
    Vous avez raison. Je n'aime pas donner mon avis: je l'estime totalement inutile; je ne me sens aucune autorité pour parler musique sauf le goût que j'ai pour. Une fois dit "j'aime" ou "j'aime pas", je me trouve coincé. Je n'ai pas le vocabulaire pour, ni la capacité d'analyse, et je suis totalement effaré à l'idée que mon avis puisse intéresser qui que ce soit. J'avais voulu faire un petit effort pour vous faire plaisir et me voici bien attrapé. Ça m'apprendra.
    La seule certitude que j'ai, c'est d'être dans le doute. (Pierre Desproges)

  3. #103
    Membre
    Date d'inscription
    octobre 2007
    Messages
    1 054

    Inflation

    Or donc (j'avais prévenu), je poursuis l'exposition de ma démarche (approche en français médiatique pénétré d'anglicismes jusque dans le champ sémantique de mots empruntés... au Français!).


    Dix symphonies seulement? Vous voulez me faire mourir rongé par une interrogation cornélienne? Je récapitule: Brahms 4+Dvorak 3+Mahler 7 (au moins)+Beethoven, euh 7 aussi + Schubert 2 (au moins) + Mendelssohn 1 (l'écossaise) + Sibelius 5...
    Avant LVB, le genre n'ayant pas la même portée, je sais seulement que j'aurais besoin d'entendre de temps à autre quelques oeuvres de Haydn et de Mozart (surtout Haffner), mais je suis incapable de préciser plus avant.


    Ah oui: Bruckner. Pendant (trop) longtemps, j'étais assez imperméable à cette musique, hormis tel scherzo inoxydable (devinez lequel). Chose troublante, je reste incapable de retrouver à quel N° correspond tel extrait que j'entends, et pourtant je suis généralement captivé.


    Autant dire que ma liste eût été bien différente il y a une vingtaines d'années, de sorte que la question qui me tente, môâ, c'est de demander au dernier carré qui se rend sur ce forum si, eux aussi, ont fini par entrer dans la musique d'un compositeur pour lequel ils avaient de l'aversion étant d'jeun'z.


    Tiens au hasard, aimiez-vous Brahms? (Quoique Breton, je n'oublie pas que nous sommes en France)

  4. #104
    Modérateur Avatar de lebewohl
    Date d'inscription
    octobre 2007
    Localisation
    Paris
    Messages
    9 770
    Citation Envoyé par JEFF Voir le message
    Or donc (j'avais prévenu), je poursuis l'exposition de ma démarche (approche en français médiatique pénétré d'anglicismes jusque dans le champ sémantique de mots empruntés... au Français!).


    Dix symphonies seulement? Vous voulez me faire mourir rongé par une interrogation cornélienne? Je récapitule: Brahms 4+Dvorak 3+Mahler 7 (au moins)+Beethoven, euh 7 aussi + Schubert 2 (au moins) + Mendelssohn 1 (l'écossaise) + Sibelius 5...
    Avant LVB, le genre n'ayant pas la même portée, je sais seulement que j'aurais besoin d'entendre de temps à autre quelques oeuvres de Haydn et de Mozart (surtout Haffner), mais je suis incapable de préciser plus avant.


    Ah oui: Bruckner. Pendant (trop) longtemps, j'étais assez imperméable à cette musique, hormis tel scherzo inoxydable (devinez lequel). Chose troublante, je reste incapable de retrouver à quel N° correspond tel extrait que j'entends, et pourtant je suis généralement captivé.


    Autant dire que ma liste eût été bien différente il y a une vingtaines d'années, de sorte que la question qui me tente, môâ, c'est de demander au dernier carré qui se rend sur ce forum si, eux aussi, ont fini par entrer dans la musique d'un compositeur pour lequel ils avaient de l'aversion étant d'jeun'z.


    Tiens au hasard, aimiez-vous Brahms? (Quoique Breton, je n'oublie pas que nous sommes en France)
    Eh bien précisément non je n'aimais pas Brahms, à l'exception près du 2e concerto, sans doute parce que le 2e mouvement était l'indicatif de "Tous mélomanes", au micro Jean Fontaine, dans les années 60, sur France Inter (j'avais, trente ans plus tard, écrit à Jean Fontaine, qui était encore de ce monde, pour savoir qui jouait, il ne savais plus, mais pensait que c'était Böhm (!!) et Backhaus). Je trouvais Brahms long, pénible, opaque, boursouflé, lourd, bref tous les clichés que les Français lui adressent en général.
    Déclic : ma professeur de piano m'a fait travailler une pièce (ballade opus 118 n°3, si vous voulez savoir). Je renâclais mais elle m'a affirmé que c'était bon pour ma santé. J'ai donc travaillé. Et puis... finalement j'ai trouvé ça pas mal ; j'ai acheté un disque avec tout l'opus 118, du coup il y avait aussi les opi, opera, opuses 117 119 ; miam! puis musique de chambre, puis requiem allemand, puis les autres concertos ; un peu plus de mal avec les symphonies, et finalement... quelle merveille! Il paraît que ravel disait que Brahms était le meilleur orchestrateur de l'histoire de la musique. Pendant longtemps, face à ce que je percevais comme un mur de grisaille, j'ai cru que c'était un exemple d'humour basque. Je me demande maintenant s'il n'avait pas raison!

    VOilà. C'était une histoire personnelle totalement inintéressante, mais puisqu'on demandait... (j'ai des histoires comparables pour Bartok, hein ; quand ce sera le tour de Haendel, je préviendrai).



    (je jouais moins bien, je crains)
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

    Montaigne

  5. #105
    Modérateur Avatar de lebewohl
    Date d'inscription
    octobre 2007
    Localisation
    Paris
    Messages
    9 770
    Citation Envoyé par JEFF Voir le message
    Lebewohl:
    "Je suis frappé en lisant des récits de voyage en Italie par des gens très cultivés aux XVIIIe et XIXe siècles de constater à quel point ils ne VOIENT PAS la même chose."


    Voilà qui me rappelle une étrangeté s'agissant d'un témoignage donnant à croire qu'il n'y avait rien à entendre en Bretagne bretonnante au... XIX° siècle! Un brestois du nom de JF Brousmiche avait fait le tour du Finistère en 1829-30-31, virée qu'il a fort pertinemment qualifiée de voyage, car à l'époque Brest faisait figure d'enclave coloniale chez les aborigènes. Peut-être devrait-je tout relire, mais il ne me semble pas qu'il fasse la moindre mention de la pratique du chant, qui pourtant habitait littéralement la campagne d'alors. N'étaient des témoignages du XX° siècle, on pourrait croire que les Bretons étaient de sinistres taiseux, alors que c'était très exactement le contraire, au point qu'un prêtre dont j'ai oublié le nom disait que la Bretagne était "une mer de chant" (en breton)!
    Alors, effectivement, les témoignages humains, s'pas..
    Les témoignages humains dépendent de l'environnement culturel, social, politique, tout ça. En peinture, en musique, en tout.

    J'ai eu un prof de statistiques (nobody is perfect) qui expliquait l'importance des nomenclatures. Je ne voyais pas trop pourquoi, mais il a utilisé cet exemple : soient les quais de Seine, les mêmes, en 2016 (début mai, hein, fin mai on circulait mal). Vous êtes un touriste : votre nomenclature, ce sont les ponts, Notre-Dame, me musée d'Orsay, le Louvre, la tour Eiffel, les berges piétonnes, la Conciergerie, le pêcher en fleurs dans la cour de l'archevêché. Vous êtes chauffeur d'ambulance ; votre nomenclature, ce sont les intersections et les feux rouges.
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

    Montaigne

  6. #106
    Membre
    Date d'inscription
    octobre 2007
    Messages
    1 054

    Superbe

    ...le jeu de Lupu: à croire qu'il est tombé dans le piano de Johannes quand il était petit! En tout cas, voilà bien la preuve que Brahms n'a rien de, euh barbant. Le tout est de ne point se laisser abuser par les apparences!


    La grisaille. Les dermatos du Finistère (encore!) préviennent leurs patient(e)s que, même quand les nuages masquent le soleil, il peut y avoir une luminosité intense dangereuse pour la peau en cas d'exposition prolongée. Eh bien, pour moi il en va de même pour l'orchestre de Brahms. Un amateur m'avait lancé, alors que j'écoutais la deuxième symphonie: "c'est vraiment les brumes nordiques!" Je n'ai su quoi répondre, d'autant que j'ai compris que je ne pouvais rien pour lui, vu que pour moi cette musique était, est toujours parfaitement claire. Certes, elle est d'une densité impressionnante, mais je souscris pleinement à la formule de Ravel (je veux croire qu'il était sérieux).

  7. #107
    Exclu
    Date d'inscription
    juin 2011
    Messages
    2 130
    Citation Envoyé par JEFF Voir le message
    Un amateur m'avait lancé, alors que j'écoutais la deuxième symphonie: "c'est vraiment les brumes nordiques!" Je n'ai su quoi répondre, d'autant que j'ai compris que je ne pouvais rien pour lui, vu que pour moi cette musique était, est toujours parfaitement claire.
    Soit, mais la seconde symphonie de Brahms n'est-elle pas plus claire que les autres ? En commentant ma liste, j'ai dit qu'elle me semble d'une pâte plus légère, ce qui revient à peu près au même.
    IP

  8. #108
    Membre
    Date d'inscription
    octobre 2007
    Messages
    862
    J'ai essayé d"écouter la 2e symphonie de Stenhammar, je n'ai pas vraiment accroché et j'ai abadonné au bout de 10 minutes. Je trouve que la musique trop simplisque avec 2 ou 3 voix basiques. A la limite un bon quatuor à corde m'enrichie plus. Pas de commentaires par la suite.

    L'année dernière je (re)découvre les 6 symphonies de Hartmann, qui m'ont beaucoup plû.

  9. #109
    En attente de confirmation
    Date d'inscription
    février 2008
    Messages
    6 885
    Citation Envoyé par lebewohl Voir le message
    cela dit, qui arrive encore à lire Schiller? même des amis proches germanistes, ça leur tombe des mains ; je comprends, s'il fallait que je lise du Rousseau ou du Lamartine, au-delà de fulgurances éparses, ça me ferait le même effet.
    Ah, si on tente de lire Schiller comme Auster, Gavalda ou Musso, c'est sûr que ...
    Mais il faut savoir : ou bien on a envie de connaître pour se faire une opinion en connaissance (pardon pour la répétition, j'ai pas l'temps ...)de cause, et on lit, en étant conscient du contexte de l'époque sous ses divers aspects - ou bien on se contente de la superficialité et de "putain c'que cest chiant', et on zappe sur l'Euro de football.
    Je reconnais que la Chanson de Roland, Le Tasse et l'Arioste aussi, que je viens de ou suis en train de relire, cest pas Stieg Larsson. Mais si on veut comprendre un peu qq ch à l'opéra baroque, c'est bien de s'y tenir.
    Idem pour Schiller, Goethe, Novalis, Chamisso, Eichendorff, e tutti quanti ... Que peut-on prétendre comprendre de Beethoven si on ignore tout de ce qui a présidé à et accompagné toute sa vie de compositeur ?
    Dernière modification par The Fierce Rabbit ; 10/06/2016 à 14h03.

  10. #110
    En attente de confirmation
    Date d'inscription
    février 2008
    Messages
    6 885
    Citation Envoyé par mah70 Voir le message
    Je n'aime pas donner mon avis: je l'estime totalement inutile; je ne me sens aucune autorité pour parler musique sauf le goût que j'ai pour. Une fois dit "j'aime" ou "j'aime pas", je me trouve coincé. Je n'ai pas le vocabulaire pour, ni la capacité d'analyse, et je suis totalement effaré à l'idée que mon avis puisse intéresser qui que ce soit
    Si vous n'y voyez pas d'inconvénient, je me joindrais volontiers à vous pour cela.

  11. #111
    En attente de confirmation
    Date d'inscription
    février 2008
    Messages
    6 885
    Citation Envoyé par JEFF Voir le message
    Lebewohl:
    "Je suis frappé en lisant des récits de voyage en Italie par des gens très cultivés aux XVIIIe et XIXe siècles de constater à quel point ils ne VOIENT PAS la même chose."


    Voilà qui me rappelle une étrangeté s'agissant d'un témoignage donnant à croire qu'il n'y avait rien à entendre en Bretagne bretonnante au... XIX° siècle! Un brestois du nom de JF Brousmiche avait fait le tour du Finistère en 1829-30-31, virée qu'il a fort pertinemment qualifiée de voyage, car à l'époque Brest faisait figure d'enclave coloniale chez les aborigènes. Peut-être devrait-je tout relire, mais il ne me semble pas qu'il fasse la moindre mention de la pratique du chant, qui pourtant habitait littéralement la campagne d'alors. N'étaient des témoignages du XX° siècle, on pourrait croire que les Bretons étaient de sinistres taiseux, alors que c'était très exactement le contraire, au point qu'un prêtre dont j'ai oublié le nom disait que la Bretagne était "une mer de chant" (en breton)!
    Alors, effectivement, les témoignages humains, s'pas..
    Vous savez, c'est déjà dans l'Écriture, there is a long time ago : ils ont des yeux et ne voient pas, ils ont des oreilles et n'entendent pas. Quand on est prisonnier de schémas et de filtres infranchissables, c'est cuit. Ne pas entendre la Bretagne faire de musique, faut être hermétiquement fermé. (Ça vaut partout ailleurs aussi)

  12. #112
    Modérateur Avatar de lebewohl
    Date d'inscription
    octobre 2007
    Localisation
    Paris
    Messages
    9 770
    Citation Envoyé par The Fierce Rabbit Voir le message
    Ah, si on tente de lire Schiller comme Auster, Gavalda ou Musso, c'est sûr que ...
    Mais il faut savoir : ou bien on a envie de connaître pour se faire une opinion en connaissance (pardon pour la répétition, j'ai pas l'temps ...)de cause, et on lit, en étant conscient du contexte de l'époque sous ses divers aspects - ou bien on se contente de la superficialité et de "putain c'que cest chiant', et on zappe sur l'Euro de football.
    Je reconnais que la Chanson de Roland, Le Tasse et l'Arioste aussi, que je viens de ou suis en train de relire, cest pas Stieg Larsson. Mais si on veut comprendre un peu qq ch à l'opéra baroque, c'est bien de s'y tenir.
    Idem pour Schiller, Goethe, Novalis, Chamisso, Eichendorff, e tutti quanti ... Que peut-on prétendre comprendre de Beethoven si on ignore tout de ce qui a présidé à et accompagné toute sa vie de compositeur ?

    Vous êtes plus exhaustif que moi dans vos lectures, mais enfin je lis Eichendorff, et Heine, par exemple, avec un plaisir extrême, comme disait l'autre ; je ne nie pas qu'il soit intéressant de lire Schiller à titre documentaire, mais enfin...


    Cela étant dit, votre propos pose une question de fond, que je soumets à la sagacité de l'assistance - je n'ai pas la réponse, quant à moi. Faut-il connaître l'environnement "culturel" écrirai-je pour faire court, d'un compositeur? ou suffit-il d'entendre qu'un ré dièse succède à un do naturel?
    (j'en rajoute un peu, mais vous voyez l'idée ; il me semble d'ailleurs qu'un auteur qui ne se couchait pas tard posait une question semblable au sujet de la littérature, mais je n'ai pas lu l'opuscule où il en fait état).
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

    Montaigne

  13. #113
    Modérateur Avatar de lebewohl
    Date d'inscription
    octobre 2007
    Localisation
    Paris
    Messages
    9 770
    Citation Envoyé par JEFF Voir le message
    ...le jeu de Lupu: à croire qu'il est tombé dans le piano de Johannes quand il était petit! En tout cas, voilà bien la preuve que Brahms n'a rien de, euh barbant. Le tout est de ne point se laisser abuser par les apparences!


    La grisaille. Les dermatos du Finistère (encore!) préviennent leurs patient(e)s que, même quand les nuages masquent le soleil, il peut y avoir une luminosité intense dangereuse pour la peau en cas d'exposition prolongée. Eh bien, pour moi il en va de même pour l'orchestre de Brahms. Un amateur m'avait lancé, alors que j'écoutais la deuxième symphonie: "c'est vraiment les brumes nordiques!" Je n'ai su quoi répondre, d'autant que j'ai compris que je ne pouvais rien pour lui, vu que pour moi cette musique était, est toujours parfaitement claire. Certes, elle est d'une densité impressionnante, mais je souscris pleinement à la formule de Ravel (je veux croire qu'il était sérieux).
    Ce qu'il y a c'est qu'on imagine que le gris, le nord, la brume, c'est sombre. Mais pas du tout! Je trouve en assez la musique de Brahms assez nordique (mettons de côté ses tziganeries), en tout cas pas méditerranéenne. Mais cela n'est ni sombre ni épais. Quelquefois ce sont des paysages de plaines battues par les vents, quelquefois une pièce aux meubles bien cirés où ronfle un poêle en faïence. Attention, la musique ne les décrit pas, mais les impressions sont cousines, ce n'est pas pareil.
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

    Montaigne

  14. #114
    Membre
    Date d'inscription
    octobre 2007
    Messages
    1 054

    Aaaargh!

    Je savais bien que j'allais me piéger moi-même en entrant dans ce jeu: j'ai tout simplement oublié deux de mes symphonistes, et plus généralement orchestrateurs préférés: Berlioz et Tschaïkowsky (j'aime bcp multiplier les consonnes, parce que ça sonne!). De ce dernier, les trois dernières symphonies par Mrawinsky (who else?) me passionnent toujours z'et encore.


    Quant à Hector, par moment je me demande s'il ne fut pas mon alter ego dans une autre vie, en tout cas en entendant nombre de ses oeuvres. Problème: sa fantastique est une des partitions les plus surexposées de l'histoire de la musique, si bien (pourquoi ne peut-on dire: si mal?) que je n'arrive plus du tout à me refaire une virginité auditive avant de la réécouter pour la nième fois (soit précisé en passant, l'enregistrement d'Ataulfo Argenta reste insurpassé à mes oreilles). Au fait: son Roméo et Juliette n'est-il pas une sorte de symphonie, ainsi que sa Damnation? J'attends vos réponses avec impatience. Par contre je les redoute en écrivant ceci: j'éprouve du plaisir, oui, du plaisir, à écouter sa symphonie funèbre et triomphale. Si, si! Et, puisque l'excellent Innocent Paradis pose la question des choeurs de l'hymne à la joie, je lui réponds par une autre: que pensez-vous des choeurs de cette oeuvre hybride, que je préfère dirigée par Colin Davis avec un orchestre complet que par l'inoubliable Désiré Dondeyne, au nom si éloquent?


    Ah oui, la question du même Innocent au sujet de la deuxième de Brahms. Voui, elle est plus "légère", mais n'est-ce pas le début qui explique la formule "brumes nordiques"?

  15. #115
    En attente de confirmation
    Date d'inscription
    février 2008
    Messages
    6 885
    Citation Envoyé par lebewohl Voir le message
    ou suffit-il d'entendre qu'un ré dièse succède à un do naturel?
    Tout étant possible, nul doute qu'il y en ait pour prendre à cela seul un plaisir extrême.
    Je persiste à croire qu'au delà du premier degré de perception immédiate - qui pourra provoquer d'emblée enthousiasme extrême et adhésion totale, ou incompréhension non moins totale et rejet à l'avenant - on ne comprendra pas forcément grand chose à L'Orfeo si on n'est pas un tant soit peu documenté sur l'antiquité grecque et la renaissance italienne ...
    Mais bon, e pur si muove, comme disait l'autre, hein !
    Alors oui, Schiller c'est pas forcément folichon, mais ça ne manque pas de grandeur ; et puis tout bien considéré, Homère et Shakespeare in extenso (y compris en traduction), c'est souvent aussi passablement *** (ad libitum). Et pourtant ...
    Allez, buona notte a tutti, ragazzi belli !

  16. #116
    Exclu
    Date d'inscription
    juin 2011
    Messages
    2 130
    Citation Envoyé par JEFF Voir le message
    Au fait: son Roméo et Juliette n'est-il pas une sorte de symphonie, ainsi que sa Damnation? J'attends vos réponses avec impatience.
    Si je ne me trompe, il y a quatre oeuvres de Berlioz qu'on considère comme des symphonies : la Symphonie fantastique, Roméo et Juliette, Harold en Italie et la Symphonie funèbre et triomphale. Mais peu importent ces classifications, me semble-t-il.

    Par contre je les redoute en écrivant ceci: j'éprouve du plaisir, oui, du plaisir, à écouter sa symphonie funèbre et triomphale. Si, si! Et, puisque l'excellent Innocent Paradis pose la question des choeurs de l'hymne à la joie, je lui réponds par une autre: que pensez-vous des choeurs de cette oeuvre hybride, que je préfère dirigée par Colin Davis avec un orchestre complet que par l'inoubliable Désiré Dondeyne, au nom si éloquent?
    Vous semblez honteux d'avouer que vous aimez la Symphonie funèbre et triomphale. Pourquoi ? L'a-t-on bannie du palmarès officiel ?
    Pour ma part, j'aime bien les passages "élyséens" du premier mouvement. Dans cette version de Colin Davis :

    ces passages vont de 5:44 à 7:38, de 9:26 à 11:45 et de 12:31 à 14:30. Et surtout, surtout, j'aime bien la seconde partie, assez élyséenne elle aussi, du second mouvement (de 22:46 à 25:52).
    Vu mon goût pour l'élyséen, vous ne serez pas étonné que le ton perpétuellement triomphal du troisième mouvement me plaise moins. Quant j'ai dit que les choeurs de la neuvième symphonie de Beethoven étaient horribles, c'était une réaction excessive contre la tendance à réduire cette symphonie à ses choeurs. Simplement, il me semble que comme choeurs, on a fait beaucoup plus beau. Le choeur final de la Symphonie funèbre et triomphale me fait un peu le même effet que ceux de Beethoven : c'est dans l'esprit de l'oeuvre, mais cela ne révèle pas un talent particulier pour l'écriture chorale.
    IP

  17. #117
    Membre
    Date d'inscription
    août 2018
    Localisation
    Combourg (35)
    Messages
    21
    Citation Envoyé par Erwan Voir le message
    Tchaïkovsky 4
    Tchaikovsky 6
    Lyatoshinsky 3
    Balakirev 1
    Prokofiev 2
    Miaskovsky 1
    Alfvén 4
    Franck
    Roussel 3
    Penderecki 6

    Mais aussi Popov, Chostakovitch, Martinu, Kalinnikov, Arnold, Atterberg, Lalo, Berlioz, Magnard, Schubert (n°8 only), Mahler, Bruckner... etc. Il y en a tant que j'aimerais mettre dans la liste
    Choix très intéressants !

  18. #118
    Membre
    Date d'inscription
    août 2018
    Localisation
    Combourg (35)
    Messages
    21
    Voici ma liste :

    Glazounov n°2
    Balakirev n°1
    Rubinstein n°2
    Khrennikov n°2
    Chostakovitch n°11
    Mossolov celle de 1944 (la seule enregistrée)
    Ivanovs n°4
    Vaughan Williams n°7
    Mahler n°7
    Bruckner n°9

  19. #119
    - Avatar de mah70
    Date d'inscription
    novembre 2007
    Localisation
    Saint-Julien-Molin-Molette
    Messages
    6 272
    La remontée de ce fil me fait me souvenir que, si j'y ai bataillé je n'y ai pas donné ma liste (est-ce grave?).
    Dans l'instant, je mettrais ceci:
    Mahler N°7
    Brahms N°1
    Brahms N°4
    Rachmaninov N°2
    Chausson
    Prokofiev N°7 (ou N°3 si je veux faire tomber les murs)
    Alwyn N°3
    Ovchinnikov N°1 (faute d'avoir l'une des trois autres pour comparer)
    Schubert N°8 (l'Inachevée, je précise car la maison Schubert est en ravalement et on renumérote les symphonies)
    Une de Haydn à choisir dans les Londoniennes, les Parisiennes, et quelques autres
    Une de Beethoven, sans doute la N°7 ou la N°9
    L'une des trois dernières de Tchaikovsky.


    Si je pouvais pousser les murs, déjà que j'ai mis 12 entrées, j'ajouterais la Symphonie de Franck et la 6e de Martinu...
    La seule certitude que j'ai, c'est d'être dans le doute. (Pierre Desproges)

  20. #120
    Membre
    Date d'inscription
    août 2018
    Localisation
    Combourg (35)
    Messages
    21
    Citation Envoyé par mah70 Voir le message
    La remontée de ce fil me fait me souvenir que, si j'y ai bataillé je n'y ai pas donné ma liste (est-ce grave?).
    Dans l'instant, je mettrais ceci:
    Mahler N°7
    Brahms N°1
    Brahms N°4
    Rachmaninov N°2
    Chausson
    Prokofiev N°7 (ou N°3 si je veux faire tomber les murs)
    Alwyn N°3
    Ovchinnikov N°1 (faute d'avoir l'une des trois autres pour comparer)
    Schubert N°8 (l'Inachevée, je précise car la maison Schubert est en ravalement et on renumérote les symphonies)
    Une de Haydn à choisir dans les Londoniennes, les Parisiennes, et quelques autres
    Une de Beethoven, sans doute la N°7 ou la N°9
    L'une des trois dernières de Tchaikovsky.


    Si je pouvais pousser les murs, déjà que j'ai mis 12 entrées, j'ajouterais la Symphonie de Franck et la 6e de Martinu...
    Choix excellents : personnellement de Prokofiev, ma préférée est la 3ème.

    Quant à Ovchinnikov, la découverte de la seconde pour orchestre à cordes est à envisager

+ Répondre à la discussion
Page 6 sur 7 PremièrePremière ... 4 5 6 7 DernièreDernière

Informations de la discussion

Utilisateur(s) sur cette discussion

Il y a actuellement 1 utilisateur(s) naviguant sur cette discussion. (0 utilisateur(s) et 1 invité(s))

     

Règles de messages

  • Vous ne pouvez pas créer de nouvelles discussions
  • Vous ne pouvez pas envoyer des réponses
  • Vous ne pouvez pas envoyer des pièces jointes
  • Vous ne pouvez pas modifier vos messages