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en attendant j'ai écouté sa sonate : c'est de l'atonal sériel éclaté comme on en a écrit des brouettes aux grands heures de Darmstadt. De la musique au kilomètre, sans personnalité, sans couleurs, et sans intérêt. Mais j'imagine qu'à l'époque il devait surfer sur la vague de la mode. >>
Non ! on ne peut pas laisser passer un point de vue aussi injuste.
Qu'on n'aime ou qu'on n'aime pas sa musique, (j'avoue que moi non plus, je n'aime pas spécialement) on ne peut pas mettre en cause la profonde sincérité du personnage.
Dans toutes les "sectes" qu'elles soient religieuses ou artistiques, il y a les gourous manipulateurs qui acquièrement célébrité et fortune (suivez mon regard...) et il y a les victimes collatérales: des croyants de base qui y croient pour de vrai et s'investissent dans leur croyance sincère jusqu'à la perte des repères, la dépression et jusqu'au suicide.
Jean Barraqué a été le dernier des "poètes maudits", un héros romantique sériel (Ben ouais, ça existe!...) A ce titre il mérite plus le respect que certains gourous du mouvement qui ont englouti des fleuves entiers de subventions publiques.
Rappelons cette citation de Philippe Barraqué à propos de la musique de Jean:
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"la fulgurance de sa musique vouée à l'échec, inaboutie, suspendue, gardant intactes les vertiges de sa créativité démesurée, à jamais non révélée."[>>
Jean Barraqué a été une victime innocente du sérialisme meurtrier, paix à son âme, et respect à sa mémoire. (on n'est pas obligé d'écouter sa musique pour autant)