Envoyé par
Theo B
De tous les récitals de piano auxquels j'ai assisté, celui d'Anderszewski la saison passé au TCE est l'un des deux ou trois qui m'a le plus mortellement ennuyé.
S'il recherche l'originalité à tout prix, du moins l'inattendu, la touche singulière, c'est bien parce qu'il est exceptionnellement faible pianistiquement, à tous points de vue. Il y a certes des pianos plus laids et brutaux, mais le sien, dans le genre complètement gris et informe, fait très fort. On dirait que c'est un disque quand il joue, mais très mal enregistré, comme dans un espace confiné, sans air et avec les micros collés sous le piano ou quelque chose comme ça...
Je pense que cela vient autant du fait qu'il est très crispé dans les attaques que du fait qu'il alterne entre surarticulation ridicule et absence totale d'articulation.
Le résultat globale s'apparente à une trame narrative dont on aurait retiré l'harmonie, les accords, les modulations, et qui ne tiendrait que par les trouvailles de phrasé et de relations thématiques.
Ce qui explique que l'on puisse l'aimer, quand on est totalement insensible au piano et très sensible à l'onanisme cérébral.