Envoyé par
Theo B
Neuburger joue avec les doigts, donc, forcément, il joue dur (je ne dirais pas qu'il cogne, cependant, mais enfin c'est de toute façon très ennuyeux).
Berezovsky a poussé à un point peut-être jamais atteint l'évacuation de tout accent et de toute dureté dans Chopin et dans Liszt: lui a quasiment cessé de bouger les doigts, quel que soit le répertoire, et atteint ainsi naturellement, sans rien de prémédité, à la poésie la plus absolue qui se puisse rêver.
D'ailleurs pourquoi voulez-vous séparer Liszt et Chopin en matière stylistique? A part quelques pièces de démonstrations du premier, ils convergent tous deux pour faire atteindre l'interprète à la plus fluidité harmonique et à la plus grande douceur de jeu, et ce, proportionnellement à la difficulté requise (dans un cas comme dans l'autre, les études sont l'aboutissement de cette quête de la pureté transcendante mozartienne). C'est cela que Boris a merveilleusement compris, et c'est en cela qu'il est par excellence, pour moi, le pianiste de grand style et de grand goût.