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Discussion: Saisons 2010-2011

  1. #81
    Membre Avatar de Theo B
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    Je reviens quand même sur le scandale absolu qu'est ce récital
    Andrei Korobeinikov
    Beethoven Sonate n° 30 op. 109
    Bach/Busoni Chaconne en ré mineur
    Schubert Sonate en si bémol majeur D. 960

    lundi 28 mars, 20h

    Le type se ramène avec un programme de vieux Serkin. C'est totalement hallucinant. Son récital au Louvre en janvier dernier est probablement le plus mauvais récital de pianiste russe donné en ces lieux, qui privilégient normalement la qualité, et encore plus la révélation de jeunes interprètes peu connus. Une rupture inquiétante, surtout quand dans la même saison ils nous refourguent Neuburger et Sara Ott.

    Hier soir il jouait le Concerto de Scriabin avec le National: ce n'était pas nul. C'était à hurler. J'en ai eu de réelles souffrances physiques, et une envie difficilement contrôlée de me lever et de crier: arrêtez, arrêtez tout (l'orchestre aussi, lamentable), c'est ignoble, vous n'avez pas le droit. Il y a une limite qu'il faut bien fixer où le respect des artistes, ça n'est plus possible. Non seulement ce pianiste est nul en tant que pianiste, et absolument consternant en tant que prétendu jeune virtuose russe, mais il est incapable de donner le change en quoi que ce soit, de donner l'impression de raconter quoi que ce soit, et même de savoir les notes (il a inventé je ne sais combien de traits dans le finale... dès le thème!!!!). Pour se foutre avec un aplomb pareil de la gueule du public, il faut vraiment être sûr d'avoir toute la mafia productrice derrière soi.

    Autant, je me suis résigné à la tolérance silencieuse à l'égard de tous les pianistes français catastrophiques: ok, il en faut pour la "musicalité" ajoutée à la musique, il en faut pour le bon goût vaporeux, il en faut pour les vieilles dames en mal de jeunes éphèbes, il en faut pour le psycho-littéraire autour des oeuvres, tout ça. Il faut des David Fray, ça va, on a compris, on ne dit plus rien, on n'y va plus, on n'embête personne et on se ménage les oreilles.

    Mais là, ce n'est pas tolérable: il cumule tout, Korobeinikov: le prosaïsme pianistique, la platitude et la vacuité absolus, la vulgarité et la malhonnêteté absolus. Et maintenant, on nous explique qu'il vient (donc?) jouer 109 et 960, et que c'est le nouveau génie russe, en plus (il y en, pas 10, pas 50, au moins 500 qui valent plus que lui de donner un récital au TCE). Après ce que j'ai entendu hier soir, je crois qu'il faut mettre une limite et crier sur tous les toits qu'il faut qu'ils arrêtent de nous prendre pour des gros cons.


    Bon, ça vaut pour les concerts Mahler par Maazel, aussi. Mais enfin, ils sont logiques, les mecs: cette saison Salonen est venu avec le Philharmonia diriger un Wozzeck à pleurer, Maazel est parvenu à faire l'unanimité absolue contre lui avec le Philharmonique de Vienne, c'est donc Maazel qui reviendra diriger le Philharmonia. Ben ouais quoi.
    Dernière modification par Theo B ; 12/03/2010 à 19h21.

  2. #82
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    Je suis resté songeur l'autre jour en me souvenant de la déclaration de Leonhardt: que la musique est devenue de plus en plus mauvaise à partir de l'époque de Beethoven, et que Beethoven, Schubert et tous les suivants étaient des arbres masquant une forêt de médiocrité (comparativement à la proportion d'excellents compositeurs au XVIIIe siècle). Je pense qu'il a en très grande partie raison. Les générations futures se sont construites en continuation de cette quête du génie miraculeux (qui, forcément, fait non seulement mieux, mais différent, nouveau). Or, l'esprit qui permettait l'émergence naturelle de compositeurs de génie (l'académisme laborieux des autres, en gros) s'est éteint dès lors que tout le monde a commencé à réfléchir à comment faire "différent" ou "nouveau" pour essayer d'être le nouveau génie.

    Moi je viens la ramener sur ça: Leonhardt raconte n'importe quoi : au XVIIIe ce sont Haydn, Mozart, Bach et Gluck qui à la rigueur cachent la forêt. Parce que je nombre de mauvais compositeurs en perruque absolument cantonnés dans le train-train de ce qu'il appellent art est plus que proportionnellement important qu'au XIXe. A peine deux ou trois écoles, des poncifs à n'en plus finir, des orchestrations sans imagination. Exactement le genre de propos qui justifient le fait de devoir ressortir les fonds de poubelle de cette époque et de crier au génie devant la cantate d'intronisation du grand-duc Waldemar-Gontran XVIII von Reuss-Seiss-An-der-Schöne-blaue-Donau (au fond de la cour à droite) pissée par un castrat napolitain mal remis de son opération.
    Alors, je dis non, tout simplement...

  3. #83
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    Citation Envoyé par Tahar Mouslim Voir le message
    Au lieu de fermer définitivement Slazburg et Bayreuth et de jouer, y compris la musique de Wagner dans d'autres lieux nouveaux et pas aussi marqués historiquement, de décider de dissoudre définitivement l'orchestre de Berlin, celui de Vienne et quelques autres et de recréer des orchestres from scratsch, orchestres auquels on aurait confié la direction à ces musiciens chassés entre 1927 et 1933 en priorité, et orchestres auxquels on aurait confié la constitution du fond discographique à bâtir en même temps que l'essor de la technologie du microsillon. Ces nouveaux orchestres ayant compris que leur mission était de jouer 80 % de musique contemporaine, y compris celle qu'on avait essayé d'anéantir pendant les 15 ans précédents.
    On n'a certes pas fermé Bayreuth et Salzbourg et pas dissout les orchestres de Bayreuth et Vienne, mais il y avait quand même en Allemagne des orchestres qui repondaient à peu près à vos exigeances: Les orchestres de la radio qui ont été fondés ou refondés après la guerre, qui jouaient beaucoup de musique contémporaine, ont crées d'innombrables oeuvres et dont le poids dans la vie musicale allemande d'après-guerre était énorme. Ils ont peut-être marqué moins l'histoire discographique, mais étaient par le biais de leurs concerts et les rétransmissions radio bien plus présents que Berlin ou Vienne. De la même façon, il y avait certes des forces restauratives puissantes, mais également un courant avantgardiste fort, d'Adorno aux Musik-Konzepte de Metzger/Riehn.

    Jürgen

  4. #84
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    Une brève réponse à Théo, Jürgen et Kilgore dans un même message.

    Les dates sont importantes, et - tout s'est joué entre 1946 et 1951.

    Pour Théo d'abord: si on ne voit pas que 1945, même si c'est le coup de grâce d'un processus qui a démarré au siècle précédent, est une réelle Tabula Rasa dans l'histoire humaine, je ne vois pas comment on va pouvoir avoir des bases pour débattre.
    Oui, il y a une discontinuité majeure à deux titres:

    - pour la première fois, il y a eu planification et implémentation d'une destruction systématique d'êtres humains pour la simple représentation qu'on se faisait d'eux. Ni les espagnols, dans les années de conquètes en Amérique Centrale et du Sud, et dans la destruction des empires amérindiens qui a suivi, ni les esclavagistes européens et américains dans la traite des esclaves, ni les nouveaux venus d'Europe en Amérique du Nord vis à vis des populations indiennes locales n'avaient procédé à la même chose, pour prendre 3 des exemples marquants des siècles précédents,

    - pour la première fois, une arme de destruction massive, résultant de la désintégration de l'atome, a été employée pour tuer en masse.

    Donc, oui, il y a bien un avant 1945 et un après 1945 dans l'histoire de l'Humanité, et d'autres arts, comme la Peinture, l'Architecture ou le Cinéma (notamment le cinéma japonais) ont pris acte de cette discontinuité dans leur reflexion sur la Valeur et les Valeurs de leur art.

    La musique ne l'a pas fait. Jürgen, je sais très bien tout ce que vous me dites sur les orchestres de radio allemandes et la musique contemporaine. Kilgore, je ne défends pas l'esthétique de Darmstadt, telle qu'elle s'est développée politiquement dans les années 50 et 60, mais leur reflexion et leurs Valeurs entre 1946 et 1951.

    En 1951, après la réouverture de Bayreuth, et la décision de profiter de l'outil technique microsillon pour développer le disque autour de deux sociétés en Europe: Deutsche Grammophon et EMI, dirigé par Walter Legge, ayant fait les choix d'artistes qui étaient les siens, c'était déjà trop tard.

    Je n'aime pas ressasser ces mêmes arguments, car - d'habitude, je suis capable de débattre intellectuellement de tout ou presque sans être bouleversé - mais, sur ce sujet précis, ce n'est pas le cas.

    En matière de musique, l'Art qui me touche le plus dans ma vie et qui m'est probablement le plus Essentiel, les choix qui ont été faits dans les premières années de la période de reconstruction après 1945 sont, pour moi, des choix obscènes, dans ce que ce mot a de plus fort, et je suis intimement convaincu que ce que nous voyons aujourd'hui est le résultat de ces choix obscènes, choix avec lesquels la majorité de ceux qui aiment la musique ont décidé, soit d'être très à l'aise avec, soit de ne pas se poser la question comme les trois singes, soit de laisser faire et vivre avec.

    Ce sera mon dernier post sur le sujet, je m'étais pourtant bien promis de ne pas me laisser prendre encore une fois, mais tant pis.

  5. #85
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    D'un autre côté, je ne crois pas que soyons obligé de reprendre ce débat dont en effet on ne sortira absolument jamais. Autant ne pas le poser, ça ne me parait pas contradictoire avec le fait de proposer une genèse de l'art culturel et de la discuter.

    En fait, tu n'abordes pas la question qui m'intéresse le plus, sinon que tu a répondu que je poursuivais une fin bonne en me trompant sur les causes.

    Est-ce que tu ne crois pas qu'il faudrait revenir à une défense plus fondamentale de la musique (comme art de valeur, anti culturel, conçu pour être écouté avec une exigence de qualité et sans autre décorum culturel ou communicationnel, etc, etc) au lieu de se focaliser sur la frilosité des programmations à l'égard de la création, quitte à se mettre à ignorer tout le reste?

    Voilà ma question.

  6. #86
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    Citation Envoyé par Tahar Mouslim Voir le message

    Donc, oui, il y a bien un avant 1945 et un après 1945 dans l'histoire de l'Humanité, et d'autres arts, comme la Peinture, l'Architecture ou le Cinéma (notamment le cinéma japonais) ont pris acte de cette discontinuité dans leur reflexion sur la Valeur et les Valeurs de leur art.

    .
    Sur ce point précis, une réponse franche qui sans nul doute va te choquer, mais ce n'est pas le but: je suis assez d'accord sur le constat, et à mon sens il s'agit, non d'une preuve mais d'un indice de la supériorité de la musique. L'art qui a besoin de réflexion sur les valeurs pour se développer est déjà contaminé par l'idéologie culturelle et l'idéologue du progrès. C'est clairement le cas du cinéma qui est, en dépit des choses merveilleuses qu'il a occasionné, un art condamné par sa naissance à être culturel, et qui donc ne m'intéresse plus depuis des années. Quant à l'architecture, je croyais que ça n'existait plus, ma foi.

  7. #87
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    Citation Envoyé par Theo B Voir le message
    Sur ce point précis, une réponse franche qui sans nul doute va te choquer, mais ce n'est pas le but: je suis assez d'accord sur le constat, et à mon sens il s'agit, non d'une preuve mais d'un indice de la supériorité de la musique. L'art qui a besoin de réflexion sur les valeurs pour se développer est déjà contaminé par l'idéologie culturelle et l'idéologue du progrès. C'est clairement le cas du cinéma qui est, en dépit des choses merveilleuses qu'il a occasionné, un art condamné par sa naissance à être culturel, et qui donc ne m'intéresse plus depuis des années. Quant à l'architecture, je croyais que ça n'existait plus, ma foi.
    Je ne crois pas à cette dichotomie culturel versus Art de Valeur pour l'oeuvre de Bergman, Dreyer, Pasolini, Ozu, Kurowawa, Mizogushi, Ishigawa et quelques autres.

    Quant à l'Architecture, je ne sais pas si je vais répondre: j'essaierai de mettre une photo que j'ai prise d'une maison de Ludwig Mies van der Rohe au milieu de ruines à Detroit: cela illustre mieux que de beaux discours.

  8. #88
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    Mais ce genre paradoxe existe évidemment dans la musique. Quand Leif Ove Andsnes joue les Tableaux d'une Exposition avec une projection vidéo ridicule, c'est de l'art culturel dans tout son ridicule prétentieux et dégoûtant, sauf qu'il joue superbement, sans aucune musicalité plaquée sur la musique, sans aucun discours psychologisant prosaïque, avec un rapport au piano de toute beauté. Il y a des tas d'autres exemples, moins extrêmes.

  9. #89
    Citation Envoyé par Theo B Voir le message
    sauf qu'il joue superbement, sans aucune musicalité plaquée sur la musique, sans aucun discours psychologisant prosaïque, avec un rapport au piano de toute beauté.
    Gné??? en fait cette phrase me confirme ce que je commençais à subodorer de ta part, Théo: la musique ne t'intéresse pas, tu te préoccupes uniquement de son. Suis-je le seul ici à l'avoir constaté? Ai-je tort?
    Oh vous savez, moi, ce que j'en dis, hein...

  10. #90
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    Je ne suis pas sûr que ce soit le son qui intéresse Théo, sinon il serait plus intéressé aux propose d'Edgar Varèse sur la musique comme Art-Science:

    ""Les sciences-physiques ont découvert et découvrent journellement lois et ordre régissant la matière; lois et ordre qui ont changé et continuent de changer notre civilisation. Je tiens à répéter ces mots d'Einstein: "Notre situation actuelle ne peut être comparée à rien dans le passé; nous devons changer radicalement nos façons de penser et notre méthode d'action."

    La crise que traverse la musique est attribuée aux événements cataclysmiques de notre époque, de notre âge. Si la musique avait été réellement affectée par les dislocations et les tourmentes qui se sont succédées, elle ne serait pas en stagnation, mais depuis longtemps elle aurait été l'une des vraies voies de ce monde en évolution. Des innovations journalières, des découvertes augmentent notre sens de la vie, étendent les horizons de nos possibilités. De tous les arts, la musique seule semble vouloir se tenir en dehors de ce monde en fermentation.

    [...] La libération de la musique ne peut venir que d'elle-même, que d'elle seule. La musique doit se résigner aux rigueurs de l'anxiété créatrice, de la discipline de tensions constantes; elle doit retrouver son état normal de permanente révolution, avec le désir d'être différente de ce qu'elle a été à travers les maîtres du passé.

    [...] La majorité du public n'a jamais pensé au double aspect de la musique: pour lui la musique est un des arts, et seulement un art. Il ne réalise pas la signification du fait que pour entendre la musique, l'auditeur doit d'abord subir un phénomène physique. C'est-à-dire que tant qu'une certaine perturbation de l'atmosphère ne s'est pas produite entre lui et l'instrument, il ne peut y avoir musique.

    [...] Un compositeur, s'il veut obtenir les résultats que sa conception demande, ne doit jamais oublier que son matériel brut est le son. Il doit penser en terme de son, et non en terme de notes sur un papier, sur une page. Il doit non seulement comprendre le mécanisme des possibilités des différentes machines sonores qui doivent faire vivre sa musique, mais il doit aussi être familiarisé avec les lois de l'acoustique.

    [...] Aujourd'hui, la solidarité entre la science et la musique est plus souhaitable que jamais [...]; elle conduirait rapidement à une grande renaissance musicale."

    Je perçois plutôt Théo comme un descendant esthétique et philosophique des artistes-artisans de la Hanse: une sorte de Maître-Chanteur, en quelque sorte.

    Et, en ce sens, je suis pas sûr qu'il s'intéresse au son, pusiqu'il prend une position presqu'orthogonale aux propos d'Edgar Varèse sur bien des points.

  11. #91
    Pardon, j'aurais du préciser: "quand il s'agit de causer interprétation, la musique ne t'intéresse pas, tu te préoccupes uniquement de son..."
    Oh vous savez, moi, ce que j'en dis, hein...

  12. #92
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    Tahar parle très bien pour moi et je le remercie.

    Le son en effet ne m'intéresse pas: jamais, absolument jamais je ne me dis en écoutant "quel son il a!". A posteriori, pour rationaliser certaines choses, éventuellement.

    Ce qui m'intéresse est la musique, c'est-à-dire les oeuvres et ce qu'elles peuvent faire expérimenter, donc leur discours. Le discours, dans la musique tonale comme atonale, c'est un processus harmonique dans le temps. Et ce processus nait en effet de phénomènes physiques rationalisables: n'ayant pas de prétention à discourir sur le sens profond des oeuvres musicales, et ayant encore moins de prétention (d'autant que je juge que cela n'a aucun intérêt) à juger de l'imaginaire (de la psychologie) d'un interprète, eh bien, quand je parle d'interprétation, je m'en tient à la partie qui me parait rationalisable.
    Voilà.

  13. #93
    J'ai rien compris. Je reviens relire dans 1h ou 2 quand je serai réveillé...
    Oh vous savez, moi, ce que j'en dis, hein...

  14. #94
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    Bon, bah, on a la liste des prochains massacres de Nicolas Joël...

    Mozart, Verdi, Wagner, quel courage ! L'O de P est devenue une scène de province... Mais il a raison, s'il prenait des risques, il viderait la baignoire quoiqu'il finira par lasser jusqu'à ses rombières !

  15. #95
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    Ben Montovani, Janacek, et Zandonai, ça sort plus de l'ordinaire, non?
    Et pour les autres opéras, ce n'est pas une honte de les jouer...
    Amicalement vôtre.

  16. #96
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    Mantovani a déjà une création cette année. Je pense que c'est la moindre des choses qu'il y ait au moins une création contemporaine... Janacek, faut pas exagérer niveau exotisme... Et donner le tube d'un compositeur italien du début du 20ème, c'est pas non plus le comble du courage artistique...

  17. #97
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    Citation Envoyé par Agamemnon Voir le message

    Mozart, Verdi, Wagner, quel courage ! L'O de P est devenue une scène de province... Mais il a raison, s'il prenait des risques, il viderait la baignoire quoiqu'il finira par lasser jusqu'à ses rombières !
    Si c'était le cas il programmerait comme a Oullins ( Lyon ) en ce moment The Tender land d'Aaron Copland !

  18. #98
    Citation Envoyé par Theo B Voir le message
    Tahar parle très bien pour moi et je le remercie.

    Le son en effet ne m'intéresse pas: jamais, absolument jamais je ne me dis en écoutant "quel son il a!". A posteriori, pour rationaliser certaines choses, éventuellement.

    Ce qui m'intéresse est la musique, c'est-à-dire les oeuvres et ce qu'elles peuvent faire expérimenter, donc leur discours. Le discours, dans la musique tonale comme atonale, c'est un processus harmonique dans le temps. Et ce processus nait en effet de phénomènes physiques rationalisables: n'ayant pas de prétention à discourir sur le sens profond des oeuvres musicales, et ayant encore moins de prétention (d'autant que je juge que cela n'a aucun intérêt) à juger de l'imaginaire (de la psychologie) d'un interprète, eh bien, quand je parle d'interprétation, je m'en tient à la partie qui me parait rationalisable.
    Voilà.
    Bon j'ai relu et relu (mais là maintenant chuis fatigué ) et euh... bon... euh... ce serait pas un chouia psychorigide, comme raisonnement?
    Oh vous savez, moi, ce que j'en dis, hein...

  19. #99
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    Ben non, c'est fondé sur l'expérience, c'est tout... Je ne disais pas du tout cela quand j'allais au concert une fois par mois, c'est toujours la même histoire, quand on arrête de se faire des opinions à partir des disques et qu'on passe son temps à écouter tout le monde en vrai.

    Le constat central, pour moi, c'est que le fait de raconter ou non quelque chose pour un interprète, le fait de montrer ou non les choses fortes, fondamentales des oeuvres, ne sont pas liées aux intentions aussi bonnes soient-elles des interprètes. Ce n'est pas lié, ou si peu, aux conceptions que les interprètes essayent de mettre en valeur. C'est lié à ce qu'ils sont capables de faire, quoi qu'ils veuillent. Dans l'interview citée dans un autre fil, il y a au moins une chose très intéressante que dit Argerich: ce qui m'intéresse est ce qui échappe à l'interprète (je résume en substance).

    Comme l'a dit Tahar a sa manière, je suis partisan de l'artisanat en art, et particulièrement pour les arts les plus élevés (et oui, je persiste à dire qu'il y a une hiérarchie des arts et que la musique est en haut, comme l'a été l'architecture il y a trois siècles, qui maintenant est très, très bas). J'aime donc les interprètes qui font oeuvre d'artisanat avant, ou au lieu de "faire l'artiste", ce qui en général revient à accorder au moins autant d'importance au discours marketing sur le rapport personnel aux oeuvres ou les conceptions qu'ils en ont qu'à ce qu'ils font effectivement.

    Voilà pour le cadre général, après je ne rentre pas dans le détail de ce qui me parait fondamental dans le jeu pianistique (qui n'est rien d'autre que ce que Cortot, Gieseking et Neuhaus ont théorisé et pratiqué, je ne revendique aucune originalité), ou encore pour le jeu des cordes d'orchestre et ce qui en permet objectivement l'expressivité la plus forte (et dont je ne nie pas que ce soit parfois contradictoire)... Ce sont des déclinaisons qu'on peut débattre autant qu'on veut.
    Mais si on n'est pas d'accord sur le cadre général, c'est effectivement plus difficile de discuter, car en effet je n'ai pour ma part rien à dire de ce qui ne relève pas de ce type d'éléments. Quand un professeur bien connu d'une grande institution musicale française dit que tout ce que j'écris sur le piano est faux, ça ne me dérange pas, surtout que cela me parait très logique étant donnés les élèves qu'il a formé: voilà, pas de problème, s'il le voulait (mais j'en doute), on pourrait en débattre, et après tout plein d'autres enseignants et concertistes sont ou ont été sur des positions similaires aux miennes; c'est le débat, c'est très bien.

    Ce que je ne supporte pas, c'est quand je dis qu'un pianiste qu'il joue de façon désastreuse vis-à-vis de critères déterminés, clairs et discutables (souplesse/raideur, digitalismes et types d'articulations, duretés, relief harmonique, etc), et qu'on me rétorque qu'il a un univers personnel, par exemple. Mais son univers personnel, il est personnel, ça ne me regarde pas, et d'autant moins qu'il est incapable de le communiquer. Et quand bien même il serait capable de le communiquer, ce n'est pas de mon ressort d'en parler, je me contenterai de dire qu'il joue très bien, qu'il montre telle ou telle aspect important de l'oeuvre, et le cas échéant qu'il me touche. Mais ce que lui voudrait raconter, c'est son problème, et cela n'a peut-être bien strictement rien à voir avec ce que j'ai entendu, d'ailleurs: c'est peut-être bien là le plus important.

  20. #100
    Membre Avatar de Kilgore Trout
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    823
    En fait, t'es le Roland Barthes du piano, c'est pas la mort de l'auteur c'est la mort du pianiste .

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