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Discussion: Chostakovich

  1. #161
    Membre Avatar de Jacques
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    Je ne possède pas l'intégrale des symphonies de Chostakovitch enregistrée en studio il y a une trentaine d'années par l'Orchestre du Ministère de la Culture de l'URSS dirigé par Guennadi Rozhdestvensky. Mais de cet ensemble imposant, que Melodiya a réuni en un coffret paru sauf erreur en 2000, j'ai tout de même quatre disques isolés (on les trouvait aussi sous cette forme), dont le moins que je puisse dire est qu'ils m'impressionnent toujours beaucoup : ceux correspondant aux Symphonies 4, 7, 8 et 11.

    À ce jour, ce coffret est épuisé et les prix demandés pour les rares exemplaires encore en vente sont tout à fait prohibitifs. Sauf réédition par Melodiya (au demeurant peu probable vu la "remastérisation" récente de l'intégrale Kondrachine, qui était prioritaire), je n'envisage donc pas de l'acquérir.

    Cela étant, ne serait-ce que pour entendre Rozhdestvensky dans la Neuvième et la Dixième aussi, je me suis "rabattu" sur cette parution Brilliant Classics, accessible depuis quelques mois pour "trois fois rien" quant à elle (diverses oeuvres de Chostakovitch enregistrées en public dans l'ex-URSS entre janvier 1968 et décembre 1982) :







    Pour ce qui est des prises de son, il ne faut certes pas s'attendre à des miracles; et j'ai regretté que la Septième (l'enregistrement le plus ancien, présent sur le premier des trois disques) n'ait été captée qu'en mono, contrairement aux autres oeuvres. C'est dans l'ensemble bien défini mais un peu "brut de décoffrage", et l'amateur de belles cordes soyeuses n'y trouvera évidemment pas son compte (). Quelques quintes de toux dans le public (heureusement pas trop nombreuses mais bien sonores) gâchent aussi certains passages.

    Mais ces défauts sont à mon avis largement compensés par une expressivité à toute épreuve, où se distinguent notamment des bois particulièrement présents et "savoureux" ().

    Entre autres choses, l'interprétation que donnent ici Rozhdestvensky et son orchestre soviétique de la Neuvième est même l'une des plus intenses, des plus "vivantes" qu'il m'ait été donné d'entendre.

    Et quand, vers la fin du troisième mouvement de la Dixième, réapparaît avec force le fameux motif symbolisé par les lettres "DSCH" (c'est à lui-même que Chostakovitch faisait allusion), l'impression procurée m'a semblé plus jubilatoire que jamais, et j'en suis ressorti tout ébranlé ()...

    Jacques


  2. #162
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    La première exécution de la Quatrième Symphonie de Chostakovitch devait avoir lieu le soir du 11 décembre 1936, par l'Orchestre Philharmonique de Leningrad dirigé par Fritz Stiedry. Mais seulement quelques heures auparavant, une annonce officielle était parue, disant que le compositeur l'avait retirée du programme car il jugeait cette symphonie "incompatible avec ses préoccupations esthétiques du moment"...

    Environ un an plus tard, à l'issue d'une exécution triomphale de sa Cinquième Symphonie, Chostakovitch eut cette remarque qui resta longtemps énigmatique : "J'ai terminé cette œuvre fortissimo et dans le mode majeur... Je me demande ce qu'on aurait pensé si je l'avais terminée pianissimo et dans le mode mineur..."

    Quid () ?

    C'était une allusion voilée à la Quatrième, qui n'aurait probablement pas plu du tout au "Guide suprême". Or, fâcher le camarade Staline deux fois la même année était un risque que Chostakovitch ne pouvait se permettre. Le terrible article paru dans la Pravda le 28 janvier 1936, condamnant sans appel son opéra Lady Macbeth du district de Mtsensk, l'avait déjà suffisamment ébranlé. Le public soviétique dut ainsi attendre jusqu'au 30 décembre 1961 pour découvrir enfin cette Quatrième, donnée en première audition sous la baguette de Kirill Kondrachine par l'Orchestre Philharmonique de Moscou.

    Telle est, résumée à l'extrême, la présentation faite de la Quatrième Symphonie de Chostakovitch figurant dans la brochure (uniquement en anglais) jointe à cet album, qui vient de paraître :





    C'est, je crois, un nouveau "point fort" de la série en cours chez Naxos des quinze symphonies de Chostakovitch par Vasily Petrenko et le RLPO (). Cet enregistrement "rachète" en tout cas largement, je crois, la déception provoquée par leur interprétation inaboutie de la Quinzième (pour laquelle je reste fidèle à la remarquable version enregistrée en 1979 par Kurt Sanderling et le Berliner Sinfonie-Orchester / label Berlin Classics).


    Jacques

  3. #163
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    Citation Envoyé par Jacques Voir le message
    "(...) Je me demande ce qu'on aurait pensé si je l'avais terminée pianissimo et dans le mode mineur..."
    Voici l'extrême fin de la Quatrième, dirigée sans baguette le 9 septembre 1978 par l'un des plus grands spécialistes de l'œuvre, Guennadi Rojdestvenski (en anglais "Gennady Rozhdestvensky", en russe "Генна́дий Рожде́ственский).

    Staline n'a jamais entendu ça ? Alors tant pis pour lui (). Et tant mieux pour le compositeur ().


    [/URL]


    Jacques

  4. #164
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    Citation Envoyé par Jacques Voir le message
    Voici l'extrême fin de la Quatrième, dirigée sans baguette le 9 septembre 1978 par l'un des plus grands spécialistes de l'œuvre, Guennadi Rojdestvenski (en anglais "Gennady Rozhdestvensky", en russe "Генна́дий Рожде́ственский).

    Staline n'a jamais entendu ça ? Alors tant pis pour lui (). Et tant mieux pour le compositeur ().


    [/URL]


    Jacques

    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

    Montaigne

  5. #165
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    Enfin une réédition d'une des plus grandes versions de la Symphonie No13 "Babi Yar" Op.113 de Chostakovitch
    chez Praga Digital 350-089 (couplé avec October de Prokofieff)
    Le CD Russian Disc 11191 était devenu introuvable



    Vitaly Gromadsky, basse
    RSFSR Academic Choir
    Yurlov Choir
    Moscow Philharmonic Orchestra
    Kirill Kondrashin
    20 Dec.1962 Live

    Claude

  6. #166
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    Enregistrements des créations mondiales des 4e et 13e symphonies :


  7. #167
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    La version du 18 décembre 1962 (diffère donc bien de celle publiée par Russian Disc et Praga) :

    http://www.musicweb-international.co...y13_350089.htm

    "From a reader, Peter Bromley
    John casts some doubt as to whether this is indeed the second performance of the work, though I believe it is now accepted that a repeat hearing did take place two days later. As you may know this particular recording was first released on Russian Disc RD CD 11 191 in 1993 and then on Venezia CDVE 43218 in 2004. Curiously the inlay for the Russian Disc release gives a recording date of December 20th, 1962 while the booklet notes state that it is the December 18th world premiere, suggesting, furthermore, that the December 20th performance was cancelled!

    In Gregor Tassie's definitive book, Kirill Kondrashin His Life in Music (The Scarecrow Press, 2010), he lists both the Russian Disc and Venezia CDs as having been recorded on December 20th 1962 and mentions also that both the December 18th and 20th performances were taped by the Conservatoire archive department, 'which was standard procedure for all premieres at the Large Hall'. Now, it is not widely known that the first performance of the Symphony, on December 18th, 1962 with Vitaly Gromadsky, the Moscow Philharmonic Orchestra, and the Bass Group of the Republican Russian Choir, conducted by Kondrashin, was released last year on a Moscow Conservatoire 2-CD set, SMC CD 0162-0163, coupled with the first performance of Symphony No. 4, on December 30, 1961, again with the Moscow Philharmonic and Kondrashin. The Conservatoire has its own archive which holds many exclusive recordings. It has also released a CD, SMC CD 0018, of a performance of Symphony No. 13 [revised texts] with Gromadsky, the RSFR Academic Russian Choir, the Moscow Philharmonic and Kondrashin, apparently made on September (or November!) 20th, 1965. This same performance was previously issued on an Everest LP, SDBR 3181.

    I have been familiar with both premiere performances of Symphonies Nos. 4 and 13 for some 15 years, having received cassette transfers in the course of preparing my contribution to the Discography part of the late Derek Hulme's Dimitri Shostakovich: A Catalogue, Bibliography and Discography [Third Edition]. Derek undertook an A/B comparison of the December 18th and 20th performances and reached the clear conclusion that while they are very similar (same general tempi, same original texts) there were some obvious differences (not least audience coughs and the applause that breaks out at the end of the first movement of the December 18th performance). "

  8. #168
    Membre Avatar de Claude Torres
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    Dmitriy Lvovich Klebanov

    Dmitriy Lvovich Klebanov
    (25 juillet 1907 - 6 juin 1987, Kharkiv, Ukraine)

    Mémorial dédié au massacre de 33 771 Juifs assassinés par les nazis et leurs collaborateurs locaux,
    les 29 et 30 septembre 1941 aux abords du ravin de Babi Yar (Le «*ravin de la vieille femme*») à Kiev. (Kyiv de l'ukrainien : Київ

    La Symphonie No.1 "En Mémoire des martyrs de Babi Yar" (1945) est fort mal accueillie par les autorités soviétiques qui la jugent antipatriotique,
    ce qui lui vaut d'être mis au ban de la vie musicale officielle en URSS.

    Le lieu, proche de l'antenne de télévision, a été atteint par un missile russe
    Ce post est dédié au courage des habitants de l'Ukraine


    Orchestra of the Kharkov Academy of Fine Arts
    Shaliko Harehinovych Paltadzhian
    Part I.
    Part II.
    Part III.
    *

    En surplomb du ravin de Babi Yar, un membre d'un Einsatzgruppe discute avec deux femmes.
    A l'arrière plan, dans le ravin, des prisonniers de guerre soviétiques nivèlent la terre sur le charnier
    On a fait sauter les parois du ravin à la dynamite.[Automne 1941] *

    Dmitri Chostakovitch a également dédié sa Symphonie No13 à "Babi Yar"
    Il en existe une douzaine d'enregistrements , certains dont nous avons parlé ici même
    Dernière modification par Claude Torres ; 03/03/2022 à 12h50.

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