La seule certitude que j'ai, c'est d'être dans le doute. (Pierre Desproges)
J'ai déjà dit que je ne rejetais pas les mots, faute de mieux. Après, vous voyez ce débat sous le rapport du conflit objectivité/subjectivité, si je comprends bien votre message, et je ne me place pas du tout dans ce conflit dont les termes n'ont aucun sens. Ce n'est pas parce que je parle d'éléments factuels du texte (ça, je n'y peux rien s'ils sont factuels, réimprimés à l'identique depuis 150 ans par tous les éditeurs d'urtext) que je me prétends plus objectif.
Mon propos est de ramener les notions plus ou moins psychologisantes à leur traitement musical, c'est tout, alors forcément, je joue le jeu, et je reconnais que je me force un peu, parce que ce n'est pas mon truc, effectivement, de parler en ces termes. Mais si c'est le seul moyen de faire admettre l'intérêt de chercher à comprendre la cohérence des indications de Schumann, et de chercher à faire admettre qu'il se pourrait peut-être que cette cohérence ait un intérêt au moins égal à celui des conceptions de Mme François-Sappey, ma foi...
Un intérêt égal, je n'en doute pas (sans même connaitre les termes employés par Mme François-Sappey). Là où je peine un peu à suivre pourrait être dit ainsi: en quoi la lecture de la partition et des éléments factuels du texte vous amènerait à avoir une idée moins préconçue de ce que vous vous attendez à entendre que l'approche psychologisante des autres zigues - si l'approche psychologisante consiste à plaquer un déroulé biographique de l'auteur sur ses compositions en disant, pour caricaturer, "là il s'était foulé la cheville donc sa musique claudique", je suis d'accord que ça ne vaut pas une flatulence de léporidé.
Après tout, dans le fil du discours, vous nous avez bien expliqué comment la lecture de la partition et des éléments factuels du texte vous avait amené à estimer que tel élément devait être souligné et pas tel autre. J'aurais donc tendance à estimer que, selon une autre méthode dont je m'estime incapable de juger la validité, vous n'agissez pas différemment de ce que vous reprochez aux psychologisants.
Sinon, effectivement, vous m'avez bien lu, je considère comme fort important la notion subjectivité/objectivité. Pour des raisons personnelles je suis toujours un peu surpris et éventuellement inquiet des tentations de logification extrême si elles étaient destinées à faire surgir une "vérité ultime et intangible" selon le mot de Camus. Nous en avions déjà parlé...
La seule certitude que j'ai, c'est d'être dans le doute. (Pierre Desproges)
Je n'ai pas envie d'écouter deux heures d'émission en différé, mais - au moins autant que l'éjection d'Argerich au bout de 30 secondes du II - j'ai énormément de mal à comprendre sur quelle base argumentaire éliminer Yves Nat après l'écoute du premier mouvement.
C'est quand même le principe de ce genre d'émission qui est limité - comme je l'avais déjà souligné dans les anciens forums, et comme le mentionne Chiarina aussi.
Kilgore écrit qu'on ne peut pas juger des interprétations si on n'est pas capable mettre en perspective la réalisation avec le texte interprété.
Mais on ne peut pas non plus juger d'une interprétation si on ne l'écoute pas dans sa continuité et sa totalité.
Tout jeu de comparatif qui ne repose que sur une étude comparée partielle et morcelée est, par définition, faussée, même si elle peut révéler des éléments intéressants.
Si ce que vous tenez à mettre en exergue est l'idée que, quel quel soit le bout par lequel on prend le problème de l'interprétation d'une partition, il y a une part d'arbitraire radical et individuel (terme que je préfère à "subjectif", car l'opposition au collectif a beaucoup plus de sens que celle à "l'objectif")... eh bien, je n'oppose aucune résistance.
Sans rire. Maintenant, j'insiste encore sur les sources du jugement et de la réflexion. Il y a une différence entre prendre le texte et chercher à mettre des mots, faute de mieux, sur ce que suggère à untel ce qui y figure, et passer directement à la case conceptuelle à partir d'une représentation du texte, qui elle-même a été nourrie de sources fort hétérogènes: la biographie du compositeur, les écoutes répétées de certaines interprétations (ben oui!), sans parler des névroses individuelles de celui qui conceptualise.
Je dirais qu'en partant de choses comme l'indication mezzo forte, on homogénéise un peu quand même les sources de la réflexion. Après, oui, on met des mots, et c'est forcément pas terrible, et c'est forcément pour partie psychologisant, parce qu'il y a des représentations pré-existantes chez chacun de toute façon...
En gros, je suis globalement d'accord. Mais je crains de continuer à écrire "subjectivité" au lieu de "part d'arbitraire radical et individuel", même si je suis également d'accord avec ça, ne serait-ce que parce que "subjectivité" est plus court, et que "arbitraire" me parait un peu connoté politiquement.
La seule certitude que j'ai, c'est d'être dans le doute. (Pierre Desproges)
Je viens d'écouter et je n'ai aimé que Le Sage. Les autres, bof ! Collard en effet c'est dur et Andness j'ai trouvé ça fade.
Du coup je me rappelle avoir assisté à une émission de ce type à Radio-France il y a longtemps et il me semble que le vainqueur était .... Martha Argerich ! Surtout à cause du final !
Sinon 2 heures c'est trop court ! Avant on avait 3 heures et déjà....
Frédéric
Il vaut mieux mobiliser son intelligence sur des conneries que mobiliser sa connerie sur des choses intelligentes.Proverbe Shadok
C'est vrai qu'il est d'autant plus terrible d'avoir éliminé Argerich que son III est magnifique, et en même temps l'un des plus économes d'effets qui soient.
Dans la série "no one but Argerich does it", il y a les deux occurrences du rappel du premier thème en guise de transition vers le troisième thème lyrique (en gros les quatre dernières mesures précédant à chaque fois les deux apparition du fameux motif pointé). Là, je ne saurais pas trop décrire ça à l'improviste, il faudrait déjà que je réécoute, mais ce dont je suis sûr, c'est qu'avec une totale économie de moyens elle arrive à imposer une continuité unique entre ce rappel et le thème lyrique. Je crois que cela tient à la fois à l'unité de battue dont elle fait preuve sur l'ensemble de la transition, ainsi qu'à... l'absence de phrasés à la... Bref.
... ça me fait presque bizarre d'écrire tout ça, moi qui suis d'ordinaire si indifférent à ce que fait Argerich!
Bonjour les amis,
Pourquoi accorde-t-on de l'importance à cette "Tribune des critiques" et à ses jugements arbitraires ou non. Si j'ai bien compris on fait une compétition du style "Grand Prix d'Amérique" de la Fantaisie de Schumann, pour chaque concurrent on définit ses handicaps, ses cotes, on vérifie si le terrain (psychologique) est lourd ou non, on met tout les interprètes dans les stalles au départ, bref on établit une hiérarchie (des favoris et des tocards sur la ligne de départ) :en gros le boulot et le palmarès établi par les critiques de la Tribune. Sauf que si on donne le départ de la Fantaisie de Schumann 2010, tout le monde reste sur la ligne de départ, on ne peut donc pas savoir qui est le meilleur.... Qui est le meilleur (le plus fort) dans l'interprétation musicale de la Fantaisie de Schumann et va remporter la grosse coupe et les lauriers ?
Grave question, insoluble.... et sans intérêt en plus.
Jamais lu un post aussi grotesque ! A vous lire, seuls les profs de solfège ont le droit d'être mélomanes et d'emettre un avis sur une interprètation.
Et bien, désolé de vous contredire mais je connais plein de mélomanes nuls en solfège mais dont l'oreille musicale me parait bien plus sure que certains ayatollahs de la partition qui sévissent sur ce forum !
Dernière modification par Travis ; 16/03/2010 à 19h24.
Bon, amusez-vous bien les amis, moi je m'en vais au TCE écouter une... Fantaisie de Schumann.
Tiens de nombreux interprètes célèbres ont émis un jugement semblable
Comment peut-on établir un classement des interprétations étalées sur plus de 50 ans, sur des pianos différents, dans des salles différentes, un matériel d'enregistrement différent, des ingénieurs du sons différents, pour des supports différents du 78 T au cd, etc...
C'est comme si je visionnais la superposition des vidéos des 50 dernières arrivées du Grand Prix d'Amérique et que j'en concluais que celui de 1992 est arrivé avant celui de 1965 qui précède celui de 2005. Donc, celui de 1992 est le champion des champions
A la limite dans un concours de piano, où les interprètes jouent la même oeuvre, sur le même instrument, dans la même salle et dans un laps de temps restreint, on pourrait ce permettre ce sport de classer les interprètes...
Ah ! Bellino II... mes premiers souvenirs hippiques. C'est mon côté Florestan qui prend le dessus.
Dernière modification par hideux67 ; 17/03/2010 à 00h16.
Allez un peu de fantaisie, le pedigree ainsi que le palmarès de Bellino II sont disponibles ici :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bellino_II
Outre Ourasi, j'avais également un petit faible pour Idéal du Gazeau
Dernière modification par hideux67 ; 17/03/2010 à 00h12.
Effectivement, quand on ne comprend rien aux concepts que l'on prétend manier et encore moins aux propositions que l'on attaque avec nos gros sabots, on doit trouver tout ce qu'on lit grotesque. Vous êtes tellement à côté de la plaque que vous croyez que la lecture de la partition relève du solfège (ou pire, que j'ai écrit quoi que se soit qui allait dans ce sens)! Ca en dit long!
Trois merveilles !
Je me suis renseigner... Bellino II et ses potes ne peuvent qu'aimer la musique de Bob, puisque tous les Trotteurs Français ont un descendant Pur Sang Arabeske ! Et croyez moi sur parole mais un Pur Sang n'a pas de jambes mais des ailes de... papillons !
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