Bien sûr qu'il n'est pas parfait, le palmarès: pas de traces non plus de George Rochberg ou de David Diamond, non plus, par exemple.
Si on est intéressé par la dynamique esthétique, le site internet du Prix Pulitzer donne, pour chaque année, la liste des finalistes et du vainqueur (à partir de 1980 seulement, malheureusement).
Je ne pense pas, sur ce que j'ai appris d'Irwin Bazelon, qu'il ait concourru l'obtention de ce prix: ce n'était pas du tout dans sa nature.
Il faut quand même se souvenir, dans les règles d'attribution du prix, qu'une des conditions liminaires, c'est de faire acte de candidature
A l'époque où Menotti a obtenu ses deux prix, il faut se souvenir que son opéra de Noël Amal and the Night Visitors était devenu un vrai "hit" depuis qu'il avait été diffusé le 24 décembre (excellente date) 1951 à la télévision nationale sur NBC.
C'est ce qui explique son énorme popularité pendant la décennie 50.
D'ailleurs, "The Saint of Bleecker Street" et "The Consul" ne sont pas des musiques infâmantes, pour mon goût du moins, même si Menotti a écrit ensuite pas mal de choses plates et sans beaucoup de personnalité.
Dans le contexte géopolitique de 1950 (début de la guerre froide et guerre de Corée), on peut facilement expliquer les éléments de contexte qui ont fait gagner une oeuvre comme "The Consul".
Je n'irai pas écouter "The Saint of Bleecker Street" tous les jours, ni même tous les six mois, mais je lui reconnais des qualités d'humour, de distanciation, de pastiche: cette écriture musicale post-puccinienne, qui s'assume comme un pastiche, et ce livret, qui est une sorte de prémonition de "The Rocky Horror Picture Show" ne manque pas de piquant et d'intelligence.
Bien sûr, c'est vraiment daté, tout comme "The Consul", et finalement, dans une moindre mesure, tout comme 'Amhal and the Night Visitors".
Tahar