+ Répondre à la discussion
Page 6 sur 8 PremièrePremière ... 4 5 6 7 8 DernièreDernière
Affichage des résultats 101 à 120 sur 145

Discussion: Bach (J-S)

  1. #101
    Membre Avatar de Jacques
    Date d'inscription
    avril 2008
    Localisation
    Lausanne (Suisse)
    Messages
    2 782
    Je reviens quant à moi avec un album acheté il y a déjà longtemps et qui m'avait beaucoup intrigué quand je l'ai vu paraître (l'enregistrement est d'octobre 1993).

    Le Concerto en ré mineur BWV 1052 a toujours compté parmi mes préférés ... J'en ai donc plusieurs versions, avec comme instrument soliste un clavecin, ou un piano moderne, ou même un violon (dans ce dernier cas, j'ai l'enregistrement réalisé pour Chandos en avril 1992 par Simon Standage et le "Collegium Musicum 90").

    Mais quand c'est l'orgue qui est soliste, comme ici, c'est vraiment très impressionnant :



    Dans la brochure accompagnant l'album, Gilles Cantagrel présente de la manière suivante les oeuvres qui y sont enregistrées :

    "Sinfonia en ré majeur BWV 29/1
    Cette page instrumentale ouvre aujourd'hui la cantate BWV 29, grande œuvre de circonstance écrite pour fêter l'élection du nouveau Conseil municipal de 1731. Elle fut reprise pour une occasion semblable en 1739 et 1749; mais déjà, un peu plus tôt, Bach avait utilisé ce morceau pour ouvrir la deuxième partie d'une cantate de mariage (BWV 120a), qui ne nous est parvenue que très fragmentairement. Or cette page n'est jamais que la transcription pour orgue et orchestre du prélude de la troisième Partita pour violon seul (BWV 1006), l'une des pièces instrumentales les plus connues de Bach. Le compositeur a commencé par transposer l'original de mi en majeur, qu'il a confié à la main droite de l'organiste; et il a enrichi son propre texte en déployant les basses et les lignes contrapuntiques qui ne sont que sous-entendues, implicites dans le texte pour violon seul, réalisant ainsi un véritable allegro concertant. Orchestration brillante : trois trompettes, deux hautbois, timbales, cordes et continuo, avec partie d'orgue concertant entièrement rédigée. Ce mouvement offre un éloquent exemple de l'introduction à l'orgue du style de l'écriture pour instrument à cordes, avec notamment sa plasticité mélodique et sa technique propre du bariolage.

    Concerto en ré mineur BWV 1059a
    L'histoire de cette œuvre aujourd'hui inconnue des mélomanes dit bien à quel patient travail d'enquête se sont livrés les musicologues. Parmi les nombreux concertos écrits par Bach durant son séjour à Coethen et en partie perdus, il en est un pour violon ou hautbois resté introuvable mais dont le compositeur rédigea une transcription pour clavecin et cordes en mineur (BWV 1059). Nouveau malheur : si le manuscrit de cette transcription nous est bien parvenu, il s'interrompt au bout de neuf mesures... Or, ces mesures sont exactement celles du début de la sinfonia introductive de la cantate BWV 35 de 1726, pour orgue concertant avec trois hautbois et cordes. Tout permet donc de penser que, comme à l'habitude, la suite de la sinfonia reprend tout le premier mouvement du concerto. Dès lors, n'est-il pas tentant de chercher à retrouver les deux autres mouvements perdus ? La cantate nous y invite : l'aria d'alto qui suit la sinfonia, un adagio rêveur en la mineur (ton relatif de ), exige également la participation d'un orgue concertant, de même que la sinfonia, presto, qui ouvre la deuxième partie de la cantate, à nouveau en mineur. Et voici réunis les trois mouvements d'un concerto parfaitement cohérent, offrant toutes les garanties souhaitables - et de Bach à l'état pur.

    Concerto en ré majeur BWV 1053a
    A nouveau, l'original de cette œuvre est un concerto pour flûte ou pour hautbois de l'époque de Coethen aujourd'hui perdu. Mais la transcription pour clavier qu'en fit Bach est cette fois bien connue, puisqu'il s'agit du Concerto pour clavecin et cordes en mi majeur BWV 1053. Or, là encore, ses trois mouvements se retrouvent dans des cantates d'église. Transposé de mi en , le premier allegro sert de sinfonia d'ouverture à la cantate BWV 169. dans une instrumentation étoffée de trois hautbois, tandis que le deuxième mouvement génère le second air d'alto de la cantate, à présent dans le ton funèbre de si mineur pour dérouler en sicilienne sa poignante déploration sur les mots «Meurs en moi, meurs en moi, monde !». Quant au finale du concerto pour clavecin, ce n'est pas dans cette cantate qu'on le rencontre, mais dans une autre, BWV 49, pour hautbois, cordes et orgue concertant, exécutée deux semaines plus tard que la précédente. Cette fois, le musicien a adapté sa partition sans en modifier la tonalité. Pour reconstituer le concerto pour orgue, il convient donc de transposer en majeur cet allegro vigoureux.

    Concerto en ré mineur BWV 1052a
    Après les Brandebourgeois, c'est sans doute le plus connu des concertos de Bach, dans sa version pour clavecin et cordes. Mais sait-on que lui aussi provient d'un original perdu pour le violon ? Et que lui aussi a connu un troisième état, pour orgue et orchestre ? Bach a en effet réemployé intégralement le célèbre allegro initial pour préluder à la cantate BWV 146, toujours de 1726, «Wir mùssen durch viel Trübsal in das Reich Gottes eingehen» («A travers bien des tribulations nous devons accéder au royaume de Dieu»); il en a maintenu le ton de mineur, avec son énergie presque pathétique, et comme dans les autres transcriptions, il a, pour mieux dialoguer avec l'orgue, étoffé le dispositif instrumental de trois hautbois (ou plus précisément, deux hautbois et une taille, ou hautbois da caccia, l'ancien cor anglais en fa). Le chœur qui, dans la cantate, suit cette sinfonia est à son tour adapté de l'adagio du concerto. Quant au finale, on n'en connaît pas de transcription pour orgue et orchestre de la main de Bach; mais une note du compositeur indique qu'il l'avait prévue comme sinfonia liminaire pour sa cantate «Ich habe meine Zuversicht» («J'ai placé ma confiance en mon Dieu fidèle») BWV 188 de 1728, pour hautbois, cordes et orgue obligé. La partition de cette œuvre a été éparpillée en feuillets séparés, et on ne la connaît que très incomplètement; mais la précieuse recommandation de Bach incite assurément à lui obéir pour compléter le concerto !"


    Jacques

  2. #102
    Membre Avatar de Nicolas TOUSSAINT
    Date d'inscription
    octobre 2007
    Messages
    715
    Jacques, cet album fait partie du dernier coffret ( en 3 CDs ) de l'intégrale J-S BACH par André ISOIR.

    Nicolas


    <<Ce monde ne fait que rêver, il approche de sa fin.>>
    François RABELAIS

  3. #103
    En attente de confirmation
    Date d'inscription
    février 2008
    Messages
    6 885
    Citation Envoyé par Jacques Voir le message
    Le Concerto en ré mineur BWV 1052 a toujours compté parmi mes préférés ... J'en ai donc plusieurs versions, avec comme instrument soliste un clavecin, ou un piano moderne, ou même un violon (dans ce dernier cas, j'ai l'enregistrement réalisé pour Chandos en avril 1992 par Simon Standage et le "Collegium Musicum 90").

    Mais quand c'est l'orgue qui est soliste, comme ici, c'est vraiment très impressionnant
    On ne saurait que vous suivre. Les pratiques musicales du XVIII° montrent d'ailleurs sans ambiguïté que transposer les oeuvres pour des instruments divers était monnaie courante, et qu'alors personne ne se récriait. Alors que maintenant les tenants rigides de l'authenticité (??) sont plus XVIII° que les gens du XVIII° eux-mêmes ! On se -enfin, je me marre ...
    Tenez, le CBT par Zhu Xiao Mei ... moi, j'ai succombé ...

  4. #104
    Modérateur Avatar de lebewohl
    Date d'inscription
    octobre 2007
    Localisation
    Paris
    Messages
    9 777
    De même j'ai cru comprendre qu'ils n'étaient pas strictement fixés sur un diapason particulier ; diapason de chambre ou d'église, diapason de l'orgue local, cela m'a l'air assez compliqué et je serais preneur d'explications claires sur l'évolution du diapason, mais il n'était pas plus fixé au la 415 qu'au la 440 (ou plutôt 442...) d'aujourd'hui/

  5. #105
    Membre Avatar de Jacques
    Date d'inscription
    avril 2008
    Localisation
    Lausanne (Suisse)
    Messages
    2 782
    Merci, Nicolas , d'avoir fourni cette information (que j'ignorais) concernant l'intégrale d'André Isoir.

    Merci également, The Fierce Rabbit et Lebewohl , d'avoir rappelé des faits (relatifs aux pratiques musicales du XVIIIème siècle) qu'on a un peu trop tendance à oublier de nos jours.

    Je viens d'ailleurs de remettre la main sur cet enregistrement, fort agréable à écouter, où le King's Consort n'a pas hésité à transposer pour petit ensemble instrumental (violon, alto, violoncelle, hautbois, théorbe et clavecin, ce dernier en alternance avec un orgue positif) les Six Sonates en Trio BWV 525-530 que J. S. Bach avait écrites à l'intention de son fils Wilhelm Friedmann, les destinant à l'orgue seul :



    Robert King s'en explique longuement dans la brochure jointe à l'album, signalant - parmi d'autres exemples - que Bach avait notamment lui-même transposé pour hautbois d'amour, viole de gambe et basse continue l'Adagio-Vivace de la Sonate en mi mineur BWV 528 pour l'inclure dans sa Cantate BWV 76 ("Die Himmel erzählen die Ehre Gottes") .

    Jacques

  6. #106
    Modérateur Avatar de lebewohl
    Date d'inscription
    octobre 2007
    Localisation
    Paris
    Messages
    9 777
    Citation Envoyé par Jacques Voir le message
    En revanche, le couplage Poulenc/Bach de ce CD, lié au numéro de mai 2010 de la revue britannique BBC Music Magazine, me paraît bien plus inhabituel (encore que ce disque ait été conçu, d'après cette revue, en hommage à Wanda Landowska qui contribua beaucoup à la "résurrection" du clavecin dans les années 1920 -- cf. aussi le Concerto de Manuel de Falla) :




    L'écoute de ce disque m'a donné l'impression que le jeune claveciniste et organiste d'origine iranienne Mahan Esfahani, dans l'une et l'autre de ces oeuvres (il joue la Partita No 4 BWV 828 de J. S. Bach sur une copie d'un clavecin Michael Mietke de 1704), faisait fort bonne figure face à la concurrence .

    Et bien que cela sorte du sujet du fil (mais pas de ce post ), j'ai même trouvé que sa version du Concert Champêtre de Poulenc (enregistrée live le 24 février dernier avec le BBC National Orchestra of Wales dirigé par Martyn Brabbins) était l'une des meilleures qu'il m'ait été donné d'entendre.

    Jacques
    Il m'a un peu surpris au début, ce Concert Champêtre, notamment par certains tempos ; mais on entend des choses qu'on n'entend pas usuellement, et je me demande si, en fait, ma surprise ne venait pas du fait que c'était la première fois que j'entendais ce concerto joué hors tradition (toutes les autres versions que j'ai entendues ressemblaient, peu ou prou, dans l'ambiance générale et le style sinon dans les détails, à la version "première", je crois, celle de Georges Prêtre et Aimée van de Wiele)

  7. #107
    Membre Avatar de Jacques
    Date d'inscription
    avril 2008
    Localisation
    Lausanne (Suisse)
    Messages
    2 782
    Citation Envoyé par lebewohl Voir le message
    Il m'a un peu surpris au début, ce Concert Champêtre, notamment par certains tempos ; mais on entend des choses qu'on n'entend pas usuellement, et je me demande si, en fait, ma surprise ne venait pas du fait que c'était la première fois que j'entendais ce concerto joué hors tradition (toutes les autres versions que j'ai entendues ressemblaient, peu ou prou, dans l'ambiance générale et le style sinon dans les détails, à la version "première", je crois, celle de Georges Prêtre et Aimée van de Wiele)
    Bonsoir Lebewohl .

    C'est assez exactement ce que j'ai ressenti moi-même (une interprétation "hors tradition"), et j'ai eu au début la même surprise que vous.

    Mais pour une raison ou pour une autre, j'ai eu très vite le sentiment qu'il s'agissait, du moins à mes oreilles, d'une bonne surprise (sans pour autant que cette version s'impose à moi comme étant "la meilleure" dans l'absolu, mais seulement "l'une des meilleures" -- sur le moment, j'avais encore dans l'oreille la version Koopman, belle mais plus traditionnelle, et j'avoue lui avoir préféré celle enregistrée sur ce disque inattendu) .

    Jacques
    Dernière modification par Jacques ; 07/05/2010 à 00h07.

  8. #108
    Membre Avatar de Jacques
    Date d'inscription
    avril 2008
    Localisation
    Lausanne (Suisse)
    Messages
    2 782
    Tout le monde (ou presque) connaît ce célèbre et très authentique portrait de J. S. Bach peint en 1746 par Elias Gottlob Haussmann :





    On est moins sûr, en revanche, que le personnage (tenant un violoncelle piccolo) représenté avec trois de ses fils sur ce joli tableau attribué à Balthasar Denner et conservé à la Bachakademie de Stuttgart soit bien le Cantor :



    Beaucoup le pensent cependant ... Et si tel est le cas, les trois fils en question pourraient bien être, de gauche à droite : 1/ Johann Christoph Friedrich ou Johann Christian (?); 2/ Carl Philipp Emanuel; 3/ Wilhelm Friedemann.


    Jacques

  9. #109
    Membre Avatar de Tiomkin
    Date d'inscription
    octobre 2007
    Localisation
    Paris
    Messages
    298
    What is a counterpoint?

    Un exemple à travers la petite fugue en sol mineur BWV 578:

    (ce n'est pas du clavecin, désolé).

  10. #110
    Membre Avatar de Jacques
    Date d'inscription
    avril 2008
    Localisation
    Lausanne (Suisse)
    Messages
    2 782
    Citation Envoyé par Tiomkin Voir le message
    (ce n'est pas du clavecin, désolé).
    Pour moi, c'est sans importance : ça n'enlève rien à l'aspect fascinant de cette vidéo (je n'en avais encore jamais vu comme celle-ci) .

    Jacques

  11. #111
    - Avatar de mah70
    Date d'inscription
    novembre 2007
    Localisation
    Saint-Julien-Molin-Molette
    Messages
    6 277
    Qu'est-ce qu'un canon quand ce n'est pas un gros machin qui tire des boulets ?

    Dailymotion - Norman Mc Laren - Canon (1963) - une vidéo Cinéma

    ... une explication de l'excellent Norman McLaren, if you please

    La seule certitude que j'ai, c'est d'être dans le doute. (Pierre Desproges)

  12. #112
    Membre Avatar de hideux67
    Date d'inscription
    octobre 2007
    Localisation
    Fès
    Messages
    1 250
    Le Cantor a composé aussi (à l'époque de Coethen principalement) quelques chefs-d'oeuvre pour la flûte traversière : la Partita pour flûte solo BWV 1013, ainsi que des sonates accompagnées (par le clavecin seul ou une basse continue avec - généralement - un violoncelle en plus), les Sonates pour flûte BWV 1020 et 1030 à 1035.

    S'agissant de ces dernières, une partie de la
    BWV 1032 a hélas été perdue et a dû être reconstituée (en l'occurrence par Alfred Dürr). Deux sont en outre d'authenticité douteuse : la BWV 1020 (qu'on estime parfois "trop galante" pour avoir été composée par J. S. Bach) et la BWV 1031 (avec sa célèbre "Sicilienne", qui pourrait bien être de la main de C.P.E. Bach).

    Après Koopman jouant le concerto champêtre de Poulenc, voici un autre artiste jouant, hors de son répertoire traditionnel, la sonate pour flûte et basse continue en fa majeur BWV 1035, joué par le plus viennois (des interprètes de la 1ère école ) des flûtistes à bec :



    Ben oui, Friedrich Gulda jouant une flûte à bec alto ET s'accompagnant au clavicorde (en re-recording), la basse continue étant tenue par le gambiste Ernst Knava.

  13. #113
    Membre Avatar de hideux67
    Date d'inscription
    octobre 2007
    Localisation
    Fès
    Messages
    1 250
    Je reviens quant à moi sur un sujet dont il a déjà été largement débattu, soit l' "éternelle" question de savoir si c'est le clavecin ou le piano qu'il faut préférer pour jouer l'oeuvre de Bach pour clavier (l'orgue étant bien sûr mis à part).


    Après nous avoir légué une mémorable intégrale du clavier bien tempéré au piano en 1972-1973 (pour MPS et diffusé par BASF, Philips et aujourd'hui Decca) :



    ainsi que diverses oeuvres de Bach chez Decca (en début de carrière) et Andante (Fantaisie Chromatique et Fugue) au piano toujours :



    Gulda nous propose en 1977/1978 des interprétations des préludes et fugues n°20 en la mineur du livre II et n°1 en ut majeur du livre I, de la Fantaisie Chromatique et Fugue et de la sarabande en sol mineur au clavicorde :



    Gulda voulait simplement entendre comment sonnait la musique de Bach sur un instrument qui se trouvait dans la maison de Bach. Et il faut dire que le résultat est remarquable de lyrisme sans chichi et de fantaisie.

  14. #114
    En attente de confirmation
    Date d'inscription
    février 2008
    Messages
    6 885
    Je reviens quant à moi sur un sujet dont il a déjà été largement débattu, soit l' "éternelle" question de savoir si c'est le clavecin ou le piano qu'il faut préférer pour jouer l'oeuvre de Bach pour clavier (l'orgue étant bien sûr mis à part).
    1 - Il n'y a pas à 'préférer' le clavecin au piano, ou vice versa. Il y a des interprétations au clavecin à ch*** (pour diverses raisons) et des interprétations au piano également à ch*** (pour des raisons similaires, ou autres). Je donne volontiers 10 fois M/Mme XXX au clavecin contre dans les mêmes oeuvres une fois Richter ou Schnabel ou Koroliov ou Kempff, ou ... Gulda (pour ne citer qu'eux), ou 10 fois M/Mme YYY au piano contre une fois Staier ou Rannou (pour ne citer qu'eux) au clavecin.
    2 - L'orgue est certes assez spécifique et quasi irremplaçabe pour certaines oeuvres. Mais là aussi, je donne 10 fois M/Mme WWW à 'orgue pour une fois Kempff (bis) ou Weissenberg voire Grimaud (pour ne citer qu'eux) au piano pour 10 fois M/Mme ZZZ à l'orgue.

  15. #115
    Administrateur Avatar de Philippe
    Date d'inscription
    octobre 2007
    Localisation
    Jemappes / Valencia
    Messages
    8 846
    Citation Envoyé par The Fierce Rabbit Voir le message
    1 - (...) Je donne volontiers 10 fois M/Mme XXX au clavecin contre dans les mêmes oeuvres une fois Richter ou Schnabel ou Koroliov ou Kempff, ou ... Gulda (pour ne citer qu'eux), ou 10 fois M/Mme YYY au piano contre une fois Staier ou Rannou (pour ne citer qu'eux) au clavecin.
    2 - L'orgue est certes assez spécifique et quasi irremplaçabe pour certaines oeuvres. Mais là aussi, je donne 10 fois M/Mme WWW à 'orgue pour une fois Kempff (bis) ou Weissenberg voire Grimaud (pour ne citer qu'eux) au piano pour 10 fois M/Mme ZZZ à l'orgue.
    Avis ! Avis ! Avis ! -> y a-t-il un mathématicien sur le forum ?

    (pourra se rendre utile aussi pour le calcul des intégrales ... )


    ( : TFR )

  16. #116
    Modérateur
    Date d'inscription
    mars 2008
    Messages
    1 912
    moi je n'échangerais pas mon paquet de Bonux contre deux barils de chorals (de choros peut-être...)

  17. #117
    Membre Avatar de Couack
    Date d'inscription
    octobre 2007
    Localisation
    Gdańsk
    Messages
    2 056
    Citation Envoyé par The Fierce Rabbit Voir le message
    1 - Il n'y a pas à 'préférer' le clavecin au piano, ou vice versa.
    Ca va sûrement vous étonner mais je pense l'inverse

    Le piano est physiquement inadapté à la musique de Bach, comme j'ai déjà tenté (vainement) de le démontrer - post 12 & sq. Un quatuor de cuivres ou de saxophones rend déjà cette musique avec beaucoup plus de fidélité.

    A ceci s'ajoute le problème de la formation romantique des pianistes qui passent des journées dans les conservatoires, et plus tard dans les studios à jouer des compositeurs romantiques et post romantiques. D'où les aberrations diverses qu'on entend dans quasiment toutes les interprétations de Bach au piano : legatos, pédales, effets dynamiques, variations de tempos intempestives etc, tout un arsenal d'effets qui, à mon sens, parasite cette musique.

    Evidemment on peut écouter Bach au piano mais ce ne sera jamais qu'un ersatz romantisé, certainement plus séduisant pour les néophytes que le son d'un clavecin ou d'un orgue. C'est l'unique avantage que j'y voie : celui de la vulgarisation de l'oeuvre. Et sans doute Bach est-il populaire aussi grâce au fait que des quantités de pianistes, par ailleurs brillants, ont donné au public l'illusion que Bach était un contemporain de Schumann.

    C'est une comparaison que j'ai déjà faite mais je vous la ressers pour l'occasion car elle me semble parlante : si on s'avisait de jouer Chopin ou Beethoven au clavecin ça paraîtrait grotesque et profondément débile à tout le monde, mais quand on proteste parce qu'on joue Bach au piano on provoque immédiatement des cris d'indignation. Allez comprendre.
    lokoobooniirabootooaŕaiaikaalteelok onanenaŕ[-]ekaa?iiśiinkoolobooiiteerobaarebeet easiioonii

  18. #118
    Administrateur Avatar de Philippe
    Date d'inscription
    octobre 2007
    Localisation
    Jemappes / Valencia
    Messages
    8 846
    Je ne voudrais surtout pas avoir l'air de répondre à la place de TFR, il le fera sûrement lui-même et sans nul doute bcp mieux que je ne pourrais le faire moi-même si je le voulais, mais je pense que lorsqu'il dit "Il n'y a pas à 'préférer' le clavecin au piano, ou vice versa" - une opinion que je partage - c'est qu'à mon sens nous n'avons pas à nous positionner sur les choix interprétatifs des uns et des autres même si ceux-ci peuvent paraître hors-propos à d'aucuns. Je vais essayer de m'expliquer :

    Nous situons notre action par rapport à des mouvements de l'histoire qui sont généralement qualifiés d' «événementiels » ; autant dire que notre action individuelle sur l'histoire est quasi négligeable. Des interprétations très typées comme celles de Karl Richter par exemple dans les cantates de Bach, sont aujourd'hui méprisées par la plupart des connaisseurs de ce corpus. Pourtant des générations entières ont appris à connaître - et à aimer - les cantates de Bach grâce à Richter.
    Richter ne disposaient sûrement pas, à son époque, des informations musicologiques qui auraient (peut-être) pu l'aider à fournir une interprétation plus "fidèle" de ces oeuvres ; mais il connaissait Bach et il a livré des cantates une lecture qui a "compté". Son travail est éminemment respectable, il s'est simplement approprié une oeuvre qui n'était plus vivante que par les écrits de Bach qui nous sont parvenus, et lui a rendu vie. Je pourrais m'arrêter là : un interprète est un donneur de vie.

    Mais on me rétorquera vite fait qu'un interprète quelconque se doit de tirer les leçons de l'histoire, et même si mes connaissances en musicologie sont médiocres, j'ai bien compris que l'argumentation consistant à dévaluer les interprétations de Bach au piano sont pertinentes
    Si j'étais moi-même musicien, je n'en tirerais cependant aucune leçon et surtout aucune leçon de conduite ; mon choix, alors, se porterait plutôt sur ma propre lecture (ou ma propre vision, si tu veux) de l'oeuvre envisagée. Si tel eût été mon choix d'interpréter Bach au piano comme l'a fait Barenboim alors que Hantai fournissait à peu près à la même époque des interprétations remarquables des mêmes oeuvres au clavecin, hé bien je me dis que cela ne peut résultat que d'un choix délibéré, qui est celui de l'interprète, donneur de vie, créateur. Toute position de principe consistant à utiliser des critères autres que ceux, librement consentis et en toute connaissance de cause, est discutable, car elle s'oppose à l'idée (que je chéris) selon laquelle chacun est libre de ses choix. Que ces choix soient critiqués étant évidemment un autre problème !

    Je relis toujours avec autant de plaisir ces topics du forum qui ont vu s'affronter, parfois avec vigueur, les tenants d'une interprétation que je qualifierais d' « ancienne » (référence à la querelle des Anciens et des Modernes) à ceux d'une interprétation moderne, "revisitée" (je me souviens en particulier de cette discussion sur le Roi Roger par Warlikowski) : je n'ai bien entendu pas vu cette représentation, et non seulement parce que je sors peu de chez moi, mais surtout à cause de l'éloignement géographique, mais j'aurais aimé voir "ça" J'aurais peut-être aimé, peut-être pas ; mais jamais je n'aurais mis en cause le travail du metteur en scène, parce que c'est un travail de créateur. Tout ce qu'on peut dire après - les critiques, les conversations de couloir, même les discussions s'y rapportant sur un quelconque forum - c'est secondaire (au sens où "ça vient ensuite"). On en a parlé, et l'Histoire (cette fois, avec un grand H) retiendra peut-être cet épisode dans la connaissance qu'ont, un jour, eue les hommes de Szymanowski.
    Il en va de même pour Bach. Nous avons eu Richter, nous avons eu Fischer. Et alors ? Est-ce que c'est "mal" ? est-ce que c'est mal qu'un interprète adorant tant Bach qu'il se permette de fredonner en le jouant ? est-ce que c'est mal de mettre son immense talent (de pianiste) pour servir un immense génie (de compositeur) ?
    J'aurais bien envie de m'interroger, mais pour moi, la réponse ne fait aucun doute : c'est non. C'est très bien, au contraire parce que c'est de la vie qui se construit, parce que c'est l'oeuvre qui revit sous les doigts de "son" interprète, parce que l'interprète tire un plaisir immense à rendre cette vie, parce qu'il sait aussi que l'auditeur en tirera lui aussi un plaisir esthétique.
    On n'a donc pas à "préférer" le piano ou le clavecin pour Bach. On a juste à l'écouter, à se laisser enchanter. Enfin, bon, je parle pour moi, évidemment. Car c'est de cette manière que j'aime la musique, une manière que je revendique, et que je ne cherche pas à imposer aux autres

    J'ajouterai pour terminer que je respecte infiniment tout discours pouvant m'aider à améliorer ma connaissance d'une oeuvre ou d'un compositeur. L'affectif n'exclut pas le rationnel

  19. #119
    Membre Avatar de Fou des chutes
    Date d'inscription
    octobre 2007
    Messages
    389
    Citation Envoyé par Couack Voir le message

    C'est une comparaison que j'ai déjà faite mais je vous la ressers pour l'occasion car elle me semble parlante : si on s'avisait de jouer Chopin ou Beethoven au clavecin ça paraîtrait grotesque et profondément débile à tout le monde, mais quand on proteste parce qu'on joue Bach au piano on provoque immédiatement des cris d'indignation. Allez comprendre.

    Pas à tout le monde, il paraît. Et le résultat semble assez convaincant.


    Mais, vous allez dire, c'est une mazurka.

  20. #120
    Membre Avatar de Couack
    Date d'inscription
    octobre 2007
    Localisation
    Gdańsk
    Messages
    2 056
    Citation Envoyé par Fou des chutes Voir le message
    Pas à tout le monde, il paraît. Et le résultat semble assez convaincant.
    Ca pour une trouvaille....
    lokoobooniirabootooaŕaiaikaalteelok onanenaŕ[-]ekaa?iiśiinkoolobooiiteerobaarebeet easiioonii

+ Répondre à la discussion
Page 6 sur 8 PremièrePremière ... 4 5 6 7 8 DernièreDernière

Informations de la discussion

Utilisateur(s) sur cette discussion

Il y a actuellement 1 utilisateur(s) naviguant sur cette discussion. (0 utilisateur(s) et 1 invité(s))

     

Règles de messages

  • Vous ne pouvez pas créer de nouvelles discussions
  • Vous ne pouvez pas envoyer des réponses
  • Vous ne pouvez pas envoyer des pièces jointes
  • Vous ne pouvez pas modifier vos messages