Envoyé par
Musinf
Bonjour à tous,
Je reviens sur ce post passionnant que j'ai abandonné depuis plusieurs mois. Il est intéressant de voir comment le sujet initial a digressé autour d'une comparaison interprétative de la fameuse Méditation de Thaïs. Ivry Gitlis d'un côté, et beaucoup d'autre de l'autre. Ivry serait enchanté de cela, j'ai eu accès il y a quelque temps aux archives de l'INA et dans une émission télévisée des années 60, une charmante journaliste demande à Ivry s'il ne joue QUE de la musique classique : "Comment ça LA musique classique, cela voudrait-il dire qu'il n'y a qu'une seule musique ? Si c'est le cas, c'est bien triste !" (je résume évidemment).
Ivry ne fait pas l'unanimité, pas besoin de proser sur ce sujet. Seulement, je suis toujours intéressé par les septiques. J'ai découvert avec les années que les pires détracteurs d'Ivry étaient ceux qui le connaissaient le moins. Récemment, j'ai invité un grand "septique" chez moi pour lui proposer une visite de la carrière d'Ivry de mon plus vieil enregistrement (1949) au plus récent... Il a vite changé d'avis le pélo ! J'étais bien content.
E.D., je reviens sur ton propos concernant le style "tzigane" d'Ivry. Je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi. J'ai la conviction d'Ivry est au-delà de cela. Son parcours avec un Flesch, Thibaut et Enesco lui ont donné les outils comprendre son instrument et c'est seul qu'il a trouvé comment rompre les amarres avec la gravité ce qui fut et est toujours son défit quotidien. Chez Ivry, tout est tombée de poids, tout est recherche de détente. Tzigane n'est pas le mot juste, romantique l'est davantage.
En ce moment, je suis reparti dans la sonate pour violon seul de Bartok enregistré par Ivry Gitlis. Ça fait un moment que je dis qu'il y a ceux qui essaye de le jouer... et celui qui l'a fait...