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Discussion: Bartok

  1. #121
    Membre Avatar de Jacques
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    "(...) une musique qui me tient fort à coeur depuis l'enfance. Ces trois concertos figurent parmi les exemples les plus saisissants des diverses périodes de Bartók, chacune avec ses splendeurs et ses défis exceptionnels, et ils sont d'une extrême difficulté, à la fois musicalement et techniquement, mais incroyablement gratifiants, chacun montrant une facette très différente de l'une des plus grandes voix musicales de tous les temps." -- James Ehnes

    Voilà bien une déclaration (dont je me suis permis de souligner la fin) qui tranche radicalement avec ce que pensait Glenn Gould, musicien canadien lui aussi, plus illustre encore, mais qui détestait et méprisait Bartók.

    ------------

    Il y avait longtemps que j'attendais Ehnes dans ce répertoire, pressentant que son sens inné du lyrisme, la pureté exceptionnelle de son archet et sa virtuosité sans faille pourraient y faire merveille.

    Or, le moins que je puisse dire est que j'ai été comblé par le disque ci-dessous, une parution récente que j'ai eu le plaisir d'écouter aujourd'hui même et qui répond parfaitement à mes espérances (à côté de l'image de l'album, une photo de Bartók tirée de la brochure jointe) :



    Sur ces versions (des deux concertos pour violon et de celui pour alto réunis en un seul disque, ce qui n'est pas si fréquent), je signale à toutes fins utiles deux critiques : l'une en français, l'autre en anglais.

    Jacques

  2. #122
    Modérateur Avatar de lebewohl
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    Ah merci, Jacques! C'était dans mes projets d'acheter ce disque (et celui des concertos pour piano dans la même collection), vous allez achever de me convaincre!
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

    Montaigne

  3. #123
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    Je me suis demandé s'il ne fallait pas mettre ce message sur le fil consacré à James Ehnes, section "Violon", plutôt qu'ici ()... Mais comme j'ai déjà procédé ainsi avec le disque signalé au post 121 ci-dessus, j'en fais de même, finalement, avec cette nouveauté au minutage généreux (enregistrements de mai et juin 2011, disponibles depuis quelques jours seulement) :



    Cette parution confirme qu'Ehnes aime beaucoup Bartók. Et comme le laisse supposer la mention "Volume 1" sur l'album, il semble bien qu'il enregistrera tout ce que le compositeur hongrois a écrit pour son instrument (en tout cas avec accompagnement de piano, mais je doute qu'il néglige la Sonate pour violon seul de 1944).

    J'avoue que je ne possédais encore aucun enregistrement des deux Sonates pour violon et piano (de 1921 et 1922), ni des versions originales, pour la même formation, des deux Rhapsodies de 1928. Ce disque est donc venu combler une lacune de ma collection.

    Cela dit, le violon très pur, très apollinien d'Ehnes convient-il bien à cette musique, et ne faut-il pas, dans un tel répertoire, lui préférer un instrument plus robuste, plus corsé (comme celui, par exemple, de Barnabás Kelemen dans les versions avec orchestre des Rhapsodies parues en 2010 chez Hungaroton) ?

    C'est une affaire de goût personnel. On ne peut toutefois nier, je crois, que le violoniste canadien exécute ce programme de main de maître (). En outre, la beauté des sons qu'il tire de son instrument (un Stradivarius "Marsick" de 1715, comme d'habitude) pourrait bien convaincre les auditeurs qu'effarouchent encore les relatives "âpretés" des deux Sonates.

    Jacques
    Dernière modification par Jacques ; 08/01/2012 à 18h16.

  4. #124
    Membre Avatar de Jacques
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    Je résume tout d'abord mes deux précédents messages sur ce fil (ils remontent à plus d'un an) : de Bartók, James Ehnes avait déjà enregistré pour le label Chandos les deux Concertos pour violon et le Concerto pour alto, ainsi qu'un "Volume 1" consacré aux "oeuvres pour violon et piano" comprenant notamment les deux Sonates (1921 et 1922) et les deux Rhapsodies (1928).

    Or, ce "Volume 1" vient d'être complété par un "Volume 2" (ce qui porte à trois le nombre de disques voués à Bartók par le violoniste canadien), où figurent la Sonate pour violon seul (1944 - édition réalisée en 1947 par Yehudi Menuhin), la Sonate pour violon et piano BB 28 (une oeuvre de jeunesse composée en 1903 et encore marquée - surtout son premier mouvement - par l'influence de Brahms) et trois suites de pièces destinées à l'origine au piano seul mais réécrites plus tard pour violon et piano avec le concours actif de l'auteur : Chansons folkloriques hongroises (neuf pièces tirées en 1931 par Tivadar Országh du recueil Pour les enfants), Airs folkloriques hongrois (sept pièces tirées du même recueil en 1926/27 par Joseph Szigeti) et Danses populaires roumaines (transcription par Szigeti en 1925/26 de la célèbre suite pour piano seul).

    Ce nouveau disque se présente ainsi :




    Cela dit, je n'ai rien de bien particulier à ajouter à son sujet...

    Sinon que je l'ai écouté tout à l'heure et qu'il m'a semblé aussi remarquable que les deux précédents ().

    Jacques

  5. #125
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    Citation Envoyé par Jacques Voir le message
    ... où figurent la Sonate pour violon seul (1944 - édition réalisée en 1947 par Yehudi Menuhin), l
    Bonjour,

    Cette partition est redoutable, écrite à la fin de la vie de Bartok. Est ce que quelqu'un peut citer avec certitude quel enregistrement existant utilise l'édition originale (avec les quarts de tons) non-touchée par Menuhin ?

    Bruno

  6. #126
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    Bonsoir Bruno ().

    En l'état, je ne peux malheureusement pas vous fournir le renseignement souhaité (existence d'un enregistrement de la version "originale" de la Sonate pour violon seul de Bartók).

    Pour information et à toutes fins utiles, je me permets toutefois de reproduire ci-après le texte, figurant dans la brochure jointe à son disque, où James Ehnes explique pourquoi son choix s'est porté sur "l'édition Menuhin" :


    "Le manuscrit de Bartók de la Sonate pour violon seul contient plusieurs courts passages dans le finale qui demandent au violoniste de jouer des quarts et des tiers de tons. Il diffère sur ce point, et sur plusieurs autres détails, de la première partition publiée (1947), préparée par Yehudi Menuhin qui avait créé l'oeuvre en novembre 1944. Il me semble que ces micro-intervalles, bien qu'intéressants, ne «sonnent» pas comme on pourrait s'y attendre en théorie; ils me donnent l'impression de créer une confusion pour l'oreille dans une pièce qui dépend si profondément d'une parfaite intonation dans le contexte d'une gamme chromatique traditionnelle. Je pense également que les preuves fournies par la chronologie donnent raison à l'édition de Menuhin.

    Bartók souleva la question des micro-intervalles pour la première fois dans une lettre à Menuhin datée du 21 avril 1944. Il écrit : «Ils ne constituent pas un élément 'structurel' et – en conséquence – peuvent être éliminés», et ajoute : «Le mieux serait que je puisse écouter les deux versions, et ensuite décider si cela vaut la peine d'utiliser ces 1/4 de tons».

    Dans une lettre à son fils Peter datée du 31 octobre 1944, Bartók décrit une soirée passée chez les Menuhin pendant laquelle Yehudi Menuhin joua la Sonate; ils «en discutèrent pendant près de quatre heures» et découvrirent qu'il y avait «beaucoup de choses à corriger (de mon point de vue)». La question des micro-intervalles fut certainement évoquée ce soir-là. Dans une autre lettre adressée à Peter le 5 décembre 1944, à peine plus d'une semaine après la création par Menuhin, Bartók déclara que le jeu du violoniste avait été «excellent». Comme le montre son édition et ses enregistrements, Menuhin joua la version sans les micro-intervalles.

    À partir du manuscrit autographe de son père, Peter Bartók publia une édition de la Sonate en 1994 qui inclut les micro-intervalles ainsi que plusieurs modifications mineures soulignées par Bartók dans une lettre à Menuhin datée du 30 juin 1944 (mais que Bartók ne nota pas sur le manuscrit). Cependant, elle ne tient pas compte des changements que Bartók aurait préférés à l'issue de sa correspondance ultérieure et de ses rencontres avec Menuhin. Pour toutes ces raisons, je crois que l'édition de Menuhin présente de plus près les intentions finales du compositeur."


    Jacques
    Dernière modification par Jacques ; 19/01/2013 à 20h23.

  7. #127
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    Merci Jacques pour ces précisions.

    Pour moi Bartok a été clairement influencé par Menuhin et n'a pas voulu pas contrarier ce dernier. Si l'écriture en quart de ton était un élément novateur et je ne pense pas que Bartok l'a introduit de façon gratuite.



    Dans ces vidéos du 4e mouvement Presto (placez le curseur vers 28 minutes), il me semble que Mullova joue la version Menuhin ½ ton



    tandis que Isabelle Faust joue la version originale ¼ de ton



    Adrian Adlam (attention l’agressivité) revendique le ¼ de ton. On voit bien qu’il réaccorde le violon 2 fois pendant le mouvement


    La question : à quoi sa sert la pièce utilisé par Parvavrami su le chevalet au même moment ? Une sorte de sourdine ?



    Bruno

  8. #128
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    Merci beaucoup, Bruno (), d'avoir fourni ces divers exemples.

    S'agissant de l'écriture en quarts de tons, je connaissais son usage par Ernest Bloch (Quintette No 1 avec piano, 1923) et par Georges Enesco (Sonate pour violon et piano No 3, 1926, et opéra Oedipe, 1923/30). Mais je n'avais encore jamais entendu la version originale (1944) de la Sonate pour violon seul de Bartók, où cette technique est utilisée aussi.

    C'est donc une très intéressante découverte sonore que vous m'avez permis de faire.

    Quant à la pièce sur le chevalet du violon de Tedi Papavrami (4ème vidéo), j'avoue ne pas savoir non plus à quoi elle sert exactement ()...

    Jacques

  9. #129
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    Noëls roumains


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