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Discussion: Le mot du jour

  1. #1
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    Le mot du jour

    Qui a suivi le mot du jour consacré à la stéréophonie? Pierre Charvet l'a traité en trois volets, et je n'ai pu m'empêcher de lui écrire après le deuxième: c'est que l'acception quasi-générale du terme me reste en travers de la gorge. A peu-près tout le monde croit que ce mot se confond avec la reproduction sur deux enceintes, et pourtant la notion de restitution de l'espace originel est invoquée par tous. Pierre Charvet lui-même a fort justement donné l'étymologie du mot stéréo, qui évoque un objet en trois dimensions. Or, deux reproducteurs ne suffisent pas à définir autre chose qu'un plan. Bien sûr, il y a l'écoute binaurale, mais elle joue sur une caractéristique de l'ouïe qui ne vaut qu'au casque, et a recours à un logiciel élaboré. En fait, ce procédé spectaculaire ne fait que souligner l'impasse dans laquelle on se trouve avec seulement deux enceintes, puisque ça fait des dizaines d'années qu'on sait y jouer!
    Je n'ai pas le goût de revenir à la charge auprès d'un animateur que j'apprécie beaucoup pour ses qualités pédagogiques, aussi m'en ouvré-je à vous (vous n'aviez jamais lu cette formule, hein?). Suis-je définitivement un em... pour vouloir entendre l'étagement de l'orchestre non seulement en profondeur (ce qui est possible en monophonie) et en largeur, mais aussi en hauteur? C'est mon expérience de preneur de son qui me fait insister: pour avoir entendu le flou qui frappe le doigté des cornemuses quand les mircos sont placés en hauteur, j'estime que ça a aussi son importance dans la vraie Haute-Fidélité. Au nom de quoi impose-t-on un écrasement de la perspective en hauteur de la scène sonore? Je crains que, en fait, ce soit l'habitude prise par les preneurs de son de capter les instruments par le haut qui les met face à une impasse, et ça les énerve qu'un quidam qui débarque la ramène là-dessus.
    Alors, quand vous êtes en concert, percevez-vous la timbale à la même hauteur que les cordes?
    Merci de votre attention,
    l'enquiquineur de service
    JEFF

  2. #2
    Membre Avatar de Fou des chutes
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    Mais, osé-je vous demander, n'avons-nous pas, nous humains, que deux esgourdes tout au plus ?

  3. #3
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    Citation Envoyé par Fou des chutes Voir le message
    Mais, osé-je vous demander, n'avons-nous pas, nous humains, que deux esgourdes tout au plus ?
    Cher Fou des chutes (de reins? Moi z'aussi!),

    Comment vont vos cervicales? Et votre colonne? Et vos lombes? Les genoux (cailloux...)?
    Les microphones sont-ils à égalité avec votre capacité à vous contorsionner pour suivre le n'avion qui passe dans le ciel? Look Mummy...*

    Bon, j'ai posé la question: Entendez-vous la timbale à la même altitude que les violons:
    -dans la salle de concert?
    -sur vos enceintes?
    Mais je suis taquin: sachez, mon Fou à moi (nous sommes deux), que le cerveau se sert des variations d'équilibre spectral provoquées par les mouvements du corps, voire de la tête seule (pour les ceusses qu'en ont une) pour en déduire la position d'une source sonore dans l'espace, y compris sur le plan vertical. C'est ce qui vous permet de savoir d'où viennent les Boeing(s) qui foncent sur les tours jumelles, comme en attestent certains documents fimés à ce moment-là. La stéréo à deux canaux ne permet pas de savoir si le vol du bourdon vous passe par-dessus la tête!
    CQFD
    *Qui cité-je?

  4. #4
    Membre Avatar de thierry h
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    Je me demande bien comment Saint Denis percevait les ondes sonores...


  5. #5
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    Mon cher Jeff, il est quand même possible de donner d'autres informations avec deux micros notamment dans le sens de la hauteur et surtout entre l'avant et l'arrière. Il y a bien longtemps, lorsque j'étais étudiant médecine... Je suis plus près de la retraite actuellement... Que, avec un groupe de copains nous ne le réunissions chez un marchand de hi-fi chez qui, d'ailleurs, je faisais quelques prestations pour subsister. Nous passions des soirées à tester des enceintes, des amplificateurs, des platines tourne-disques, des platines cassettes, et nous partions parfois à plusieurs en prise de son. Depuis fort longtemps, un problème chagrinait : celui de la diaphonie ; je m'explique : lorsque vous êtes au concert, votre oreille gauche entend un peu du message qui vient de droite avec un affaiblissement qui proportionnelle non seulement à l'écartement de vos deux oreilles mais aussi à la place de vos oreilles dans l'écran que fait votre tête. Il existe aussi un décalage puisque le le temps que met un son de droite pour parvenir à l'oreille gauche est plus long que pour parvenir à leur étroite : la stéréophonie à deux micros façon ORTF répondait à peu près à la première question mais pas à la seconde. Ceci dit, lorsque vous reproduisez une prise de son dans vos enceintes, si celle-ci n'a été effectuée qu'avec deux micros, l'enceinte de droite vous envoie un message qui est perçu, dans votre salon, avec vos deux oreilles et donc avec les mêmes caractéristiques que lorsque vous êtes dans la salle de concert. En fait, chez vous, votre oreille droite entend mieux ce que le micro droit a capté et l'enceinte droite vous restitue un peu la partie gauche de la salle de concert que le micro droit a capté ; vous entendez donc deux fois le message « parasite ». J'avais fait un essai avec des enceintes Rogers LS3/5 qui étaient distribuées par notre marchand et, les avait placés à raison de trois à droite et trois à gauche. Celle-ci était alimentée par trois amplis différents mais si la première enceinte de gauche avait le message de l'enregistrement du micro gauche, la deuxième enceinte à gauche avait l'enregistrement du micro droit avec une atténuation calculée à 3,5 dB et inverser en phase. La troisième enceinte recevait de nouveau le message gauche initial mais affaibli de 6 dB (bien entendu en phase électrique avec la première enceinte. Conclusion de l'écoute de différentes bandes magnétiques d'un même concert d'orgue (vous connaissez ma marotte... ) enregistrés avec plusieurs techniques de prise de son : prise de son classique de type ORTF -- prise de son avec des micros écarter de la largeur des enceintes soit environ 3,50 m, ce que défendait Cabasse et un éditeur de disques actuel -- prise de son avec le système M. S. très prisé des Anglais et des Allemands -- prise de son à quatre micros : une paire vers l'avant de cardioïdes et une paire omnidirectionnelle un peu plus écartée, orientée vers l'arrière et mélangés à la table de mixage avec une inversion de phase et un affaiblissement calculé d'environ 6 dB mais laissées à l'appréciation du preneur de son le plus souvent -- une prise de son avec une paire de micro omnidirectionnel et un disque séparateur que j'avais calculé et préparé (une marque célèbre de casques à, hélas, depuis, déposé le brevet mais je revendique cette paternité ! Un étudiant en médecine fauchée ne pouvait pas déposer un brevet...). À l'audition, nous avions à disposition, en plus, un casque électrostatique Stax. Conclusion : la prise de son qui se rapprochait le plus en restitution sur les enceintes « à récurrence » de l'audition aux casques était celle faite avec le disque séparateur ; les gens pouvaient entendre la différence de hauteur des différents plans de l'orgue : positif, grand orgue, récits et échos qui dans un orgue français baroque, sont situées à des hauteurs différentes... Vous pouvez d'ailleurs le vérifier sur les prise de son que j'ai fait à Sens de l'oeuvre de Nicolas de Grigny chez VMS. La prise de son M. S., curieusement, n'avait pas beaucoup d'air et donnait une impression d'ambiance artificielle écrasée ; une belle réverbération du lieu mais un peu comme si elle avait été ajoutée en mono par une réverbération numérique... La prise de son à quatre micros était fort belle, les plans étaient bien étagés et surtout, les informations du lieu d'enregistrement semblaient presque plus beaux que dans le lieu (on pourrait peut-être expliquer cela par la différence de phase entre les capsules microphoniques de l'avant et celles de l'arrière ; en effet il aurait été plus judicieux de mettre les capsules côte à côte mais techniquement, la réalisation de la perche et surtout de la barrette de micro n'avait pu être résolue par nos faibles moyens. La prise de son type ORTF était fort belle mais, un trou au centre (capsule cardioïdes écartées de 110° et avec un espacement qui me semble largement insuffisant (cet espacement était jugé indispensable lorsqu'il fallait graver un disque en stéréophonie dite compatible parce qu'il fallait qu'en dessous de 300 Hertz, la rotation de phrase qui aurait fait sortir le diamant du sillon soit la plus faible possible c'est-à-dire moins de 30°). Actuellement j'ai la possibilité de reproduire sur quatre canaux, chez moi ; je retrouve les mêmes différences... Je ne parle pas des prise de son multi micro qui sont parfois bien nécessaires mais je maudis sans arrêt le crétin qui a réalisé l'enregistrement en SACD du Messie de Haëndel par Nikolaus Harnoncourt au MusikVerein de Vienne. J'ai eu la chance d'écouter cette même pièce par le même ensemble et le même choeur (Arnold Schönberg) mais dirigée par un autre chef le 19 décembre 2008 dans cette superbe salle. J'ai pu voir l'installation microphonique qui pendait à demeure pour les enregistrements et notamment pour le fameux concert du nouvel an : un saupoudrage de micros Neumann KM 184 cardioïdes mais avec une paire maîtresse à peu près au-dessus de la tête du chef. Je prétends que cet seul père aurait suffi dans cette salle dont l'acoustique est rigoureusement idéale. Lorsqu'on écoute dans des conditions correctes cette version enregistrée, on ne peut qu'être gêné par l'adjonction des micros dits de présence sur les solistes qui viennent vous éclater à la figure comme un coup de zoom malencontreux par un cameraman débutant à la télé ! Cela n'ajoute rien sauf peut-être sur une mini chaîne...
    En conclusion : je rafle tous les SACD que je peux ; j'achète des cantates de Bach par la petite bande et les disques de piano enregistré par le merveilleux preneur de son de Lyrinx. J'ai d'ailleurs supprimé le caisson de basse (chez moi, je n'en ai vraiment pas besoin) et j'ai mélangé le canal central à la sortie du préamplificateur sur les voies droite et gauche : je n'ai plus de trou au centre. J'utilise, entre le préamplificateur et l'amplificateur principal des voies avant, un DSP de chez Behringer qui est souvent « amélioré » par une société bien connue de puristes de la hi-fi ; cet appareil me permet d'émettre un bruit rose et, à l'aide d'un micro étalon, de corriger les voies droites et gauches des résonances de ma pièce d'écoute. Certains bondiront parce qu'il y a une numérisation supplémentaire mais le sacrifice sur la finesse de quelques détails vaut bien l'extraordinaire récupération de la localisation que me procure cet appareil. Un test antérieur en faisant glisser une fréquence de 50 à 15 000 Hertz avec un générateur sur les deux canaux à la fois, donc au milieu des deux enceintes principales, théoriquement, devrait rester au centre. Quelle ne fut pas ma stupeur d'entendre le glissement incessant des fréquences de droite à gauche voire même de façon séparée dans les deux enceintes en même temps... Le passage du by-pass en position corrigée ramène la paix entre les deux enceintes et la fréquence glissante bien au milieu et surtout relativement homogène (sans creux ni bosse...)
    Autre conclusion : on peut donc entendre des différences d'altitude sur une prise de son stéréophonique à condition que celle-ci soit effectuée de façon a enregistré des différences de phase entre le bas, l'horizon et le plus élevé.
    Il y avait bien longtemps que je n'étais intervenu sur ce forum... J'espère que n'aurait pas été trop long...
    Bien amicalement
    Jean DUBAR

  6. #6
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    Bonsoir Jean, et welcome back!

    Cela fait deux jours que je me dis: un tel exposé force le respect, et je me dois d'y répondre... bien que je n'ai pas tout compris.
    Il faudra vraiment que j'écoute vos enregistrements, mais je dois avouer que qq chose m'échappe: si les deux enceintes se situent à la même altitude, comment diable produit-on une discrimination verticale? Car enfin, j'ai bien envisagé de placer les deux micros à des altitudes différentes (et je l'ai fait de rares fois), mais alors il faut restituer la même différence d'altitude sur enceintes, en pratique au niveau des tweeters. Et là, j'avoue que j'ai eu la flemme de surélever une de mes Ditton 66, d'autant plus que se posait le problème de la rigidité du support: à quoi ça rime si les deux enceintes ne sont pas dans les mêmes conditions?
    Rappel: l'écoute au casque pose un problème spécifique, qui est que les sources sonores apparaissent d'autant plus élevées qu'elles sont centrées. Je subodore que le procédé binaural exploite ce phénomène, mais il faut un logiciel. Et encore faut-il le maîtriser! Moi chuis pas motivé par les jeux vidéos...

  7. #7
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    Bonsoir Jeff, il me semble que ce que vous n'avez pas compris ici qu'il existe une véritable dissociation entre l'enregistrement et la reproduction. Vous aurez beau soulever vos enceintes, en mettre quatre paires etc. etc. vous n'obtiendrez rien si les informations de phases ne sont pas respectées à l'enregistrement ! Il est bien certain qu'un enregistrement de jazz en multi micro avec cinq micros pour la batterie, un au bout du saxo, la même chose pour la trompette, le violoncelle et une paire sur le piano, vous aurez une répartition horizontale et vous aurez parfois des effets de loupe acoustique lorsque l'ingénieur du son aura poussé un petit coup son potentiomètre de la table de mixage sur l'instrument qui arrive en soliste... C'est tellement tentant ! Et cela d'autant plus qu'il existe une ribambelle, dans le studio d'enregistrement, d'effets dits spéciaux (limiteur compresseur, noise gate, réverbération, ligne à retard... Etc. etc.). Je ne parle que d'une prise d'orgue à deux micros seulement. On ne peut obtenir des informations de hauteur que lorsqu'il y a un écran entre les deux micros pour que les informations de phase soient très légèrement décalées . Les très légers mouvements involontaires de la tête n'ont pas été vérifiés : pour cela, je pense qu'il faudrait prendre des auditeurs dans le noir avec un appareillage censé fixer leur tête... Quelques auditeurs ayant l'appareil qui les fixe effectivement et les autres qui les laissent libre de bouger sans qu'il s'en aperçoive vraiment... Le protocole devrait pouvoir être affiné mais les expériences de reconnaissance de violon illustre contre des violons modernes ayant été faites avec écran acoustique transparent et violoniste dans le noir ont donné des résultats suffisamment surprenants pour que les stradivarius n'arrivent pas en premier... Loin de la ! Il est bien certain que l'effet que j'ai noté dans ce système d'enregistrement est renforcé par les informations de sons réfléchis par les parois de l'église qui arrivent aux micros. Ceci est effectivement rendu de cette façon par un décalage de phase créée artificiellement dans les écoutes binaurales grâce à l'informatique ; ici la machine informatique ne fait que d'ajouter les informations qu'on veut bien lui donner pour simuler l'impression d'altitude. Je termine donc en disant que il est possible de rendre cette information dans des circonstances bien particulières d'enregistrement et je pense que les conditions que j'ai données pour l'écoute notamment sur la correction acoustique du local sois par un appareil simple sois par tout autre procédé physique très coûteux (absorbeurs de son, sorte d'inverses du résonateur de Helmholtz qui sont connus depuis fort longtemps, églises romanes). Si vous voulez des photos de mon enregistrement, écrivez-moi en boîte privée.
    Bien amicalement
    Jean DUBAR
    PS : ce sont les photos de l'enregistrement de Carantan... Vous voyez que je ne me place pas tout près de l'instrument même avec des capsules omnidirectionnelles (Sennheiser MKH 20 ) et que je suis pratiquement à la hauteur d'un homme debout dans l'église afin de respecter l'équilibre acoustique entre le positif et le grand orgue.
    Images attachées
    Dernière modification par Jean DUBAR ; 05/10/2010 à 20h03.

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