Qui a suivi le mot du jour consacré à la stéréophonie? Pierre Charvet l'a traité en trois volets, et je n'ai pu m'empêcher de lui écrire après le deuxième: c'est que l'acception quasi-générale du terme me reste en travers de la gorge. A peu-près tout le monde croit que ce mot se confond avec la reproduction sur deux enceintes, et pourtant la notion de restitution de l'espace originel est invoquée par tous. Pierre Charvet lui-même a fort justement donné l'étymologie du mot stéréo, qui évoque un objet en trois dimensions. Or, deux reproducteurs ne suffisent pas à définir autre chose qu'un plan. Bien sûr, il y a l'écoute binaurale, mais elle joue sur une caractéristique de l'ouïe qui ne vaut qu'au casque, et a recours à un logiciel élaboré. En fait, ce procédé spectaculaire ne fait que souligner l'impasse dans laquelle on se trouve avec seulement deux enceintes, puisque ça fait des dizaines d'années qu'on sait y jouer!
Je n'ai pas le goût de revenir à la charge auprès d'un animateur que j'apprécie beaucoup pour ses qualités pédagogiques, aussi m'en ouvré-je à vous (vous n'aviez jamais lu cette formule, hein?). Suis-je définitivement un em... pour vouloir entendre l'étagement de l'orchestre non seulement en profondeur (ce qui est possible en monophonie) et en largeur, mais aussi en hauteur? C'est mon expérience de preneur de son qui me fait insister: pour avoir entendu le flou qui frappe le doigté des cornemuses quand les mircos sont placés en hauteur, j'estime que ça a aussi son importance dans la vraie Haute-Fidélité. Au nom de quoi impose-t-on un écrasement de la perspective en hauteur de la scène sonore? Je crains que, en fait, ce soit l'habitude prise par les preneurs de son de capter les instruments par le haut qui les met face à une impasse, et ça les énerve qu'un quidam qui débarque la ramène là-dessus.
Alors, quand vous êtes en concert, percevez-vous la timbale à la même hauteur que les cordes?
Merci de votre attention,
l'enquiquineur de service
JEFF