Pas un mot pour ce très grand artiste, pas assez honoré en France ?
Pas un mot pour ce très grand artiste, pas assez honoré en France ?
En des temps autres, sur ce forum-ci à ses débuts et antérieurement sur un autre, il fut abondamment parlé d'Ernest Blanc, Nénesse pour ses fans.
On peut en reparler, beaucoup dont je suis s'en réjouiraient, tant il y a à en dire de bien.
Cela dit, que signifie 'pas assez honoré' ... je me demande. En fonction de quoi mesure-t-on si c'est 'trop peu', 'assez', 'trop' ? Tout dépend si l'on aime ou pas, et là ... de gustibus etc.
Pour moi, Ernest Blanc fit partie du gotha lyrique mondial de la 2° moitié du siècle dernier.
J'ai le souvenir, en 1977? d'une représentation de 3samson et Dalila" à l'Opéra de Paris -
John Vickers remarquable et justement acclamé
Viorica Cortez inaudible, sans aura à l'exception de son fort agréable physique
Jules Bastin excellent en vieillard hébreux
Un chanteur britannique dont le nom m'échappe sonore mais sans relief en Abimélech
Enfin Ernest Blanc remarquable de bout en bout et...pas applaudi !!
Le chef Pierre DERVAUX ayant dû se plier aux desirerata du ténor
Abimélech, c'était Malcolm Smith.
Jon Vickers remarquable, c'est vite dit. La pente était déjà savonneuse pour lui, à cette époque. On était loin de ses performances pourtant récentes d'Orange, Pollione et Tristan.
Viorica Cortez, dans ma mémoire, était une belle femme à la voix très limitée, qui faisait surtout illusion en Carmen.
Quant à Ernest Blanc, on a plus parlé dans les médias du décès de John William que du sien. L'Opéra est un art ringard, qui a du mal à se renouveler, alors ses dignes représentants font office de dinosaures dont on ne déterre même plus les os.
C'était un grand baryton, dont la voix irradait, à l'instar de celle de René Bianco ou Pierre Nougaro. Mais surtout, surtout, un homme d'une rare modestie.
Modeste oui, et qui plus est d'un abord simple et facile, si l'on avait la patience d'attendre la sortie des artistes rien n'était plus simple que d'échanger quelques propos avec lui, ce que j'avais eu la chance de pourvoir faire après une soirée où il avait été l'Amonasro que vous pouvez deviner.
Il n'y a rien à jeter dans ce qu'il nous a laissé. Je recommande toutefois particulièrement ses Telramund, parce qu'il est exceptionnel dans le rôle, parce qu'il est exceptionnel qu'un artiste français s'illustre dans un rôle wagnérien surtout à Bayreuth - distinction qu'il ne me semble avoir partagée qu'avec Régine Crespin depuis 1951 jusqu'à ce jour (mais ma mémoire peut me tromper). Il est en bonne compagnie dans les deux enregistrements ; sans que Matacic démérite, je préfère quand même la direction de Cluytens.
Je me demande si se trouve encore l'enregistrement de Sigurd où il figurait aux côtés de Robert Massard - imaginez !! - Chauvet, Guiot, Esposito, et d'autres du même tonneau, excusez du peu ...
Dans Gramophone de fév 2011, à propos d'un enregistrements des Puritains à Glyndebourne avec Sutherland, sous la dir. de V. Gui: "A notable pleasure is added by the idiomatic singing of Ernest Blanc, especially in his [Riccardo] aria, a model of legato style and well-rounded tone."
Andromeda a sorti une Damnation de Faust sous la direction de Igor Markevitch, réalisée en 1959 - pas encore distribuée chez Abeille
Je rappelle Don Procopio de Bizet, en italien, avec Alain Vanzo, Robert Massard, Mady Mesplé etc pas mal du tout
Lohengrin avec Cluytens inclus un élément très faible, le Roi , tenu par Kieth Engen , bien meilleur dans l'oratorio -
John William, méritait bien que l'on parle de lui, mais il faut recinnaître que lorsqu'un artiste lyrique disparaît , les médias s'en f.....t
Blanc et Markevitch, ça promet déjà - quels Marguerite, Faust et orchestre ?
Tout à fait vrai ! Du reste, ce fut la seule incursion d'Engen à Bayreuth, il fut sage d'en tirer la leçon et de ne pas insister. On a de quoi se consoler avec le reste de la distribution et le chef !
Ah, ça dépend, il faut s'appeler Pavarotti !!
La distribution de la Damnation de Faust en 1959 sous la direction de Markevitch comprend outre Ernest Blanc : Régine CRESPIN ET Nicolaï GEDDA Orchestre et Choeurs de la RTF
est-elle complète cette Damnation? la version Markevich que je connais, magnifique d'ailleur,s ne comprend que la première partie ce qui fait que Marguerite n'y apparaît pas.
Il y en a une par Markevitch, complète, et tout à fait fréquentable, avec Consuelo Rubio, le surprenant Richard Verreau, Michel Roux, la Chorale Elisabeth Brasseur et le Choeur d'Enfants de ce qui s'appelait la RTF, et l'orchestre Lamoureux. Enregistrement Polydor 1958, puis DG. J'avais acheté ça dans les 90s en 2 CD Ermitage pour trois francs six sous. Pas déçu. J'ignore si ça se trouve toujours.
Je ne sais plus si c'est ici ou si c'était en des temps et sur un forum antérieurs, mais il en avait été causé ...
Un artiste n'est plus quand il est oublié..ce n'est pas le Cas d'Ernest Blanc...et c'est tant mieux car ce fut un remarquable baryton..que l'on apprécie davantage avec le recul du temps...comme bien souvent.
Il y a actuellement 1 utilisateur(s) naviguant sur cette discussion. (0 utilisateur(s) et 1 invité(s))