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Mikal
Hier soir, le Centre tchèque de Paris a rendu un bel hommage au compositeur Jindrich Feld, mort le 8 juillet de cette année.
Ce compositeur tchèque méconnu en France, admirateur de Debussy, Bartok, Martinu et surtout du suisse Honegger, a eu une certaine renommée grâce à des oeuvres composées pour des solistes reconnus. Jean-Pierre Rampal, commanditaire en 1954 de son concerto pour flûte, puis dédicataire en 1957 de sa sonate pour flûte, a ainsi régulièrement interprété ses oeuvres. Plus récemment, une insolite "Musique Concertante pour 24 flûtes" a été composée (2000). Denis Verroust, secrétaire général de l'association Jean-Pierre Rampal nous a décrit comment le flûtiste français avait convaincu Feld des possibilités d'un instrument dont il était peu familier. C'est dans ce même esprit novateur et curieux que Feld va composer des concertos pour trombone (1975), accordéon (1975) ou saxophone (1980).
Pierre-Emile Barbier, président du label Praga Digitals et musicologue, nous a ensuite décrit ses nombreuses rencontres avec le compositeur, dont il a rappelé la culture humaniste et la pratique de sept langues, au premier rang desquelles le latin, langue bien utile pour ne pas se faire comprendre des autorités d'avant 1968. Après les événements du printemps de Prague, Feld quitte la Tchécoslovaquie et se rend en Australie pour enseigner la composition. Il est de retour à Prague en 1972 où son tempérament peu diplomatique ne lui évite pas quelques déboires, même s'il se maintient à son poste de professeur de composition jusqu'en 1986.
Après cet hommage rendu par des musicologues qui l'ont bien connu, le quatuor Prazak a interprété le quatrième quatuor de Jindrich Feld, oeuvre qui doit beaucoup à Berg. A noter que le quatuor Prazak a été dédicataire du sixième quatuor de Feld, dont chaque mouvement porte subtilement le nom de la ville natale des membres du quatuor.
Florent