Vivent les jeunes!

[françois1309]

j'écoute ces jours-ci Rafal Blechacz dans Chopin, Paul Lewis dans Beethoven et Jonathan Biss dans Schumann, et je les trouve tous les trois remarquables, avec comme points communs une technique sans faille, mise au service d'une interprétation objective sans être neutre, lyrique sans être emphatique, équilibrée sans être ennuyeuse...


De quoi surmonter la dépression post-fêtes et attendre avec impatience les 50 prochaines années qui verront les prochains disques de ces artistes;

Quels autres jeunes pianistes auriez-vous à conseiller?

[ignete]

Jonathan Biss peut être seulement précommandé à la Fnac, par ex...

Vous le préécoutez en quelque sorte...

[françois1309]

Bonjour Gilles,

je l'écoute dans Schumann (fantaisie op.17, kreisleriana op.16 et Arabeske op.18), disque disponible depuis plus d'un an

Amicalement, F.

[ignete]

J'avais mal lu... Dans Schumann, parce que son dernier disque Beethoven n'est pas disponible avant le 7 janvier...

Mea culpa donc...

[ignete]

j'écoute ces jours-ci Rafal Blechacz dans Chopin, Paul Lewis dans Beethoven et Jonathan Biss dans Schumann, et je les trouve tous les trois remarquables, avec comme points communs une technique sans faille, mise au service d'une interprétation objective sans être neutre, lyrique sans être emphatique, équilibrée sans être ennuyeuse...


De quoi surmonter la dépression post-fêtes et attendre avec impatience les 50 prochaines années qui verront les prochains disques de ces artistes;

Quels autres jeunes pianistes auriez-vous à conseiller?

Je trouve quand même Blechaz à la limite de l'ennui quelquefois dans les préludes, pas suffisamment caractérisés à mon goût... musicologiquement « décalés », si j'ose dire... Comme le dit M. Bellamy, dans le Monde de la musique, meilleur critique ici que celui de Diapason dont j'ai oublié le nom, l'atmosphère est davantage celle de nocturnes que celle de préludes...

Pour autant, c'est techniquement parfait...

Mais ce n'est que mon avis, bien sûr...

[ignete]

La critique du disque de Blechacz, dans Diapason de ce mois-ci est vraiment... du journalisme comme je le déteste...

Tout en attribuant un Diapason « découverte » (j'adore ce mot, presqu'autant que « partage », des mots si médiacratiques et si ouverts et propres sur eux, téléramesques en somme !) à Blechacz, le critique n'arrête pas de le rabattre. Un extrait :

« Le Prélude op. 45 est excellent. Il lui manque seulement l'irisation et le caractère irréel, interrogatif, fuyant, que quelques rares grands sorciers du piano ont su lui restituer — car c'est à eux qu'ils semble qu'il faille mesurer ce jeune homme exigeant. Ses « limites » se font plutôt jour dans les Nocturnes. Ils manquent »...

Et blablabla... et il y en a encore autant comme cela... Bref, ce pianiste est bon et... pas bon !

Quant à moi, qui écoutais un disque de Blechacz pour la première fois, je ne le comparerais certainement pas à « quelques grands sorciers » du piano, par ex. à Pollini ou Argerich qui avaient enregistré les Préludes de Chopin à peu près au même âge...

[Theo B]

C'est vraiment un truc de journaleux de vouloir tout Chopin "irisé, interrogatif, fuyant" - il manque sans doute évanescent, fragile, androgyne, ambigü, rêveur...
Le Prélude opus 45 est un constat objectif, froid et à sa manière implacable. Il ne fuit rien du tout, il montre une nécessité en face - celle de la résignation, ou de l'abandon de l'effort de résistance.