salut
Quelqu'un a-t-il écouté l'émission de Machart hier ?
Etait programmé la symphonie alpestre de Strauss : je n'ai pas eu le temps de l'écouter, mais en lisant les résultats sur le site FM, je ne comprends pas qu'un Karajan ou un Haitink n'est pas été programmé...
Machart a-t-il donné une explication ?
Bonjour Maestro,
Renaut Machart varie dans ces choix. Une fois, il privilégie les parutions récentes, une autre fois (pour Mozart) les enregsitrements historiques.
cette fois-ci, le choix se décrypte, à mon avis, comme suit :
- les parutions récentes
+ la version historique de richard Strauss
+ la référence historique de Kempe qui est disponible en collection économique.
= un total de 7.
Quand le choix ne peut être exhaustif, il expose à des mécontentements.
D'autre part, on peut lui adresser des reproches mais force est de reconnaître qu'il évite la prétention et rappelle régulièrement les limites de l'exercice.
Cela dit, cette fois-ci, je ne sais pas si les invités ont pu se concentrer pendant les extraits, il paraît qu'un certain Alain n'arrêtait pas de parler.
Et bien, cher Michel, tu me la bailles belle ! Si Machart évite la prétention, autant dire que Sarko évite la vulgarité !
Cette émission est d'une prétention sans nom. Je suis navré qu'Alain se compromette (mais le Monde oblige a tellement de trucs qu'on lui pardonnera) dans ce fatras de lieux communs, de recherche d'une pseudo-originalité à tout prix (un coup, on nous propose les "historiques", un coup ce sont les nouveautés, etc ...). Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? A force de ne pas vouloir la bonne vieille recette des temps Panigel/Goléa/Bourgeois & co, où on prenait le temps, où on faisait oeuvre de pédagogie, où on s'engueulait sur de vraies questions d'écoles interprétatives, toutes les formules qui ont suivi n'ont été que de très pâles copies. Qui bâtirait aujourd'hui une discothèque en écoutant ces cuistres ?
"Qui bâtirait aujourd'hui une discothèque en écoutant ces cuistres ?"
Et c'est reparti pour un tour...
A l'époque des Armand Panigel et autres Goléa, la discographie était tellement plus limitée qu'aujourd'hui qu'il n'était pas difficile de faire un tour d'horizon des versions majeures. Aujourd'hui, c'est mission impossible. Moi je trouve que Machard s'en tire admirablement bien, et je vous mets au défi de démontrer qu'il est en quoi que ce soit un cuistre: il n'arrête pas de rappeler les limites du genre, et il est le premier à avoir osé l'exercice le plus casse-g... qui soit pour l'amour-propre d'un pédant, à savoir l'anonymat des versions en lice jusqu'au bout. Lui-même se met en danger en ce qu'il n'a pas tout entendu préalablement à l'émission, contrairement à d'aucun que je n'aurai pas la cruauté de nommer, et qui bouclait l'affaire, son affaire, avant même l'enregistrement de l'émission.
Chose amusante: la semaine dernière, j'avais bien reconnu Haskil (je venais de trouver un cofret Vinyle Mozart à elle consacré), et cette semaine, j'avais subodoré que le compositeur selbst était de la partie. En même temps, j'ai découvert des interprètes auxquels je n'aurais accordé aucune attention sans cette émission, par a-priori justement. Rien qu'en celà, cette formule atteint son but: court-circuiter les préjugés, afin de rendre justice à la seule interprétation. Et ça, aucune des formules précédentes ne l'avait réalisé.
Bloavez mad d'an oll!
Vous avez raison, Jeff. Cette émission est absolument parfaite : un modèle de sélectivité, des argumentations développées et circonstanciées, des participants qui ne font pas petite chapelle du même clan, une écoute approfondie des oeuvres, un sens pédagogique hors pair.
Machart n'est pas un cuistre. Après tant de conneries ânnonées sur France Musique et écrites dans le Monde, ça se saurait s'il en était un.
Galette (avoir de la) : argent.
Cette émission est économique, pas musicale...
Sympa pour votre ami Alain ! Ah non pardon, Alain est à part...Envoyé par Philippe95
Autant je trouve les papiers de Machart dans Le Monde nullissime, autant le principe de l'émission est respectable. Même si on aimerait tous que nos versions favorites soient présentes, force est de constater que ces écoutes en aveugle (des vraies) sont judicieuses.
J'avoue avoir du mal à comprendre le principe de l'émission : soit, on soumet un digest de l'ensemble de la discographie, soit on s'en tient aux seules versions des années 2000. L'hybridation concoctée par Machard est un non sens, surtout lorsqu'elle fait l'économie dans l'Alpensinfonie de HvK, qui a réalisé là un de ses enregistrements les plus excitants...ce n'est pas qu'une question de goût. Ce serait comme escamoter Proust ou Céline d'une discussion sur la littérature française au XX° siècle...
Didier
Carlo Maria:
"J'avoue avoir du mal à comprendre le principe de l'émission : soit, on soumet un digest de l'ensemble de la discographie,"
Irréalisable, et vous le savez bien!
"soit on s'en tient aux seules versions des années 2000."
Problème: cela revient à les présenter comme suspendues dans l'air du temps. Je trouve excellent que l'on ait pu entendre Richard Strauss lui-même, car ce compositeur était en même temps un grand chef, et si toutes les versions récentes avaient été à côte de la plaque, ce qui peut très bien se produire, on aurait "enduit l'auditeur d'erreur" (voire d'horreur, ouarf!).
je suis le premier à avoir été étonné par l'absence de HVK, car je considère que R. Strauss est l'un des compositeurs qui lui correspondent le mieux, mais l'essentiel pour moi c'était le témoignage du compositeur lui-même; et puis qui ne connaît pas les enregistrements de la star des chefs?
Il ya qq semaines, on a pu entendre sur F. Musique un enregistrement de Till Eulenspiegle par Strauss en personne: c'était ahurissant de pertinence (c'est-à-dire: d'impertinence!) comparé à TOUT ce que j'avais entendu ailleurs, y compris par HVK.
Alors, non, Machard n'a rien raté d'essentiel.
Longue vie à la galette!*
*Je signale à tout hasard aux ceusses qui ignorent l'ethnographie que, s'il est vrai qu'en Haute-Bretagne (et probablement plus à l'est dans les territoires francophones) la galette est de blé noir, en Basse-Bretagne nous distinguons la crêpe de blé noir, qui est fort fine, de la galette qui est une hybridation de blé noir et de froment. Elle se doit alors d'être fondante, surtout avec du beurre authentique (issu quasi-directement du pis de la pie noire). On peut alors parler d'un produit relativement luxueux, puisque les pauvres ne pouvaient se permettre de consommer du froment, lequel était négociable sur les marchés, contrairement au blé noir. D'où il appert que les rois de la galette, c'est le haut du panier.
CQFD
A part à me lever très tôt chaque jour pour m'y rendre, Le Monde ne m'a jamais obligé à rien et jamais empêché de faire ce dont j'avais envie. Et Le Monde n'oblige en rien ses salariés à "plein de trucs".
Donc, je réponds présent à l'émission de Machart quand il m'invite, car ça m'amuse beaucoup de faire cet excercice à l'aveugle ! Et que tout ce qui peut relativiser la vérité dont certains peuvent se prévaloir en ce domaine me plait énormément.
Par exemple que la Symphonie Alpestre dirigée par un chef peu célébré ait à ce point convaincu me plait à un point rare : Fabio Luisi : qui aurait parié sur lui ?! Et pourtant... Et dans une oeuvre comme celle là, Dresde ne peut pas jouer tout seul !
Sinon, d'une façon plus générale...
Que Levine surprenne tant dans la Septième de LVB, que Lang Lang soit enfin estimé sans arrières pensées, que l'on ose dire que certains clavecinistes jouaient Couperin comme des pieds... durs, en marquant les temps, appliqués, secs... que tout récemment, Paul Lewis mette tout le monde d'accord de mouvements en mouvements dans l'Op. 2 n° 3 de LVB, c'est pas bien ?
Tu préfèrerais que tout cela soit introduit par des considérations oiseuses sur le style, l'histoire ? Facile à faire : suffit de sortir un faux savoir que tout un chacun peut trouver dans un dico. Apprendre à écouter en montrant les limites de l'exercice qui consiste à dire que celui là est le meilleur, me semble une bonne idée.
Redire, une fois de plus, que Karajan dans Strauss est génial. A quoi bon ? Surtout qu'à l'aveugle parfois les versions géniales, établies comme telles plutôt, se font distancer...
Du temps de Panigel tout était plus simple... il y avait moins de versions... et les discours convenus sur le répertoire, la musique ancienne, la jeunesse des interprétes, et tous ces classements à la c.on dont il était coutumier du fait pour ne pas fâcher... te feraient aujourd'hui hurler.
Je remonte ce fil car, en écoutant la version de Strauss avec l'orchestre de l'Opéra de Bavière en 1941 par extraits lors de la diffusion puis en intégrale après achat, j'en avais été fort déçu... le moins que l'on puisse dire, c'est que Machart n'avait pas mis la "bonne version" de Strauss puisqu'il en existe une autre dirigée par Strauss, en 1936 avec l'orchestre répondant au doux nom barbare de "Reichssenders München", qui est supérieure à tous les points de vue à celle de 1941: supériorité de la qualité du son et de son impact (malgré les 5 ans d'écart), de l'orchestre (quasiment pas de pains là où c'est un festival en 41), de l'engagement de celui-ci et du chef (3 minutes d'écart: ça respire un peu plus ici et c'est tant mieux...). Mais quel dommage quand même que Strauss ne l'ait pas réenregistré en 44 avec Vienne!
Parenthèse: je trouve fort dommage que ma version préférée (Karajan est fantastique mais la prise de son est un peu dure et manque de basses, je suis toujours -relativement, hein- déçu par la version Kempe) n'ait pas fait partie de la sélection. Elle n'est pas très connue me semble-t-il et "explose" toutes les autres à mon sens, tellement c'est beau à pleurer et génialement mené: Ozawa et le Philharmonique de Vienne (bien moins en roue libre qu'avec Previn où ils ne font que du son). Extraordinaire. Le top du top.
Nicolas
Il y a actuellement 1 utilisateur(s) naviguant sur cette discussion. (0 utilisateur(s) et 1 invité(s))
Règles de messages
Playlist du mois
Bibliothèque musicale
Répondre avec citation
