Puisque Tahar m'incite fortement à l'outing, et bien oui, je confesse ma présence au Théatre du Châtelet hier soir ! En passant, j'ai également assisté à l'un des concerts de la biennale du quatuor à cordes la semaine dernière... comme quoi
Beaucoup de sud américains et d'hispanophones hier, avec Rolando Villazon notamment et une salle plutôt bien remplie. Cette présence massive de fans a donné une ambiance festive et joyeusement dissipée lors des bis. Très sympathique au demeurant, iconoclaste surtout par rapport aux usages parisiens, avec des vivas dans le public ou dans l'orchestre à l'issue du concert (Un Viva Mexico! entonné par l'un des violonistes).
En première partie, l'Orchestre National Symphonique du Mexique dirigé par Carlos Miguel Prieto a interprété la rare symphonie n°2 "India" de Carlos Chavez, puis le concerto pour piano n°1 de Tchaikovski avec Sergio Tiempo en soliste. Une symphonie très courte (12 minutes), qui utilise de nombreuses percussions "locales" et qui se situe dans la lignée de Stravinski. Belle réalisation mais les cordes manquent de mordant - ce que va confirmer le concerto, avec un soliste un rien trop virtuose face à un orchestre à la peine. Dommage, d'autant plus que j'aurais aimé écouter à la place le méconnu concerto de Manuel Maria Ponce qui va être donné dans les autres concerts européens. Lors de sa tournée, l'orchestre se produit en effet en Allemagne (notamment au Konzerhaus de Berlin), en Suisse (Tonhalle) ou aux Pays-Bas (Concertgebouw), excusez du peu !
En bis, Sergio Tiempo nous a gratifié d'une transcription d'une danse vénézuelienne aussi raffraichissante que légère.
Après l'entracte,
La noche de los mayas de Silvestre Revueltas a été l'incontestable sommet du concert avec sa partie de rythmes scandés par les percussions exotiques présentées par le chef d'orchestre en début de concert (à la manière d'un Bernstein...). Une vision sauvage de cette oeuvre, faisant penser à une transe, bien éloignée du trop lisse Salonen au disque.
Puis l'orchestre nous a offert deux bis de compositeurs locaux, donnant ainsi à la soirée une délicieuse saveur sud américaine - en dehors de Tchaikovski. Le public ravi m'a permis d'imaginer ce que peut être l'ambiance d'un concert du même genre à Mexico...
Un concert un peu carte postale certes, mais quel joie de participer à une écoute où seul compte le plaisir...