Déjà nous ne sommes pas méprisants. C'est un progrès
Déjà nous ne sommes pas méprisants. C'est un progrès
La seule certitude que j'ai, c'est d'être dans le doute. (Pierre Desproges)
En France, les artistes de Music-Hall ont été jugés de leur degré de "collaboration" essentiellement en fonction du nombre de passages sur Radio-Paris qui était alors aux mains de l'occupant. Pour la zone sud c'est Radio-Vichy
"Radio-Paris ment, Radio-Paris ment, Radio-Paris est allemand" comme le chantait Pierre Dac sur l'air de la Cucaracha sur Radio-Londres.
Les résultats ont été a la fois hétéroclites, aléatoires, iniques et souvent très cléments. Quelques mois de suspensions d'activité, maximum un an.
Deux lois d'amnistie successives, pour cause de réconciliation nationale, ont eu raison des peines les plus dures . (Lucien Rebatet a été amnistié, comme Céline)
Claude
en ce qui concerne Furtwangler, je ne suis pas sensible à son talent, je trouve les poses sur Bruckner, Beethoven et l'Allemagne éternelle juste ridicules.
I wasn't talking to you - "You talkin' to me ?" ... "You talkin' to me ?"
(C'est rassurant, en passant, cette nouvelle preuve que tout le monde peut progresser )
Je crois même que von Einem est "juste parmi les nations", ce qui n'est pas donné à tout le monde.
Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.
Montaigne
Il est vrai que Furtwängler peut-être considéré comme un sommet du germano-centrisme, dont nous savons combien tu l'apprécies peu. Hors ces considérations, si je suis souvent bluffé par le pathos éperdu de certains Beethoven, je suis d'accord pour ses enregistrements de Bruckner: je les ai toujours trouvés survolés et dramatiquement atones (ce point de vue est aussi celui d'Eliahu Inbal).
Mais ne l'oublions pas: Furtwängler a aussi enregistré du Rossini (ouvertures), du Verdi (Otello) et même du Tchaikovsky, et plutôt bien parait-il: Toscanini aimait dit-on beaucoup sa Pathétique à Berlin en 1938 . Décidément, les principes des dictatures me semblent à géométrie variable: en 1938, Tchaikovsky n'était-il pas déjà un sous-homme slave, homosexuel de surcroit?
La seule certitude que j'ai, c'est d'être dans le doute. (Pierre Desproges)
Furtwängler a aussi assuré la création mondiale du premier concerto de Bartok, ou les Variations op.31 de Schoenberg : il ne rechignait pas devant une musique à l'époque somme toute encore un peu moderne!
Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.
Montaigne
Je ne voudrais pas pêcher en eaux troubles (sic!) mais rayon Création je crois que Furtwangler arrive bien loin derrière des chefs comme Scherchen ou Rosbaud. Je crois qu'il était de bon ton pour un chef ( aujourd'hui également) d'assurer une Première de temps en temps juste pour faire un pied de nez à la postérité. Mais hélas une hirondelle ne fait pas le printemps ( voir les créations d'un Karajan par exemple )
En tout cas je serais curieux de lire ( faute d'écouter) des compte-rendus de la création du Premier concerto de Bartok. Bartok était au piano si je ne m'abuse.
Toscanini a pas mal créé, du contemporain rarement "moderne", et tout n'a pas eu la postérité de certaine Bohème de Puccini, ou de tel Adagio de Barber - il a créé du Castelnuovo-Tedesco, et c'est bien sympathique. En 1948, lors d'un congrès de musique contemporaine, il avait composé un programme où l'œuvre la plus récente était Don Juan de Strauss . Par ailleurs, il n'a jamais dirigé une note de Berg, de Schönberg ou de Bartok...
Dans la série des serial créateurs, ne pas oublier Stokowski, merci.
La seule certitude que j'ai, c'est d'être dans le doute. (Pierre Desproges)
Gottfried von Einem a été honoré en 2002 par le Mémorial "Yad VaChem" pour avoir participé avec d'autres personnes (certaines ont également reçu la Médaille des Justes dont le Reverend Harald Poelchau en 1971, Gertie Siemsen, Willy Kranz, ...) à la survie du jeune musicien Konrad Latte (1922-2005) dont les parents sont morts à Auschwitz.
Il a fondé et dirigé l'Orchestre Baroque de Berlin en 1957
Claude
Ah il n'est certes pas resté comme un champion toutes catégories de la musique d'avant garde... mais enfin Bartok et Schoenberg, ce n'est pas si mal. Comparer avec Rosbaud ou Scherchen, ou plus tard Bour, qui s'en sont fait presque une spécialité, ou une réputation, est évidemment difficile. COmparer avec Karajan est plus pertinent (qui a dirigé Bartok, Berg, Schoenberg et Webern, mais un peu plus tard).
(Bartok était en effet au piano, j'ai lu que c'était Horenstein qui avait préparé l'orchestre).
Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.
Montaigne
Il a fait aussi du Stravinsky (il reste même 2 enregistrements de concerts), du Nielsen, du Sibelius, du Hindemith, Honegger, Ravel. La liste est longue (environ 50 noms de compositeurs vivants).
Addendum: la liste des créations effectuées http://www.furtwangler.net/inmemoriam/data/prem_fr.htm
Dernière modification par nico ; 05/07/2011 à 21h43.
Oh vous savez, moi, ce que j'en dis, hein...
Et pour continuer avec le procès, la parole est à l'accusé:
http://www.furtwangler.net/doc/Furtw..._socalisme.pdf
Oh vous savez, moi, ce que j'en dis, hein...
"J’ai bien entendu reçu des propositions
bienveillantes de l’étranger, mais après
quelques mois d’intense réflexion et de
combat intérieur, j’ai décidé de rester dans
ma patrie, et donc, de ne pas émigrer"
Wouarf : "Intense réflexion et combat intérieur" ça fait pitié ou ça mérite des coups de pied au cul !
Un résistant de l'intérieur ?!!!! pouf ! pouf ! pouf !
Je ne savais pas qu'il avait créé tout ça ; je soupçonnais qu'il avait fait plus que Bartok et Schoenberg, mais je m'étais limité à ces deux-là qui sont, en tout cas parmi ceux que je connais dans la liste, les plus nettement "modernes" ; même Hindemith et Stravinsky (indépendamment de toute l'admiration que je porte à ce dernier) ce n'est pas aussi "moderne", en tout cas plus dans les années 20 ou 30, que Bartok ou Schoenberg, et je pense moins dérangeant (de divers points de vue).
Soit dit sans contester l'activité de Furtwängler, et soit dit aussi pour ne pas le réduire à un Kapellmeister perdu dans le regret des brumes romantiques.
Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.
Montaigne
"même Hindemith et Stravinsky (indépendamment de toute l'admiration que je porte à ce dernier) ce n'est pas aussi "moderne", en tout cas plus dans les années 20 ou 30, que Bartok ou Schoenberg, et je pense moins dérangeant (de divers points de vue)."
Je partage pas trop cette idée, car dans Hindemith il y a tellement de styles différents, parfois on a des oeuvres d'une incroyable radicalité. Et moi le Sacre du Printemps, je trouve ça encore choquant! ^^ Après, peut-être a-t-il choisi des oeuvres qui passent bien...
Amicalement vôtre.
Vous avez raison, ma formulation était expéditive ; je voulais dire que le sacre était devenu un tube, plus ou moins, dans les années 20 ou 30, et que les nouvelles oeuvres de stravinsky à l'époque étaient souvent plus calmes (pas "les noces", bien sûr). HIndemith est en effet très varié. Mais jamais aussi radical que Bartok dans son premier concerto ou schoenberg, si?
Ce n'est en tout cas pas moi qui dirai que Stravinsky, un de mes compositeurs préférés toutes époques confondues, ce n'est pas bien, ni que le Sacre du printemps, une de mes oeuvres préférées, ce n'est pas super-extra-dément!!!
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Montaigne
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