C'est en effet un nom que j'avais déjà évoqué ici, notamment dans le fil
Meilleurs disques de l'année, mais comme personne n'avait relevé j'ai bien pensé que peu d'entre vous l'avaient déjà écouté.
Tishchenko fut l'élève de Chosta et de Galina Utsvolskaya. C'est un compositeur prolifique et remarquablement cohérent, au langage complexe ; il n'est pas "facile" d'accès en ce sens que son écriture est assez touffue, mais riche et d'une grande puissance à mon sens.
La meilleure partie de sa production est constituée pour moi par son œuvre symphonique. Les concertos sont également très réussis, j'aime énormément les concertos pour harpe, et pour violon n°2. J'aime un peu moins ses quatuors, mais j'avoue les avoir moins écoutés. Il y a également une œuvre pour piano, que je ne connais pas du tout...
Le problème avec Tishchenko, c'est que les albums de lui sont plutôt difficiles à trouver.
Plusieurs de ses symphonies sont parues sous le label Northern Flowers, un label russe pas évident à se procurer (et qui semble d'ailleurs, vérification faite, [mal] distribué par Abeille), ou chez Olympia ou Melodiya, sur des CDs devenus souvent introuvables.
Mais on peut s'en procurer un bon nombre en cherchant un peu (la preuve...
)
J'installe un premier CD sur mon SM.
Symphonie n°1, Op.20
Symphonie de 1961, en 5 mouvements, plus ou moins 40 minutes, ce qui est une durée moyenne pour une symphonie de Tishchenko, lesquelles sont souvent d'une très grande ampleur. Tishchenko l'écrivit alors qu'il était encore étudiant au Conservatoire de Saint-Petersbourg.
Ce qui frappe ici, c'est la tension immédiate. Dès le premier mouvement,
Moderato, les cordes sont tendues, la mélodie et l'orchestration nous frappent par leur densité. la fin du premier mouvement marque une tentative d'apaisement; de soulagement. Le 2e mouvement,
Andante, commence par une introduction plutôt légère et lente, mais c'est pour gagner rapidement en intensité dramatique ; après la brève apparition d'une soprano lointaine, erratique, le mouvement s'achève en une sorte de lamentation triste que viennent souligner les tremblements et les "pizzicati" (mais je ne suis pas sûr de ce terme) des cordes. Le 3e mouvement est un
Presto (un vrai "presto") où le hautbois fournit un thème principal et où une batterie nous gratifie d'un solo que ne dénigreront pas les amateurs de rock ou de jazz... On passe au 4e mouvement,
Allegretto. Ici la tension est plus hachée, plus éparpillée. L'intensité dramatique s'accroît, mais elle se dilue dans une espèce de "recherche" comme une porte ouverte vers l'inconnu, et c'est inquiétant malgré des allures parfois primesautières. La conclusion n'est pas rassurante. Arrive le final, un
Allegro resoluto.
Je n'ai pas le temps de vous présenter maintenant la seconde œuvre présente ici,
Blockade Chronicle Symphony, une œuvre de 1984.
Également sur mon compte S.M.
Phil