Bonsoir.
Jusqu'à Glinka, l'influence de l'Occident sur la musique russe a été grande: hors les chants d'église, les compositeurs d'avant 1840 faisaient de la jolie musique occidentale (à ce sujet, je recommande chaudement cette belle œuvre sur notre bibliothèque musicale, malgré l'enregistrement un peu difficile techniquement: http://www.mqcd-musique-classique.co...ead.php?t=4751).
Par la suite, même si il y a effectivement des particularités russes dans le ton (lyrisme) ou dans la forme (plus de variations par changements dans l'instrumentation que développements des thèmes), et même si le folklore russe, très riche, pénètre la musique "savante", on ne peut pas complètement parler d'un continent totalement isolé. Les formes occidentales de la symphonie ou de l'opéra sont gardées (avec parfois une influence même sur le contenu: un opéra aussi totalement russe par son sujet et ses thèmes que Roussalka de Dargomijsky m'évoque furieusement le bel canto italien), les œuvres occidentales sont jouées à Saint-Pétersbourg et à Moscou, même à l'époque de l'URSS... Hors la période stalinienne (et même pendant cette période d'ailleurs), les musiciens russes ou soviétiques se tiennent au courant de l'essentiel de ce qui se passe à l'ouest. Après, cette influence est digérée, et rendue de manière très changée: quand Chostakovitch s'inspire de Mahler, ça n'est pas franchement du domaine de la citation. Quand Tchaikovsky compose une suite Mozartiana, ça ne ressemble pas trop à du Wolfgang Amadeus. Quand Prokofiev remonte à Haydn pour sa Symphonie Classique, ça aurait remué les perruques si ç'avait été joué à Esterhaza
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