+ Répondre à la discussion
Affichage des résultats 1 à 10 sur 10

Discussion: Quinze que j’en pense – Serguei Rachmaninoff, pianiste

  1. #1
    Membre Avatar de ppyjc61
    Date d'inscription
    octobre 2011
    Localisation
    Ottawa, Canada
    Messages
    667

    Cool Quinze que j’en pense – Serguei Rachmaninoff, pianiste

    Version originale (en anglais): http://www.talkclassical.com/blogs/i...t-youtube.html

    (ou est-ce Rachmaninov?)

    Ce mois-ci, dans le cadre de ma série le pianothon et de l’anniversaire (demain) de la rencontre au sommet Rachmaninoff-Mahler au Carnegie Hall de New-York en 1910, je vous propose le premier de deux QQJP autour du pianiste et compositeur Russe.

    Que Serguei Rachmaninoff ait connu une carrière de pianiste-virtuose n’est rien de nouveau – rappelons la «Liszt-manie» du milieu des années 1800, où Liszt fut probablement plus connu comme pianiste de concert que comme compositeur! Ce qui est doublement notoire avec Rachmaninoff est, de un, la nécessité d’entreprendre une carrière pour des raisons financières (à l'âge relativement tardif de 44 ans par surcroit!) et, de deux, la répercussion que cette carrière a eue sur la production créative du compositeur.

    Rachmaninoff venait d’une famille aristocratique ayant des liens avec la monarchie Russe depuis presque quatre siècles. La révolution bolchévique de 1917 a eu pour conséquence la perte du domaine familial, et un départ précipité en traîneau le 22 décembre de cette même année.

    Maintenant en Finlande, et ce pour l’année 1918, Rachmaninoff se produit comme pianiste partout en Scandinavie, tout en développant un répertoire de concert. Vers la fin de 1918, il reçut un nombre d’offres provenant de promoteurs Nord-Américains, et il décide d’émigrer aux États-Unis.

    Il arrive donc à New-York en fin d’année, et accepte un piano Steinway comme cadeau avant d’entreprendre une tournée de plus de 40 représentations dans l’espace de quatre mois. En 1920, il s’associe avec la Victor Talking Machine Company, compagnie avec laquelle il s’engage à endisquer en exclusivité.

    On écrit que Rachmaninoff était doté de mains énormes, avec lesquelles il pouvait parcourir le clavier avec force et aisance. En tant que virtuose, il peut se comparer favorablement aux illustres pianistes de son époque: Léopold Godowsky, Ignaz Friedman, Moritz Rosenthal et Josef Hofmann. Sans documents audio de la part de Liszt et Thalberg, il serait probablement difficile de l’affirmer dans l’absolu mais il est permis de considérer Rachmaninoff comme le plus grand pianiste à ce jour.

    De son répertoire de pianiste, en plus de ses propres compositions pour piano solo et piano et orchestre, on compte des pièces de virtuose de Bach, Beethoven, Borodine, Debussy, Grieg, Liszt, Mendelssohn, Mozart, Schubert, Schumann et Tchaïkovski. Les qualités pianistiques exceptionnelles de Rachmaninoff lui confèrent une dextérité et une musicalité sans égal dans l’exécution de la fameuse sonate en si bémol mineur (op. 35) de Chopin:



    SI cette performance ne vous convainc pas, alors considérez cette petite anecdote: apparemment, la routine quotidienne de Rachmaninoff consistait d’un «réchauffement» utilisant l’étude de perfectionnement en la bémol (op. 1, no. 2) attribuée à Paul de Schlözer (jouée ici par le pianiste Stephen Hough):



    Je ne suis pas un pianiste, mais j’ai peine à imaginer le commun des mortels s’attaquant à cette étude «à froid»…

    Rachmaninoff a également travaillé sur la production de rouleaux pour piano mécanique. Voici donc un échantillon d’untel rouleau qui date des années 1920, mettant en vedette – entre autres – son célébrissime prélude en ut mineur:



    Voici une autre paire d’exemples – le fameux rondo «alla turca» de Mozart et une sélection de valses de Chopin:




    Scriabine et Rachmaninoff étaient des amis de longue date, ayant étudié ensemble au Conservatoire de Moscou. Voici Rachmaninoff dans une des nombreuses études pour piano de Scriabine:


    Comme je l’ai dit en début de rédaction, la production de Rachmaninoff en tant que compositeur a été sérieusement affectée par les obligations professionnelles du pianiste Rachmaninoff. En fait, entre son arrivée en Amérique en 1918 et son décès en 1943, Rachmaninoff n’a complété que six compositions. Il ne faut tout de même pas oublier que Rachmaninoff était une grand sensible, et que l’exil l’a sûrement éprouvé au point de saper son énergie créative. Néanmoins, de ces six compositions on compte trois œuvres d’importance: ses Danses symphoniques, son quatrième concerto pour piano et ma dernière sélection, sa Rhapsodie sur un thème de Paganini, qu’il endisqua pour la RCA avec Stokowski et le Philadelphia Orchestra (Egalement dans bibli Musicale MQCD):



    Pour terminer, les pièces primées dans ce billet et d’autres (y compris la performance intégrale de la sonate op. 35 de Chopin) se trouvent sur la playlist YouTube ci-dessous:
    http://www.youtube.com/playlist?list=PL5DE3016D68982365

    Voici une série de courtes pièces jouées par Rachmaninoff enregistrées entre 1920 et 1942
    http://www.archive.org/details/TheArtOfRachmaninovVol.2
    http://www.archive.org/details/TheAr...inovVol.2Side2

    Egalement, dans la bibli MQCD, «Rachmaninov par lui-même : Récital pianistique»

    Blogue à part: Demain, le 16 janvier, je publierai un billet sur mon blog Blogspot qui reconstruit le concert historique du 16 janvier 1910 réunissant Rachmaninoff et Gustav Mahler dans un programme d’œuvres de Smetana, Wagner, Rachmaninoff et un arrangement Mahler de musique de Jean-Sébastien Bach. A lire et entendre dès demain @ http://itywltmt.blogspot.com/ @+

  2. #2
    En attente de confirmation
    Date d'inscription
    février 2008
    Messages
    6 885
    Citation Envoyé par ppyjc61 Voir le message
    Serguei Rachmaninoff, pianiste
    (ou est-ce Rachmaninov?)
    Серге́й Васи́льевич Рахма́нинов, tr. Sergey Vasil'evich Rakhmaninov), also commonly spelled in English as Rachmaninov. Sergei Rachmaninoff was the spelling the composer himself used while living in the West throughout the latter half of his life. However, alternative transliterations of his name include "Sergej Vasil'evič Rahmaninov" (ISO 9:1995 & GOST 7.79 System A), "Sergej Vasil'evich Raxmaninov" (GOST 7.79 System B), "Sergeĭ Vasil'evich Rakhmaninov" (ALA-LC), "Sergej Vasil’evič Rachmaninov" (ISO/R 9:1968), "Sergey Vasil'yevich Rakhmaninov" (BGN/PCGN) & "Sergej Vasil’evič Raxmaninov" (scientific transliteration) as well as Serge, Rachmaninow, and Rakhmaninoff (and other versions; Russian transliteration can vary between languages).

    En VF :

    Серге́й Васи́льевич Рахма́нинов, Sergey Vasil'evich Rakhmaninov, également couramment orthographié en anglais Rachmaninov. Rachmaninoff est l'orthographe que le compositeur lui-même utilisa pendant sa vie à l'Ouest tout au long de la dernière moitié de son existence. D'autres translittérations sont "Sergej Vasil'evič Rahmaninov" (ISO 9:1995 & GOST 7.79 System A), "Sergej Vasil'evich Raxmaninov" (GOST 7.79 System B), "Sergeĭ Vasil'evich Rakhmaninov" (ALA-LC), "Sergej Vasil’evič Rachmaninov" (ISO/R 9:1968), "Sergey Vasil'yevich Rakhmaninov" (BGN/PCGN) & "Sergej Vasil’evič Raxmaninov" (translittération scientifique) et aussi Serge, Rachmaninow, Rakhmaninoff (et d'autres versions encore ; la translittération du russe varie selon les langues.)

    (Source : article Serguei Rachmaninoff, Wiki English - http://en.wikipedia.org/wiki/Sergei_Rachmaninoff)

    La lettre russe в correspond au français v.
    Si l'on écrit Prokoviev, Sokolov, Svetlanov, Tretiakov, Pletnev, Noureev, Barychnikov, il est de toute logique d'écrire Rachmaninov (sans parler de Tchekov, Roublev, Kalachnikov, Khrouchtchev, Andropov, Brejnev, e tutti quanti).
    C'est ce qui correspond au plus près à la graphie russe, et c'est ce qui se fait en français.
    Toutefois, le compositeur lui-même ayant cautionné la graphie Rachmaninoff, on serait mal venu de la refuser. C'est celle qui est utilisée dans les pays anglophones.
    Dernière modification par The Fierce Rabbit ; 15/01/2012 à 19h35.

  3. #3
    Modérateur Avatar de lebewohl
    Date d'inscription
    octobre 2007
    Localisation
    Paris
    Messages
    9 772
    Les éditions Boosey & Hawkes écrivent Rachmaninoff, ils sont les éditeurs des danses symphoniques ; mais en effet cela varie dans le temps et dans l'espace ; dans les deux cas, cela ne change pas trop la prononciation que peut en donner un Français, pas comme Gergiev qui ne se prononce pas jerjiève, ou Putin, non rien.

    Mais il y a parfois un mélange de snobisme et de soumission aux choix orthographico-commerciaux des "majors", non francophones ; c'est aussi triste que de voir disparaître les appellations qatariotes ou smyrniotes ; indice que les cari, euh les carottes sont cuites?
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

    Montaigne

  4. #4
    Modérateur Avatar de lebewohl
    Date d'inscription
    octobre 2007
    Localisation
    Paris
    Messages
    9 772
    Cette parenthèse étant ouverte, puis fermée, R. était un pianiste extraordinaire ; cela suffit à le mettre haut dans l'histoire de la musique.
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

    Montaigne

  5. #5
    Exclu
    Date d'inscription
    juin 2011
    Messages
    2 130
    Citation Envoyé par lebewohl Voir le message
    Cette parenthèse étant ouverte, puis fermée, R. était un pianiste extraordinaire ; cela suffit à le mettre haut dans l'histoire de la musique.
    Quand on entend ce toucher à la fois limpide et sensible (et cela malgré une technique d'enregistrement très primitive), on se demande si les pianos de l'époque ne répondaient pas mieux sous les doigts que ceux d'aujourd'hui.
    IP

  6. #6
    Modérateur Avatar de lebewohl
    Date d'inscription
    octobre 2007
    Localisation
    Paris
    Messages
    9 772
    Je ne suis pas sûr que c'était si primitif, et c'était parfois mieux et plus réaliste que bien des enregistrements récents trop trafiqués.

    Je sais encore moins comment étaient réglés les pianos de Rachmaninoff! Mais j'entends surtout qu'il savait jouer du piano, le monsieur...
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

    Montaigne

  7. #7
    En attente de confirmation
    Date d'inscription
    février 2008
    Messages
    6 885
    Citation Envoyé par lebewohl Voir le message
    Je sais encore moins comment étaient réglés les pianos de Rachmaninoff! Mais j'entends surtout qu'il savait jouer du piano, le monsieur...
    C'est fondamental mon cher pas-Watson *. Les pianos que touchait S.R. n'étaient sans doute pas de mauvais instruments, et on n'a pas fait de progrès révolutionnaires sur les mécaniques depuis ce temps-là. Un Steinway début XX° ne sonne pas fondamentalement différent d'un Steinway début XXI°.
    La question fondamentale reste et a toujours été : que fait le pianiste - et plus généralement l'instrumentiste, cf. le fil sur les violons, les Strad, les pas-Strad, etc. - de l'instrument qu'il a à sa disposition ?
    Cela dit sans vouloir nier le moins du monde que la qualité de l'instrument n'est pas neutre.

  8. #8
    Exclu
    Date d'inscription
    juin 2011
    Messages
    2 130
    Sur ce site :
    http://www.jejouedupiano.com/le-mag-...y-Perahia.html
    Perahia, si je comprends bien, considère comme légers et répondant bien les vieux pianos Bechstein, Erard et Pleyel (mais ce n'est pas ceux qu'il préfère au concert) :

    " Vladimir Horowitz possédait à l’inverse un piano très léger que j’ai utilisé un jour à Carnegie Hall, non sans gêne, mais la réponse de son clavier était très rapide, et la pression pouvait y être dosée au gramme près. Les vieux Bechsteins, les Erards, les Pleyels sont certainement les plus beaux pianos dont vous puissiez profiter dans l’intimité, mais pour la salle de concerts il me faut toute la longueur de corde des Steinways modernes. "

    Or, si on en croit ce site :
    http://www.bion-piano.com/pianos-charles-bechstein.htm
    Rachmaninoff était enthousiaste des pianos Bechstein. Il en disait :
    " La noblesse de la merveilleuse sonorité du Bechstein de concert, sa souplesse idéale alliée à ses incomparables possibilités m'inspirent le plus grand enthousiasme. Avec cet instrument, un artiste doit être capable d'atteindre la plus haute perfection. "
    IP
    Dernière modification par InnocentParadis ; 17/01/2012 à 16h46.

  9. #9
    Membre Avatar de Fou des chutes
    Date d'inscription
    octobre 2007
    Messages
    389
    Citation Envoyé par ppyjc61 Voir le message

    On écrit que Rachmaninoff était doté de mains énormes
    Excusez-la.


  10. #10
    Membre Avatar de ppyjc61
    Date d'inscription
    octobre 2011
    Localisation
    Ottawa, Canada
    Messages
    667

    Thumbs up

    Citation Envoyé par Fou des chutes Voir le message
    Excusez-la.



    Elle est bonne!

+ Répondre à la discussion

Informations de la discussion

Utilisateur(s) sur cette discussion

Il y a actuellement 1 utilisateur(s) naviguant sur cette discussion. (0 utilisateur(s) et 1 invité(s))

     

Règles de messages

  • Vous ne pouvez pas créer de nouvelles discussions
  • Vous ne pouvez pas envoyer des réponses
  • Vous ne pouvez pas envoyer des pièces jointes
  • Vous ne pouvez pas modifier vos messages