On trouve par Google qu'Albert Cohen avait le dégoût de Bach, "un scieur de long, un ordinateur"—.Voir ici : http://referentiel.nouvelobs.com/arc...771226_017.pdf
Et contrairement à Colette, Cohen n'ajoutait pas "sublime".
Pour Gombrowicz (citation en français trouvée ici : http://www.gombrowicz.net/-Journal-1953-1969,79-.html), "C’est comme si quittant la zone du plaisir [Beethoven], on pénétrait dans une autre sévère, dure, aride et amère. Avec pour objectif l’initiateur suprême, le Moloch tragique, le tyran : Bach ! Bach est ennuyeux ! Objectif. Abstrait. Monotone. Mathématique. Désincarné. Cosmique. Géométrique. Bach ennuyeux ! C’est une hérésie pour laquelle vous risquez aujourd’hui dans le milieu musical de perdre votre honneur.
Pourtant, regardez bien les prêtres qui célèbrent ce rite de Bach, regardez-les dans les yeux : durcissement, raidissement dans l’abstraction, sévérité qui ressemble à celle avec laquelle on jetait autrefois des corps de petits enfants en offrande aux dieux."
Journal, 1960
Donc Colette n'est pas coupable de la "pire sottise", puisque Albert Cohen et Gombrowicz vont encore plus loin qu'elle.
IP
Je pense qu'on doit pouvoir trouver par Google des tas de gens, et pas seulement des gens d'humeur cistercienne ou janséniste, qui aiment Bach. J'adore certains des livres de Cohen (je ne les ai pas tous lus), je ne connais pas Gombrowicz. Mais ils disent ce qu'ils veulent, hein.
Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.
Montaigne
Je pense que la façon dont on a longtemps joué Bach explique les opinions de Colette et de Gombrowicz (1960). Albert Cohen, je ne sais pas quand il a tenu les propos en question. J'ai jeté un coup d'oeil à son article de Wikipédia et je me demande dans quel esprit ces deux phrases ont été écrites : "et va employer ses dernières années à faire ce que son grand ami Marcel Pagnol avait fait toute sa vie : la promotion de son œuvre. (...) Il publie son dernier texte dans Le Nouvel Observateur en mai 1981 en forme de dernière glorification de l'amour de sa femme pour sa personne."
IP
C'est vrai qu'on peut proposer un ajout... sans jamais savoir s'il sera accepté, car il y a toujours le risque d'indisposer les marchands du temple. De plus, il faut avoir le temps: je n'ai même pas précisé que, dans la tradition -l'alibi des bêleurs, beugleurs, vociférateurs, mugisseurs qui tiennent le haut du pavé médiatique en matière de "revivalisme"- les chanteurs sont DANS la danse (sauf exception cantonnée à la région de Rostrenen, dans la seule circonstance de concours de danse); or, je ne me souviens pas avoir jamais vu ces "vedettes" chanter dans la danse.
Le problème, c'est que l'article est à refaire de fond en comble; il faudrait donc jailler les contributions des incultes, c-à-d presque toutes.
On fait comment?
D'accord avec cela: nombre d'artistes du passé ont cru bon de se la jouer compassé, mais pas tous: ici même on a cité Edwin Fischer, le seul pianiste qui me fasse oublier qu'il joue du piano. Il y a aussi certaines interprétations baroquement incorrectes qui continuent de me séduire, tel le premier enregistrement de la cantate BWV 21 par Helmut Rilling. Pour y entendre une mécanique, il faut avoir une déformation gravissime de la comprenette. Même remarque pour la messe en si sous la direction de Karl Münchinger. On pourrait continuer; je suis persuadé qu'à toutes les époques il y a eu des artistes capables de faire de la musique vivante avec une partition de JSB. Il fallait avoir la chance de "tomber dessus".
Je ne sais pas si je comprends bien votre question, mais j'imagine qu'effacer des affirmation erronées est aussi possible que de faire des ajouts. A chaque article est associée une page de discussion (parfois plus intéressante que l'article). Commencer par expliquer votre désaccord sur cette page vous permettra peut-être d'éviter des "guerres d'édition". Si après un ou deux jours, vous n'avez pas reçu de réponse, on ne pourra pas vous reprocher d'avoir fait des modifications sans consensus.
IP
Cohen et Gombrowicz avaient le droit commun à chacun d'aimer ou pas ce que et qui ils voulaient. Et de mépriser ce/ceux qu'ils n'aimaient pas.
Si, je maintiens que Colette a fait preuve de la pire sottise, et je dis que Cohen et Gombrowicz (emblématiques en leur temps de certaine 'pensée officielle' qui aussi soudainement qu'opportunément devient recevable ...), ancrés dans l'immobilisme, accrochés à leurs oeillères et fiers de leur aveuglement, sont d'une sottise 'encore plus pire', et tout à fait surprenante venant d'esprits comme les leurs.
Effacer des affirmations erronées revient à déclarer la guerre à des rats: vous serez débordés par leur nombre et leur détermination à fourguer leur camelote (et aggressé en prime). Moi, je n'ai rien à vendre, seulement des références d'enregistrements incontournables qu'ils ont ignorés, et qui ne me rapportent rien.
Je ne suis pas payé pour faire un travail d'autant plus lourd que j'ai des exigences de rigueur. Tant qu'à bosser pour rien, je préfère consacrer le peu de temps libre que j'ai au quotidien pour préparer une réédition de vinyles (et même une copie de 78trs inédit), si tant est que nous trouvions le financement pour la matérialiser.
Une des choses que j'ai apprises en avançant en âge: répondre à des malhonnêtes c'est:
1°/ les reconnaitre comme interlocuteurs valables;
2°/ perdre du temps et de l'énergie pour un travail négatif, au lieu de construire qq chose susceptible de rendre service à ceux qui ne se laissent pas abuser par les bonimenteurs.
Je suis bien aise de trouver quelqu'un qui apprécie Münchinger dirigeant Bach!
Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.
Montaigne
Ouf! Je tremblais en l'écrivant! Pourtant, jamais je ne pourrai oublier la flûte de... de qui déjà?
En-dehors de la musique religieuse (on l'a dit), qui entend une machine à coudre dans les Brandebourgeois, même en remontant dans le temps? (le fameux disque des 2 & 5 par E Fischer). Dans les concerti pour clavier, violon? Les suites pour orchestre? Mais qu'est-ce que ces gens-là ont entendu de Bach, à la fin des fins?
ce qui fait machine à coudre, ce sont beaucoup plus les concertos, par exemple, qui "tricotent", que les oeuvres que vous citez. En plus à l'époque de Colette, on ne les jouait guère, je crois, même si Wanda Landowska avait les variations à son répertoire. Et ce qui fait machine à coudre aussi, c'est le clavecin Pleyel qui est le seul, je pense, que Colette aura entendu, et je prolongerais bien la sensation jusqu'à l'immense majorité des instruments utilisés jusqu'aux années 70 incluses.
Il me semblait que sinon le palmarès officiel, qui n'existe guère que dans votre imagination ou vos craintes, du moins un relatif consensus, ne considérait pas réellement les passions, par exemple, comme des oeuvres mineures, mais j'ai dû être mal rensigné.
Et on sait que vous n'aimez pas les fugues, et donc pas non plus, je suppose, les canons, mais à radoter avec votre formule désobligeante de "paniers de crabes et d'écrevisses", c'est vous que ridiculisez, pas Bach.
Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.
Montaigne
Décidément, quand vous voulez être de mauvaise foi, vous êtes chamion toutes catégories.
J'ai longtemps détesté le clavecin, et j'ai longtemps cru que c'était le clavecin que Colette qualifiait de divine (ou siblime) machine à coudre. Bon... ce serait Bach, je n'ai pas la citation d'origine sous les yeux, j'ai les oeuvres complèes quelque part, je chercherai. Notons que c'est dans les salons de la princesse Singer-Polignac qu'elle a dit ça, sans doute après un récital de clavecin (parce que si elle a entendu ça après avoir entendu des oeuvres pour cordes, ou pour voix, je m'interroge).
Donc oui, les concertos (et les suites franco-anglaises, et certains préludes) font machine à coudre sur un mauvais clavecin ; tout ce qui va vite fait machine à coudre sur un mauvais clavecin (je dis mauvais, je ne devrais pas, les Pleyel avaient leur charme, mais plus dans Poulenc ou de Falla que dans Bach). C'est l'instrument qui veut ça. Si c'est ce qu'elle veut dire, je suis d'accord et trouve ça drôle. Si c'est Bach en général et bien je ne suis pas du tout de son avis (mais je trouve ça drôle quand même). Après qu'elle soit brouillée avec les fugues, bon ouii, voilà... c'est son droit, hein. Je n'écoute pas que ça mais j'écoute aussi ça avec plaisir, même sans tout comprendre. Et j'adore les variations Goldberg et l'Offrande musicale. Et la musique de Bach est magnifique (j'essaie de n'utiliser "divine" ou "sublime" qu'avec modération, réservant ça à un bon gâteau, par exemple), qu'il s'agisse des passions, de biens des oeuvres d'orgue, des variations goldberg et de plein d'autres choses encore. Non je n'aime pas tout au même degré, non je ne mets pas les concertos brandebourgeois, que j'adore, sur le même plan que la passion selon matthieu, non je ne connais pas tout donc ne me demandez pas mes 32 bwv préférés parmi les 200 premiers ou entre les 650 et le 1000.
Bref il n'est pire sourd que celui ne veut pas voir.
(comment? on me dit que ce n'est pas ça la formule?)
Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.
Montaigne
Cela dépend. Il y a de jolis canons dans le Menuet de la Sérénade K 388 de Mozart. Le "trio" central est même un canon à l'écrevisse; ici à 2:04 :
Il y a aussi un épatant canon dans la sonate op. 101 de Beethoven. Ici, dans la version de Gilels (le plus beau toucher que je connaisse, avec celui d'Edwin Fischer), ce canon commence à 7:26 :
Mais bon, il y a des crabes vivants et des crabes morts.
IP
Aucun autre compliment ne saurait lui être plus agréable , ce serait frustrant pour lui de ne pas l'être, il s'entraîne comme un malade 24/24, c'est justice que ses efforts paient.
Ma mère et ma belle-mère avaient des machines à coudre - des Singer, justement, modèle ancien qu'avaient du connaître la mécène et la romancière, avec une pédale basculante, une grande roue et un entraînement à courroie de cuir.tout ce qui va vite fait machine à coudre sur un mauvais clavecin (je dis mauvais, je ne devrais pas, les Pleyel avaient leur charme) C'est l'instrument qui veut ça.
Mon épouse en est à sa 3° machine à coudre, des électriques du temps présent, il y a eu Singer, Husqvarna, Bernina ...
Et quels que soient l'âge et la marque, je n'ai jamais réussi à percevoir la similitude entre machine à coudre et clavecin ... quelqu'un aurait-il la gentillesse de m'initier, que je ne meure pas encore plus crassement idiot que je ne suis déjà ("éclair de lucidité" ? Non, je sais depuis longtemps).
Si encore il s'était agi de machine à écrire, peut-être ...
Pfffffffffffffff... on vous l'a déjà répété cent fois. Vous le faites exprès, ou quoi ?Bref il n'est pire sourd que celui ne veut pas voir.
(comment? on me dit que ce n'est pas ça la formule?)
Dernière modification par The Fierce Rabbit ; 15/06/2016 à 16h08.
Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.
Montaigne
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