Envoyé par
lebewohl
Pour information, et pour autant que je sache, les Lamentations de Jérémie ne sont pas utilisées dans le Requiem mais pendant la Semaine Sainte (Karwoche, en allemand). Les "leçons de ténèbres" de Couperin, de Charpentier, etc. sont écrites sur les lamentations.
Le sens peut être détourné : l'oratoria "Gallia" de Gounod reprend (ou paraphrase, je ne me rappelle plus précisément) le texte des lamentations, mais, comme le titre le laisse supposer, la ville détruite ("Eh quoi! elle est assise solitaire, cette ville si peuplée! Elle est semblable à une veuve! Grande entre les nations, souveraine parmi les états, Elle est réduite à la servitude! Elle pleure durant la nuit, et ses joues sont couvertes de larmes; De tous ceux qui l'aimaient nul ne la console; Tous ses amis lui sont devenus infidèles, Ils sont devenus ses ennemis"), c'est la France après 1871.
Quant au mot "Jerusalem", il est largement utilisé dans la liturgie, et en effet dans le requiem, mais sans lien (en tout cas pas à ma connaissance) avec les lamentations : au tout début
Requiem æternam dona eis, Domine, et lux perpetua luceat eis. Te decet hymnus Deus, in Sion, et tibi reddetur votum in Jerusalem. "Donne-leur le repos éternel, Seigneur, et que la lumière éternelle les illumine. Dieu, il convient de chanter tes louanges en Sion ; et de t'offrir des sacrifices à Jérusalem. et à la toute fin, dans une strophe qui n'est pas reprise dans tous les requiems musicaux, mais dans ceux de Fauré et DUruflé, notamment :
In Paradisum deducant te Angeli; in tuo adventu suscipiant te Martyres, et perducant te in civitatem sanctam Jerusalem. Que les Anges te conduisent au Paradis; que les Martyrs t'accueillent à ton arrivée, et t'introduisent dans la Jérusalem du ciel.