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Discussion: Moderne et ancien...

  1. #1
    Membre Avatar de raphael
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    Moderne et ancien...

    Tiens, voilà une question qu’il m’intéresse de poser ici. Que pensez-vous de ces deux interprétations récentes :

    Ce rondeau anonyme (mais célèbre) du début du 15e siècle de Gilles Binchois (même période), par les mêmes...

    J’espère que ces vieilles musiques retiendront votre attention. Merci pour vos réponses.

    Amicalement,
    Raphaël.


  2. #2
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    Re : Moderne et ancien...


    Ben alors ? personne pour donner son avis ?...
    Je ne me risque pas au mien alors !

    Si quand même, un détail, de l’ordre du nano-truc : je trouve que c’est drôlement beau ce qu’ils font ! Mais...
    Mais...
    Et c’est vachement beau !!

  3. #3
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    Re : Moderne et ancien...

    Toujours personne charmé ou agacé par la douceur de la musique de ce quinzième naissant en la cour de Bourgogne?
    Et Sylvia Rhyne qui roule des yeux en se faisant la voix du beau jeune homme (Eric Redlinger’s) amoureux ?

    Allez, pour inspirer les passants numériques, je place cette célèbre tapisserie (visible au Musée de Cluny à Paris) d’une réalisation tardive par rapport à ces deux chansons, mais du 15e quand même.




  4. #4
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    Re : Moderne et ancien...

    Déjà quatre-vingt lectures et pas une seule impression sur cette jouvencelle qui rend le jouvenceau malade de désir !...
    Etrange indifférence... Ou méditation ??

    Alors, voici le texte en attendant de meilleurs jours. Il n’est conservé que dans un seul manuscrit, un prestigieux chansonnier contenant aussi des motets et mouvements de messe, le plus important en la matière au début du XVe s.. C’est à Oxford en la bibliothèque bodléienne, sous la côte de Can. 213, au folio 124 :


  5. #5
    Membre Avatar de Patricia
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    Re : Moderne et ancien...

    Qu'il est beau, ce manuscrit! Personnellement il m'émeut 10 fois plus que sa réalisation...
    C'est grave, docteur ?
    Mon goût pour les très vieux papiers, sans doute...
    Enfin, je ne veux pas dire par là que je n'ai pas apprécié les petites vidéos, si ça peut vous rassurer...
    Mais là, en face de ce manuscrit, je craque vraiment!

  6. #6
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    Re : Moderne et ancien...

    Alors pour les yeux, le cantus et le contratenor solus de la partie A de cette ballade. (C’est dans le codex de L’escorial. V. III.24).



    Mais comme c’est étrange toutes ces visites, et une seule réaction (positive ?) à l’art de ce duo...
    Me suis-je trompé de forum !

  7. #7
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    Re : Moderne et ancien...


    Quel curieux silence numérique...
    Est-ce que la musique médiévale serait pour les mélomanes classiques ce que la musique classique est au public tout court ???

    Pourtant ce n’est pas une musique très élitiste. C’est de la chanson profane. Et de la chanson de charme !
    Comment faire pour inciter à entrer dedans ? Ouvrir des conservatoires ???

    Mais quoiqu’on soit toujours le mourant d’un autre, la musique du XVe ne se meurt pas pour autant (ou si peu ?). D’abord par les sujets que véhicule la chanson courtoise depuis le XIIe siècle. Et notamment de cet amour de la Dame, souvent impossible mais, comme la Dame, idéalisé dans un absolu désir de servitude ou d’effacement sans cesse remis en mot. Tellement d’ailleurs qu’au XVe siècle on est plus vraiment sincère à ce sujet ; l’art de la chanson courtoise devient art convenu, les formules sont savamment pesées, dosées et calibrées pour faire mouche auprès de la Belle et surtout du public féminin, les rondeaux se comptent par centaines et sont l’œuvre de « rhétoriqueurs » rompus à ce style.

    La chanteuse prononce ici fort bien le texte de la première chanson, un rondeau que voici pour celles et ceux qui auraient un peu de mal avec le Français renaissant :

    Quant la doulce jouvencelle,
    La tres gracieuse et belle,
    Celle dont suy amoureux
    Veult que me tiengne joyeux,
    Ne doy je obeir a elle ?

    Certes ouy car c’est celle
    Qui son doulx ami [m’]apelle...
    Etre ne puis plus joyeux,
    Quant la doulce jouvencelle
    La tres gracieuse et belle
    Celle dont suy amoureux

    Plaisir en moy renouvelle
    N’aultre amer je ne quier qu’elle,
    Servir la vueil en tous lieux
    Amour povoir de bien en mieulx
    Ma volonté si est telle.

    Quant la doulce jouvencelle,
    La tres gracieuse et belle,
    Celle dont suy amoureux
    Veult que me tiengne joyeux
    Ne doy je obeir a elle ?


    Ça change tout de même un peu des : """Et j'ai crie', crie ee', Aline, pour qu'elle revienne Et j'ai pleure', pleure' eee ...""""

    Il y a le son mais aussi l’image. Personne pour commenter la mise en scène glamour de cette première chanson ? Mi Broadway mi chevaleresque, mais sans costume et d’une sobriété très contenue ?


  8. #8
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    Re : Moderne et ancien...


    Bon. Devant le spectaculaire (!) intérêt suscité par ce fil, je me risque à quelques impressions.

    D’abord, ce qui m’a parut drôle dans cette première chanson Quant la doulce jouvencelle, c'est l’inattendue (et superbe) tierce, doublure supérieure de la voix de teneur que le luthiste ajoute de son propre chef. Vers le milieu de ce rondeau, sous les [la-sol-fa] écrits à la teneur, le chanteur/luthiste double donc avec [do-sib-la] (à 33' instrumentalement et puis chanté à 1'28'' et 1'57'' et 2'27'').

    Cette doublure ajoutée fait une septième futuriste avec la contreteneur qui fait un à ce moment-là un [do]. Ça sonne comme ce qu’on nommera au 18e siècle une « septième de dominante » qui n'a bien sûr rien à voir avec le style bourguignon du XVe mais qui n’est pas mal placée quand même. Chaque fois que je l’entends, j’ai l’impression d’une accélération esthétique vertigineuse ! Et puis le luthiste ne fait pas exactement dans son arrangement les notes écrites au début de la pièce. Musicologiquement, c’est une mini « « hérésie » » qu’il doit connaître et s’accorde (il a reçu une très bonne formation à Bâle).

    Certains spécialistes délaisseront voire condamneront cette interprétation pour cette petite transgression (s’ils l’entendent). D’autres pour le côté glamour et stéréotypé (dans un château, ils sont jeunes et beaux...). D’autres seront choqués par le luth joué aux doigts, d’autres encore argueront du vibrato trop prononcé de la chanteuse. Mais...

    Mais, sortons de l’église deux minutes...
    Musicalement c’est une transgression qui deviendra deux siècles après lieu commun. Et à part cette transgression minime de la partition, le reste est très précis, et réalisé dans de très belles dynamiques et beau phrasé. Ensuite, ils semblent prendre (et offrent) un plaisir évident pour faire connaître leur vision de la chanson courtoise. Ils s’acquittent de leur travail d’interprète.

    Certes la voix de Sylvia Rhyne possède un tout petit peu plus de vibrato que les voix que nous entendons habituellement dans ce genre de répertoire, mais elle ne fait pas que rouler des yeux. Elle chante aussi très bien ! C’est un vibrato naturel qui somme toute reste très modeste. Il n’empêche en rien par exemple de jouir de l’euphonie des consonances avec le timbre du luth ou la voix du ténor. Ce qu’ils font tous deux bien passer à mon sens, tout en utilisant les timbres de manière sans doute un peu anachronique (il est vrai qu’au début du 15e, on pense que le luth se joue au plectre, quoi qu'on ne sache pas dans quelle proportion en fait) c’est la douceur et la grâce de ce style. Il y a une simplicité qui me paraît juste dans ce qu’ils proposent. Ils servent le texte ; l’amour pour la jouvencelle passe ; on sent le désir évoqué malgré les automatismes éculés de la rhétorique courtoise de l’époque.

    Retour dans l’église ! « Deuil angoisseux ». Une version où l’on sent peut-être davantage l’influence de l’aria des siècles suivants. Quel plaisir de lire le sentiment d’autres auditeurs... Quelle tristesse de constater l’indifférence à si belle musique.
    Dernière modification par raphael ; 24/02/2008 à 15h01.

  9. #9
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    Re : Moderne et ancien...

    N'est-ce pas l'exemple même d'une musique (très belle) qui a besoin du mode d'emploi de la grande culture pour être pleinement appréciée — appréciée dans sa complétude, si je puis dire ?...

    Mode d'emploi que vous fournissez d'ailleurs... et je vous en remercie...

  10. #10
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    Re : Moderne et ancien...

    « Mode d’emploi de la grande culture... » fichtre !

    Oui, pour tenir une critique érudite, musicologique, ce qui ne présente que peu d’intérêt dans ce forum (?).

    Non, car lorsqu’on ne connaît pas il me semble qu’il faut accepter d’être novice et dire simplement si l’on aime ou pas, ce qui vous plait et déplaît. Et c’est en fréquentant qu’on apprend à aimer (jusqu’à une certaine limite, certes).

    Ce que l’on peut dire de toute musique en somme...

    Mais la musique du début du 15e s. —comme d'autres musiques— peut aussi laisser de marbre tout le monde. C’est comme ça !

  11. #11
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    Re : Moderne et ancien...


    Une seule strophe nous est parvenue pour la ballade Dueil angoisseus laquelle n’est pas tiré du poème de l’admirable poétesse et femme de lettre —et femme tout court— Christine de Pizan. Peut-être Binchois en a t-il composé les vers en hommage ? Voici le texte fort imagé :

    Dueil angoisseux, rage demesuree,
    Grief desespoir plain de ‘force[ne]ment’, (folie, démence)
    Langor sans fin et vie ‘maleuree’ (accablée de malheur)
    Plaine de plour, d’angoisse et de torment.

    Cœur doloreux qui vit obscurement,
    Tenebreux corps sur le point de partir
    Ay sans cesser continuel[le]ment,
    ‘Et se ne puis garir ne morir’. (si je ne puis guérir ni mourir)


    Question interprétation, la petite vidéo montre les deux artistes séparément. Le choix de cette disposition est intéressant car il symbolise l’éloignement et le départ qu’évoque le texte. Musicalement, de ce que je connais dans le genre, je dois dire que c’est la version la plus « moderne ».

    De par la voix choisie d’abord, une voix lyrique utilisée en demi-teinte, mais plus « épaisse » que les voix habituelles dans ce répertoire (qu’elles soient féminines ou masculines). Il me semble que cette mi-puissance et le vibrato accentuent ici le côté fragile de cette plainte.
    Ensuite par l’accent mis sur le rubato, quasi constant, à la manière d’un air qui fait plier le temps, en l’étirant comme un ruban de l’âme qui en se déroulant peu à peu agit sur lui-même...
    Dans l’interprétation que l’on se fait de nos jours des chansons du XVe, il est rare de s’affranchir de la métrique à ce point. La chanteuse prend le parti du sens textuel pour en faire une plainte méditative (alors que celui-ci est souvent très convenu, presque mécanique parfois et musicalement pas encore « madrigalisé » comme au siècle suivant).

    Disons le carrément, ce parti pris me semble carrément romantique et loin de l’idée que j’ai personnellement du temps musical sous Philippe le bon. Mais après tout... Qu’est-ce qui nous dit qu’on ne pratiquait pas le rubato alors ? Et même si on ne le pratiquait pas, est-ce que cette version n’apporte pas un autre éclairage intéressant en lui-même, par l’intériorité qu’il ajoute ? N’est-ce pas après tout le rôle que l’on peut attendre d’un interprète ? Faut-il systématiquement jeter aux orties cette dialectique entre moderne et ancien ?? (d'où le sens de mon titre ).

    Bon. Mais je ne vais pas insister plus longtemps que ça car parler tout seul n’est pas trop mon truc !

    Deux autres bonnes nouvelles sur le web médiéval, pour ceux qui connaissent ou souhaiteraient découvrir la messe de Machaut (un siècle avant Binchois), voici les deux dernières parties de l’ordinaire par l’ensemble Gilles Binchois, dirigé par Dominique Vellard. Une très bonne version de concert (et toujours par des musiciens habillé en noir ).




    Bonne écoute.

  12. #12
    Membre Avatar de Nicolas TOUSSAINT
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    Thumbs up Re : Moderne et ancien...

    Citation Envoyé par raphael Voir le message
    ...
    Mais la musique du début du 15e s. —comme d'autres musiques— peut aussi laisser de marbre tout le monde. C’est comme ça !
    Bonjour Raphaël,

    je lis bien ce fil, je n'y réponds pas parce que je n'ai rioen de plus que vous à y apporter, je connais très bien ces deux poésies mises en musique.
    Je ne suis pas spécialiste comme vous de l'art ante-renaissance ou pré-renaissance.
    J'aime fort le Grand JOSQUINZ dont RABELAIS disoit qu'il contenait en son art toute la quintessence des cornetz, sacqueboutes, vièles, flustes, chalumeï, etc ...

    J'aime aussi Binchois, Machaut mais aussi Guillaume DUFAY dont je me suis procuré samedi chez Alpha deux CDs interprétés par DIABOLUS IN MUSICA !

    Nicolas


    <<Ce monde ne fait que rêver, il approche de sa fin.>>
    François RABELAIS

  13. #13
    Membre Avatar de raphael
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    Re : Moderne et ancien...


    Merci pour cette r&#233;action Nicolas et heureux de trouver ici un amateur de po&#233;sie m&#233;di&#233;vale et renaissante.

    Personnellement, bien que l’amour courtois du XVe si&#232;cle ait beau &#234;tre totalement attendu et convenu (pr&#232;s de trois si&#232;cles d’usure tout de m&#234;me), la chaste et fid&#232;le amiti&#233; est un th&#232;me si d&#233;suet (de nos jours encore plus) que sa remise en forme reste pour moi une source intarissable d’&#233;merveillement.

    Comme cette chanson de Josquin que vous citez, , qui y sacrifie encore au tournant du si&#232;cle sur le th&#232;me de la s&#233;paration, ici dans une version avec diminutions &#224; la vihela, mise en sc&#232;ne en une image pseudo flamande cherchant celle que peigna Hans Memling en cette femme &#226;g&#233;e :



    Mille regretz de vous abandonner
    Et 'd'elonger' votre face amoureuse. (d'&#233;loigner)
    J'ai si grand dueil et peine douloureuse
    Qu'on me verra brief mes jours 'deffiner', (finir)
    Brief mes jours deffiner.


    Je trouve cette interpr&#233;tation belle, avec une voix un peu aust&#232;re, sans concession &#224; la s&#233;duction, sans doute pour aller davantage vers ce qui serait jug&#233; aujourd'hui comme &#233;tant "plus authentique" (et qui nous &#233;loigne encore plus de nos habitudes esth&#233;tiques modernes que le parti pris inverse d'Asteria). Mais on ne sait pas si au XVe s. la vie &#233;tait fid&#232;le &#224; la peinture et aux trait&#233;s, ni le contraire...
    En revanche je ne suis pas convaincu par la mise en sc&#232;ne. Les costumes sans doute.

    Enfin, avez-vous appr&#233;ci&#233; ces deux chansons mises en lien au d&#233;but ?
    Dernière modification par raphael ; 26/02/2008 à 12h52.

  14. #14
    Membre Avatar de Patricia
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    Re : Moderne et ancien...

    Question mise en scène, c'est vrai que cette vidéo est un peu austère...
    Rien à voir avec celles-ci, magnifiques je trouve, mais que vous connaissez sûrement:




    Deux petites vidéos très réussies, et j'en salue les auteurs!

  15. #15
    Membre Avatar de Nicolas TOUSSAINT
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    Smile Re : Moderne et ancien...

    Ah que la po&#233;sie de cette &#233;poque extraordinaire de bouleversements humains o&#249; la repr&#233;sentation du Monde subissait une mutation formidable !

    L'Amour courtoys est par ce qui suit bien servi :

    "Secour&#233;s moy madame par amours" de Cl&#233;ment MAROT par Philippe de MONTE
    Secour&#233;s moy madame par amours ou aultrement la mort me vient querir autre que vous ne peut donner secours a mon las coeur lequel s'en va morir helas veuill&#233;s donc secourir celluy qui vit pour vous en grand detresse car en son coeur vous est&#233;s la maistresse.

    "Puisque de vous je n'ai autre visage"
    Puisque de vous je n'ai autre visage je m'en vais rendre ermite en un d&#233;sert pour prier dieu si un autre vous sert qu'autant que moi en votre honneur soit sage adieu amour adieu gentils corps saige adieu ce teint adieu ces friands yeux je n'ai pas eu de vous grands avantages un moins aimant aura peut-&#234;tre mieux.

    Ces textes mis magnifiquement en musicque par de grands constructeurs tels Cl&#233;mens JANEQUINZ ou encore Pierre REGNAULT ( alias Pierre SANDRIN )

    Mais pour moy reste les deux plus beaux textes qui soient sur lesquels nombre de variations sont possibles :
    Ta bonne gr&#226;ce ...
    Il estoit une fillette ...

    Nicolas
    Dernière modification par Nicolas TOUSSAINT ; 26/02/2008 à 15h59.

  16. #16
    Membre Avatar de Nicolas TOUSSAINT
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    Smile Re : Moderne et ancien...

    Pour Rapha&#235;l et tou(te)s les autres amoureux de la Musique &#224; ce carrefour de l'Humaine condition, voici cu que dit si bien Fran&#231;ois RABELAIS en adresse &#224; ses lecteurs du Quart Livre des faits et gestes du Grand PANTAGRUEL :

    "Et me soubvient (car i'ay mentule, voyre diz ie memoire, bien belle, et grande assez pour emplir un pot beurrier) avoir un iour du Tubilustre, es feries de ce bon Vulcan en may, ouy iadis en un beau parterre Iosquin des Prez, Ollzegan, Hobrethz, Agricola, Brumel, Camelin, Vigoris, de la Fage, Bruyer, Prioris, Seguin, De la Rue, Midy, Moulu, Mouton, Guascoigne, Loyset Comp&#232;re, Penet, Fevin, Rouz&#233;e, Richardfort, Rousseau, Consilion, Constantio festi, Iacquet Bercan, chantans melodieusement.

    Grand Thibault se voulent coucher
    Avecques sa femme nouvelle,
    S'en vint tout bellement cacher
    Un gros maillet en la ruelle.
    O mon doulx amy (ce dict elle)
    Quel maillet vous voy ie empoingner?
    C'est (dist il) pour mieulx vous coingner.
    Maillet? dist elle, il n'y fault nul.
    Quand gros Ian me vient besoingner,
    Il ne me coingne que du cul.

    Neuf Olympiades, et un an intercalare apr&#232;s (&#244; belle mentule, voire diz ie, memoire. Ie soloecise souvent en la symbolization & colliguance de ces deux motz) ie ouy Adrian Villart, Gombert, Ianequin, Arcadelt, Claudin, Certon, Manchicourt, Auxerre, Villiers, Sandrin, Sohier, Hesdin, Morales, Passereau, Maille, Maillart, Iacotin, Heurteur, Verdelot, Carpentras, Lheritier, Cad&#233;ac, Doublet, Vermont, Bouteiller, Lupi, Pagnier, Millet, Du mollin, Alaire, Marault, Morpain, Gendre, & aultres ioyeulx musiciens en un iardin secret soubz belle feuillade au tour d'un rampart de flaccons, iambons, pastez, & diverses Cailles coyph&#233;es mignonnement chantans. S'il est ainsi que coingn&#233;e sans manche
    Ne sert de rien, ne houstil sans poingn&#233;e.
    Affin que l'un dedans l'aultre s'emmanche
    Prens que soys manche, & tu seras coingn&#233;e."


  17. #17
    Membre Avatar de alya
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    Re : Moderne et ancien...

    Bonsoir &#224; tous. Merci pour les liens. Le Moyen Age est une &#233;poque de l'histoire qui me passionne et comment ne pas aimer cette musique si lointaine dans le temps mais

  18. #18
    Membre Avatar de alya
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    Thumbs up Re : Moderne et ancien...

    Bonsoir à tous. Merci pour les liens qui sont tous de très bonne qualité. Le Moyen Age est une période que j'aime particulièrement et comment ne pas aimer cette musique et l'art du chant si simple et si raffiné. J'espère que ma nuit sera bercée par ce que j'ai écouté ce soir.

  19. #19
    Membre Avatar de JYDUC
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    Re : Moderne et ancien...

    Citation Envoyé par alya Voir le message
    Bonsoir à tous. Merci pour les liens qui sont tous de très bonne qualité. Le Moyen Age est une période que j'aime particulièrement et comment ne pas aimer cette musique et l'art du chant si simple et si raffiné. J'espère que ma nuit sera bercée par ce que j'ai écouté ce soir.
    Alya, j'admire votre constance - j'eusse pu dire la même chose à Mozart

  20. #20
    Membre Avatar de alya
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    Re : Moderne et ancien...

    Bonjour JYD. les deux ne sont pas incompatibles. Quant à ma constance, vous dû vous apercevoir qu'elle est très épisodique. Il est vrai que les extraits que j'ai entendus ne peuvent me laisser indifférente. J'adore vraiment cette musique. Mozart n'a pas besoin de défenseur. Sa musque est au dessus de tout.

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