En me baladant sur l'internet, je suis tombé sur un article dont je trancris ici une partie qui intéressera peut-être certains :
Louis Diémer (1843-1919) et le clavecin Taskin de 1769
Durant la période de l’Exposition Universelle de 1889 à Paris, il y eut un étonnant regain d’intérêt pour la musique ancienne et son interprétation. Parallèlement se produisit une soudaine efflorescence dans la production d’instruments à clavier anciens. Erard produisit 3 clavecins pour l’Exposition Universelle, dont au moins un subsiste au Musée des Instruments de Musique de Berlin. Mais le facteur Tomasini et la firme Pleyel, Wolff, Lyon et Cie exposèrent aussi des instruments.
Mais l’intérêt pour les instruments à clavier anciens est antérieur à cela. Emile-Alexandre Taskin 1853-1897), baryton à l’Opéra-Comique, fut fasciné par ce qui était alors le monde depuis longtemps oublié des instruments à clavier et cordes pincées. La raison en fut vraisemblablement que l’un de ses ancêtres était un facteur de clavecins célèbre. Adolphe Gustave Chouquet, conservateur de la collection d’instruments du Conservatoire de Paris, fut approché par E-A. Taskin quant à la possibilité d’acquérir un instrument construit par son aïeul. Par chance, lors de ses recherches d’instruments anciens, Chouquet était tombé chez un brocanteur de province sur un instrument de cet aïeul. C’était le Taskin à deux claviers de 1769 qui se trouve maintenant dans la collection Russell, et sans doute l’un des instruments les plus copiés au monde.
La restauration de l’instrument fut confiée à Louis Tomasini. Un timbre à chaud gravé sur la table porte la mention ‘Restauré par Louis Tomasini en 1882’, probablement le plus ancien exemple de restauration d’un clavecin historique des temps modernes. Pour l’Expo Universelle, E-A. Taskin prêta le clavecin à Louis Diémer pour une série de concerts donnés pendant l’Expo. Ces concerts connurent un tel succès qu’ils conduisirent plus tard à la création de la Société des Instruments Anciens, consacrée à l’interprétation de la musique ancienne.
Diémer fut le premier pianiste professionnel à jouer un clavecin.
Wanda Landowska, habituellement considérée comme la ‘grande dame’ du renouveau du clavecin n’avait que 10 ans lors de l’Exposition de 1889.
[…]
Par la citation de cet article, je voudrais simplement suggérer avec toutes les précautions de tous ordres qui s'imposent pour ne vexer personne, que le renouveau de la musique ancienne ne date pas (enfin pas que) des Pays-Bas ou de l’Autriche des années 1960/70 ; ce dont beaucoup de gens semblent absolument et irréversiblement persuadés. Mais que le mouvement était lancé bien avant : Diémer, mais aussi Dolmetsch (http://www.dolmetsch.com/Dolworksfrench.htm , http://en.wikipedia.org/wiki/Arnold_Dolmetsch , ), Henri Casadesus fondateur de la Société des Instruments Anciens (1901) citée plus haut (http://www.casadesus.com/famille/maf...sus/index.html , http://www.parisetplus.com/ncasa.htm , http://strangeandancientinstruments....e13/index.html ), et al.
Loin de moi l’idée de vouloir nier, amoindrir, dénigrer le travail, le mérite et le talent des Harnoncourt, Leonhardt et consorts qui œuvrèrent aussi pour la musique ancienne ; ils eurent la chance d’arriver en un temps où les moyens de diffusion étaient autrement larges et efficaces, de trouver l’appui de musicologues authentiques et aussi – et surtout ? – de directeurs artistiques et financiers clairvoyants chez les ‘majors’ d'alors, qui virent là un créneau béant dans lequel s’engouffrer, qui surent le promouvoir, et faire accepter cette esthétique ressuscitée pour le plus grand bonheur de tous – enfin, disons d’une majorité, car il y a bien encore quelques irréductibles pour encore et toujours résister !
L'article original est ici :
http://www.music.ed.ac.uk/russell/in...uisdiemer.html
L'ensemble du site est intéressant.