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Discussion: Playlist du mois de janvier 2013

  1. #1
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    Playlist du mois de janvier 2013

    Bonjour et bonne année.

    Hormis le début, la playlist du mois est consacrée aux disparus de l'année 1962, compositeurs comme interprètes. Pour vous simplifier la vie, j'ai mis le nom des personnes honorées en rouge.

    • Johann Strauss fils: Concert - Orchestre du Festival de Vienne, Josepf Krips (1962)
      • Le beau Danube bleu - I-Tipferl Polka - Ouverture de "La chauve-souris"
      • Valse de l'empereur - Marche du "Baron Tzigane" - Ouverture de "Waldmeister"
    • Johann Strauss fils, arrangement Dimitri Tiomkin: Extraits de la bande-son du film "Toute la ville danse" - Miliza Korjus, soprano; Toscha Seidel, violon; Orchestre de la MGM (1938)
    • Manolis Kalomiri: Iambes et Anapestes pour voix et orchestre, prélude de la seconde partie (version pour piano) - Amiram Rigai, piano (1962)
    • Delannoy: Quatuor à cordes - Quatuor à cordes de la Radiodiffusion Française (vers 1962)
    • Ibert: Escales - Orchestre National de la Radiodiffusion Française, Leopold Stokowski (1958)
    • Ibert: Quatuor à cordes - Quatuor Parrenin (1956)
    • Feinberg: Concerto pour piano N°2 Op.36 - Samouil Feinberg, Orchestre d'Etat de l'URSS, Nikolai Anossov (1946)
    • Webern: Six pièces Op.6 - Concertgebouw Orchestra, Hans Rosbaud (1959)
    • Schönberg: Variations pour orchestre Op.31 - Concertgebouw Orchestra, Hans Rosbaud (1958)
    • Wagner: Récital d'adieu de Kirsten Flagstad, soprano - Symphony of the Air, Edwin McArthur (22 mars 1955)
      • La Walkyrie: "Schläfst du Gast", "Du bist der Lenz"
      • Wesendonck-Lieder
      • Tristan et Iseult: Prélude et Mort d'Iseult
      • Le crépuscule des dieux: Immolation de Brünnhilde
    • Eisler: Die Mutter Op.25 - Ernst Busch, Choeur et Orchestre du Berliner Ensemble, Adolf Fritz Gühl (1951)
    • Ibert: Concertino da Camera pour saxophone et petit orchestre - Marcel Mule, Orchestre de chambre, Philippe Gaubert (1937)
    • Chopin: Préludes Op.28 - Alfred Cortot (concert du 11 mai 1955 à Munich)
    • Dvorak: Symphonie N°9 op.95 "du nouveau monde" - Orchestre d'Etat de l'URSS, Nikolai Anossov (1962)
    • Rachmaninov: Danses symphoniques Op.45 - Orchestre Symphonique de Londres, sir Eugene Goossens (1958)
    • Ibert/Honegger: L'aiglon - Géori Boué (L'Aiglon), Xavier Depraz (Séraphin Flambeau), Roger Bourdin (Le prince de Metternich), Lucien Lovano (Le maréchal Marmont), Joseph Peyron (Frédéric de Gentz), Michel Hamel (l'attaché français), Liliane Berton (Thérèse de Lorget), Agnès Disney (Marie-Louise); Choeurs de la Rdf, Orchestre Radio-Lyrique, Pierre Dervaux (1956)


    Bonne écoute.

    La seule certitude que j'ai, c'est d'être dans le doute. (Pierre Desproges)

  2. #2
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    Bonjour.

    Quelques remarques supplémentaires.

    Je manquais de Toscha Siedel. Les extraits du film "The great Waltz" sont un peu exotiques - et plutôt centrés sur Miliza Korjus, le rossignol polonais - mais on y entend quand même bien le violoniste. Par parenthèse, je conseille le film - pas tant à cause du scénario assez convenu sur la rivalité entre Strauss père et Strauss fils mais pour la réalisation assez fulgurante de notre Julien Duvivier national.



    Le quatuor à cordes de Delannoy provient de disques non-commerciaux (et non datés) destinés aux stations de radio américaines. Je vous ai laissé la présentation en anglais en guise de document. Le Quatuor à cordes de la Radiodiffusion Française comporte trois des quatre membres de notre cher quatuor Pascal, lequel s'appelait parfois "Quatuor Pascal de la RdF", donc j'en conclus à une parfaite identité entre les deux.

    Les Escales d'Ibert proviennent d'un concert. Stokowski a également enregistré l’œuvre avec le même orchestre, à la même époque, pour Capitol (repris en CD par EMI, et disponible je crois).

    L’œuvre d'Eisler a été suggérée par Claude Torrès, qu'il en soit ici remercié.

    Comme tout Cortot (ou presque) est ressorti fin 2012 chez EMI, il était difficile de trouver de l'inédit. Le concert des Préludes est du coup tardif, avec un pianiste loin de ses meilleures années. J'espère que la rareté du document fera passer le côté ambigu de cet hommage. On aurait risqué de devoir dire la même chose du concert d'adieux de Kirsten Flagsatd, mais elle était très en forme.

    Il existe dans l'Aiglon, surtout au début du 3e acte, quelques scratches pas bien venus. Ils proviennent du voisinage, dans un sac de voyage, d'une bouteille de Badoit mal fermée et de l'album contenant les 33 tours. J'avais acheté les disques à Carpentras et le voyage vers Paris sur l'autoroute du Sud avait répandu le contenu de la bouteille dans le sac. Depuis, je déconseille la Badoit pour nettoyer les vinyles.

    Je signale enfin quelques autres disparus de 1962, comme Volkmar Andrae ou Eduardo Toldra, pour lesquels je manquais de matériau. Vous en trouverez trace dans notre BM (chez Bruckner et Falla, respectivement).

    Nos enregistrements stéréo du mois sont le Strauss/Krips, le Dvorak/Anossov et le Rachmaninov/Goossens.

    La seule certitude que j'ai, c'est d'être dans le doute. (Pierre Desproges)

  3. #3
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    Citation Envoyé par mah70 Voir le message
    Bonjour.

    Quelques remarques supplémentaires.
    ...
    Le quatuor à cordes de Delannoy provient de disques non-commerciaux (et non datés) destinés aux stations de radio américaines. Je vous ai laissé la présentation en anglais en guise de document. Le Quatuor à cordes de la Radiodiffusion Française comporte trois des quatre membres de notre cher quatuor Pascal, lequel s'appelait parfois "Quatuor Pascal de la RdF", donc j'en conclus à une parfaite identité entre les deux.
    Je signale, sans animosité mais avec quelques regrets, la tendance actuelle à réhabiliter les compositeurs collaborationistes de la puissance nazie pendant la dernière guerre mondiale. Florent Schmitt, Max d'olonne, ... dont quelques CDs viennent d'être récemment publiés et ici on trouve le Quatuor en Mi Majeur de Marcel Delannoy. (Bien sûr composé en 1931 et dédié à Jean Marnold). Ravel considérait même Delannoy comme le meilleur comositeur de son temps!

    Mais Marcel Delannoy était membre du "Groupe Collaboration : Section musique", dirigée par Max d'Ollone, directeur de l'Opéra-comique, et avec comme présidents d'honneur les compositeurs Florent Schmitt et Alfred Bachelet. La rue où Delannoy est né à La-Ferté-Alais, porte son nom.
    "Français, vous avez la mémoire courte!" disait le Maréchal le 17 juin 1941. Peut-être parlait-il d'autre chose?

    Cela n'a pas empêché qu'en 1943, alors que le "Groupe Collaboraton était au sommet de son activité, l'enregistrement de Ginévra du même Delannoy (Livret de Julien Lucharie) par Pathé-Marconi avec :
    Irène Joachim (Ginévra)
    Martha Angelici (Catherine)
    Eliette Schenneberg (Nurse)
    Henry Etcheverry (Ambrogio)
    Paul Derenne (Chanteur)
    Camille Maurane (Doria)
    Orchestre de l'opéra comique
    Roger Désormière
    Enregistrement 9 Juin 1943

    Report sur un CD Marston dédié à Eliette Schenneberg (incluant des oeuvres de Honegger et Milhaud... quelle programmation éclectique)

    Il faut signaler que Irène Joachim et Roger Désormière faisaient eux partie du "Front National de la Musique", organe résistant affilié au P.C.F.

    Quel mic-mac!

    Claude Torres

  4. #4
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    Bonjour.

    Dans la série "sac de noeuds", je signale également ceci: Julien Luchaire, l'auteur du livret de Ginevra, n'a semble-t-il pas été un résistant actif. Il avait 64 ans en 1940 et on le voyait pas prendre le maquis. Mais il a été suffisamment engagé contre le nazisme pour faire partie du Comité national des écrivains à la libération. Or, Julien Luchaire était également le père de Jean Luchaire, collaborationniste acharné venu de la gauche, qui sera fusillé en 1946.

    D'un autre côté, Jean Luchaire avait, en 1941, une secrétaire du nom de Simone Signoret, pas franchement une dangereuse nazie voulant soutenir la politique antisémite de Vichy. Tout ceci n'est pas simple - même si je comprends fort bien votre propos, Claude.

    D'où ma décision, déjà exprimée ici, de ne jamais tenir compte de ce genre de problèmes pour mes programmations. Si nous devions entrer dans ce genre de considérations, le cas d'Eisler, auteur fêté de la RDA stalinienne, ayant composé l'hymne officiel de cette république "démocratique" aux camps de travail bien garnis, aux procès arrangés et à la STASI toute puissante, ne me semblerait pas plus reluisant.

    La seule certitude que j'ai, c'est d'être dans le doute. (Pierre Desproges)

  5. #5
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    Citation Envoyé par mah70 Voir le message
    Bonjour.

    Dans la série "sac de noeuds", je signale également ceci: Julien Luchaire, l'auteur du livret de Ginevra, n'a semble-t-il pas été un résistant actif. Il avait 64 ans en 1940 et on le voyait pas prendre le maquis. Mais il a été suffisamment engagé contre le nazisme pour faire partie du Comité national des écrivains à la libération. Or, Julien Luchaire était également le père de Jean Luchaire, collaborationniste acharné venu de la gauche, qui sera fusillé en 1946.

    D'un autre côté, Jean Luchaire avait, en 1941, une secrétaire du nom de Simone Signoret, pas franchement une dangereuse nazie voulant soutenir la politique antisémite de Vichy. Tout ceci n'est pas simple - même si je comprends fort bien votre propos, Claude.

    D'où ma décision, déjà exprimée ici, de ne jamais tenir compte de ce genre de problèmes pour mes programmations. Si nous devions entrer dans ce genre de considérations, le cas d'Eisler, auteur fêté de la RDA stalinienne, ayant composé l'hymne officiel de cette république "démocratique" aux camps de travail bien garnis, aux procès arrangés et à la STASI toute puissante, ne me semblerait pas plus reluisant.


    Il n'y a aucun reproche de ma part concernant la programmation des Playlists, au contraire. Je trouve très louable de permettre l'écoute d'oeuvres souvent rares.

    Je reste cependant un peu surpris par cette tendance actuelle a republier quelques oeuvres que la conscience collective avait mises à l'écart.
    Par exemple la publication récénte du coffret "Cortot". Il semble que le temps de l'oubli (et parfois du pardon) soit arrivé et pas seulement en musique. Pas pour moi.

    Concernant Eisler, son exil en RDA n'était pas volontaire. Il avait définitvement choisi l'Amérique. Mais un certain McCarthy et sa chasse aux sorcières l'ont considéré comme incompatible avec la "Grande Amerique Libre" (House Committee on Un-American Activties - HUAC) et l'ont donc expulsé vers des cieux "plus cléménts". Que serait-il devenu aux USA. Peut-être l'auteur préféré de Broadway et/ou de Hollywood ?

    Les oeuvres de Eisler en RDA ne sont pas mes préférées!

    Continuez à nous faire bénéficier de vos connaissances et de votre discothèque.

    Claude Torres

  6. #6
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  7. #7
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    Petite curiosité historique: la déposition de Bertold Brecht devant la commission des activités anti-américaines. C'est assez étrange... Mais on y cite Eisler.

    http://en.wikisource.org/wiki/Brecht...%29_transcript
    La seule certitude que j'ai, c'est d'être dans le doute. (Pierre Desproges)

  8. #8
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    C'est un débat sans fin, à propos duquel j'ai moi-même exprimé, sans le développer, mon point de vue (dans le fil consécutif à la mort de Henze) :

    Citation Envoyé par Philippe Voir le message
    (...)
    Mon approche de la création artistique pourra paraître paradoxale, voire contradictoire. Je l'assume (...) : j'écoute (ou je lis) une oeuvre quel que soit l'enracinement idéologique de son auteur. Je ne refuse d'écouter ni Wagner, ni Schmitt, ni Pfitzner, ni Orff ; je lis Louis-Ferdinand Céline ; il m'arrive d'apprécier leurs oeuvres, et ça ne me dérange pas.
    (...)
    Je répondrai donc, à mon tour sans la moindre tentation de créer ici une polémique (il semble d'ailleurs n'y en avoir pas ... ), mais simplement pour expliciter quelque peu mon propre point de vue. En effet j'ai pris l'habitude, notamment depuis mes études où nous avions un cours (pas mon préféré, je n'ai jamais été attiré par la critique littéraire) dispensé par un professeur qu avait fait de Lanson sa cible principale - de dissocier complètement l'homme et l'oeuvre.
    À cette époque, il était encore très fréquent de vouloir « expliquer » une oeuvre selon les préceptes lansoniens car tels étaient encore, alors, les fondements de l'histoire littéraire. Par ailleurs, j'ai pu constater beaucoup plus tard, ayant eu l'occasion d'assister en tant qu'assesseur à des examens oraux à des étudiants de première année de fac en Tunisie, section Lettres Françaises, que l'approche n'y avait guère évolué : interrogés sur les Contemplations de Victor Hugo, tous les étudiants s'ingéniaient, quel que soit l'extrait proposé, à expliquer ce dernier à partir de la mort de Léopoldine ...
    Bref, réagissant alors contre cette tendance lansonienne encore encore très prégnante alors, notre professeur s'inspirait très généreusement de l'approche de Servais Étienne, ancien membre éminent du corps académique de l'Université de Liège. Je ne vais pas résumer ici les travaux d'Étienne (pour ceux que ça intéresse, il y a ici un article qu'on peut lire, le cas échéant) ; mais en quelques mots, il s'agissait, notamment et pour réduire à ce dont il est question ici, de dissocier complètement l'approche textuelle de la tentation historiciste. En d'autres mots, de prendre un peu la succession de Proust « Contre Sainte-Beuve » ...
    Cette approche m'a alors marqué, tant il me semblait ridicule de vouloir découvrir "ce que l'auteur avait voulu dire" si ce n'est au prix de lui poser directement la question. Nulle approche, fût-elle historique, sociologique ou psychologique, ne pourrait jamais révéler au lecteur l'effet qu'une lecture aurait sur lui. D'autan que je m'intéressais aussi alors à Barthes et à sa conception de lecture plurielle : il y a autant de lectures que de lecteurs car chaque lecteur appréhende l'oeuvre en fonction de son propre regard, de son vécu, de son ressenti ...
    Il m'apparaissait alors clairement que l'oeuvre et l'auteur étaient bien choses distinctes.

    Citation Envoyé par Claude Torres Voir le message
    Je signale, sans animosité mais avec quelques regrets, la tendance actuelle à réhabiliter les compositeurs collaborationistes de la puissance nazie pendant la dernière guerre mondiale.(...)
    Citation Envoyé par Claude Torres Voir le message
    Il n'y a aucun reproche de ma part concernant la programmation des Playlists, au contraire. Je trouve très louable de permettre l'écoute d'oeuvres souvent rares.

    Je reste cependant un peu surpris par cette tendance actuelle a republier quelques oeuvres que la conscience collective avait mises à l'écart.
    (...)
    C'est pourquoi je réagirais plutôt négativement à ces deux dernières remarques (en gras ci-dessus). Sans avoir la moindre sympathie pour ces compositeurs auxquels, Claude, tu fais allusion, il serait totalement injuste, à mon sens et tout en suivant le long (et lourd) développement précédent, de vouloir se priver de leurs oeuvres dès lors que celles-ci sont en effet dignes de porter ce nom ... (et je sais que ce n'es pas ce que tu as voulu dire )
    Si l'on peut en effet, pour telle ou telle raison, justifier l'ostracisme dont ont fait ou font encore l'objet ces artistes collaborationnistes, je ne comprends pas pourquoi on devrait avoir la même attitude vis-à-vis de leurs oeuvres. En d'autres termes, je ne vois pas pourquoi j'aurais la moindre réticence à écouter du Schmitt (et donc à participer à sa réhabilitation ?) dès lors que l'écoute d'une oeuvre de lui me procure une émotion artistique suffisante à me la faire apprécier.
    Ceci dit : aucun procès d'intention dans mes propos : j'ai bien compris Claude que ton point de vue était bien nuancé. Je voulais simplement expliquer de façon plus complète un point de vue déjà exprimé ...

    Citation Envoyé par mah70 Voir le message
    (...)
    D'où ma décision, déjà exprimée ici, de ne jamais tenir compte de ce genre de problèmes pour mes programmations. (...)
    ... et signaler par là-même pourquoi je partage complètement le point de vue de mah. Si Werner Egk avait produit un réel chef-d'oeuvre, nous n'hésiterions pas à le faire entendre ici. Mais peut-être en profiterions-nous pour mettre en parallèle l'aspect admirable de cette oeuvre hypothétique, avec l'aspect détestable de la personnalité de son auteur. Ça n'aurait rien à voir avec une quelconque réhabilitation





    PS. Je n'ai pas eu le temps de voir que le débat avait évolué vers Eisler ... désolé

  9. #9
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    Citation Envoyé par mah70 Voir le message
    Petite curiosité historique: la déposition de Bertold Brecht devant la commission des activités anti-américaines. C'est assez étrange... Mais on y cite Eisler.

    http://en.wikisource.org/wiki/Brecht...%29_transcript

    Tous les interrogatoires de l'HUAC ont été filmés. Celui de Brecht (Wiki en donne ici des extraits des verbatim) comme celui de Eisler.
    Il y a quelques années le film concernant Eisler a été diffusé sur Arte. Eisler y nie avoir été membre du PC en Allemagne avant son exil.
    La fin du film montre Eisler raccompagné à l'avion qui le ramènera vers Berlin. Il y fait un geste d'adieu et dit "J'aurais pu faire de grandes choses ici".

    Pour faire le lien avec le post de Philippe, McCarthy ne faisait pas de différence entre l'homme et l'oeuvre. Cela n'en a pas fait un homme respectable.
    Braudel faisait bien de l'histoire en ignorant volontairement les évènements.

    Sur ce sujet, je n'ai pas de réponse. C'est un problème de conscience et chacun a la liberté de son jugement.

    Claude Torres

  10. #10
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    La personnalité de Richard Wagner a des côtés parfaitement haïssables et moralement indéfendables, bien connus de tous et sur lesquels il est donc inutile d'une fois encore s'étendre.
    Je déteste l'homme Wagner.
    J'adore ses opéras (les 10 'grands', moins les 3 autres !! ) et quelques autres oeuvres.
    Je ne me sens pas coupable pour autant d'apporter un soutien implicite aux théories, thèses et idéologies condamnables que RW a pu embrasser.
    Suis-je néanmoins condamnable ?
    Faut-il célébrer le bicentenaire de 2013 ? Ou faut-il le boycotter ?
    Verdi seul, ce serait pas plus 'clean' ?

  11. #11
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    Wagner était très antipathique ; il a défendu certaines idées indéfendables aujourd'hui ; mais on lui fait porter le poids que d'autres, considérablement plus indéfendables encore à mon sens, l'ont pris pour porte-drapeau musical, et il n'y est pas totalement pour grand chose (ses livrets sont parfois étranges, mais enfin ses héros sont crétins et ses dieux dégénérés, vous parlez d'un modèle pour le bon peuple...)
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

    Montaigne

  12. #12
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    Bonjour.

    Ray nous a fourni les mp3 d'une autre œuvre de Delannoy. A donc été ajouté à la playlist:

    Delannoy: Puck, suite d'orchestre - Orchestre du Conservatoire de Paris, André Cluytens (1956)

    Vous trouverez cette suite juste après le Quatuor de Delannoy.

    L'orchestre du Conservatoire ne serait-il pas plutôt l'Orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire?

    La seule certitude que j'ai, c'est d'être dans le doute. (Pierre Desproges)

  13. #13
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    Citation Envoyé par ray Voir le message
    Je viens d'écouter le quatuor de Delannoy sur la page d'accueil, je le trouve lassant, plat, sans thématique valable. (...)
    On ne peut pas en dire autant du quatuor de Ibert que je termine d'écouter en ce moment et que je trouve magnifique : fouillé, au ton assez tragique, très réussi ... je connais très mal Ibert mais je ne le connaissais certainement pas sous cet angle-là

    Citation Envoyé par mah70 Voir le message
    Ray nous a fourni les mp3 d'une autre œuvre de Delannoy. A donc été ajouté à la playlist:
    Delannoy: Puck, suite d'orchestre - Orchestre (de la Société des Concerts) du Conservatoire de Paris, André Cluytens (1956)
    Vous trouverez cette suite juste après le Quatuor de Delannoy.
    Et un tout grand merci à ray pour cette suite d'orchestre de Puck

  14. #14
    Membre Avatar de Jacques
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    Citation Envoyé par Philippe Voir le message
    On ne peut pas en dire autant du quatuor de Ibert que je termine d'écouter en ce moment et que je trouve magnifique : fouillé, au ton assez tragique, très réussi ... je connais très mal Ibert mais je ne le connaissais certainement pas sous cet angle-là
    Je signale en passant () qu'une version de ce quatuor figure sur le second volume de cette excellente intégrale de la musique de chambre de Jacques Ibert, parue en 1996 sous label Olympia (à l'époque où ces disques sont sortis, je les ai achetés à "prix normal", s'agissant de nouveautés) :




    Ces enregistrements ont ensuite été repris par Brilliant Classics, qui les a réunis en un double album sorti en 2004 et se présentant ainsi :



    Il semble hélas que cette seconde édition, au départ accessible à petit prix, soit épuisée elle aussi puisque, sur Amazon.fr, on n'en trouve actuellement plus qu'un exemplaire neuf à 99,99 euros et un autre d'occasion à 40,38 euros (un comble pour des disques Brilliant Classics !). Quant aux anciens volumes Olympia, quelques-uns sont encore proposés sur le même site mais à des prix tout aussi élevés, sinon plus.

    C'est vraiment dommage...


    Jacques
    Dernière modification par Jacques ; 07/01/2013 à 22h14.

  15. #15
    Membre Avatar de Claude Torres
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    Quelques informations historiques sur Jacques Ibert et son Quatuor à cordes.

    En 1937, il est nommé Directeur de l'Académie de France à Rome (Villa Médicis), premier musicien à occuper ce poste depuis la fondation de l'Académie en 1666, et rejoint Rome avec sa famille, en mars, où il commence le premier mouvement de son Quatuor à cordes.
    Au début de la Seconde Guerre mondiale, officier de réserve de l'Armée de Mer, il est mobilisé le 12 septembre 1939 auprès de l'Attaché Naval à l'Ambassade de France à Rome tout en continuant à exercer ses fonctions à la Villa Médicis. Le 10 juin, Mussolini entraîne son pays dans la guerre : Jacques Ibert quitte Rome avec sa famille le lendemain par le train diplomatique pour arriver à Bordeaux (où s'est réfugié le Gouvernement français) le 17 juin.
    Embarqué sur le Massilia, le 21 juin 1940, avec 27 parlementaires et et 30 personnalités qui espèrent continuer le combat contre l'Allemagne depuis l'Afrique du Nord, il est accusé de trahison par le gouvernement de Vichy alors qu'il ne fait qu'obéir à un ordre de mission du ministère de la marine. De retour à Marseille, car l'armistice a été signé, il est démobilisé en août 1940.
    Il devient "le vilain petit canard" de la musique française, rayé des cadres de la Marine par le gouvernement de Vichy, il est suspendu de ses fonctions de directeur de l'Académie de France à Rome, et voit en outre ses oeuvres interdites. Elles n'apparaissent plus dans les programmes.
    Meurtri, les quatre années d'occupation le laissent dans un état de solitude morale et de vie semi-clandestine. Il reprend la composition de son Quatuor à cordes dont le manuscrit a été perdu et l'achève au Cap d'Antibes en 1942. Il séjourne en Suisse (octobre 1942 - juin 1943) où il tombe gravement malade (septicémie) puis en Haute-Savoie, à Saint-Gervais, jusqu'à ce que le Gouvernement Provisoire du Général de Gaulle le rappelle à Paris en août 1944 ce qui ne l'aidera pas à recouvrer une santé sans faille.




    Pendant cette période clandestine, il écrira entre autres
    • Suite élizabéthaine pour orchestre (1942) Création clandestine chez la Comtesse Pastrè à Montredon, dirigé par Manuel Rosenthal
    • Ouverture de fête pour orchestre (1942)
    • Quatuor à cordes (1942)
    • Barbe bleue, opéra (1943)
    • Deux chansons de Melpomène (1943)
    • Petite Suite en 15 images pour piano (1943)
    ainsi que 2 musiques pour le cinéma
    • La Comédie du bonheur de Marcel L'Herbier (1942)
    • Félicie Nanteuil de Marc Allégret (1942)
    Claude Torres
    Dernière modification par Claude Torres ; 08/01/2013 à 11h47.

  16. #16
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    Merci, Claude (), pour ces précieuses informations.

    Elles complètent celles, très succinctes, figurant dans la brochure de mon disque (2ème volume de l'édition Olympia).

    Jacques

  17. #17
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    Bonjour.

    Les pochettes des 33 tours du mois sont sur notre page Facebook:

    http://www.facebook.com/pages/MQCD-M...54862334547368

    J'avais omis de le faire le mois dernier

    Je vous recommande en particulier celle-ci:




    (Bon d'accord, ce n'est pas une pochette, mais bon)

    La seule certitude que j'ai, c'est d'être dans le doute. (Pierre Desproges)

  18. #18
    Citation Envoyé par Claude Torres Voir le message
    Concernant Eisler, son exil en RDA n'était pas volontaire. Il avait définitvement choisi l'Amérique. Mais un certain McCarthy et sa chasse aux sorcières l'ont considéré comme incompatible avec la "Grande Amerique Libre" (House Committee on Un-American Activties - HUAC) et l'ont donc expulsé vers des cieux "plus cléménts". Que serait-il devenu aux USA. Peut-être l'auteur préféré de Broadway et/ou de Hollywood ?
    Bonsoir, je demande un petit éclaircissement: sur la fiche wikipedia, il est écrit qu'après avoir été chassé des USA, Eisler s'est installé à Vienne puis à Berlin-est. Qu'en est-il d'après vos informations, Claude?
    Oh vous savez, moi, ce que j'en dis, hein...

  19. #19
    Membre Avatar de Claude Torres
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    Citation Envoyé par nico Voir le message
    Bonsoir, je demande un petit éclaircissement: sur la fiche wikipedia, il est écrit qu'après avoir été chassé des USA, Eisler s'est installé à Vienne puis à Berlin-est. Qu'en est-il d'après vos informations, Claude?
    Nico,

    En janvier 1947, Eisler et son épouse Lou (ise) ont été contraints par la HUAC de "quitter les USA par les moyens les plus rapides possibles vers un pays de leur choix"
    A la fin mars ils s'envolent pour Vienne avec escale à Londres et Prague.
    (Brecht était parti vers la Suisse via Paris) Les 2 amis furent invités à Berlin-est en octobre 1948 où, le 25 octobre, ils prennent par à une manifestation pour paix qui se tenait à l'opéra "Unter der Linden".
    Brecht reste à Berlin juqu'en janvier 1949 pour une production de "Mère courage et ses enfants". Il négocie l'installation de son propre théâtre à Berlin. Il repart en Suisse pour 4 mois et s'installe définitivement à Berlin-Est en juin 1949. Eisler est retourné à Vienne fin 1948 et c'est en juin 1949 que lui aussi et son épouse Louise s'installent à Berlin-Est où un contrat avec la Radio et le cinéma lui a été offert. Il se trouve que son ami Ernst Bush y avait un société d'enregistrement "Lied der Zeit"
    A vienne, il n'avait eu aucun contact pour un travail quelconque.

    Tous ce sont rapidement identifiés à la nouvelle DDR (RDA) juste fondée le 7 octobre 1949. Au début sans réserve puis de plus en plus critiques au vu de la façon dont Adenauer faisait évoluer l'Allemagne de l'ouest (RFA) et surtout au moment de l'intervention des chars soviétiques en 1953. Quelque chose était brisé, mais il était trop tard

    Eisler considera que la musique de combat (Kampflied) des années 30 avant l'exil était périmée. Il se mit à composer avec Johannes R. Becher et Bertholt Brecht de nouvelles chansons folkloriques allemandes et des chansons pour enfants.

    Ce n'est qu'en 1949 qu'il écrit "Sauvé des Ruines" ("Auferstanden aus Ruinen" sur un texte de Johannes R. Becher) qui deviendra l'hymne de la RDA.

    Une Académie des Arts est créee en mars 1950 à Berlin-Est, sous l'impulsion des nouveaux arrivants.

    Il est retourné à Vienne en 1953 pour pour la production d'un film austro-sovoétique, mais il n'est plus "chez lui". Il considère qu'il "n'a aucun espoir d'écrire de la musique en dehors de la RDA".

    Il composera en 1955 la musique du film d'Alain Resnais "Nuit et Brouillard" ("Nacht und Nebel"). Ce film de 37 min. sera longtemps censuré en France

    Claude Torres
    Dernière modification par Claude Torres ; 11/01/2013 à 11h23.

  20. #20
    Merci.
    Oh vous savez, moi, ce que j'en dis, hein...

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