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Discussion: Mardi en Musique – Salome (Richard Strauss)

  1. #1
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    Cool Mardi en Musique – Salome (Richard Strauss)


    NDLR: Notre sélection souvenir pour avril est notre montage audio du Requiem de Berlioz dirigé par Sir Colin Davis à Dresde, qui fut le sujet d’un Quinze que j’en pense durant le Carême de l’an dernier . Le montage est disponible jusqu’au 30 avril sur notre chaîne Pod-O-Maric.

    Exceptionnellement ce mois-ci, mon premier Mardi en Musique du Mois sera donc mon Opéra du mois, que je propose sur mon blog le 1er de chaque mois.
    Notre opéra du mois d'avril, Salome de Richard Strauss, est un des rares opéras basés (si ce n’est que partiellement) sur un épisode biblique. Le répertoire opératique fait souvent appel à des épisodes historiques – basés sur des faits vécus, ou purement fictifs. Souvent, même des faits vécus sont remodelés pour des fins dramatiques… Quoiqu’ils soient fort populaires sous le format d’oratorios, les épisodes bibliques sont moins fréquents dans le répertoire opératique: Samson et Dalila de Saint-Saëns, et Nabucco de Verdi, mais à part ceux-ci (au risque de me faire corriger par mes lecteurs), on en com pte peu d’autres. Cela s'explique peut-être par cette anecdote; la pièce Salome d'Oscar WIlde - le point de départ pour l'opéra d'aujourd'hui - était prévu pour la saison londonnienne de la grande Sarah Bernhardt en 1892. Les répétitions furent interrompues lorsque le Lord Chamberlain interdit qu'on monte Salomé car était illégal de dépeindre des personnages bibliques sur scène.
    Salomé, belle-fille du tétrarque de Galilée Hérode Antipas, qui, à la consternation de son beau-père, mais au grand plaisir de sa mère Hérodiade, demande qu'on lui apporte la tête de Iokanaan (Jean le Baptiste) sur un plateau d'argent comme récompense pour avoir exécuté la danse des sept voiles. L’épisode du Nouveau Testament (Mc 6:17-29 et Matt 14:3-11) dans les mots de l’évangéliste Matthieu propose l’essentiel de l’histoire de Salomé:

    Or, lorsqu'on célébra l'anniversaire de la naissance d'Hérode, la fille d'Hérodias dansa au milieu des convives, et plut à Hérode, de sorte qu'il promit avec serment de lui donner ce qu'elle demanderait. A l'instigation de sa mère, elle dit: Donne-moi ici, sur un plat, la tête de Jean-Baptiste. Le roi fut attristé; mais, à cause de ses serments et des convives, il commanda qu'on la lui donne, et il envoya décapiter Jean dans la prison. Sa tête fut apportée sur un plat, et donnée à la jeune fille, qui la porta à sa mère.
    La tradition veut qu’on associe Salome avec la seduction “dangereuse”, la sexualité en plus d’un aspect frivole et de sa froideur qui aurait mené è l’exécution du prophète. Toutefois, cette image va à l’encontre de celle promue par l’historien hébreu Flavius Josèphe qui dans ses écritures sur l’antiquité juive propose que Salome aurait vécu assez longtemps pour se marier deux fois et élever plusieurs enfants!

    C’est donc l’extrapolation de l’épisode biblique qui inspire la pièce d’Oscar Wilde – scandaleuse pour son époque – une femme fatale sanguinaire qui succombe à la folie.

    La version originale de la pièce (1891) est en français; la traduction en anglais parut en 1894. Sur la page de dédicace, Wilde indique comme traducteur lord Alfred Douglas. En fait, Wilde s'était querellé avec lui au sujet de la traduction, peu satisfait de ce travail dont « le résultat fut décevant ». Il semble que le texte anglais soit l'œuvre de Wilde lui-même, qui s'est fondé sur ce qu'avait fait Douglas. A cette même époque, s'ouvrit le procès au cours duquel s'opposèrent Wilde et le marquis de Queensberry, père d'Alfred Douglas, et à l'issue duquel Wilde se vit condamné à deux ans de travaux forcés. La combinaison du procès et le sujet de la pièce lui donnent sa réputation controversée.

    La version opératique de Richard Strauss reprend le texte de la pièce dans une traduction d'Hedwig Lachmann. Il s'agit du troisième opéra de Strauss, et jusqu'alors on connaissait Strauss comme compositeur de poèmes symphoniques et d'autres pièces, tandis que ses deux premiers opéras avaient échoué. A partir de ce succès, on verra Srauss s'établir comme un artiste dominant dans le monde de l'opéra Germanique de son époque.

    Outre les exigences quant à la voix de la principale intéressée et à son physique, le rôle requiert également l'agilité et la grâce d'une ballerine prima donna quand il faut exécuter la célèbre « danse des sept voiles ».






    Richard STRAUSS (1864 –1949)
    Salome, op. 54
    Opera en un acte, livret allemand du compositeur, base sur une traduction de la pièce d’ Oscar Wilde du même nom par Hedwig Lachmann

    DISTRIBUTION PRINCIPALE

    Catherine Malfitano, Salome
    Bryn Terfel, Iokanaan
    Kenneth Riegel, Hérode
    Hanna Schwarz, Hérodias
    Kim Begley, Narraboth

    Wiener Philharmoniker, Christoph von Dohnányi drection
    Lieu d’enregistrement: Grosser Saal, Konzerthaus, Vienne (Avril 1994)

    Argument : http://fr.wikipedia.org/wiki/Salome_...A9ra)#Argument
    Livret : http://www.operatoday.com/documents/Salome.pdf
    Performance @ http://archive.org/details/01INTRO_20130316
    (Le commentateur Sean Bianco propose son introduction parlée avant la performance - en anglais)

    Vendredi le 4 avril, "L’Idée Fixe" vous propose "La Troisième de Mahler" sur sa chaîne Pod-O-Matic . Lisez notre comentaire sur notre blog.comentaire sur notre blog.[/B]
    Dernière modification par ppyjc61 ; 01/04/2014 à 11h34.

  2. #2
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    Spontanément, je ne pensais, comme autre opéra à sujet biblique, qu'à "Moïse et Aaron" de Schoenberg, mais un peu de surfing sauvage me fait aussi penser à "Hérodiade" (et peut-être "Marie-Magdeleine") de Massenet (même sujet ou presque que Salomé), "David et Jonathas" de Charpentier, "il diluvio universale" de Donizetti, "Moïse en Egypte" et "Ciro in Babilonia" de Rossini, et sûrement un ou deux autres.

    Bon c'est juste pour vous embêter , il y en a en effet très peu, ce que je ne m'étais jamais dit (alors qu'il y a tant de peintures sur un sujet biblique!).
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

    Montaigne

  3. #3
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    Citation Envoyé par lebewohl Voir le message
    un peu de surfing sauvage
    Après encore un peu de 'sauvagerie' :

    1688 David et Jonathas Marc-Antoine Charpentier
    1716 L’Amor Insanguinato
    oder Holophernes Georg Gaspar Schürmann
    1732 Jephté Michel Pignolet de Montéclair
    1807 Joseph en Egypte Etienne Méhul
    1809 La Mort d’Adam Jean-François Le Sueur
    1810 La Mort d’Abel Rodolphe Kreutzer
    1812 Jephtas Gelübde Giacomo Meyerbeer
    (Le Vœu de Jephté)
    1818 Moïse en Egypte Gioacchino Rossini
    1830 Il Diluvio Universale Gaetano Donizetti
    1850 L’Enfant Prodigue Daniel François Esprit Auber
    1865 Noé Fromental Halévy
    1865 Judith Alexandre Nikolaïevitch Serov
    1870 Der Thurm zu Babel Anton Rubinstein
    1875 Die Königin von Saba Karl Goldmark
    1877 Die Maccabäer Anton Rubinstein
    1881 Hérodiade Jules Massenet
    1894 Christus Anton Rubinstein
    1902 Saul og David Carl Nielsen
    1923 Hagith Karol Szymanowski
    1923 Holofernes Emil Nokolaus von Reznicek
    1927 Moses und Aron Arnold Schoenberg
    Judith Eugene A. Goossens
    1979 Judith Siegfried Matthus
    1993 The Cave Steve Reich
    1993 Esther Hugo Weisgall
    2000 The Last Supper Harrison Birtwistle
    (La Cène)
    2002 Cain et Abel Tsippi Fleischer

    En prenant le temps d'une recherche plus 'civilisée' re, on en trouverait quelques bonnes douzaines d'autres, sans nul doute.

  4. #4
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    Quand on voit le sujet le plus populaire, c'est à en perdre la tête...
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

    Montaigne

  5. #5
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    Citation Envoyé par lebewohl Voir le message
    Quand on voit le sujet le plus populaire, c'est à en perdre la tête...
    Judith avait un caractère assez tranchant.
    Dalila aussi ; a priori c'était moins grave, au départ, mais ça s'est mal fini quand même.
    Dernière modification par The Fierce Rabbit ; 10/04/2014 à 15h43.

  6. #6
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    A ce sujet, je savais que Saint-Saens, en tout cas, avait écrit une des premières musiques pour un film muet, mais je ne savais pas qu'il avait écrit un des premiers opéras muets : sans son et Dalila


    (je sors)

    (il faut que je parte en vacances)
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

    Montaigne

  7. #7
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    Citation Envoyé par lebewohl Voir le message
    A ce sujet, je savais que Saint-Saens, en tout cas, avait écrit une des premières musiques pour un film muet, mais je ne savais pas qu'il avait écrit un des premiers opéras muets : sans son et Dalila
    La sono était pourrie, il faut dire qu'on n'en était qu'aux balbutiements de la chose.
    Il me semble bien que cette musique est même LA 1° du genre.

    Pour en revenir à l'opéra, aux sujets bibliques, et à Salomé, et en déviant un peu (la digression est l'une de mes spécialités, c'est connu) Alfred Douglas, amant d'un temps d'Oscar Wilde et traducteur déficient de Salomé, était fils de John Sholto Douglas, 9° Marquis de Queensberry , qui a deux titres de gloire :
    le premier, comme conséquence de sa persécution de Wilde pour sa relation avec son fils qui finit par l'emprisonnement de l'écrivain, c'est d'être involontairement à l'origine de l'un des plus beaux poèmes anglais du XIX° finissant, The Ballad of Reading Gaol (prononcer comme 'jail'), utilisée comme base d'une demi-douzaine d'œuvres musicales entre lesquelles un ballet de Jacques Ibert en 1920
    le second d'avoir édicté les règles qui fixent la pratique d'un autre art, dit noble, la boxe (perso, je n'ai jamais bien su apprécier en quoi se donner et recevoir des pains sur la tronche et ailleurs pouvait être un art, et noble de surcroît - mais je ne suis qu'un béotien, c'est connu aussi)

  8. #8
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    sur le second point, vous oubliez qu'il était anglais, cet homme ; ce ne sont pas des gens comme nous, c'est bien connu!

    mais je ne savais pas, cela dit!
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

    Montaigne

  9. #9
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    Sans vouloir en rajouter trop, ça serait lassant, juste ceci quand même :

    Sex and the Bible : The Opera - Mark Alburger - 2009

    http://kalwnews.org/audio/2010/03/10...ra_219318.html

    Kilucru ?!!

  10. #10
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    Comme on parle de Richard Strauss, je pense au merveilleux concert que j'ai vu et écouté. Le sublime poème symphonique " Ainsi parlait Zaratoustra en compagnie de OPRL de Liège (Belgique) dirigé par Christian Arming ! Je connais l’œuvre par les médias et filmes mais l'écouter devant un orchestre, c'est merveilleux ! et j'ai voulu lire ce fameux poème philosophique de Friedrich Nieyzsche. Bon j'avoue, j'en suis incapable ! Peut-être que si j'écoutais la musique en lisant ... mais je ne suis pas convaincu.
    Et vous quand pensez-vous ?



    Ainsi parlait Zarathoustra poème philosophique de Friedrich Nietzsche

  11. #11
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    J'en pense comme vous que la lecture de l'oeuvre de Frédéric N. est passablement brise-... - oh pardon, non, je vais encore me faire taxer de vulgarité, alors faisons-la soft : passablement ennuyeuse. Loin d'être sans intérêt, néanmoins, mais la même chose en 75% moins long, c'eût été tout aussi bien.

  12. #12
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    Merci pour la réponse mr TFR et ça me rassure

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