Philippe, je t'ai enduit avec de l'erreur
: les réflexions des baroqueux portaient, portent et probablement porteront toujours sur les sujets que tu mentionnes. Le fait est qu'ils ont également du se pencher sur des questions de diapason, vraisemblablement à cause des instruments qu'ils avaient décidé d'utiliser. D'après le peu que je sais, à l'époque de JSB, le diapason variait d'une région à l'autre, voire d'un instrument à l'autre, en plus de varier dans le temps. Je ne devrais donc pas tant insister là-dessus, mais il se trouve que je suis très sensible à la tonalité de ce que j'écoute. Etant habitué depuis mon enfance à la façon dont sonne le ré majeur, par exemple, tonalité du 5ème brandebourgeois, l'entendre joué un demi-ton plus bas par les baroqueux m'avait indisposé à l'époque (j'étais adolescent, et on n'est pas sérieux, etc.
).
Toujours d'après le peu que je sais, un autre cheval de bataille des baroqueux "harnoncourtiens" est la quasi proscription de l'usage du
vibrato, d'où leur utilisation fréquente d'enfants dans les oeuvres vocales. Concernant cette quasi interdiction du
vibrato, comme j'ai la flemme de farfouiller sur Internet, je sollicite l'aide de Bruno et de Rolla : pourquoi diable les baroqueux d'aujourdhui en sont-ils si avares, au point que l'an dernier, j'ai été stupéfait d'entendre mes voisines d'un concert du Parlement de musique à Quimper (salut Jeff !) se plaindre du
vibrato, d'ailleurs très discret... des solistes vocales dans le
Stabat mater de Pergolese, alors que c'était précisément ce qui m'avait ému le plus !
Enfin, à propos de médiatisation, il faut dire et répéter que nos baroqueux en vue d'aujourd'hui avaient eu des prédécesseurs, au moins depuis les années 1930. D'ailleurs, l'enregistrement des brandebourgeois sous la direction de J. Horenstein que je rappelais dans mon post précédent en est une illustration. C'est pourquoi je suis resté pour le moins réticent vis-à-vis de certaines tendances baroqueuses encore à l'oeuvre aujourd'hui à cause de leur sectarisme, et que contrairement à Leb', je ne trouve pas les interprétations de F. Germani, E. Fischer, F. Lehmann, S. Feinberg, T. Nikolaieva, A. Marchal, H. Scherchen, K. Munchinger, E. Jochum ou G. Ramin, pour ne citer que ceux-là, "
indigestes".
Musicalement,
l'obsédé-des-incunables