Ce n'est pas de l'actualité mais c'est un festival qui vient juste de se terminer, et j'ai eu le plaisir d'assister à plusieurs des concerts.

Pas mal de découvertes : "Voces Suaves" chantant des madrigaux (très bien choisis et enchaînés, d'ailleurs), le magnifique ténor Zachary Wilders avec l'ensemble "La Rêveuse" chantant des chansons anglaises de Dowland à Purcell en passant par Henry et William Lawes, des débutants donnant presque leurs premiers concerts (Chloé de Guillebon, les "Kapsbergirls", un splendide Cosi fan tutte en version de concert (un peu joué sur scène, cet opéra n'a pas besoin de beaucoup plus) avec des chanteurs dont, à part Alain Buet en Alfonso (pas mal mais le nez dans la partition, bizarrement), je n'avais jamais entendu parler mais qui chantaient ma foi fort bien (par exemple Ana Maria Labin, Marta Wryk, Renato Dolcini). D'autres concerts étaient moins bien, mais c'est la loi du genre. Le tout dans des églises de Périgueux ou alentour (sauf exception), au risque d'acoustiques bizarres mais finalement le plus souvent très bonnes.

Et une magnifique bizarrerie : ""les larmes de la résurrection", par l'ensemble La Tempête. Il s'agit de l'Histoire de la Résurrection de Schütz entrecoupée de mouvements des FOntaines d'Israël de Schein, ce qui, finalement, passe assez bien (et la supériorité de Schütz m'a semblé évidente, soit dit en passant et en toute objectivité); mais le bizarre était la présence d'un chantre byzantin ; pour quoi faire, dira-t-on ? eh bien... pour lire les récitatifs de Schütz, mais à la façon d'une cantillation orientale. Dépaysement garanti, et finalement j'ai complètement marché, à cette synthèse très "Eglise indivise", comme dit un ami orthodoxe, avec une musique luthérienne mais influencée par l'Italie et cette déclamation byzantine. Pour autant que j'ai pu juger, il brodait autour des notes de Schütz, mais ça ne sonne pas comme du Schütz, jugez par vous-mêmes :



En général je suis plutôt puriste et cette présentation pas très orthodoxe (enfin si, justement) aurait pu me hérisser le poil, mais non.