Bonsoir,
Beau concert d’ouverture du festival Ircam 2016 ce soir (samedi 4 juin à l'Auditorium de Radio France) avec une création réussie de Yan Maresz, «Répliques», pour harpe augmentée (amplifiée et modifiée par l’électronique live) et grand orchestre.
Et le RIM (réalisation informatique musicale ) de l’Ircam a encore frappé, Thomas Goepfer.
On peut dire que c’est du chouchoutage, mais non c’est objectif, avec une longue brochette de créations réussies où l’alchimie fonctionne entre lui et le compositeur, toutes esthétiques confondues, qu’il soit expérimenté en live electronics (comme Yan Maresz) ou pas (même s’il le clame, non je ne citerai pas de nom).
Répliques est une sorte de concerto-poème en apesanteur, subtil, cristallin où le rêve s’installe pour ne plus nous quitter. La harpe est traitée le plus souvent comme une guitare sauf exception (les gènes du compositeur… d’ailleurs on aura peut-être un jour un concerto pour guitare sèche ou électrique de lui ???).
Cela me permet une digression d’un compositeur pas Français d’origine (mais maintenant bien établi) et qui me disait c’est dur d’avoir un langage immédiatement identifiable. Mais Maresz y parvient, pourtant avec une grammaire moderniste sans oucase.
Ensuite Magnus Lindberg « Corrente II » de la 2ème manière (magma) du compositeur (avant le néo-romantisme d’aujourd’hui) qui fonctionne encore (mais…) avec de belles mesures finales organiques (sans orgue), quasi orgasmiques.
Enfin, Luto et sa 4ème symphonie, quelle orchestration ! et là encore, tout est identifiable (les cordes dramatiques, les cuivres abrupts, les humeurs apparemment imprévisibles mais très organisées, du grand art).
A noter que le Phylhar était en forme (avait bien préparé) sous la conduite d’un jeune prometteur qui mouille la chemise Julien Leroy.
Le concert doit en principe être diffusé sur France Musique, le lundi 6 juin à 20h (après demain). Et la pièce de Maresz devrait être reprise (co-commande) à Strasbourg et Helsinki.
Mais je nous croise les doigts pour France Musique. Il y a les grèves, les inondations (les immeubles juste à côté sont dans l’eau) et on ne sait jamais, une personnalité musicale importante (pas un compositeur) peut casser sa pipe et le concert pourrait être déprogrammé (comme, sauf erreur, celui de la création marquante du dernier festival Présences en Février, par Marco Stroppa) et pas ré-écouté depuis.
Si vous êtes tenté de prendre un risque pour ce festival il y a un concert qui va décoiffer (s’il reste des places) à la Villette (le 18) pour Harry Partch (c’est tonal ou pseudo, mais pas habituel).
Et puis au cas où la pièce de Maresz vous plait à l’antenne (si…) alors il y a une autre pièce de lui (une re-création), « Tutti », pour ensemble et dispositif électronique, à la Philharmonie 2, le 10 Juin. Et d’autres compositeurs (pas de citations sinon je vais en oublier), jusqu’à début Juillet.
Note : pour ceux qui m’écrivent, non, je n’ai pas lu la notice du programme ni avant ni après le concert et je ne sais pas ce que l’animateur de RF dira-lira (probablement la notice). Pour moi les notices c’est pour quand l’émotion du concert est passé, pas pour m’expliquer ce que je dois comprendre, apprécier, etc., ou ce que j’aurais dû comprendre, apprécier, etc.
Jean