Je vos propose d'indiquer vos vingt (ou dix, ou trente) lieds/mélodies péférés.
Voici les miens (en fait, il y en a d'autres que j'aime tout autant que ceux que j'ai retenus, mais il faut se limiter).
Je les classe selon l'ordre chronologique des compositeurs.
1° Mozart, Abendempfindung
Aussi beau que les plus beaux lieds de Schubert.
La plus belle version que je connaisse est celle de Mitsuko Shirai :
Quand quelqu'un qui est encore plus profane que moi me demande quelle est la différence entre "majeur" et "mineur", je lui fais écouter la modulation de majeur à mineur dont la charnière est ici à 1:15. Après ça, en général, il a compris. Il y a d'ailleurs plusieurs belles modulations dans cette mélodie, notamment une de mineur à majeur dont la charnière est à 2:13.
2° Mozart, "Das Lied der Trennung"
Par Roberta Mameli :
On peut trouver cette version trop théâtrale, mais ça a de la gueule.
3° Schubert, Auf dem Wasser zu singen
Surtout pour le piano miroitant.
Plusieurs versions ont été citées sur un fil de la présente section sur les barcarolles.
Voici une autre version où le pianiste Rudolf Jansen me plaît beaucoup et la chanteuse Edith Wiens pas trop mal :
3° Schubert, Wehmut
Sorte d'arioso tragique. Par Anja Harteros :
4° Schubert, Die liebe Farbe (de La Belle Meunière)
notamment pour la fomule du piano, discrètement magique.
Voici Michael Schade, ténor, avec Malcolm Martineau, piano
Et voici une sorte de variation moderne sur ce lied, avec Marion Rampal au chant :
C'est peut-être un peu kitch, mais j'aime bien.
5° Schubert, Der Müller und der Bach (de La Belle Meunière)
Par Wunderlich :
6° Schubert, Wasserflut (du Voyage d'hiver)
Ici encore, magie de la formule du piano. La voix, toujours émouvante, de Kathleen Ferrier :
7° Schubert, Auf dem Flusse (du Voyage d'hiver)
Ce lied me semble fascinant, peut-être à cause de la tension rythmique entre piano et voix.
Voici une vidéo commentée :
On ne dit pas qui chante si bien, mais je ne serais pas étonné si c'était un certain baryton que, contrairement à une légende, Barthes trouvait excellent.
Voilà d'ailleurs tout le Voyage d'hiver par ledit baryton :
Auf dem Flusse est à 22:59 et il me semble que c'est bien la même version.
8° Schubert, Du bist die Ruh
Par Timothy Sharp :
9° Schubert, Nacht und Träume, D.827, extatique. Par Teresa Sich-Randall,
10° Schubert, Fischerweise
Avec des dactyles (ou anapestes ?) joyeux comme dans du Bach. Par Kresimir Strazanac, qui me semble mériter beaucoup plus que 421 vues depuis le 26 juin 2014 :
11° Schubert, Der Zwerg (Le nain)
Je serais curieux de savoir à quelle demi-seconde de ceci les détracteurs de Souzay pourraient avoir à redire :
12° Schubert, Im Frühling (Au printemps) Avec une partie de piano qui me rappelle les mots "L'air se fleurit de gouttes" que j'ai lus je ne sais plus où.
Ici par Felicy Lott :
13° Schumann, tout le Liederkreis op. 39, d'après Eichendorff.
Voici le premier lied du cycle, "In der Femde" par Matthias Goerne :
Tout le cycle est dans ce climat poétique et onirique, tantôt fervent, tantôt fantasque.
14° Schumann, Das ist ein Flöten und Geigen (Dichterliebe, d'après Heine), contraste frénétique entre la danse de noce et le désespoir de l'amoureux qui voit la femme qu'il aime épouser un autre.
Par Wunderlich et Giesen :
15° Situation analogue dans Schumann, Der Spielmann, d'après Andersen. (Je ne sais pas qui a la priorité, de Heine ou d'Andersen.)
Extraordinaire version hallucinée de Lucio Kyuhee Cho :
16° Robert Schumann: "Liebesbotschaft", Op. 36, No. 6, tendre et fervent, chanté avec une souveraine simplicité par Christian Gerhaher
17° Les plus beaux lieds de Brahms sont peut-être dans Magelone. Pour se limiter à un seul, Sind es Schmerzen, ici par Fischer-Dieskau en 1952 :
Le passage qui me plaît le mieux est celui qui va de 2:23 à 4:03. Il me semble que Brahms n'a jamais été plus lyrique, jamais moins mortifié.
18° Brahms, Vor dem Fenster. Dans le style populaire. Margaret Price en fait quelque chose de sublime. Ici de 0:00 à 4:31 :
19° Hugo Wolf, "Um Mitternacht", rêveur. Désolé, je mets encore Souzay :
20° Hugo Wolf : Mein Liebster singt am Haus
Contraste entre la sérénade jouée par l'amoureux (piano) et le désespoir de la jeune fille enfermée (voix)
Pami d'autres versions à peu près du même niveau sur YouTube, Anna Devin, soprano et Tomasz Lis, piano :
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