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Discussion: doubles, triples, ... ou "A deux c'est mieux"

  1. #1
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    doubles, triples, ... ou "A deux c'est mieux"

    Je me disais qu'il serait intéressant de comparer le traitement différent d'un même texte par différents compositeurs (ou par le même à différents moments). J'exclus les textes religieux : on ne va pas s'amuser à comparer toutes les mises en musique de la messe catholique romaine. Enfin on peut, mais ailleurs.


    En revanche, sur les lieder, songs, mélodies, il y a sans doute de quoi faire. Quelquefois la différence de qualité saute aux oreilles, d'autres fois tout le monde tient son rang.


    Quelques exemples.






    Erlkönig/Le Roi des Aulnes (Goethe)


    Wer reitet so spät durch Nacht und Wind?
    Es ist der Vater mit seinem Kind.
    Er hat den Knaben wohl in dem Arm,
    Er fasst ihn sicher, er hält ihn warm.

    Mein Sohn, was birgst du so bang dein Gesicht? –
    Siehst Vater, du den Erlkönig nicht!
    Den Erlenkönig mit Kron' und Schweif? –
    Mein Sohn, es ist ein Nebelstreif. –

    „Du liebes Kind, komm geh' mit mir!
    Gar schöne Spiele, spiel ich mit dir,
    Manch bunte Blumen sind an dem Strand,
    Meine Mutter hat manch gülden Gewand.“

    Mein Vater, mein Vater, und hörest du nicht,
    Was Erlenkönig mir leise verspricht? –
    Sei ruhig, bleibe ruhig, mein Kind,
    In dürren Blättern säuselt der Wind. –

    „Willst feiner Knabe du mit mir geh'n?
    Meine Töchter sollen dich warten schön,
    Meine Töchter führen den nächt lichen Reihn,
    Und wiegen und tanzen und singen dich ein.“ –

    Mein Vater, mein Vater, und siehst du nicht dort
    Erlkönigs Töchter am düsteren Ort? –
    Mein Sohn, mein Sohn, ich seh’ es genau,
    Es scheinen die alten Weiden so grau. –

    „Ich liebe dich, mich reizt deine schöne Gestalt,
    Und bist du nicht willig, so brauch ich Gewalt!“
    Mein Vater, mein Vater, jetzt fasst er mich an,
    Erlkönig hat mir ein Leids getan. –

    Dem Vater grauset's, er reitet geschwind,
    Er hält in Armen das ächzende Kind,
    Erreicht den Hof mit Mühe und Not,
    In seinen Armen das Kind war tot.


    Qui chevauche si tard à travers la nuit et le vent ?
    C'est le père avec son enfant.
    Il porte l'enfant dans ses bras,
    Il le tient ferme, il le réchauffe.

    « Mon fils, pourquoi cette peur, pourquoi te cacher ainsi le visage ?
    Père, ne vois-tu pas le roi des Aulnes,
    Le roi des Aulnes, avec sa couronne et ses longs cheveux ?
    — Mon fils, c'est un brouillard qui traîne.

    — Viens, cher enfant, viens avec moi !
    Nous jouerons ensemble à de si jolis jeux !
    Maintes fleurs émaillées brillent sur la rive ;
    Ma mère a maintes robes d'or.

    — Mon père, mon père, et tu n'entends pas
    Ce que le roi des Aulnes doucement me promet ?
    — Sois tranquille, reste tranquille, mon enfant :
    C'est le vent qui murmure dans les feuilles sèches.

    — Gentil enfant, veux-tu me suivre ?
    Mes filles auront grand soin de toi ;
    Mes filles mènent la danse nocturne.
    Elles te berceront, elles t'endormiront, à leur danse, à leur chant.

    — Mon père, mon père, et ne vois-tu pas là-bas
    Les filles du roi des aulnes à cette place sombre ?
    — Mon fils, mon fils, je le vois bien :
    Ce sont les vieux saules qui paraissent grisâtres.

    — Je t'aime, ta beauté me charme,
    Et, si tu ne veux pas céder, j'userai de violence.
    — Mon père, mon père, voilà qu'il me saisit !
    Le roi des aulnes m'a fait mal ! »

    Le père frémit, il presse son cheval,
    Il tient dans ses bras l'enfant qui gémit ;
    Il arrive à sa maison avec peine, avec angoisse :
    L'enfant dans ses bras était mort.
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

    Montaigne

  2. #2
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    Un autre...





    (le travail était déjà fait ; il semble que ce soit Teresa Stich Randall, au moins pour Debussy (le premier))


    Green (Verlaine)


    Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches
    Et puis voici mon cœur qui ne bat que pour vous.
    Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches
    Et qu'à vos yeux si beaux l'humble présent soit doux.

    J'arrive tout couvert encore de rosée
    Que le vent du matin vient glacer à mon front.
    Souffrez que ma fatigue, à vos pieds reposée,
    Rêve des chers instants qui la délasseront.

    Sur votre jeune sein laissez rouler ma tête
    Toute sonore encore de vos derniers baisers ;
    Laissez-la s'apaiser de la bonne tempête,
    Et que je dorme un peu puisque vous reposez.
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

    Montaigne

  3. #3
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    J'ai déjà mis celui-ci ailleurs, mais je récidive




    (il y a de petites différences entre le texte mis en musique par Weill et celui mis en musique par Eisler, et en plus Gisela May saute des strophes dans la version d'Eisler, mais bon cela donne une idée...)


    Und was bekam des Soldaten Weib (Bertolt Brecht)


    Und was bekam des Soldaten Weib
    Aus der alten Hauptstadt Stadt Prag?
    Aus Prag bekam sie die Stöckelschuh'
    Einen Gruss und dazu die Stöckelschuh'
    Das bekam sie aus der Hauptstadt Prag

    Und was bekam des Soldaten Weib
    Aus Warschau am Weichselstrand?
    Aus Warschau bekam sie das leinerne Hemd
    So bunt und so fremd, ein polnisches Hemd
    Das bekam sie vom Weichselstrand

    Und was bekam des Soldaten Weib
    Aus Oslo über dem Sund?
    Aus Oslo bekam sie das Kräglein aus Pelz
    Hoffentlich gefällt's, das Kräglein aus Pelz
    Das bekam sie aus Oslo am Sund

    Und was bekam des Soldaten Weib
    Aus dem reichen Rotterdam?
    Aus Rotterdam bekam sie den Hut
    Und der steht ihr so gut, der holländische Hut
    Den bekam sie aus Rotterdam

    Und was bekam des Soldaten Weib
    Aus Brüssel im Belgischen Land?
    Aus Brüssel bekam sie die seltenen Spitzen
    Ha, das zu besitzen, so seltene Spitzen
    Die bekam sie aus Belgischem Land

    Und was bekam des Soldaten Weib
    Aus der Lichterstadt Paris?
    Aus Paris bekam sie das seidene Kleid
    Zu der Nachbarin Leid, das seidene Kleid
    Das bekam sie aus der Stadt Paris

    Und was bekam des Soldaten Weib
    Aus dem lieblichen Tripolis?
    Aus Tripolis bekam sie das Kettchen
    Das Amulettchen am Kopfe mit Kettchen
    Das bekam sie aus Tripolis

    Und was bekam des Soldaten Weib
    Aus dem weiten Russland?
    Aus Russland bekam sie den Witwenschleier
    Zur Totenfeier den Witwenschleier
    Den bekam sie aus Russland


    ET QU'A REÇU LA FEMME DU SOLDAT ?

    Et qu'a reçu la femme du soldat
    De l'ancienne capitale Prague ?
    De Prague sont arrivées des chaussures à talon
    Un salut et en plus, des chaussures à talon
    Voilà ce qu'elle a reçu de la ville de Prague.

    Et qu'a reçu la femme du soldat
    De Varsovie au bord de la Vistule ?
    De Varsovie est arrivée la chemise de lin
    Si colorée et si typique, une chemise polonaise !
    Voilà ce qu'elle a reçu du bord de la Vistule.

    Et qu'a reçu la femme du soldat
    D'Oslo sur le Sund ?
    D'Oslo est arrivé un col de fourrure
    Pourvu qu'elle le porte, le col de fourrure!
    Voilà ce qu'elle a reçu d'Oslo sur le Sund.

    Et qu'a reçu la femme du soldat
    De la riche Rotterdam ?
    De Rotterdam est arrivé un chapeau
    Et il lui va bien, le chapeau hollandais
    Voilà ce qu'elle a reçu de Rotterdam.

    Et qu'a reçu la femme du soldat
    De Bruxelles en Belgique ?
    De Bruxelles sont arrivées de fines dentelles
    Ah, avoir de si fines dentelles !
    Voilà ce qu'elle a reçu de Belgique.

    Et qu'a reçu la femme du soldat
    De Paris, la Ville Lumière ?
    De Paris est arrivée la robe de soie
    Pour faire envie à la voisine, cette robe de soie
    Voilà ce qu'elle a reçu de Paris.

    Et qu'a reçu la femme du soldat
    De Tripoli la libyenne ?
    De Tripoli est arrivé une chaînette
    Les amulettes sur la chaînette en cuivre
    Voilà ce qu'elle a reçu de Tripoli.

    Et qu'a reçu la femme du soldat
    De la lointaine Russie ?
    De Russie est arrivé son voile de veuve
    Son voile de veuve pour les funérailles
    Voilà ce qu'elle a reçu de Russie.
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

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  4. #4
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    Et encore un






    (si quelqu'un trouve qui chante le Duparc...)


    Lamento (Gautier)
    Connaissez-vous la blanche tombe
    Où flotte avec un son plaintif
    Lombre dun if?
    Sur lif, une pâle colombe,
    Triste et seule, au soleil couchant,
    Chante son chant:

    Un air maladivement tendre,
    A la fois charmant et fatal
    Qui vous fait mal
    Et quon voudrait toujours entendre;
    Un air, comme en soupire aux cieux
    Lange amoureux.

    On dirait que lâme éveillée
    Pleure sous terre à lunisson
    De la chanson,
    Et du malheur dêtre oubliée
    Se plaint dans un roucoulement
    Bien doucement.

    Sur les ailes de la musique
    On sent lentement revenir
    Un souvenir.
    Une ombre, une forme angélique
    Passe dans un rayon tremblant
    En voile blanc.

    Les belles de nuit, demi-closes
    Jettent leur parfum faible et doux
    Autour de vous,
    Et le fantôme aux molles poses
    Murmure en vous tendant les bras:
    "Tu reviendras!"

    Oh jamais plus, près de la tombe
    Je nirai, quand descend le soir
    Au manteau noir,
    Écouter la pâle colombe
    Chanter sur la pointe de lif
    Son chant plaintif!
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

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  5. #5
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    Face à l'afflux fulgurant des réactions, je voudrais aussi préciser qu'il conviendrait de se limiter à des compositeurs au moins un peu connus, ou alors à des réussites manifestes (pas forcément des chefs-d'oeuvre) ; il ne s'agit pas de se limiter à Debussy et Fauré, mais on n'est pas obligé d'aller chercher Léonard Broche ou Germain Corbin, toute révérence gardée (j'ai choisi deux compositeurs ayant mis en musique des poèmes de Paul Bourget...). Mais Théodore Dubois, Cécile Chaminade, Emile Paladilhe, Esla Barraine, Jenö Hubay, Ernest Lavigne, pour prendre des gens qui ont mis en musique des poèmes de Sully-Prudhomme, oui. La limite est arbitraire et laissée à l'appréciation des foules.
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

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  6. #6
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    Je n'avais pas encore ouvert ce thread (le titre est bizarre ... ) et l'ayant lu je ne suis toujours pas certain d'en avoir saisi le sens correct.
    Un texte me vient tout de suite à l'esprit : Est-ce ainsi que les hommes vivent, d'Aragon. Un texte admirable ...

    Contrairement à ce que plusieurs pensent, le premier interprète à chanter ce texte ne fut pas Léo Ferré, mais Yves Montand :



    On comprend bien pourquoi cette version est peu connue. Je trouve ça complètement nul, fat, désuet (dans le mauvais sens du terme) et sans intérêt ...

    Il en va tout autrement avec la version de Ferré. Sublime à mon sens ... mais je ne suis pas objectif : Ferré est l'un de mes artistes préférés. Un youtuber a d'ailleurs mis en ligne cette version live, avec choeur, de ce texte superbe qui du coup, prend une toute autre dimension :



    Une autre version nous est donnée par Philippe Léotard. Léotard est un gars que j'ai rencontré, "in real life" comme disent les jeunes, lors d'un vol Paris-Rio en 1987, où nous étions voisins de siège (et assez vite bourrés tous les deux, comme souvent dans les vols long-courrier ) ... une belle rencontre, avec un mec réellement déconnecté ...



    Plutôt sinistre, non ? à la mesure du texte ...

    Je sais que ce n'est pas le sujet (ce n'est pas un thread sur Philippe Léotard mais bon ... si qqun visionne ... c'est le but) voici ce qui constitue pour moi l'une des meilleures reprises de Ferré par Léotard. Très nostalgique, très triste, très vrai ...
    Le montage vidéo est, il faut le souligner, remarquable ... vraiment de très belles photos qui rendent bien compte de ce qu'était ce mec ... pour autant que j'en puisse « juger » ...



    bon ... beau et vrai ... l'authenticité à l'état pur, une âme et une sensibilité à fleur de peau ... que demander de plus ?

  7. #7
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    Désolé je ne marche pas à Ferré ; le personnage m'est de toute façon souverainement antipathique, ce qui ne m'empêche pas d'aimer certaines de ses chansons (mais pas tellement), mais, dans le cas d'espèce, comment peux-tu trouver Montand fat (non que ce soit sa meilleure chanson) et préférer l'emphase boursouflée de Ferré, surtout avec ces choeurs qui me font penser aux émissions de Maritie et Gilbert Carpentier et qui à mes oreilels ruinent complètement cette chanson? chanson que j'ai entendue avec plaisir par Ferré tout seul ; mais quand il veut faire dans le pompier, il réussit au-delà de toute espérance. Mais bon... je suppose que je suis aussi peu objectif que toi.
    En revanche Léoatard, oui!!
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

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  8. #8
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    Sinon excellente idée d'étendre à la chanson.


    D'ailleurs l'idée de ce fil (je suis prêt à chercher un autre titre) m'est venu de l'émission de PHilippe Meyer, "la prochaine fois je vous le chanterai", émission à laquelle radio France vient hélas de mettre fin ; mais on trouve tout l'historique sur le site de France Inter.
    Dans cette émission, Philippe Meyer passait un certain nombre de chansons entremêlées de poèmes autour d'un thème, puis uil y avait une rubrique intitulée "A deux c'est mieux", où il passait ddeux versions "à [ses] oreilles également aimables" d'une même chanson. Il se proposait, quand l'émission a été arrêtée, de passer deux musiques différentes sur un même texte. Ce qui m'a
    "interpellé quelque part", comme on disait quand j'étais petit.


    On pourrait rebpatiser cette rubrique "A deux c'est mieux"...
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

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  9. #9
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    Pour en revenir à Ferré (je ne me souvenais pas que tu y étais à ce point allergique ... ) moi aussi, je préfère la version studio ...
    J'ai choisi de montrer celle-ci car apparemment, d'après le youtuber qui l'a mise en ligne, c'est une rareté ... sinon, je peux comprends

  10. #10
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    Je suis très ambivalent ; certaines de ses chansons sont magnifiques, je n'aime pas énormément sa voix, et je déteste la personne ; mais je trouve que ses tentatives choro-symphoniques sont plutôt ratées. Mais il est vrai que je n'ai jamais beaucoup creusé, compte tenu de mes préjugés.
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

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  11. #11
    En attente de confirmation
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    Citation Envoyé par lebewohl Voir le message
    Ce qui m'a
    "interpellé quelque part", comme on disait quand j'étais petit.
    Ne tronquez pas vos citations : "interpellé quelque part au niveau du vécu" me paraît avoir été la formule consacrée complète(ment idiote).
    Pour Ferré, je serais assez en phase avec vous, un faiseur déjanté qui avait l'heur de plaire à ce qu'on n'appelait pas encore des 'bobos' mais qui n'en étaient pas moins. Et en effet, assez hypocrite, anar, gaucho, anti-tout sauf de son propre compte en banque ... (ceci entre autres).
    En quoi il ne fut et n'est pas le seul. (Il y en avait un autre, par exemple ... ah voyons comment déjà ?... Ah, oui, Jean quelque chose ... Ferret, Feyrat, Phéra, je sais plus exactement ...)

  12. #12
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    quand c'était "un niveau du vécu", c'était plus important encore...


    je serais moins sévère pour l'autre chanteur ; déjà en général je préfère infiniment sa voix, et j'aime beaucoup certaines de ses chansons - pas toutes, sans doute ; et puis il vivait confortablement, sans doute, mais , en tout cas à ma connaissance, sans ostentation de richesse ni de pauvreté. Je ne suis pas sûr que ses engagements politiques aient été feints.


    (si vous voulez un vrai hypocrite qui en plus est plutôt nul, et en tout cas totalement grotesque, allez voir Florent Pagny ; le rebelle réfugié fiscal...)
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

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  13. #13
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    Un vrai (you)tube (et encore j'en ai laissé de côté, faute de versions convenables)




























    Kennst du das Land, wodie Zitronen blühn,
    Im dunkeln Laub die Gold-Orangen glühn,
    Ein sanfter Wind vom blauen Himmel weht,
    Die Myrte still und hoch der Lorbeer steht?
    Kennst du es wohl?
    Dahin! dahin
    Möcht ich mit dir, o mein Geliebter, ziehn.

    Kennst du das Haus? Auf Säulen ruht sein Dach.
    Es glänzt der Saal, es schimmert das Gemach,
    Und Marmorbilder stehn und sehn mich an:
    Was hat man dir, du armes Kind, getan?
    Kennst du es wohl?
    Dahin! dahin
    Möcht ich mit dir, o mein Beschützer, ziehn.

    Kennst du den Berg und seinen Wolkensteg?
    Das Maultier sucht im Nebel seinen Weg;
    In Höhlen wohnt der Drachen alte Brut;
    Es stürzt der Fels und über ihn die Flut!
    Kennst du ihn wohl?
    Dahin! dahin
    Geht unser Weg! O Vater, laß uns ziehn!

    Johann Wolfgang von Goethe (1749-1832), from Wilhelm Meister

    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

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  14. #14
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    Eh bien, pour revenir à ce que nous disions tout à l'heure sur un fil consacré à Schwarzkopf, la version de Wolf est-elle la pire ?
    Je ne sais pas si j'aurais choisi Irmgard Seefried, dont le style simple et direct me semble parfois presque revêche, voici par exemple Arleen Augér avec Irwin Gage :



    (Je n'ai pas cherché la meilleure version possible sur YouTube.)
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  15. #15
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    Citation Envoyé par InnocentParadis Voir le message
    (Je n'ai pas cherché la meilleure version possible sur YouTube.)
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    Moi non plus ; en écoute superficielle il m'a semblé que je préférais Seefried à Schwarzkopf et une ou deux autres que j'ai écoutées ; mais ce n'est de toute façon pas le sujet du fil, qui est de comparer les mises en musique du même texte par différents compositeurs.
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

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  16. #16
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    Citation Envoyé par lebewohl Voir le message
    mais ce n'est de toute façon pas le sujet du fil, qui est de comparer les mises en musique du même texte par différents compositeurs.
    Soit, mais pour être honnête, il faut comparer les oeuvres dans des versions de qualités aussi égales que possible.
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  17. #17
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    Disons "équitable", plutôt qu'honnête ; certes ; mais je ne pense pas qu'en mettant Baker, Seefried, Shaw, Deshayes, Fassbaender, j'ai trahi beaucoup d'oeuvres ; évidemment, si j'avais persisté pour Spohr et un ou deux autres, c'eût été un peu plus rude.
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

    Montaigne

  18. #18
    Et pour être encore plus fair-play, il ne faudrait comparer que des prises de concert, ou que des prises de studio (surtout si LA note grave qui ne passe pas en concert au bout d'un récital d'1h30 mais qui -ouf! est bonne sur la prise 16 du 30 mars à 11h en début de session! L'honneur est sauf...)
    Oh vous savez, moi, ce que j'en dis, hein...

  19. #19
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    J'ai écouté Schubert, Schumann, Liszt, Beethoven et Wolf. J'écouterai sans doute les autres, mais je n'aurai plus le temps aujourd'hui.

    Dans la version de Schubert, les "Dahin" m'ont toujours semblé poussifs, ce qui me gâte le reste.
    Dans la version de Liszt (peut-être surtout quand elle est chantée par Fassbaender, que je n'aime guère), les premières phrases musicales me semblent un contresens; on croit entendre "Eh bien, les bras m'en tombent. Tu connais beaucoup de pays où les citronniers ne fleurissent pas ?"
    Les lieds de Beethoven m'ont toujours semblé souffrir cruellement de la comparaison avec ceux de Schubert et de Schumann à cause de quelque chose de banal, de scolaire dans leur harmonie.
    J'aime bien le Schumann, poétique et dramatique là où il le faut. Je le préfère dans la version que voici :


    (International Robert Schumann Competition Zwickau 1996; 2nd prize: Maria Riccarda Wesseling (-Schmid); Piano: Roger Braun)

    où il me semble que la voix coule mieux.

    Mais je crois que je donne jusqu'ici la palme à la version de Wolf. Je souscris à ce qu'en dit Claude Rostand : "Hugo Wolf suit la progression du poème avec une intensité d'expression sans cesse croissante, dans un climat de jaillissement mélodique et d'imagination harmonique ou rythmique constamment renouvelée. C'est là une de ses musiques les plus étroitement appropriées au poème, les plus admirablement dramatiques de toute sa production."
    IP
    Dernière modification par InnocentParadis ; 05/08/2017 à 19h42.

  20. #20
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    Comme c'est aujourd'hui l'anniversaire de Robert Franz, compositeur quelque peu oublié et auteur en particulier de nombreux lieder, j'ai cherché ce qui existait de lui, et j'ai trouvé ceci ; et j'ai découvert que le même texte a aussi été mis en musique par Liszt, et bien spur la version de Schumann est la plus connue (avec une ou deux variantes de texte). Voici donc "Im Rhein, im heiligen/schönen Strome" par Franz, par Liszt, par Schumann, avec le texte de heine et le tableau de Lochner dont il est, je crois, question.




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    Im Rhein, imheiligen Strome
    Da spiegelt sich in den Well'n,
    Mit seinem grossen Dome
    Das grosse, heilige Köln.

    Im Dom, da steht ein Bildniss
    Auf goldenem Leder gemalt.
    In meines Lebens Wildniss
    Hat's freundlich hineingestrahlt.

    Es schweben Blumen und Englein
    Um unsre Liebe Frau,
    Die Augen, die Lippen, die Wänglein,
    Die gleichen der Liebsten genau.

    Dans le Rhin, dans ce fleuve saint,
    Dans ses vagues, se mire,
    Avec sa grande cathédrale,
    La grande et sainte ville de Cologne.


    Il y a dans sa cathédrale une image
    Peinte sur un cuir doré ;
    Dans le désert de ma vie
    Elle a amicalement rayonné.

    Des fleurs et des angelots y planent
    Autour de Notre Dame ;
    Ses yeux, ses lèvres, ses joues
    Sont pareils à ceux de ma bien-aimée.

    Dernière modification par lebewohl ; 24/10/2017 à 11h25.
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

    Montaigne

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