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Discussion: doubles, triples, ... ou "A deux c'est mieux"

  1. #21
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    Citation Envoyé par lebewohl Voir le message
    le tableau de Lochner dont il est, je crois, question.
    C'est bien le triptyque du Dreikönigsaltar aussi dit Altar der Stadtpatrone ou Kölner Dombild (1445 - dans la cathédrale depuis 1810 - le poème de Heine est de 1822-23)

    [IMG][/IMG]
    Dernière modification par The Fierce Rabbit ; 24/10/2017 à 16h16.

  2. #22
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    Le même poème de Baudelaire, mort il y a cent cinquante et un ans aujourd'hui, a inspiré deux fois Debussy, et une fois quelques autres :








    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

    Montaigne

  3. #23
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    Les Djinns, Victor Hugo







    Les Djinns
    Murs, ville,
    Et port,
    Asile
    De mort,
    Mer grise
    Où brise
    La brise,
    Tout dort.

    Dans la plaine
    Naît un bruit.
    C'est l'haleine
    De la nuit.
    Elle brame
    Comme une âme
    Qu'une flamme
    Toujours suit !

    La voix plus haute
    Semble un grelot.
    D'un nain qui saute
    C'est le galop.
    Il fuit, s'élance,
    Puis en cadence
    Sur un pied danse
    Au bout d'un flot.

    La rumeur approche.
    L'écho la redit.
    C'est comme la cloche
    D'un couvent maudit ;
    Comme un bruit de foule,
    Qui tonne et qui roule,
    Et tantôt s'écroule,
    Et tantôt grandit,

    Dieu ! la voix sépulcrale
    Des Djinns !... Quel bruit ils font !
    Fuyons sous la spirale
    De l'escalier profond.
    Déjà s'éteint ma lampe,
    Et l'ombre de la rampe,
    Qui le long du mur rampe,
    Monte jusqu'au plafond.

    C'est l'essaim des Djinns qui passe,
    Et tourbillonne en sifflant !
    Les ifs, que leur vol fracasse,
    Craquent comme un pin brûlant.
    Leur troupeau, lourd et rapide,
    Volant dans l'espace vide,
    Semble un nuage livide
    Qui porte un éclair au flanc.

    Ils sont tout près ! - Tenons fermée
    Cette salle, où nous les narguons.
    Quel bruit dehors ! Hideuse armée
    De vampires et de dragons !
    La poutre du toit descellée
    Ploie ainsi qu'une herbe mouillée,
    Et la vieille porte rouillée
    Tremble, à déraciner ses gonds !

    Cris de l'enfer! voix qui hurle et qui pleure !
    L'horrible essaim, poussé par l'aquilon,
    Sans doute, ô ciel ! s'abat sur ma demeure.
    Le mur fléchit sous le noir bataillon.
    La maison crie et chancelle penchée,
    Et l'on dirait que, du sol arrachée,
    Ainsi qu'il chasse une feuille séchée,
    Le vent la roule avec leur tourbillon !

    Prophète ! si ta main me sauve
    De ces impurs démons des soirs,
    J'irai prosterner mon front chauve
    Devant tes sacrés encensoirs !
    Fais que sur ces portes fidèles
    Meure leur souffle d'étincelles,
    Et qu'en vain l'ongle de leurs ailes
    Grince et crie à ces vitraux noirs !

    Ils sont passés ! - Leur cohorte
    S'envole, et fuit, et leurs pieds
    Cessent de battre ma porte
    De leurs coups multipliés.
    L'air est plein d'un bruit de chaînes,
    Et dans les forêts prochaines
    Frissonnent tous les grands chênes,
    Sous leur vol de feu pliés !

    De leurs ailes lointaines
    Le battement décroît,
    Si confus dans les plaines,
    Si faible, que l'on croit
    Ouïr la sauterelle
    Crier d'une voix grêle,
    Ou pétiller la grêle
    Sur le plomb d'un vieux toit.

    D'étranges syllabes
    Nous viennent encor ;
    Ainsi, des arabes
    Quand sonne le cor,
    Un chant sur la grève
    Par instants s'élève,
    Et l'enfant qui rêve
    Fait des rêves d'or.

    Les Djinns funèbres,
    Fils du trépas,
    Dans les ténèbres
    Pressent leurs pas ;
    Leur essaim gronde :
    Ainsi, profonde,
    Murmure une onde
    Qu'on ne voit pas.

    Ce bruit vague
    Qui s'endort,
    C'est la vague
    Sur le bord ;
    C'est la plainte,
    Presque éteinte,
    D'une sainte
    Pour un mort.

    On doute
    La nuit...
    J'écoute : -
    Tout fuit,
    Tout passe
    L'espace
    Efface
    Le bruit.
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

    Montaigne

  4. #24
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    Un grand sommeil noir
    Tombe sur ma vie :
    Dormez, tout espoir,
    Dormez, toute envie !

    Je ne vois plus rien,
    Je perds la mémoire
    Du mal et du bien...
    O la triste histoire !

    Je suis un berceau
    Qu'une main balance
    Au creux d'un caveau :
    Silence, silence !

    Paul Verlaine

    avec mes remerciements à Jean-François Zygel










    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

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  5. #25
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    Il y a plus haut, enfin ci-avant, "Green", d'après Verlaine, par Debussy, Fauré, Hahn ; en voici un 4e, André Caplet, que je découvre (j'ai fini par trouver quelqu'un d'autre que Jarroussky, que je trouve totalement fourvoyé dans la mélodie française, déjà que je n'aime pas sa voix)

    Dernière modification par lebewohl ; 20/06/2020 à 15h10.
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

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  6. #26
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    Je ne crois pas que ce texte ait déjà été proposé ; multiples mises en musique! je commence par ma préférée, je pense.

    Dans l'ordre, Ralph Vaughan Williams, Richard Rodney Bennett, Frank Martin, Robert Johnson, Henry Purcell, Michael Tippett, John Ireland, Michael Nyman, Igor Stravinsky


    Full fathom five thy father lies;
    Of his bones are coral made;
    Those are pearls that were his eyes:
    Nothing of him that doth fade,
    But doth suffer a sea-change
    Into something rich and strange.
    Sea-nymphs hourly ring his knell:
    Ding-dong.
    Hark! now I hear them,—ding-dong, bell.

















    Dernière modification par lebewohl ; 20/06/2020 à 15h17.
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

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  7. #27
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    Being Beauteous, tiré des Illuminations de Rimbaud, d'abord mis en musique par Britten, et chanté par Pears sous la direction de Britten, puis mis en musique par Henze, chanté par Edda Moser, sous la direction de Henze

    Being beauteous

    Devant une neige un Être de Beauté de haute taille. Des sifflements de mort et des cercles de musique sourde font monter, s’élargir et trembler comme un spectre ce corps adoré ; des blessures écarlates et noires éclatent dans les chairs superbes. Les couleurs propres de la vie se foncent, dansent, et se dégagent autour de la Vision, sur le chantier. Et les frissons s’élèvent et grondent et la saveur forcenée de ces effets se chargeant avec les sifflements mortels et les rauques musiques que le monde, loin derrière nous, lance sur notre mère de beauté, — elle recule, elle se dresse. Oh ! nos os sont revêtus d’un nouveau corps amoureux.

    Ô la face cendrée, l’écusson de crin, les bras de cristal ! le canon sur lequel je dois m’abattre à travers la mêlée des arbres et de l’air léger !




    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

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  8. #28
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    Et j'ajoute à la page consacrée à "Un grand sommeil noir" la mise en musique qu'a réalisée Nadia Boulanger (Nadia, oui).

    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

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  9. #29
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    Le poème d'Eichendorff "Waldesgespräch" a été mis en musique par Zemlinsky après l'avoir été par Schumann dans un de ses cycles de lieder (ici par Anna Lucia Richter, présentée naguère par Innocent Paradis, et qui fait son chemin depuis ; Anna Lucia Richter, hein)



    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

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  10. #30
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    Je crois que la v.o., si j'ose dire, du Sibelius est le suédois, mais par Marian Anderson on se rend mieux compte que c'est le même texte. Et elle ne chante pas mal...

    Dernière modification par lebewohl ; 06/10/2021 à 16h44.
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

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  11. #31
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    Durey et Poulenc ont mis en musique le Bestiaire d'Apollinaire (Poulenc seulement six des poèmes). Contemporains et sinon proches du moins pas éloignés, mais pas la même musique!
    Je n'ai pas trouvé le Durey au piano, la comparaison serait plus facile.



    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

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  12. #32
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    A rajouter aux multiples mises en musique de Full Fathom Five déjà proposées, celle-ci, de Frank Martin (mort il y a quarante-sept ans aujourd'hui, par parenthèse), que je trouve très réussie.

    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

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  13. #33
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    A propos de Full fathom five ... je ne sais pas si ceci a déjà été posté, et j'ai la flemme de chercher (shame, shame)


  14. 24/11/2021 18h36

  15. #34
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    Je découvre cette version par un interprète inattendu du texte de Brech "und was bekam des Soldate Weib", mis en musique plus haut par Weill et Eisler

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