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Discussion: Mais Où Est-ce Donc ? [v2]

  1. #761
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    On explique Dahut par da + hud. Comme en gallois, da signifie bon (le terme est sorti de l'usage en breton), et hud magie. Soit: bonne magie.


    L'édifice, qui n'a plus de toit, se trouve en Basse-Cornouaille. Il a souffert en son temps des représailles terribles qui ont suivi la révolte de bonnets rouges, dans laquelle des journaleux sévissant dans les médias continuent de voir la marque de l'esprit frondeur des Bretons.


    Précision: on n'est pas très loin d'une île se situant dans le cours maritime d'une rivière, et qui doit son nom français à la traduction littérale d'un mot breton se rapportant à la classe guerrière supérieure.

  2. #762
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    La chapelle de Languidou à Plovan ?

  3. #763
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    Citation Envoyé par The Fierce Rabbit Voir le message
    La chapelle de Languidou à Plovan ?

    Non, pas bien loin. Mais vous me faites penser que je ne me souviens pas l'avoir jamais visitée, alors qu'il s'agit effectivement d'un édifice assez important pour l'ethnie du Cap Caval.


    Rappel: j'ai mentionné le cours maritime d'une rivière, laquelle est visible de la chapelle dont au sujet de laquelle j'y côz!

  4. #764
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    Rectification: c'est la chapelle de Languivoa que je n'ai pas visitée; mais la prochaine fois que j'irai à Languidou, je ferai plus attention aux chapiteaux!

  5. #765
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    Citation Envoyé par JEFF Voir le message
    Rappel: j'ai mentionné le cours maritime d'une rivière, laquelle est visible de la chapelle dont au sujet de laquelle j'y côz!
    Ah oui, j'avezoublié.
    La rivière : son nom commence par une lettre de A à J, ou de K à S ?

  6. #766
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    Ben.... elle n'a pas vraiment de nom propre, que ce soit en breton ou en français... C'est la rivière de...

  7. #767
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    octobre 2007
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    St Maurice de Beynost 01700 (15 km à l'est de Lyon)
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    Pont L'abbé?? je viens de vérifier mais Treminou n'a pas de chapiteaux..

  8. #768
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    St Jacques de Lambour ?

  9. #769
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    Bravo! C'est bien ça!
    Cette chapelle sans toit permet à la lumière du jour de bien éclairer cet étrange chapiteau, le seul qui soit sculpté. La scène de chasse correspond à ce qu'on sait des pratiques du moyen-âge, à savoir que, outre l'arc, l'une des armes semble bien être un pieu. Alain Barbe Torte, duc des Bretons dans la première moitié du Xe siècle, était -si l'on en croit les textes- un colosse capable de tuer un sanglier avec cette arme.


    Mais l'intérêt de cette scène ne s'arrête pas là. On se trouve en effet à quelques kilomètres seulement de l'Île Chevalier, exacte traduction du mot Breton gwivarc'h. un composé de gwi (approximativement "digne") et de marc'h, qu'on écrivait mark au haut Moyen-âge (vous y êtes?).


    La tradition orale place à l'est de cette île le "château du roi Gradlon" en français, et kastell ar roué Gwivarc'h, soit littéralement "château du roi chevalier". Mais l'île elle-même porte en Breton le nom de enez Sant Mark, mot à mot île Saint-Marc. Or, le nom du saint recouvre en certains endroits celui du roi Mark, lequel fut, selon la légende, roi des deux Cornouailles (le cheval est un symbole de royauté dans la société celtique).

    Je suggère donc de monter la prochaine représentation de Tristan et Iseult dans le secteur pour réparer la bévue involontaire de Wagner!

  10. #770
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    HB
    Citation Envoyé par JEFF Voir le message
    l'une des armes semble bien être un pieu. Alain Barbe Torte, duc des Bretons dans la première moitié du Xe siècle, était -si l'on en croit les textes- un colosse capable de tuer un sanglier avec cette arme.
    Chasser la 'bête noire' (sanglier mâle adulte, opposé à la 'bête rousse', marcassin pas encore adulte) à l'épieu est une pratique de vénerie remontant à la nuit des temps. Méléagre servant le sanglier de Calydon à l'épieu est un thème récurrent de la statuaire antique. L'une des scènes du film de Chéreau La Reine Margot reconstitue une chasse au sanglier à l'épieu. Cela se pratique encore, si vous êtes tenté vous trouverez un bon épieu pour environ 700 €.

    'Kareol' a-t-il un semblant de plausibilité en breton ?
    Dernière modification par The Fierce Rabbit ; 27/04/2019 à 18h16.

  11. #771
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    octobre 2007
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    Merci pour les précisions. Logiquement, le pieu à la pointe durcie au feu remonte aux temps préhistoriques, bien avant les âges des métaux.

    Au breton ker- correspond la gallo car-. Ainsi, Kerfeunteun évolue-t-il en Carfanton à l'est de la frontière linguistique après son recul.

    Si le second terme de Careol correspond bien au breton heol (grec helios!), alors ce serait la francisation de Kerheol, soit littéralement "ville-soleil", étant entendu que dans la toponymie française, ville correspond précisément à la racine latine villa, soit un établissement à la campagne.


    Ceci dit sous réserve, car il faut envisager d'éventuelles formes plus anciennes de Careol, sans parler des homophonies trompeuses.

  12. #772
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    Merci à mon tour. Ainsi le Kareol où s'est réfugié le Tristan blessé de Wagner peut-il avoir un sens et n'est donc pas une pure fantaisie.

  13. #773
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    Par quels chemins tortueux le roi Midas aux honteuses oreilles d'âne imposées par Apollon quitta-t-il l'Asie Mineure pour arriver en Cornouaille et y devenir le roi Marc'h aux plus nobles oreilles équines (imposées par une déité courroucées ou de naissance ?), avec le même secret confié à la terre et divulgué par les roseaux ?
    Dernière modification par The Fierce Rabbit ; 28/04/2019 à 11h44.

  14. #774
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    Chacun aura corrigé 'courroucées', bien sûr.

  15. #775
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    Il faut remonter aux origines de la civilisation indo-européenne (en débordant apparemment sur le monde sémitique).
    Le cheval est symbole de royauté dans toutes les sociétés celtiques*, et probablement au-delà, par exemple en Eurasie, où les archéologues situent l'origine de sa domestication.


    C'est l'âne de Midas qui me semble être... le mouton noir!


    *Une poterie hispanique datant d'avant la Christianisation est ornée d'un personnage à tête de cheval, et le motif du cheval androcéphale est probablement le plus répandu dans les monnaies gauloises. Je suppose qu'on peut le rapprocher du centaure de la mythologie grecque.

  16. #776
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    "Un conte, collecté par Yann ar Floc'h, présente une version différente de la légende. Il est roi de Poulmarc’h et possède un cheval fantastique, qui peut traverser la mer et galope aussi vite que le vent. L’animal est surnommé « Morvarc'h », ce qui signifie « cheval de la mer » en breton. Un jour, alors qu’il chasse, son chemin croise celui d’une biche. Il a beau forcer son cheval, il ne parvient pas à la rattraper (voir le mabinogi de Pwyll où la cavalière que personne ne peut rattraper est Riannon-Rigantona, la Grande Reine, autre forme d'Epona, la Femme-Jument, déesse majeure des Celtes). Ce n’est qu’acculée au bord de la falaise, près de l’endroit où la ville d’Ys a été engloutie, qu’il peut lui faire face. Le roi Marc’h arme son arc et lui décoche une flèche, mais par un sortilège, le trait fait demi-tour et vient tuer directement son précieux cheval. Mu par la fureur, il sort son poignard, mais la biche a disparu, à la place se trouve une superbe jeune fille. C’est Ahès, la fille de Gradlon. Pour se venger de la poursuite, elle affuble le roi d’oreilles semblables à celles de son cheval, puis s’enfonce dans la mer"


    Ce compte-rendu extrait d'une entrée de Wikipedia* omet la fin: lors des fameuses noces au cours desquelles les instruments utilisant des anches taillées à la hâte dans du roseau trahissent le secret confié par le barbier à un trou qu'il avait creusé dans le sable, le roi Marc'h s'enfuit, trébuche et se fracasse le crâne sur les rochers. Alors les témoins de la scène découvrent, comme imprimée sur ces derniers, une tête de cheval aux oreilles humaines qui semble dire: "je suis Morvarc'h, le cheval du roi Marc'h qui a été affublé de mes oreilles de cheval".
    Ce conte a ceci de fascinant que sa facture orale est particulièrement tangible, tellement elle est différente du récit écrit connu depuis l'antiquité.


    *Comme d'habitude, il y a des erreurs fâcheuses. Ainsi du toponyme Plomarc'h, qui était anciennement Poulmarc'h, c'est-à-dire l'anse du cheval (et non la paroisse du cheval!) Il existe à Sainte-Marine une anse en amont du port un plan d'eau nommé "toull ar marc'h, soit le "trou du cheval". Notez qu'en phonétique, on connaît nombre d'équivalences en les sons p et t: au grec tetra correspond le gaulois petro, premier élément de Périgueux.

  17. #777
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    Merci.
    Sans vouloir abuser (si, un peu quand même), question musico-lyrico-bretonnante : il y a une talentueuse jeune cantatrice française nommée Karen Vourc'h - ça signifie qqch, ce patronyme ?

  18. #778
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    Vourc'h est la forme mutée de bourc'h. Je préfère écrire bourh, car il s'agit de la mutation du g de... bourg. Bizarrement, ce mot est donc féminin, mais seulement dans le sud du pays breTonnant. Ailleurs on dit ar bourh.


    Soit précisé en passant, on peut se demander si ce terme si répandu, y compris en Allemand (Burg), n'est pas apparenté à berg, qui a donné Berged en vieux breton, Berhed aujourd'hui, ce qui se traduit par Brigitte, laquelle "loge" de préférence sur les sommets. Et le nom commun Berg a pour équivalent bré, soit le mont (Menez Bré est un pléonasme).


    Or, les bourgs étaient construits sur des éminences, à la fois pour voir loin, et parce que la terre arable y était plus mince. Alors, bourg = Berg ?

  19. #779
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    Citation Envoyé par JEFF Voir le message
    Vourc'h est la forme mutée de bourc'h. Je préfère écrire bourh, car il s'agit de la mutation du g de... bourg. Bizarrement, ce mot est donc féminin
    'Burg' est également féminin : die/eine Burg.
    Mais "Berg" est masculin.
    Les deux mots sont sur la même racine.

    burh en vieil-anglais, c'est un endroit habité fortifié, qui a donné (-)borough, -burgh, -bury. (Edinburgh, la ville forte dans le pays d'Eydin)

    On avait au Maghreb et en Tripolitaine le mot bordj pour des forts ou citadelles.

    Berg, c'est bien sûr la montagne.

    C'est aussi la notion de protection, d'abri, de sûreté; le verbe 'bergen' (barg, geborgen), c'est mettre en lieu sûr, abriter - par exemple 'die Ernte bergen' : rentrer les moissons - et par extension contenir, renfermer.
    Les Allemands aiment se sentir 'geborgen', ils utilisent souvent l'expression 'geborgen sein', être en sécurité, protégé, à l'abri des dangers et des menaces - quand on est 'safe and snug', diraient les anglophones - et la notion de 'Geborgenheit'. L'un des idéals du bien-être individuel est 'Ruhe, Wärme und Geborgenheit' (le calme,la chaleur et la sécurité).
    'Wo berg' ich mein Roβ ?' (Où mets-je mon cheval à l'abri ?) demande Siegfried en arrivant chez Gunther.
    'bergen', c'est aussi sauver du naufrage, en mer.

    'burg', c'est un endroit fortifié, donc à l'abri des attaques ennemies. Cela remonte au latin burgus, lui-même dérivé de pyrgos : tour fortifiée, muraille fortifiée, fort, fortin. On y est à l'abri.
    "Ein' feste Burg ist unser Herr', proclame Martin Luther (la désinence féminine -e de eine est supprimée pour respecter la métrique octosyllabique) : quand on est dans la foi luthérienne en Dieu, on est à l'abri de tout.
    Dernière modification par The Fierce Rabbit ; 29/04/2019 à 10h00.

  20. #780
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    Passionnant. Viele Dänke!

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