Bonsoir Jeff, j'admets volontiers qu'il existe un tempo "parfait" "tel que tout tombe en place, etc." quand il s'agit de musique conçue exclusivement ou principalement pour être dansée. Je pense que ça vaut nettement moins pour d'autres musiques, y compris celles portant des titres de danses. Ainsi, par exemple, il y a presque autant de "tempi di minuetto" que de menuets.
Après quelques réticences, Beethoven avait apparemment cessé d'indiquer les tempi de ses oeuvres de façon qualitative (allegro, adagio, etc.) au profit d'indications métronomiques. Le résultat est édifiant : avec ces indications-là, un bon paquet devient à peu près injouables. En tout cas, les tempi de ses dernières oeuvres sont à nouveau indiqués de façon qualitative. Plus généralement, les compositeurs interprétant leurs oeuvres ont très souvent tendance à les jouer trop vite (cf. Chostakovitch ou Ravel). Enfin, toujours à propos de métronome, je me rappel ce que rapportait S. Richter à qui ledit Chostakovitch reprochait de ne pas respecter l'indication métronomique qu'il avait écrite. Au domicile de Chostakovitch, S. Richter a constaté que le métronome de celui-ci... était déréglé !
Par conséquent, bien que j'aie tendance à vouloir définir des normes pour tel ou tel tempo, force m'est d'admettre que ce n'est tout simplement pas possible. C'est pourquoi, contrairement à vous, je ne pense pas qu'il existe un tempo "conforme aux desiderata du compositeur". De là à approuver toutes les exagérations dont Celibibi a parsemé sa carrière, il y a un pas que je ne franchis pas, mais il n'est pas rare que je sois captivé par certaines excentricités de ce chef.
Musicalement,
l'obsédé-des-incunables