Sibelius est mort il a cinquante-neuf ans
J'adore ce concerto dans cette version (et quelques autres). Quelles oeuvres de lui aimez-vous particulièrement, et dans quelle(s) version(s)?
Sibelius est mort il a cinquante-neuf ans
J'adore ce concerto dans cette version (et quelques autres). Quelles oeuvres de lui aimez-vous particulièrement, et dans quelle(s) version(s)?
Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.
Montaigne
J'aime à peu près toutes les oeuvres de Sibelius. Plus particulièrement ?... Alors La Suite de Lemminkaïnen, Luonnotar, Impromptu pour orchestre à cordes, La fille de Pohjola, En saga, Kullervo, La nymphe des bois, la suite de Pelleas et Mélisande. Voilà ce que j'ai le plus souvent écouté. A quoi il me faut ajouter Tapiola, Finlandia, la Suite Karelia, Kuolema, Rakastava, Tulen Synty (L'origine du feu), le prélude de "La Tempête", Jokamies, In memoriam. J'ai moins souvent écouté ses symphonies. La 1ère est celle que je préfère, suivie de la 3ème. J'ai peu écouté son concerto pour violon, mais j'écoute peu les concertos pour violon en général.
Soixantième anniversaire de la mort de Sibelius ; compositeur pas très commémoré...
Belle version de cette symphonie, il me semble
Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.
Montaigne
Grande interprétation de cette symphonie:
Oh vous savez, moi, ce que j'en dis, hein...
ah oui aussi (je vais la réécouter).
j'aime aussi bien sa 5e avec le même orchestre, d'ailleurs
Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.
Montaigne
Je sera preneur, au sujet de Sibelius, de l'avis de quelqu'un qui connaît Bruckner.
Les "atmosphères", si on me passe ce vocabulaire bien peu technique, sont totalement différentes. Mais quand l'un ou l'autre fait sortir de grandes phrases de cuivres sur un tapis de cordes, je trouve un effet cousin, ou voisin ; je dis, car entends, n'importe quoi, ou bien?
Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.
Montaigne
Et bien tu entends très bien. Il me semble évident qu'il y a un lien entre Sibelius et Bruckner, bien que'en surface la musique de ces deux compositeurs ne se ressemblent pas vraiment... et d'ailleurs on notera que la plupart du temps les musiques de ces deux compositeurs ne ressemblent qu'assez peu à celles de leurs contemporains respectifs.
Oh vous savez, moi, ce que j'en dis, hein...
Hum, AMHA, il n'y a pas qu'"en surface" que les musiques de Sibelius et de Bruckner ne se ressemblent pas. Le caractère religieux de la musique de Bruckner (je ne crois pas être rétrospectivement influencé par son surnom de "ménestrel de Dieu" en affirmant cela) me paraît largement absent de celle de Sibelius. De plus, je trouve qu'il y a chez Bruckner un caractère morbide qu'il n'y a pas chez Sibelius. Je suis d'accord avec Leb' : leur point commun est l'art de mêler cuivres et cordes dans des phrases carrément épiques, mais il me semble bien que c'est le seul.
Musicalement,
l'obsédé des incunables
La religion de Bruckner, c'était la religion. Dans un empire central assumé et non contesté. Un reclus dans sa foi, et soumis son système politique accepté. Sans forcément de ´morbidité', au reste, me semble-t-il.Le caractère religieux de la musique de Bruckner (je ne crois pas être rétrospectivement influencé par son surnom de "ménestrel de Dieu" en affirmant cela) me paraît largement absent de celle de Sibelius. De plus, je trouve qu'il y a chez Bruckner un caractère morbide qu'il n'y a pas chez Sibelius.
Musicalement,
l'obsédé des incunables
La "religion" de Sibelius, c'était la Finlande, sous insupportable domination grand-ducale russe, un compositeur 'engagé' dans autre chose que les bondieuseries bruckneriennes - fussent-elles géniales -, chantre du patrimoine et de l'indépendance de son pays, figure nationale reconnue.
Peut-être cela change-t-il deux ou trois choses ?
Cela dit, l'apprentissage musical austro-allemand n'a pas pu laisser de traces au niveau du langage.
Et ce que j'en dis, hein, c'est avec toute la prudence du béotien.
Dernière modification par The Fierce Rabbit ; 27/09/2017 à 14h29.
"n'a pas pu ne pas laisser", vouliez-vous dire?
oui sans doute ; bizarre pourtant qu'il ait eu autant de mal à se faire admettre dans la sphère germanique, si j'ai bien suivi (mais je ne suis pas expert).
Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.
Montaigne
les mystères de la philologie... ;-)
Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.
Montaigne
Je pense qu'on surestime largement la présence du religieux dans les symphonies de Bruckner.
Il y a certes quelques mouvements de symphonies dans lesquels on retrouve des éléments religieux (plusieurs chorals stylisés dans la 5ème, citations de sa Messe en fa dans sa 2ème symphonie, citation du motif principal du Te Deum dans le Finale inachevé de la 9ème), mais sinon, à mon humble avis, cet élément religieux a été très largement exagéré par les interprétations de plus en plus lentes et statiques, d'une pseudo-religiosité exacerbée, sans doute passant à côté de tout le côté fougueux et combatif de cette musique.
Plein d'exemples ne manquent pas:
- on joue toujours le début de la 7ème symphonie de façon compassée: j'y vois une préfiguration du début de l'Heldenleben de Strauss.
- beaucoup voient dans l'Adagio de la 8ème un chemin de croix, une version musicale de la Passion. J'y vois une autre passion, une passion amoureuse (le rythme de l'accompagnement du premier thème n'est-il pas inspiré du duo de l'acte II de Tristan une Isolde?
- La 4ème symphonie, souvent lourde, statique, n'est que combats et chevaliers, et ce d'après certaines notes laissées par Bruckner lui-même?
- Je vous mets au défi de trouver la moindre trace de religiosité -à part, très succinctement la "signature chorale" de Bruckner- dans ce que j'appelle les "symphonies avant-gardistes" de Bruckner, c'est-à-dire les versions originales des symphonies 3 et 4 ainsi que la dénommée "n°0", qui est très proche des deux autres.
Il y a bien évidemment un aspect grandiose dans cette musique, notamment dans les codas de Bruckner, mais c'est le même aspect grandiose chez Sibelius. En un sens la toute fin de la 8ème Symphonie de l'un a le même but que celui de la 5ème de l'autre: résumer ce qui est passé pour mener vers une dimension supérieure, en procédant par accumulation puis libération.
On pourrait -devrait?- développer encore plus...
Oh vous savez, moi, ce que j'en dis, hein...
Moi je suis preneur de ces développements.
C'est rigolo parce que tu rejoins ce qui avait été dit ici il y a des années par un autre participant, notamment l'aspect chevalerie, qui m'avait stupéfié parce que je n'avais jamais envisagé les choses sous cet angle.
Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.
Montaigne
Ecoute ça, ça va te décrasser les oreilles
Oh vous savez, moi, ce que j'en dis, hein...
Dis donc c'est magnifique, en effet ; et ça ne traîne pas, et ce n'est pas statique du tout (remarque il y a une indication de mouvement que j'adore : "keinesfalls schleppend" (ne traîner en aucun cas)
Bêtement, je n'attendais pas Prêtre dans ce répertoire, mais je sais bien qu'on l'a parfois injustement cantonné, en France, à la musique française et à Puccini.
Et puis cela m'a aiguillé vers un article qui devrait m'intéresser, si j'y comprends quelque chose.
Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.
Montaigne
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