Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.
Montaigne
(intéressant, oui, l'article de Merlet!)
Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.
Montaigne
Peut-être co2monamour veut-il dire que la sensibilité du toucher n'est pas la seule sorte de sensibilité que puisse avoir un pianiste. Mais Eduard Erdmann me semble justement avoir un très bon toucher dans cet Impromptu de Schubert... Philippe Herlin le loue d'ailleurs pour la délicatesse de son toucher dans l’Andante sostenuto de la D 960 de Schubert (https://www.concertonet.com/scripts/cd.php?ID_cd=504 ).
On pourrait poser une question inverse de celle que j'ai posée au début de ce fil : connaissez-vous une grande interprétation pianistique où le toucher n'est que de qualité moyenne (ou pire) ?
Voici par exemple une interprétation de la Sonate en la mineur D784 de Schubert où le pianiste Gavin Arturo Gamboa ne me semble pas avoir le toucher (fluide, perlé ?) qu'on associe généralement à Schubert, mais qui ne me semble pas manquer de grandeur :
Il est vrai que cette sonate est assez spéciale parmi celles de Schubert : son premier mouvement n'est pas ce qu'on appelle typiquement "pianistique", et pourtant il donne très bien au piano...
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On a presque l'impression à lire l'interview de Merlet qu'il trouve que Richter et Gilels n'ont pas un beau toucher, à la différence de Neuhaus ; dans ce cas il y a beaucoup d'exemples de grandes interprétations sans beau toucher. Horowitz aussi, je ne le mettrais pas parmi les pianistes qui ont un beau toucher, et pourtant, souvent, ou parfois...
Cela dit, comme pourrait dire un des personnages de Peanuts à Schoreder : "define "toucher" "...
Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.
Montaigne
Bonjour Leb', oui, tu as raison, il était tard, je me suis mal exprimé. J'ai inséré cette interprétation d'E. Erdmann, d'abord parce qu'elle figure parmi mes préférées de cette oeuvre et aussi parce sa beauté ne me semble pas due exclusivement à son toucher, même si ce dernier y a une part. En fait, soyons francs, je voulais surtout faire découvrir ou redécouvrir un pianiste trop peu connu...
Et comme je ne résiste pas au plaisir de la provocation, ci-dessous un autre exemple de "toucher" magique dans un répertoire dont je sais à quel point il est dans ton panthéon...
Musicalement,
l'obsédé-des-incunables
Michel Schneider (https://books.google.be/books?id=pyV...2&lpg=PR17-IA2) vante "la pudeur et la droiture", la précision et la pureté du toucher de Gilels, qui, selon lui, était plus mat que celui de Richter. C'est peut-être ça que j'aime chez Gilels, la précision et la pureté du son.
Je pense que son toucher était extraordinaire, j'aurais dû le mentionner dans mon premier message sur ce fil. Googlez Horowitz + toucher et vous trouverez des choses comme "son incroyable diversité de toucher" etc.Horowitz aussi, je ne le mettrais pas parmi les pianistes qui ont un beau toucher
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Ah ça, c'est assez typiquement autrichien, et plus particulièrement encore viennois !
Ce qui n'empêche pas qu'il arrive à des non-autrichiens de l'avoir (comme il arrive à des non-andalous d'avoir le "duende")
Affaire de feeling.
"Ein Prosit, ein Prosit der Gemütlichkeit !", je suis pour.
(Aïe, voilà que je dialectise derechef ... Milekskuz.)
Dernière modification par The Fierce Rabbit ; 17/10/2016 à 16h04.
Cher Lapin je vois et je sais que le langage est votre jouet favori et vous en jouez fort bien. Moi je ne suis qu'un modeste autodidacte sur ce sujet et aussi celui de la musique. Vous avez parfaitement compris ma pensée et cela me fait dire que mon message n'était pas si mal formulé. Cela me suffit.
Mais c'est plutôt votre science musicale qui m'intéresse et c'est pourquoi je la sollicite à l'occasion. Vous pouvez la garder pour vous, mais je trouve cela dommage pour l'intérêt de ce site.
Je crois me souvenir que le pianiste Gieseking était une référence en son temps du beau toucher. Il a d'ailleurs enregistré une intégrale de Debussy qui a fait date.
http://toucher-piano.com/M_3_B_2b.html
En tant que discophile pour qui les salles de concert étaient hors de portée (géographique...), je confirme: Gieseking était LE must dans Debussy au tournant des décennies 60 et 70.
Oui je me rappelle que chaque fois qu'on rééditait ses enregistrements la critique s'extasiait, c'était un Debussy indépassable, tout ça. Je l'ai découvert bien après Lee, Arrau, Michelangeli, et oserai-je dire que, à côté, il ne me convainc pas trop? il est vrai que l'enregistrement est tout de même moins bon
(oui c'est lent ; mais beau son, non?)
Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.
Montaigne
Pas d'accord, Leb' ! Dans Debussy, je préfère W. Gieseking à C. Arrau, notamment, puisque c'est le sujet de ce fil, pour son toucher. En revanche, oui, A. B. Michelangeli est un sérieux challenger. Histoire d'illustrer la chose, ci-dessous un autre exemple :
Musicalement,
l'obsédé-des-incunables
Je dois être gêné par l'enregistrement,...
Bizarrement je suis moins gêné là :
Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.
Montaigne
C'est très beau, en effet! (les préludes sont courts, et celui-là n'est pas pompier ; là ça va ; j'ai du mal à prendre ça totalement au sérieux tellement ça fait ancêtre du piano bar, mais ça va ; ce sont l'interminable sonate et l'inteeeeerminable et BRUYANTE SYMPHONIE qui ma "gavent"...)
Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.
Montaigne
lebewohla avait écrit :
"Horowitz aussi, je ne le mettrais pas parmi les pianistes qui ont un beau toucher"
et j'avais répondu :
" Je pense que son toucher était extraordinaire, j'aurais dû le mentionner dans mon premier message sur ce fil. Googlez Horowitz + toucher et vous trouverez des choses comme 'son incroyable diversité de toucher' etc"
Eh bien, j'ai fait des comparaisons sur YouTube et je me demande si je n'ai pas eu tort de me laisser influencer par la réputation d'Horowitz en matière de toucher. Son toucher n'est pas celui de n'importe qui, mais il est un peu mat et pas vraiment beau. Evidemment, les vieilles prises de son y sont peut-être pour quelque chose. Des avis ?
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