Beaux touchers, belles sonorités

[InnocentParadis]

Avez-vous parfois été frappés par le beau toucher, la belle sonorité d'un pianiste?

Pour moi, il y a eu le son de cloches argentines du Vlado Perlemuter de la grande époque :


le son miroitant et comme liquide d'Edwin Fischer, ici dans Auf dem Wasser zu singen :


le son, lui aussi miroitant, de Julius Drake, qui, ici, accompagne Bostridge, de nouveau dans Auf dem Wasser zu singen :


Et je viens de tomber sur Amir Katz, qui dans la troisième Suite anglaise de Bach (jouée en 2015), me fait une impression de grande luminosité :


Comme je l'ai dit sur un autre fil, le toucher de Gilels me plaît aussi beaucoup.

Et vous, y a-t-il des pianistes que vous aimez pour la qualité sensuelle de leur sonorité ?
IP

[lebewohl]

Là comme ça au débotté, oui : Arrau et Michelangeli, pas dans le même genre du tout!


Et sinon j'avais adoré à l'époque Paraskivesco et Lee dans Debussy, mais il est vrai que je découvrais Debussy donc je ne saurais trop dire ; il faudrait que je réécoute (je vous parle d'uin temps que les moins de 40 ans ne peuvent pas connaître).


J'aurais aimé trouver Arrau dans la 4e ballade de Brahms, mais ce sera Debussy ; du coup je pensais mettre Michelangeli dans Debussy, je le mets dans la 4e Ballade!








ah voilà paraskivesco, pas si mal, mais pas Arrau ou Michelangeli ; je ne trouve rien de probant de Lee





J'ai entendu ces deux-là en vrai (pas dans ces oeuvres), et ils faisaient ça en vrai .


J'ai adoré le toucher de Perahia au disque, par exemple dans Brahms (opus 118), je l'ai entendu récemment et je n'ai pas aimé





et lui, aussi (entendu en vrai mais en concerto, donc contexte très différent)





Bon et évidemment quand Richter ou Gilels s'y mettent...








et puis





entendu en vrai aussi

[lebewohl]

Et en réponse à vos propositions, Perlemuter oui (et il a fait ça pour de vrai jusqu'à la fin), Fischer oui, Drake oui (mais j'ai trouvé Bostridge insupportable dans ce lied) (il est génial dans son originalité ou insupportable, ça dépend du répertoire, et peut-être de ce que j'ai mangé à midi); Katz ne m'a pas frappé, mais je ne l'ai pas écouté longtemps, j'y reviendrai.

[lebewohl]

Bon j'ai proposé des sons de piano soit "gras" (Arrau) soit tout en délicatesse (presque tous les autres, dans les répertoires que j'ai proposés).


mais il y a d'autres touchers magnifiques : le diamant de Pollini dans Pétrouchka ; cet enregistrement m'a toujorus fait penser à un cristal (l'oeuvre aussi) ; il me semble que youtube rend encore moins justice que d'habitude au son d'origine (encore ai-je éliminé deux ou trois "repiquages" carrément calamiteux)

[InnocentParadis]

Katz ne m'a pas frappé, mais je ne l'ai pas écouté longtemps, j'y reviendrai.

Finalement, l'impression de luminosité que me donne Amir Katz n'est peut-être pas tellement une question de toucher, mais plutôt de dosage du poids et aussi de style, je ne sais pas trop. En tout cas, j'ai écouté cette version de la troisième Suite anglaise avec délices. D'habitude, les Gavottes (pas tout à fait du grand Bach, me semble-t-il) m'ennuient et me donnent envie de passer tout de suite à la magistrale Gigue, mais ici (16:17), elles me font elles aussi cette impression de luminosité que je ne m'explique pas bien.
Pour les exemples que vous avez cités, d'accord, y compris pour mettre Paraskivesco et Lee un peu en retrait des autres. Quant à Pollini, je crois me souvenir qu'à l'époque où je commençais à m'intéresser à la musique, on lui faisait une réputation de froideur qui m'a éloigné de lui. C'était bien à tort, comme je m'en suis rendu compte tardivement.
IP

[lebewohl]

Pollini n'est pas froid ; il n'est pas expansif, et ce n'est pas toujours la sonorité qui fait l'essentiel de son intérêt ; mais il n'est pas froid et c'est un immense musicien ; je ne sais pas dire pourquoi mais il m'a suffisamment impressionné dans suffisamment de concerts et de disques pour que je sois tenté de dire ça ; comme je suis loin d'être le seul (alors que je le serais peut-être si je l'affirmais de Paraskivesco) je me dis qu'il doit y avoir du vrai.

[JEFF]

Au début des années 70, j'ai fait l'acquisition en GB d'un 33trs qui reste parmi mes chouchous: impromptus et moments musicaux de Schubert, variatons Eroïca sur la face II par un certain Clifford Curzon. Il a fallu très longtemps avant que j'entende prononcer son nom en France, mais si qq'un peut trouver le moyen de fournir un lien sur cet enregistrement, je crois que je me sentirai moins seul à estimer qu'il fut l'un des grands pianistes de la deuxième moitié du XX° siècle, entre autres en vertu d'un toucher incomparable.
Me trompé-je?

[lebewohl]

Je crois que je n'ai que des disques de musique de chambre par lui (un magnifique quintette de Dvorak), mais j'en ai le meilleur souvenir.

Je trouve ça mais je ne peux plus rien écouter chez moi, la carte son me transpose tout plus haut, ou plutôt filtre tous les graves, c'est insupportable ; je dois donc changer de machine. C'est ce disque-là?

[JEFF]

C'est c'là, c'est c'là... Mais comment faites-vous?

[lebewohl]

C'est c'là, c'est c'là... Mais comment faites-vous?

ben euh comment dire... c'est un truc qui s'appelle google, vous tapez curzon Beethoven, options vidéos, et voilà ; et après curzon Schubert

[JEFF]

Ah ouais... pas c...! En fait, dans ma recherche je n'ai pas précisé "video". Et pis j'avions pas trop de temps devant moué!

[Niccolo]

Petite pièce qui exige du toucher:

[The Fierce Rabbit]

je ne peux plus rien écouter chez moi, la carte son filtre tous les graves, c'est insupportable ; je dois donc changer de machine.

Changer toute la machine, carrément ?
Si ce n'est que la carte qui déc**ne, et si le reste demeure satisfaisant, pourquoi ne pas changer que la carte ?

[Niccolo]

Pour en revenir au sujet initial de cette discussion, il serait tentant d'organiser une "compétition" de toucher pianistique, soit la même pièce, interprétée sur le même piano et au même endroit par divers pianistes... Mais ce genre d'entreprise est bien sûre utopique, voire stérile selon...

A défaut de compétition, pourquoi ne pas lire cet article là:

http://toucher-piano.com/M_5_Merlet.html

[The Fierce Rabbit]

Le vieux syndrome de La Tribune des.Critiques de Disques . In memoriam Panigel, Bourgeois, Goléa, Roy, et al. RIP.
Et après ... so what ?

[Niccolo]

Le vieux syndrome de La Tribune des.Critiques de Disques . In memoriam Panigel, Bourgeois, Goléa, Roy, et al. RIP.
Et après ... so what ?

Je ne comprends ni le latin ni l'anglais ou tout autres dialectes d'ailleurs.
Mais qu'avez-vous pensé du lien?

[JEFF]

Moi, je l'ai trouvé très intéressant, très instructif. Mais je suppose que c'est parce que je ne suis qu'un béotien de Basse-Bretagne...

[The Fierce Rabbit]

Je ne comprends ni le latin ni l'anglais ou tout autres dialectes d'ailleurs.
Mais qu'avez-vous pensé du lien?

Le latin et l'anglais, des dialectes ... Ciceron et Shakespeare, des auteurs dialectaux.
Cest instructif, et cest bien noté.
"tout autres" , dialectal peut-être.
Le lien - intéressant, oui, comme toujours avec Merlet, mais nihil novi sub sole - oh pardon, je dialectise ... rien de nouveau sous le soleil. (Voilà, c'est mieux comme ça ).
Bonne fin de soirée.

[The Fierce Rabbit]

je ne suis qu'un béotien de Basse-Bretagne...

De Basse-Bretagne sans conteste, mais le reste est de trop.

[co2monamour]

Puisqu'on parle de toucher, étendons un peu le sujet à, mettons, la sensibilité ou, ici, plus précisément, ce qu'on appelle Gemütlichkeit.



Musicalement,
l'obsédé-des-incunables