Ami(e)s mélomanes, forumistes et lecteurs,
Il y a maintenant cinq ans que je fais des contributions régulières dans les pages de ce forum, la grande majorité de mes interventions étant des partages de musique –des playlists montées depuis YouTube, ou des montages de mon cru qui meublent régulièrement mon blog de musique « L’Idée Fixe ».
Notre collaboration (si vous me permettez de vous impliquer dans cette entreprise), dans un environnement fréquenté par des initiés tout comme des gens qui se risquent dans « le répertoire » avec un peu moins de confiance franchit ainsi un important jalon, et mérite d’être souligné d’une façon particulière!
Ceci est donc le début d’un projet à long terme, la «version française » si vous voulez d’un projet que j’ai entamé dans mon blog de musique anglais en avril dernier. Dans ce projet, j’entends « rassembler » un grand nombre des partages musicaux proposés ici et ailleurs au cours des dernières années, avec l’objectif de survoler le répertoire dit classique. Afin de motiver et de mettre en place ce projet, permettez-moi quelques mots d’introduction.
Pourquoi « Les routes du laitier »?
En anglais le terme « milk run » a deux significations. Pris littéralement, le terme sous-entend la routine du laitier d’une ère longtemps révolue, qui se promenait d’un domicile à l’autre chaque matin, afin de livrer sa précieuse marchandise fraîche du jour; un parcours serpentin le long du voisinage.
L’autre signification du terme, plus péjoratif j’en conviens, insinue un trajet parfois interminable, qui fait escale et s’arrête fréquemment - l’itinéraire d’un train de banlieue, ou d’un autocar - l’opposé d’un « express ». Untel itinéraire peut être vu comme un inconvénient, ou – comme je l’entends ici – plutôt comme un vagabondage avec ou sans façon, qui renferme sa quote-part d’aventures et de plaisirs.
Le répertoire – mythe, mystère, intangible
Et vous pourriez ajouter votre adjectif préféré à la liste, y compris « inaccessible » ou même « ambigu ». On ne peut nier l’existence du Répertoire avec un « R » majuscule, mais il reste qu’il s’agît d’un concept amorphe, difficile à cerner. En fait, je pourrais affirmer qu’il n’existe pas de « bibliothèque de base » ou il n’existe pas de liste spécifique des œuvres de musique « indispensables » au mélomane.
On a des tendances, on a des courants, et bien sûr il y a le goût personnel du mélomane, qui préfère certaines « sortes de musique » à d’autres. Il n’y a pas de critère « absolu » qui fait qu’une œuvre est « plus importante » qu’une autre. Lesquels des plus de 500 concerti de Vivaldi sont des œuvres « de base » - autre que Les Quatre Saisons? Toutes les symphonies de Haydn ou seulement que les symphonies Parisiennes et Londoniennes?
L’initiative du forum de se meubler d’une bibli musicale – une initiative louable s’il en est une – a d’après moi deux volets qui sont d’égale importance. Oui, la bibli se veut un répertoire qu’on peut fureter à sa guise, mais nous sommes également invités à « miner » et découvrir son contenu par des playlists mensuelles, informées par les bonnes suggestions de leurs auteurs et regroupées (plus ou moins) par l’âge des enregistrements (l’artéfact de leur admissibilité aux règles des droits d’auteur et du domaine public).
L’objectif de mon projet se veut complémentaire à celle des promoteurs de la bibli. Ainsi donc, sur une base régulière, je vais proposer des « feuilles de route » thématiques, qui feront usage de partages musicaux proposés dans mes chroniques (ici et ailleurs). Chaque feuille de route est associée à des fichiers disponibles dans mes archives publiques (mues par le site Internet Archive) téléchargeables ou disponibles pour écoute « en streaming ».
Un dernier mot – la version originale anglaise du projet se veut didactique. Je ne crois pas que je veux maintenir ce genre de ton ici sur le forum. Mes propos seront plutôt axés sur « la route » elle-même – la grande thématique qui recoupe les suggestions musicales, et je me permettrai occasionnellement de souligner une œuvre, un interprète ou un caractère spécifique d’un des partages sans faire de leçons…
Tant qu’à la fréquence de mes interventions, j’ai l’intention d’ajouter les volets du projet à ma routine existante – qui inclut La Revanche du Vinyle et ma série Jadis sur Internet. Puisque j’interviens habituellement deux fois par mois, je crois que vous aurez droit à une série de rfeuilles de route aux six semaines, ou à peu près.