Je découvre petit à petit un compositeur fort délaissé, un écorché vif, un éclopé de la vie. Certes sa musique n'est pas la gaité personifiée, mais elle correspond à mon état d'esprit.
J'avais déjà présenté son quatuor à corde interprété par le Goldner Quartet en 2014.
Je viens de découvrir la pianiste Muza Rubackyté dans le répertoire Vierne au travers de 2 disques. D'une part un disque de piano qui constitue en quelque sorte le répertoire caché de Vierne. Madame Rubackité habite totalement cette musique sombre, ces angoisses, ces cris de l'âme.
Afin de vous donner une idée de ce magnifique témoignage, voici son interprétation d'un prélude de l'Opus 36 'Seul'.
J'ai découvert très récemment l'interprétation par Rubackité et le quatuor Terpsycordes du quintet pour piano de Vierne. Vierne le décrit ainsi à un ami:
« J’édifie en ex-voto un quintette de vastes proportions dans lequel circulera largement le souffle de ma tendresse et la tragique destinée de mon enfant. Je mènerai cette œuvre à bout avec une énergie aussi farouche et furieuse que ma douleur est terrible, et je ferai quelque chose de puissant, de grandiose et de fort, qui remuera au fond du cœur des pères les fibres les plus profondes de l’amour d’un fils mort… Moi, le dernier de mon nom, je l’enterrerai dans un rugissement de tonnerre et non dans un bêlement plaintif de mouton résigné et béat », Cette musique a touché mon âme au plus profond et j'en ai été extrêmement ému.
Le quintet est précédé par des 'lieders' magnifiques, le piano est hanté par Rubackité et Anaïk Morel, une mezzo au timbre grave et chaud me ravit dans cette musique sombre. Sur un texte de Verlaine, 'Spleen et détresse' est un grand moment de l'art lyrique français.