Voici mes quinze oeuvres/pages préférées parmi celles de J. Haydn que je connais.
1. Sonate pour piano n° 38 en Fa majeur, Hob. XVI:23, Adagio :
(Joseph Haydn : Sonata in F Major Hob.XVI : 23. Mehdi Ghazi, Piano; 0:04 : 1st mvt; 4:49 : 2nd mvt; 11:14 : 3rd mvt. Avec partition.)
L'adagio va de 4:49 à 11:10. Tendre, nonchalant, rêveur.
2. Sonate pour piano n° 47 en si mineur, Hob. XVI:32 :
(Emmanuel Ax plays Haydn Piano Sonata No. 47 in B Minor, H. XVI/32)
Allegro moderato (de 0:00 à 6:51) : dynamique, sans temps morts, belle écriture.
Menuetto (de 6:54 à 10:12) : le menuet en lui-même ne me semble pas extraordinaire, mais sa partie centrale ("trio") est un fameux diable dans le bastringue (de 8:06 à 8:57, surtout à partir de 8:29).
Le Presto final (à partir de 10:13) a un dynamisme comparable à celui du premier mouvement, mais il me plaît un peu moins, à cause d'une certaine sécheresse sonore.
3. Sonate pour piano n° 50 en Ré majeur, Hob. XVI:37 :
([Jean-Efflam Bavouzet] Haydn: Piano Sonata in D, No.50, Hob.XVI/37. Avec partition.)
Les deux mouvements extrêmes ont du brio, mais le plus beau me semble être le Largo e sostenuto central (de 5:46 à 8:58), "sorte de sarabande sublimée" (M. Vignal, Haydn, p. 1076).
4. Sonate pour piano n° 53 en mi mineur, Hob. XVI:34 :
([Emanuel Ax] Haydn: Piano Sonata in e, No.53, Hob.XVI/34; 00:00 01-Presto; 05:46 02-Adagio; 10:37 03-Molto vivace)
Peut-être rien de très frappant, mais une belle "fluidité d'écriture" (M. Vignal, p. 1079) dans le Presto initial (de 0:00 à 5:44) et, dans le Vivace final (de 10:37 à la fin), parfois un agréable contraste entre l'inquiétude du sentiment et l'allégresse du rythme.
5. Sonate pour piano n° 59 en Mi bémol majeur, Hob. XVI:49, dite "Genzinger" :
L'Allegro non troppo initial est une grande chose :
(Joseph Haydn - Piano Sonata in Es dur - mov.1, Alfred Brendel - piano; avec partition)
mais ce que je préfère est le passage pathétique du second mouvement qui, ici :
(Joseph Haydn - Piano Sonata N° 3 in Es dur - mov.2; Alfred Brendel - piano; avec partition)
va de 3:54 à 5:45, avec des sextolets de doubles croches et des croisements de mains.
Et à ce propos, je vous offre la primeur d'une théorie à moi. H. Abert, au vu de certaines différences d'écriture dans le manuscrit de la Fantaisie pour piano en ut mineur K 396 de Mozart, a conjecturé que le grand orage central de cette Fantaisie avait été composé par Maximilian Stadler pour compléter, en vue de publication, la Fantaisie que Mozart aurait laissée inachevée. (On situe vers 1803 la première publication de cette Fantaisie.) Cette opinion de H. Abert semble avoir acquis force de loi chez les musicologues (on la donne comme un fait certain, alors que, si je ne me trompe, ce n'est qu'une conjecture),
mais Saint-Foix trouvait difficile à croire que Maximilian Stadler ait été capable de composer la partie centrale de cette Fantaisie. (Cette partie centrale est en effet magnifique, peut-être encore plus que ce qui est certainement de la main de Mozart, et, à ma connaissance, il n'y a rien, dans les oeuvres certaines de Stadler, qui en approche.) La solution est peut-être que Stadler s'est inspiré du passage pathétique de Haydn dont j'ai parlé plus haut.
Voici une interprétation de cette Fantaisie de Mozart sur YouTube :
(Mozart - Fantasia in C minor, K. 396 - Katharina Wolpe)
L'orage central commence à 3:53. A vous de juger s'il y a une ressemblance convaincante avec le passage pathétique de Haydn.
6. Sonate pour piano n° 60 en Ut majeur, Hob. XVI:50
Allegro initial d'une agréable fantaisie rythmique :
(Brendel plays Haydn Sonata No.60. Hob. XVI 50 - 1. Allegro)
7. Sonate pour piano n° 61 en Ré majeur, Hob. XVI:51
(Brendel plays Haydn Sonata No.61, Hob. XVI 51)
L'Andante initial (de 0:00à 3:49) donne une agréable impression d'improvisation, sans décousu.
Le Presto (de 3:50 à 5:56) a, selon M. Vignal (Haydn, p. 1246), des traits schumanniens : "rythmes persistants, syncopes, notes liées, accents à contretemps, audacieux retards harmoniques".
8. Sonate pour piano n° 62 en Mi bémol majeur, Hob. XVI:52
(Haydn Piano Sonata E flat major Hob XVI:52 No. 62 Valentina Lisitsa)
Les trois mouvements sont beaux, mais j'aime surtout la verve du Presto final (de 13:16 à 17:12).
9. Trio pour piano et cordes n° 38 en Ré majeur, Hob. XV:24
(Piano Trio No. 38 in D major, Hob. XV:24 (1795); 00:00 - Allegro; 07:34 - Andante; 10:44 - Allegro, ma dolce; Performed by the Beaux Arts Trio)
Les trois mouvements sont d'une grande beauté.
10. Trio pour piano et cordes n° 39 en Sol majeur, Hob. XV:25
Avec les célèbres passages tsiganes dans le finale, mais les trois mouvements sont très beaux.
(HAYDN - Piano Trio No. 39 in G major Hob. XV/25 ("Gypsy") EMERALD Piano Trio)
Il y a plusieurs versions sur YouTube. Si le son de la vidéo de l'Emerald Piano Trio (ci-dessus) vous semble trop perçant, vous préférerez peut-être le Trio Wanderer :
(Joseph Haydn / Piano Trio No. 39 in G major "Gypsy", Hob. XV:25)
(Piano Trio No. 39 in G major, Hob. XV:25 (1795); 00:00 - Andante; 05:56 - Poco adagio; 11:01 - Rondo all'Ongarese (Rondo 'in the Gypsy style'). Presto; Trio Wanderer)
11. Trio pour piano et cordes n° 40 en fa dièse mineur, Hob. XV:26
Surtout le second mouvement, Adagio, et le troisième, Tempo di Minuetto.
L'Adagio est une autre forme de celui de la Symphonie 102 :
(Joseph Haydn / Piano Trio No. 40 in F-sharp minor, Hob. XV:26: 2nd mvt. Performed by the Beaux Arts Trio)
Le Tempo di minuetto a une formule rythmique presque immuable, ce qui n'empêche pas la variété :
(Joseph Haydn / Piano Trio No. 40 in F-sharp minor, Hob. XV:26: 3rd mvt. Performed by the Beaux Arts Trio.)
12. Trio pour piano et cordes n° 41 en mi bémol mineur, Hob. XV:31
L'Andante Cantabile initial, d'une belle gravité :
(J. Haydn e flat minor trio 1st mvnt. Hob. XV:31 Bogáti Bokor Orsolya - violin, Antal Barbara - violoncello, Sári Gergö - piano)
13. Trio pour piano et cordes n° 42 en Mi bémol majeur, Hob. XV:30
Surtout l'Andante con moto, ici de 8:39 à 14:42, d'une belle gravité :
(Joseph Haydn / Piano Trio No. 42 in E-flat major, Hob. XV:30; 00:00 - Allegro moderato; 08:39 - Andante con moto; 14:42 - Presto; Beaux Arts Trio)
14. Trio pour piano et cordes n° 44 en Mi majeur, Hob. XV:28
Les trois mouvements sont beaux, mais le second, Allegretto, me semble le plus remarquable : "Son écriture systématiquement contrapuntique et la présence à la basse d'un ostinato de croches en font un hommage au Baroque." (M. Vignal, Haydn, p. 1261.)
J'aime bien le jeu du Van Baerle Trio, "sans rien en lui qui pèse ou qui pose" :
(Haydn Piano Trio no. 44 in E major Hob. XV:28; Allegro moderato 0:00; Allegretto 8:23; Finale: Allegro 11:56; Recorded live at the Concertgebouw Amsterdam, 11 March 2015; Van Baerle Trio)
L'Allegretto va de 8:23 à 11:52.
15. Quatuor à cordes "Lever de soleil", op. 76 n° 4
ici par le Dover Quartet :
(BISQC 2013 - Dover String Quartet - Joseph Haydn Quartet in B flat Major "Sunrise")
Surtout le premier mouvement, mais l'Adagio et la partie centrale "balkanique" du menuet valent eux aussi le détour.
Je ne connais qu'une petite partie de l'oeuvre de Haydn, donc je ne désespère pas d'élargir mes horizons en lisant vos listes à vous.
IP