Envoyé par
Mzlo
Tu te trompes : le mouvement de féministe a été un courant de fond assez fort dans les villes européennes et dans les milieux intellectuels que Strauss et Hofmantshal fréquentaient. Il a débouché sur le droit de vote des femmes dans nombre de pays. C’eût été le cas en France si le sénat n’avait bloqué le projet. Les problèmes institutionnels ne datent pas d’aujourd’hui. Qu’une opinion conservatrice ait été majoritairement partagée par les nobles et les bourgeois autrichiens de l’époque ne présente aux oreilles du mélomane d’aujourd’hui aucun intérêt. Je ne suis pas du genre à voir l’idéologie partout. Toutefois, dans cette oeuvre-ci, le librettiste et le compositeur ont pris une position réactionnaire, humainement détestable, de laquelle fort heureusement, nous sommes revenus. Ce discours effrayant sous-tend l’œuvre entière. Il est sa raison d’être. Certes, cet ouvrage présente un intérêt documentaire. Il m’arrive d’écouter des ouvrages qui ont un intérêt documentaire, mais je n’y adhère pas et je ne les considère pas comme œuvre d’art. De fait, j’estime des plus probables qu’on joue de moins la femme sans ombre. Ce n’est pas pour rien qu’en France, elle n’a jamais été une oeuvre de répertoire et je elle ne le deviendra jamais. Je considère cette allégorie peut subtile comme une pièce de musée.
Je te rejoins quand tu parles d’imbrication parole-musique. La musique aussi belle soit-elle ne parviend jamais à rendre populaire un livret dont le fondement est daté et les personnages trop archétypiques.