J’ai découvert il y a peu cette œuvre formidable qu’est La Femme sans ombre de Richard Strauss, et c’est un vrai choc. La musique est stupéfiante de beauté et elle est, à l’image du livret, enchanteresse et très mystérieuse. Conte étrange aux symboles étranges, musique envoûtante mais aussi inquiétante. L'acte II est en particulier une merveille que je ne me lasse pas d'écouter. Je suis loin d’en avoir décrypté les subtilités et je vous propose d’en discuter ici.
S’agissant des versions, la première que j’ai écoutée est celle de Solti avec le Philharmonique de Vienne ; Varady y est sublime, Behrens et Van Dam excellents et l’orchestre somptueux, jouant à fond sur l’enchantement. Domingo m’a semblé exotique, non par son accent en allemand, mais par le style « italien » de sa prestation, mais c’est objectivement très beau. En revanche c’est la nourrice de Reinhild Runkel que je trouve rédhibitoire à cause de son timbre et qui m’a fait chercher une autre interprétation.
J’ai réussi à trouver la première version de Böhm (Decca 1955) avec le même orchestre, et là c’est un ravissement de chaque instant. La distribution est parfaite avec une Höngen excellente en nourrice, un Hopf que je trouve beaucoup plus dans le ton que Domingo, Goltz et Schoeffler tous deux très bons, et la sublime Rysanek. Il me semble que Böhm joue moins à fond sur l’enchantement, laisse une plus grande part au drame et à l’inquiétude qu’il suscite.
Je vais maintenant écouter la version Keilberth (Vienne, nov. 1963) avec Bjoner, Thomas, Hotter, Borkh, Fischer-Dieskau et Mödl en nourrice…
Quelles sont vos vues sur l’œuvre ? et sur la discographie ?