Wozzeck - Marthaler/Cambreling

[Philippe95]

En total accord avec cette critique :
http://www.altamusica.com/concerts/d...ossierRef=3334

Pour tout dire, je suis même plus dithyrambique.
Un mois de mars béni à l'Opéra de Paris avec The Rake's progress, Parsifal et ce Wozzeck, et 3 très grands metteurs en scène : Olivier Py et les 2 Christoph, Warlikowski et Marthaler.
J'avais réservé ma place quand il était encore question de Goerne dans le rôle-titre. Ce que Keenlyside a produit samedi soir m'a fait oublier Goerne. C'est tout dire !
Mais, si vous vous décidez à y aller, visez des places au centre pour ne rien rater de ce qui se passer en dehors du chapiteau de toile.
Je n'ai jamais vu un Don Giovanni totalement aboutu théatralement et, à l'inverse, j'en suis à mon 7è Wozzeck, dont 4 anthologiques (Ronconi, Berghaus, le génial Chéreau et Marthaler). oeuvre sans doute si difficile à monter que seuls les grands osent s'y attaquer.

[Philippe95]

Pour une des rares fois où je me retouve en accord avec Machard :

http://www.lemonde.fr/culture/articl...ens_id=1029382

Ceci dit, j'ai plutôt vu le réfectoire d'un centre d'accueil pour paumés de la vie qu'une guinguette de quartiers populos.

[Zimrilim]

Merci pour ce compte-rendu, car je compte y aller. Y a-t-il beaucoup de monde ? Ou peut-on s'y prendre au dernier moment ?

Frédéric

[Hauriou]

Le spectacle doit être très bon.
Mais on remarque dans la critique de Machart que l'essentiel est dans la mise en scène.
Il fait deux lignes sur ce que l'on entend...
Le metteur en scène a pris le pouvoir. C'est lui qui est bon ou mauvais ou qui fait scandale. Plus les chanteurs ou le chef.
Simple remarque.

Bonne fin de journée

[Philippe95]

C'était plein samedi soir, mais un peu normal pour la première. Mais dépêche toi car, si les critiques continuent d'être excellentes, les hésitants vont se précipiter.
Je vais moi-même essayer d'y retourner.

[Philippe95]

Le spectacle doit être très bon.
Mais on remarque dans la critique de Machart que l'essentiel est dans la mise en scène.
Il fait deux lignes sur ce que l'on entend...
Le metteur en scène a pris le pouvoir. C'est lui qui est bon ou mauvais ou qui fait scandale. Plus les chanteurs ou le chef.
Simple remarque.

Bonne fin de journée

En cela, c'est bien du Machard. En général, il démolit la MES en long et en travers et il met 2 lignes sur l'aspect musical. Ici, pour une fois, il ne dit pas de mal de Cambreling, loin s'en faut.
Moi qui défend souvent Cambreling, j'émettrais une toute petite réserve sur ses tempi lents (je pense que ce doit être le plus long Wozzeck entendu) mais ça collait parfaitement à une MES d'une extraordinaire sérénité (je sais que le terme peut paraître étrange dans cette oeuvre). En tout cas, Marthaler et Cambreling nous ont délivré une version anti-expressionniste au possible, Un Berg très mozartien d'une certains façon.

[Hauriou]

Merci beaucoup!

[Alfredo]

Keenlyside est vraiment l'un des plus grands chanteurs de notre époque (et à coup sûr un des plus éclectiques), qu'on le dise et qu'on le répète!...

[sophie]

En total accord avec cette critique :
http://www.altamusica.com/concerts/d...ossierRef=3334

Pour tout dire, je suis même plus dithyrambique.
Un mois de mars béni à l'Opéra de Paris avec The Rake's progress, Parsifal et ce Wozzeck, et 3 très grands metteurs en scène : Olivier Py et les 2 Christoph, Warlikowski et Marthaler.
J'avais réservé ma place quand il était encore question de Goerne dans le rôle-titre. Ce que Keenlyside a produit samedi soir m'a fait oublier Goerne. C'est tout dire !
Mais, si vous vous décidez à y aller, visez des places au centre pour ne rien rater de ce qui se passer en dehors du chapiteau de toile.
Je n'ai jamais vu un Don Giovanni totalement aboutu théatralement et, à l'inverse, j'en suis à mon 7è Wozzeck, dont 4 anthologiques (Ronconi, Berghaus, le génial Chéreau et Marthaler). oeuvre sans doute si difficile à monter que seuls les grands osent s'y attaquer.

Merci pour le compte-rendu Philippe. J'y vais demain. J'ai entendu Goerne en Wozzeck à zurich dans une mise en scène de P. Mussbach. J'ai toujours eu de la chance pour les mises en scène de wozzeck (Mussbach, konwitschny et Chéreau)
Berghaus c'était avec A. Silja et C. Von Dohnanyi?
Comment sont les chanteurs qui chantent le médecin et le capitaine?

[Philippe95]

Merci pour le compte-rendu Philippe. J'y vais demain. J'ai entendu Goerne en Wozzeck à zurich dans une mise en scène de P. Mussbach. J'ai toujours eu de la chance pour les mises en scène de wozzeck (Mussbach, konwitschny et Chéreau)
Berghaus c'était avec A. Silja et C. Von Dohnanyi?
Comment sont les chanteurs qui chantent le médecin et le capitaine?

Très bons, Sophie, très bons. Je connaissais déjà Bracht mais pas Siegel que j'ai trouvé excellent et, lui aussi sortant, des versions expressionnistes d'un Graham Clark (chez Chéreau) ou Heinz Zednik (chez Dresen à Vienne).

[Agamemnon]

Le metteur en scène a pris le pouvoir. C'est lui qui est bon ou mauvais ou qui fait scandale. Plus les chanteurs ou le chef.
Simple remarque.

En même temps c'est ce qu'il y a de nouveau quand on reprend un opéra qui a déjà été donné, les notes restent plus ou moins les mêmes, l'histoire itou... Donc en effet, un critique va s'attacher à ce qui sera nouveau, à la lecture aujourd'hui et maintenant de l'oeuvre... Après peut être un peu laconique sur le plateau et la fosse, mais je suis plutôt d'avis qu'ils sont les instruments au service d'une histoire, comme un les personnages d'un roman (ils doivent simplement être) pour permettre à l'oeuvre d'art d'être... Cruel, mais le lot des interprètes !

[Agamemnon]

Suis vraiment un loser ! Comme pour Parsifal, c'est presque à la fin de la bataille que j'ai mes places... Bon, faut patienter jusqu'au 7 avril... Je saurais attendre !

[sophie]

Très bons, Sophie, très bons. Je connaissais déjà Bracht mais pas Siegel que j'ai trouvé excellent et, lui aussi sortant, des versions expressionnistes d'un Graham Clark (chez Chéreau) ou Heinz Zednik (chez Dresen à Vienne).

J'ai vu la production Dresen mais avec une autre distribution. C'est ultra-conventionnel et cela m'avait passablement ennuyée. Pour le capitaine de H. Zednik, c'est plutôt l'adjectif histrionique qu'expressionniste que j'emploierai. Vraiment, il est l'une des raisons (l'autre étant Behrens) qui fait que l'enregistrement d'abbado m'interesse de moins en moins.

Sinon, je reviens de Bastille. Le plateau vocal est magnifique. Comme Peter Konwitschny à Hambourg il y a dix ans, Marthaler abandonne la lune rouge, l'étang et le bric à brac expressionniste. Cela a eu l'air de gêner mes voisins... Un spectacle magnifique avec deux bémols quand même:
-la scène de la fin confiée à la maitrise des hauts de seine qui annone son texte de façon bien scolaire et avec un accent français à couper au couteau. cela tranche avec le reste du plateau exemplaire de ce point de vue
-public qui n'attend même pas la fin de la musique pour se barrer. Quel égard pour les musiciens de l'orchestre et leur chef!!
Enfin l'ONP n'est pas en reste car les lumières se rallument après 2 minutes d'applaudissements...
Ce n'est pas si plein que çà. Je me suis replacée sans problème. Je vais essayer d'y retourner surtout que je ne suis pas loin

P.S: G. Siegel était également un mime formidable à Bayreuth l'an dernier.

[Agamemnon]

Bah, malheureusement, si c'est pas du Verdi ou du Mozart, c'est jamais complet !!

[sophie]

Bonjour Aga,

La reflexion sur le fait que ce n'était pas plein ce n'était pas une lamentation de ma part, c'était juste pour répondre à Frédéric qui se demandait s'il y avait encore des places. La réponse est oui.
Le public (personnes placées au centre du parterre dont la tenue suggère qu'ils vont prendre la voiture plutôt que le RER) qui se barre au début de l'interlude j'ai du mal à le digérer.
Sinon pour ceux qui parlent allemand (désolée l'article est trop long pour que je fasse une traduction) un excellent papier de Peter Hagmann ici:
http://www.nzz.ch/nachrichten/kultur..._1.698520.html

[Maestro]

Bah, malheureusement, si c'est pas du Verdi ou du Mozart, c'est jamais complet !!

Bah, Aga, les gens préfèrent écouter de la musique !

[Philippe95]

Sinon, je reviens de Bastille. Le plateau vocal est magnifique. Comme Peter Konwitschny à Hambourg il y a dix ans, Marthaler abandonne la lune rouge, l'étang et le bric à brac expressionniste. Cela a eu l'air de gêner mes voisins... Un spectacle magnifique avec deux bémols quand même:
-la scène de la fin confiée à la maitrise des hauts de seine qui annone son texte de façon bien scolaire et avec un accent français à couper au couteau. cela tranche avec le reste du plateau exemplaire de ce point de vue
-public qui n'attend même pas la fin de la musique pour se barrer. Quel égard pour les musiciens de l'orchestre et leur chef!!
Enfin l'ONP n'est pas en reste car les lumières se rallument après 2 minutes d'applaudissements... (citation de Sophie)


Sophie,
très heureux que ce spectacle t'ait plus. Plus fachée avec mme. Viebrock ?
Concernant l'attitude du public à Bastille, il y a un papier d'Alain Duault dans Classica d'avril qui, même si je suis d'un avis totalement opposé en ce qui concerne la MES de Parsifal, vise tout à fait juste sur l'impolitesse invraisemblable de gens qui doivent par ailleurs fustiger le comportement des sauvageons de banlieue. Je le dis clairement, ils ne valent mieux et feraient d'excellents Hauptmann, Docteur et autre tambour-majors.

Pour ce qui est de la scène finale, outre le fait qu'il est certainement très difficile de la réaliser avec des enfants solistes non germanophones, j'y ai vu, un peu comme le critique de Altamusica je crois, la volonté de Marthaler de signifier que le spectacle était terminé avant même la fin de Wozzeck. Les enfants sont attablés comme s'ils étaient à l'école et récitaient quelque chose d'écrit au tableau noir, comme une histoire qu'ils étudient ou une leçon d'exclusion qu'on est en train de leur inculquer.
Je ne prétends pas que ce soit très fidèle à l'oeuvre mais la scène précédente dans le noir, puis cette scène finale dans une lumière crue créent un décalage très intéressant avec le reste du spectacle.

[Theo B]

Vincent y était pour classiqueinfo: http://classiqueinfo.com/spip.php?article112

[vernin]

Je ne pourrai malheureusement pas entendre ce Wozzeck, n'étant pas à Paris.
Je lisais ce matin en buvant mon café le compte-rendu de Luc Décygnes dans le canard. Je veux juste ici évoquer un point de détail qui m'intéresse personnellement.
Luc Décygnes insiste beaucoup sur l'importance de la syphilis dans cet opéra. Je ne sais pas ce qu'il en est. Ce que je sais, c'est que Berg a adapté assez fidèlement le livret de Büchner, retranchant çà et là quelques détails. Il n'a ajouté qu'une scène. C'est la scène où apparaît pour la première fois le crescendo vers le Si qui correspond à la mort dans cet opéra. Et là, il n'est nullement question de syphilis mais de cancer. Entre le dix-neuvième de Büchner et l'écriture de Berg, le mal absolu n'était plus une de ces maladies transmissibles, la tuberculose et la syphilis, qui hantent l'imaginaire du dix-neuvième, mais le cancer. Je trouve ce détail très symptomatique. Je peux un peu développer si ça intéresse quelqu'un.

[thierry h]

Je peux un peu développer si ça intéresse quelqu'un.

Salut Yves!

Intéressant en effet! comment expliquer cela , Parce que le Cancer a, en ce début du XXème siècle un nom : Avancées de la recherche médicale... Parce que la tuberculose et la syphilis reculent ? Désir de la part de Berg "d'actualiser" ?

thierry